Un des miens, ami de son état, est passablement Ecossais dans l'âme, me racontait il y a peu le plaisir incommensurable du single malt le soir au fond du boire...
Moi, jeune (!) et jolie (!) , près à boire n'importe quel rosé ou n'importe quelle rosée pour si peu que cette boisson soit d'une noblesse sans nom ( oui c'est possible ) ou un tout autre couleur de vin pourvu qu'il me ressemble ( finesse, maintien, et culture générale ). Moi, disais-je avant ma digression coupable sur mes affinités buvables, je l'écoutais énumérer des listes entière de Mac untel tourbé à souhait, de grands pas beaux ( high Laid ? non Islay, c'est ça !) dont la salinité serait originaire non pas de guérande mais des embruns voisins d'une distillerie perdue dans des brouillards remplis de kilts... Devant un passion aussi dévorante, voilà qu'entraînée par l'évocation de tant de plaisirs qui m'était cachés jusqu'à présent, je me lance dans la découverte des single malt...
Pendant un mois, grâce à l'aide amicale de cette personne dont l'érudition sur le sujet n'a point de limite, je goûte, j'apprécie et je fais le tour des classiques de chez classiques...
Ayant bien appris ma leçon, je décide un jours de faire une réunion tupperware mais en remplaçant, non sans malice, les petites boites en plastiques multicouleurs, par une série bien choisie de single malt.
Mes amies, toutes secouées de pouvoir laisser maris et enfants devant une pizza en leur annonçant : " Ce soir, je bois du Whisky ! ", sont autour de moi et m'écoutent religieusement distiller ( chouette le jeu de mot en passant ) mes connaissances sur ces 4 bouteilles :
1) Laphroaig 10 ans
2) Lagavulin 12 ans ( brut de fut )
3) Bowmore mariner
4) Highland Park 25 ans
Moi enthousiaste, parmi mes amies aussi l'enthousiasme est de mise... Surtout quand je leur fait le coup de l'eau dans le verre ( sur le Lagavulin en particulier dont le fruit n'est décelable pour nous pauvres femmes qu'après ajout d'un peu d'eau !! mais surtout quelle différence notable ) et puis qu'après les 4 dégustations je leur propose un dernier verre.
Chacune y va de sa préférence tourbée, du fruit plus présent, de rondeur ( oui monsieur, il y a une Karine qui a trouvé de la rondeur au bowmore Mariner... une rondeur aux angles aiguës dixit la même Karine !). Enfin mon amie de toujours, ma vrai amie, celle qui partage tout depuis le Lycée, celle là même qui est la marraine de mon premier fils, oui celle là ! et bien elle m'a dit : " Moi j'adore le HighLand Park... T'aurais pas du Coca Light ? ".
Deux mois après, je me pose la question si c'est encore mon amie...D'un autre côté, la vrai capacité de l'amitié, c'est de décevoir, non ?
Estelle.