Bonjour,
j'ai donc passé trois jours a Mendoza, dont un fut consacré à des ballades dans les vignobles. Je comptais faire absolument Catena, Achaval Ferrer, Trapiche dont j'aime vraiment les Malbec et Cabernet des cuvées de base (8 pesos le morceau, soit 1,8 euros environ) et Bodega la Rural.
Trapiche était fermée
On commence avec Zapata qu'on a mis une heure à trouver : aucun fléchage ni aucune indication, le monsieur se fait discret, mais finalement, de loin, on aperçoit la bodega en forme de pyramide inca et on finit par trouver l'entrée du domaine. Un garde nous accueille, froid, barrière fermée, talkie walkie pour demander l'autorisation de nous laisser passer. Après 5 minutes de palabres sur notre non réservation, sur leur non réponse à mon email, on finit par passer. C'est déjà lourd et surprenant.
Accueil un peu froid, à l'image du batiment. Mais charmante vendeuse. Les vignes et le domaine sont superbes, des violettes en grande quantité aux pieds des ceps, c'est propre.
Dégustation payante : 60 pesos pour 3 fonds à choisir parmi les variétés d'Angelica Zapata. Apres d'apres négociations, on finit par leur faire accepter de nous les rembourser en cas d'achat. La bouteille de Malbec, grosse comme un magnum vaut 155 pesos, les autres variétés sont à 78. Ai gouté au CS et au Malbec, comme je le disais encore jeune, mais plein de fruit et de puissance. On leur donne 10 ans de garde potentielle. Vraiment un beau cépage le malbec argentin, je suis rarement déçu, c'est plein de fruits et d'aromes, avec quand même une belle structure.
Au final, je repars avec 2 Malbec 2003 (et non pas 2004) et 1 Cabernet Sauvignon 2003. Grosse hésitation dur la cuvée haut de gamme à 420 pesos... que je verrai en ville à 360 ! Je la regrette déjà, mis mon quota de bouteilles était déjà dépassé.
J'ai quand même pu faire quelques jolies photos malgré les Andes capricieuses et nuageuses. Grand regret.
Pour suivre, nous empruntons la route nous menant à Achaval Ferrer, autre domaine que LPV m'a violemment donné envie de découvrir et goûter.
Même histoire avec le gardien et accueil pathétique par la responsable communication ou quelque chose comme ça, OK pour vendre, mais pas question de goûter en dehors des heures de visite, parce que c'est la politique de la maison et blablabli et blablabla. Là, j'ai vraiment les boules parce qu'on comptait vraiment acheter 3 bouteilles et je le leur dis.
Ensuite, on file grignoter un morceau, un petit bout de pique nique dans une petite bodega sympa (Euskadi) qu'on croise par hasard sur la route de Maipu, vers Trapiche. 10 pesos (2,2 euros environ pour visiter la cave, à l'ancienne et goûter 5 petites cuvés sympathiques : malbec, torrontes de la maison, CS plus un vin doux...). Enfin, on se sent bien mais les vins ne cassent pas la baraque.
Apres le pique nique avec les chiens de la propriété, on part à la Rural, chez les Rutini, et là, cerise sur le gateau qui fait déborder le vase et pique les hannetons : visite gratuite du chouette musée de la famille et du vin, ça part bien. On déambule dans la propriété, on profite.
Arrive le moment sérieux, celui pour lequel on est venus, le coup à boire et la petite bouteille souvenir : dégu la moins chère 30 pesos et surtout, 83 pesos le verre de Felipe Rutini, au domaine, la bouteille à 300, pas de remboursement de la dégustation si achat de la bouteille ! Le verre est donc plus cher qu'une bouteille d'Angelica Zapata. Sans compter les cars de touristes qui font un bruit d'enfer.
On abandonne, on remballe la mauvaise humeur et on rentre à Mendoza.
Convivialité zéro, élitisme, politique commerciale désolante...Voilà ce que je retiens de mon tour des "grands" vignobles mendocinos. Certes, avec plus de temps, j'aurais pu avoir de meilleures surprises, mais le temps je ne l'avais pas justement.
Si comme moi vous n'êtes qu'un quidam du vin, sans réseau ni relations dans le coin, abstenez vous de vous rendre là-bas pour visiter les domaines. Si les Andes et la région vous attire, comme dans mon cas, ça mérite le détour et une petite journée dans les grands champs de raisin.
Sur Mendoza, la Casa del Vino est effectivement un lieu sympathique. On y a dégusté 3 cépages de la Finca la Linda : le bonarda, le CS et le Malbec, tous en 2005, tous vraiment pas mal pour un 25n de pesos. Désolé cher Claudius, je n'y ai pas vu la propriétaire, mais plutôt un petit papi assez sympathique.
Je m'y suis offert un Tapiz reserva Malbec 04 a 45 pesos et un...Achaval ferrer (et oui...j'ai honte) la Quimera 2005 (malbec, CS, Merlot et CF) que je me languis vraiment de tester.
Pour la magique Buenos Aires, le centre offre un grand choix de boutiques spécialisées dont une sur Santa Fé qui vendait une belle verticale en coffret luxe d'Estiba Reservada, de 94 à 99 pour 7200 pesos. Le vin français est quasiment introuvable, sauf vers Recoleta à des prix ahurissants.
A part ça, ce fut un voyage fantastique : Patagonie, Perito Moreno, icebergs, treks vers le Fitz Roy, Valparaiso... et nous préparons déja la suite l'année prochaine, plus au nord, avec ma douce végétarienne qui ne boit pas...
Enfin, pour confirmer ce conseil donné par Claudius, la route Mendoza-Santiago en voiture est bel et bien un spectacle lunaire (le canyon après Upsallata, le Christ Redempteur à 4200 m d'altitude, à cheval sur la frontière... epoustouflant) mais avec 1 point d'orgue pour moi : le petit cimetière des andinistes, pour les fous courageux morts sur les pentes de l'Aconcagua et de ses petits frères.
Gael