Dire que j’attendais avec impatience ce repas est un euphémisme

Tout d’abord car on invitait pour la 1ere fois les personnes à qui nous devons en grande partie notre passion actuelle pour le vin, notamment les vins du Languedoc (mais pas que… ).

Et on avait envie de leur rendre un peu de tout ce qu’ils nous ont apporté.

On s'est donc baladé dans les 3 principales appellations qui font la renommée de ce magnifique cépage Piémontais qu’est le Nebbiolo.

On a commencé par :

Barbaresco Bruno Rocca « Rabaja » 1997 :
Ouvert 8h avant puis carafé 4h
Autant le dire tout de suite eu égard à la réputation du domaine le millésime et la cuvée ce fin fut une relative déception.
Relative car il avait quand même des choses à dire mais j’en attendais beaucoup plus
Le nez annonçais pourtant de belles promesses.
Après 15 ans encore un petit peu une sensation de boisé ( Bruno Rocca fait partie de l’école des modernistes : élevage en barrique française dont 80% de barrique neuve , ça a du jouer dans ce ressenti même si ça n’explique pas tout )
Une acidité pas aussi bien intégrée qu’habituellement sur les vins de cette région et surtout un manque un peu de tout ( de longueur , de goût …)
Bref pas de défaut rédhibitoire mais à ce niveau ça a du mal à passer

Ensuite on est passé au clou « supposé » de la soirée.

Bruno Giacosa Barolo « Villero » 1990
Ouvert 8h avant
Cette cuvée qui n’existe plus était basée sur l’achat de raisins à ses voisins de confiance de l’époque
Elle a subi un élevage classique dans des grandes barriques
Le millésime 1990 est controversé dans la région : considéré comme un très grand millésime par beaucoup et qui fait doublette avec le millésime 1989 qui reste la « référence » de ces 25 dernières années en Barolo , c’est par contre un millésime issu d’une année très chaude pour la région (à l’époque en tout cas ) qui a donné chez beaucoup parait il des vins qui n’ont pas tenu dans le temps
Et force est de constater que l’on a vraiment ressenti l’effet millésime sur cette bouteille
Au nez le vin est magnifique : au début on part sur des notes très sauvage et au fil du temps le nez évolue vers des arômes plus sur la noix
En tout cas quel nez ! il embaume le verre et émoustille nos sens
En bouche le vin est très agréable , fait preuve d’une très belle longueur et d’un beau soyeux
Revers de la médaille , les acidités sont basses et on ressent un peu de surmaturité
Je pense qu’il est temps de boire cette bouteille
Bref, on est un peu désarçonné par ces sensations et pour moi, malgré les talents de vignification du vigneron , il n’a pu gommer les effets du millésime.
Un beau vin mais pas un grand vin d’un domaine qui demande à être regouté.

Enfin, on a fini par la ou on aurait du commencer, et finalement c’est avec le vin le plus jeune et le moins prestigieux de la série qu’on s’est le plus régalé .

Giuseppe Rinaldi « Langhe » 2011
Je remettrai partiellement le commentaire de dégustation que j’avais mis il y a quelques temps de la même bouteille en ajoutant qu’on a ressenti au nez quelques notes lactées surpantes pas ressenties sur les précédentes bouteilles du domaine :
Comme le 2010 , cette bouteille est déjà superbe avec un beau potentiel de garde toutefois.
Toujours cette acidité "millimétrée" marque de fabrique des Nebbiolo que j'ai pu déguster jusqu'à présent.
Superbe robe donnant envie de se plonger dans le vin.
Le vin glisse sur le palais comme de la soie.

Bref, une bien belle soirée en très agréable compagnie ou on n'a pas vu passer le temps avec des vins du Piémont plutôt capricieux mais qui ont quand même dans l’ensemble très agréablement accompagnés la soirée !
Comme le dit si justement Oliv « les amis c’est la vie »

Frédéric