Domaine Chaboud-Cellier, Dégustation au domaine
Première visite et première découverte de ce domaine qui depuis 2020 a pris un virage avec l’arrivée de Charlène Cellier aux côtés de Stéphan Chaboud. D'où la modification apportée au nom du domaine à partir de ce millésime. Première personne non-issue de la famille associée dans le domaine, Charlène apporte son expérience à la cave acquise notamment chez Jaboulet tandis que Stéphan peut se concentrer sur ce qu’il fait le mieux : la culture des vignes. C’est elle qui nous accueille avec beaucoup de gentillesse et de bonne humeur dans un caveau de dégustation/vente qui semble récemment aménagé. La gamme présentée ci-dessous comprend encore 2 cuvées de Saint-Péray effervescent (méthode champenoise) et une cuvée de Vin de France rouge que nous n’avons pas eu le temps de goûter. Je n’ai jamais eu l’occasion de goûter des millésimes antérieurs à l’arrivée de Charlène mais les vins goutés ce jour peuvent éveiller la curiosité. Tous les vins sont goutés en bouteilles ouvertes sur le moment.
Saint-Peray Marsanne 2022 : Un vin élégant et assez bien équilibré. Le millésime a préservé les équilibres et on évite les écueils de la concentration, de la surmaturité ou du niveau alcoolique. L’aromatique est légèrement dominé par des fruits jaunes discrets et élégants. La finale est tenue par de jolis amers qui donnent un agréable sentiment de salinité et de fraîcheur. C’est sans prétention mais bien fait et très digeste.
15/20
Saint-Peray Roussanne 2022 : Le style est le même mais dans un registre plus floral. Là aussi le cœur de bouche reste élégant et la finale suffisamment fraîche pour donner envie de se resservir.
14.5/20
Saint-Peray Boscus 2022 : Voici une cuvée plus ambitieuse, mélange des 2 cépages, issue de vignes plus anciennes et plantées tout en haut du coteau de Saint-Peray. Le supplément de structure est très perceptible et donne de l’envergure à ce vin qui toutefois ne sacrifie pas son aromatique mi-fruits mi-fleurs. Là aussi la finale est tonique avec des amers bien définis et une sensation de fraîcheur résiduel de belle facture. Une belle bouteille.
16/20
Saint-Joseph 2021 : Une syrah facile et classique (violette, poivre), pas maigre mais légère, portant la marque de son millésime. On le boira avec plaisir et sans prise de tête sur la jeunesse.
14/20
Cornas 2021 : Sur cette appellation le millésime 2021 semble avoir permis une maturité un peu plus poussée et le vin délivre plus de concentration et de chair tout en restant sur les arômes classiques décris plus haut. Sûrement que le fait de ne pas produire la cuvée parcellaire de Cornas Pur Sang sur ce millésime a aussi permis de « fortifier » ce Cornas. C’est en tout cas une belle bouteille à la fois parfumée, élégante et avec ce qu’il faut de chair sur un millésime pas évident. Du beau travail.
15.5/20
Cornas 2022 : Mis en bouteille à peine quelques jours avant. Le niveau de concentration montre tout de suite le changement de millésime mais pour le reste on garde un profil très équilibré, finalement pas si solaire, avec une belle fraîcheur en fin de bouche. C’est plus juteux que le 2021, ça allonge aussi plus sur la fin de bouche. Il y a une dimension supplémentaire sur tous les aspects et le plaisir est supérieur.
16.5/20
Cornas Pur Sang 2022 : Là aussi mis en bouteilles quelques jours avant. Le parcellaire justifie son isolement car il y a une vraie marche avec le « générique ». Dès l’attaque le vin prend la bouche avec un fruit à la fois vif et charnu, de maturité optimale. Un registre épicé, à la fois vif (poivre) et chaleureux (épices orientales) complète le tableau. La mâche est belle et élégante, étirant une finale là aussi très raisonnablement fraîche. Un beau Cornas qui en a sous le capot tout en restant digeste de l’attaque à la finale. Une très belle découverte.
17.5/20
Au final cette dégustation un peu fortuite fut agréable avec une belle qualité d'ensemble et des vins nets et fidèles à leurs terroirs et millésimes. Un domaine qui mérite d'être (re)suivi.