Voici les remarques de dégustation faites par les deux personnes que j'ai invitées. Leur avis a été assez unanime pendant la soirée. Je précise que ces personnes sont néophytes dans le monde su single malt et que la dégustation s'est déroulée en mangeant.
Bladnoch : le côté léger, malté et apéritif de ce whisky (datant encore de l'époque Diageo) n'a pas particulièrement plu. Un produit trop proche du monde des blends (sic), sans profondeur.
Benromach : Plus puissant en bouche que le précédent malgré le fait que le degré d'alcool soit le même. Le côté malté et astreigeant de cet alcool n'a également pas décroché les meilleurs suffrages, ceci même s'il a été plus apprécié que le Bladnoch.
Longmorn : Là également, cet alcool est passé à côté. Il a certes été apprécié, mais sans plus. A nouveau, l'absence de richesse gustative a fait la différence, surtout par rapport au produit suivant.
Mortlach : on est manifestement en terrain connu. La richesse du sherry a fait la différence. Whisky puissant, fruité, bien charpenté, bref tout ce qu'il faut pour plaire au plus grand nombre. Un des must de la soirée.
Glenmorangie Porto : Ce whisky a également été apprécié. La finition porto a apporté des notes vineuses, fruitées et intenses que les finitions uniquement en fûts de bourbon ne peuvent rivaliser. Face à des personnes habituées aux productions viticoles, on joue sur du velours.
Glenmorangie madeire : une déception; un produit manqueant de structure et qui a souffert de la comparaison avec les deux précédents. Il aurai mieux valu le placer avant le Mortlach et la finition Porto. Trop d'astreigeance en bouche, final court.
Highland Park : Un beau produit, bien équilibré et intense. Il y a de tout, du sherry, de la tourbe, de la finesse et de la puissance. Un autre must de la soirée.
Springbank : Etrangement ce whisky a été peu apprécié. D'habitude, les productions de cette distilleire font l'unanimité en leur faveur. Il lui a cependant été reproché un manque de finesse, un côté trop caricatural par rapport au sherry et peut-être une trop grande présence alcooleuse.
Ardbeg : La puissance trop marquée de ce Islay a été un obstacle important. Un peu too much (il est vrai qu'il s'agit du whisky le plus tourbé de la production actuelle, 50 ppm). Etant habitués aux productions typées sherry, mes deux amis ont eu de la peine a apprécié ce produit.
Talisker : le troisième must de la soirée. Grande présence alcooleuse (le seul cask strength de la dégustation !) et olfactive. Il y a de tout, du sherry, du bois (dans le bon sens du terme, présence marquée de vanille relevée), du malt et de la tourbe. Le tout est particulièrement bien fondu.
Les remarques ainsi relevées ont ajouté à ma perplexité sur le choix des produits dégustés et sur l'intérêt d'un tel exercice, ceci même si ces deux personnes ont apprécié la dégustation. J'ai été très étonné de constater qu'un Springbank ou un Ardbeg pouvait à ce point "passer à côté". Ces deux whiskies, ainsi que les productions typées bourbon, ont clairement été surpassés par les autres produits. A méditer.