En Valais, les encaveurs, à  l'instar de l'Alsace ou du Nouveau Monde, commercialisent le 97% de leurs crus avec une appellation de cépage sur leurs étiquettes (Cornalin, syrah, Heida, etc..). Celà  présente plusieurs avantages mais aussi deux inconvénients : on est prisonnier d'une typicité cépage ou terroir-cépage qu'il faut respecter et par défaut celà  laisse peu de champ de création à  l'oenologue.

En outre, un récent post d'Averroes laissait sous entendre que pour l'instant, dans les rouges, cette optique monocépage ne permettait pas vraiment l'élaboration de vins rouges de longue garde en Valais, et il faut bien avouer qu'il avait assez raison, jusqu'à  preuve du contraire dans un verre. On se pose donc la question : les vins rouges valaisans se bonifient-ils avec les années jsqu'à  une apogée ou bien sont-ils tout simplement bons parfois au delà  des 6-8 ans de bouteilles.

Ne pensez-vous pas que l'avenir du vin rouge valaisan passe par l'assemblage qui permet plus d'esprit de création à  l'homme pour élaborer un vin de garde ? (pour moi un vin rouge de garde digne de ce nom se bonifient quelques années, reste à  son apogée quelques années avant de décliner dans un cycle d'au minimum 8 ans)

La question est posée.

Amicalement, Xavier

vaste débat

en quelques mots, voici mes préférences :

personnellement, je préfère les syrah et cornalin vinifiés en monocépage. Je pense par exemple au cornalin de Benoît Dorsaz, aux syrah de Dorsaz, de Giroud, de Simon Maye, etc

En revanche, j'aime bien en assemblage les cabernets sauvignon et franc, les merlot, les humagne, les gamaret, garanoir, dioli, etc. Je pense ici à  ton Gastolino, au Grain Noir de Marie-Thérèse, aux assemblages de Cornulus, etc

Je crois qu'en Valais, il y a de la place à  la fois pour les assemblages et les monocépages.

Cela dit, je ne suis pas certain qu'un vin d'assemblage va mieux vieillir qu'un vin de cépage. Il suffit de penser aux Hermitage rouges par exemple....

en blanc, que ce soit en sec ou en liquoreux, il y a de très belle choses aussi, tant en vin de cépage qu'en assemblage. Dans cette dernière catégorie, je pense notamment à  la Cuvée maître de chais Vieilles Vignes de Provins, à  l'Opale de Jérome Giroud, à  l'Ambre de C. Abbet...

amicalement

Yves Z

Je vais essayer d'être pragmatique :

Si c'est bon, c'est bon tant en monocépage qu'en assemblage.

Je ne suis pas persuadé que l'assemblage donne plus de potentiel de vieillissement que le monocépage. L'élevage en barrique certainement.

Ou je ne suis plus d'accord, c'est les assemblages destinés à  cacher ou atténuer les cuves présentant des qualités moindres, chose malheureusement encore (trop) présente en Valais.

Bon week-end.

Pascal A.

Juste une info "virtuelle":

J'ai rencontré cet été un vigneron valaisan qui a pour projet d'assembler toutes ses cuvées rouges!...
Ce n'est qu'un projet, une réflexion au premier stade.
Celle-ci démarre sur l'idée que, commercialement, proposer toute une série de cuvées en rouge, issues chacune d'un cépage, c'est peut-être faire fausse route... A suivre! J'attends cela avec impatience!...

A propos de la cuvée Grain Noir de M. Th. Chappaz, il s'agit plus de la volonté de garder une "trace familiale" (la passion de son oncle ou de son grand'oncle pour le Bordeaux!...) que d'une véritable stratégie commerciale.

Ceci dit, c'est peut-être un bon choix!

J'ai souvenir d'autres assemblages (en blanc et en rouge), découverts lors de Vinéa, mais il faut que je me replonge dans mes notes!...

PhR

Phr

Assembler toutes ses cuvées de rouge ne peut pas être un bon choix car ce n'est pas un choix, c'est s'en remettre au hasard.

L'assemblage est tout le contraire : une sélection, un choix, pas un cocktail !

excuse-moi pour le caractère tardif de la réponse (aaa) J'ai relu ce post après avoir goûté un assemblage original de oeno.ch, en blanc. Je vous en parle demain.

amicalement

Yves

Yves,

Je ne suis pas certain que ce vigneron voulait créer un nouveau cocktail, coute que coute, comme une marque commerciale, année après année!

Par contre, il dispose de petites parcelles d'humagne, de durize, de gamay, de gamaret...

Je crois qu'il lui semblait plus logique de "séparer" ses blancs (Fendant, Petite Arvine, Malvoisie, Ermitage, Johannisberg et même Aligoté) que les rouges. Après, je suppose qu'il assemblerait fonction du milésime...

Cela se comprend à  la lecture de son tarif. Il doit disposer de +/- 7 ha et il propose 17 références, au bas mot!...

En 2002, il était en pleine réflexion à  ce sujet. Je n'ai pas pris de ses nouvelles depuis l'hiver...

Amitiés,

PhR