VegaFina Nicaragua Cigars - Ometepe
Nicaragua – Edition Limitée 2019
Magnum (Gran robusto) : 14cm - ø 2,1cm (ring 54)
Cela fait quelques semaines que je vois avec quel entrain Hannibal défend ce cigare (avec la confirmation de Raymond).
Sachant qu'il ne s'émeut pas pour rien en matière de vitoles, je suis de plus en plus chatouillé par l'envie de l’essayer. Un bon copain m’en a donné l’occasion.
(Fumé dans un fumoir équipé).
Cape : Maduro quasi chocolat finement nervurée, très souple (peut-être un poil trop humide), grasse et lisse.
A cru : Notes fortes de grain de café torréfié, bois oriental et cuir. Un parfum étonnamment gourmand.
Allumage parfait.
1er tiers : Dès la 1ère bouffée le cigare est rond, suave, sur de douces notes crémeuses de café et de noisette, avec une trame très discrètement boisées. Une douceur dont je n’ai pas l’habitude aussi tôt dans la dégustation. La fumée est ample et le cigare se consume tranquillement. Il est très facile à reprendre en bouche même après une pause de quelques minutes, qui ne l’éteint pas.
Tout reste très, très doux. La seule note un peu puissante est une touche de chocolat noir matinée de cuir blond. Il n’y a aucune amertume. Les saveurs ne sont pas réellement miellées, plutôt sur le massepain, les épices douces et toujours de savoureuses notes de moka parfois un peu plus café, parfois un peu plus fève de cacao.
Le cigare est bien construit. La cendre tient magnifiquement, s’agrandissant mm après mm au bout de la vitole sans plier. Je remarque néanmoins une différence de coloration sur cette colonne de cendre, une partie bien plus claire que l’autre, qui pourrait être un signe d’un roulage pas totalement uniforme.
Pour autant, je ne décèle rien à la dégustation de troublant. Tout au contraire, je passe un superbe moment.
2e tiers : Un coup de téléphone m’oblige à sortir de ma rêverie. En posant le cigare je me rends compte être déjà nettement parvenu au second tiers sans que je ne m’en sois aperçu. Il n’y a pas eu la modification usuelle au passage de ce palier.
La conversation terminée je reviens à ma table et me rends compte que dans la précipitation j’ai fait tomber le cigare, qui s’est éteint.
Il se rallume comme si de rien n’était et reprend, offrant à nouveau cet appétissant bouquet gourmand. Le tirage reste parfait.
Petit à petit une saveur de cuir blond prend ses aises. C’est toujours aussi rond et suave.
Cette trame accompagne à merveille les touches d’épices orientales, qui circulent en son long ainsi que le café et les fruits secs grillés, qui s’égaillent sur le palais. Vers la fin de ce tiers un petit poivre se fait jour ainsi qu’une fine saveur de sous-bois.
3e tiers : Le cuir blond et les notes torréfiées s’accompagnent d’un léger poivre, qui se montre un peu plus insistant. Pour autant, le cigare demeure très suave avec encore quelques rares éclats crémeux. C’est plutôt l’intensité et la concentration des saveurs, café, cacao noir, noix, épices un peu fortes, et un retour du boisé, qui augmentent.
Jusqu’au bout ce cigare se sera montré doux, mais avec une véritable complexité gustative.
Bien sûr, je pourrais penser à
certaines vitoles cubaines, qui procurent un cran supérieur de profondeur complexe et de déclinaisons de saveurs plus évolutives. Certaines qui offrent également un peu plus de nerf dynamisant la dégustation.
Alors certes au regard de ma description on pourrait croire que cet Ometepe fut relativement linéaire.
Mais en fait, il m’a surtout semblé être comme un parfum subtil. Un effluve tendre, dont l’accroche suspend le temps et propulse en un instant dans une dimension de paisible rêverie.
Je savais que je fumais un nicaraguayen. Si je ne l’avais pas su, aurais-je estimé différemment ce cigare ?
Honnêtement, que ce soit pour sa belle construction (je crois que le roulage pourrait bénéficier d'être un peu plus serré pour franchir une marche qualitative supplémentaire), ou pour ses saveurs, il pourrait sans rougir appartenir à la gamme de certaines manufactures cubaines. Ma méconnaissance des cigares non cubains m'aurait donc induit en erreur.
Je ne sais donc pas si comme le dit Hannibal, l'Ometepe pourrait être le meilleur cigare nicaraguayen du moment. Il fait en tout cas un bon cubain.
Une fois la dégustation terminée (et ici j’ai vraiment eu l’impression d’avoir goûté à quelque chose de gourmand), une petite verrine de chez Pain de Sucre intitulée ‘’Comme un planteur’’, sorte de mini blanc-manger avec de la pulpe de mangue et de fruit de la passion très légèrement aromatisé au rhum brun, s’est très joliment mariée avec les saveurs, qui demeuraient aux palais.
J’ai une furieuse envie de le fumer à nouveau.
La prochaine fois, si j'ai cette chance, je prendrais soin de tenter d’utiliser un plus petit diamètre d’emporte-pièce voulant voir si je n’ai pas laissé un peu trop de liberté à la fumée de ce cigare dont les feuilles pourraient être roulées de manière un peu moins aérées, je crois.
Un rapport qualité/prix/plaisir top.
Le cigare type que l'on peut apercevoir du coin de l’œil, et alors que l'on n'avait pas prévu de fumer ce jour là, qu'on déguste sur un coup de tête pendant une fin de matinée ou un après-midi tranquille.
Pour moi ce fut un soir, et ce fut tout aussi bon.
Merci pour cette découverte chers amateurs non moins experts LPViens !
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