Bonjour,
En ce vendredi 9 décembre 2011, la vip room du TGJP s’apprête à accueillir pour la neuvième année le petit Noël, dans l’humilité et le respect. L’évènement s’inscrit dans la tradition locale avec des foies gras et une oie rôtie. Cole K., à peine débarqué de Washington, via Milan, et peu adepte des gros grenaches de Châteauneuf-du-Pape a fait réserver un joli plateau de Bandol 1998 (grandissime millésime). A 20h30 précises, on affiche complet. Le Bon Régent est entouré de Marie S., Cole K., Emmanuel T, Sylvain M., Laurent L., Olivier M. et votre serviteur.

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Fait-la-bouche : World Series of the foie gras de canard + Montlouis Cossais 2004 & 2005 Volagré
Pas moins de trois candidats sont inscrits à ces World Series. Laurent L. présente un fleuron de l’industrie agro-alimentaire. Pâteux (le foie pas Laurent L.), il est écarté. Emmanuel T. a investi le meilleur de lui même dans sa terrine. Si la présentation laisse à désirer (façon puzzle une fois découpé), il trouve des supporters, alors qu’une minorité reproche à son auteur un certain manque de tempérance dans le dosage du cognac. Enfin, la production de Le Bon Régent met tout le monde d’accord, même si le sel y est sous-représenté. Tout un chacun s’accorde sur l’expertise de LBR et les progrès époustouflants enregistrés en moins d’un mois.
L’accord avec les Cossais est des plus plaisants. Le 2004 brille par sa tension, sa pureté et sa persistance. Le 2005 s’avère plus large en bouche, plus puissant mais pêche peut être à ce stade par un soupçon de sucre résiduel. Au final, il s’agit bien de spécimens particulièrement exceptionnels pour l’appellation, loin des standards des Taille aux Loups et autres Chidaine.

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Before : risotto aux cèpes + Bandol Lafran-Veyrolles 1998 Longue Garde + Bandol Tempier 1998 Migoua + Bandol Gaussens 1998 Longue Garde
Le risotto délivre de puissantes effluves de sous-bois, un peu encombrantes pour les Bandol. Mais au jeu des effluves, les premiers Bandol – en magnum qui plus est – ne sont pas en reste. Le Lafran est bien malheureusement trahi par son bouchon. Pour le Tempier, ce dernier est mis hors de cause, mais le nez, quant à lui, relève clairement de la vieille serpillière. Le Gaussens ne connaît pas les mêmes maux, mais sa matière demeure très peu disante, ceci plus d’une décennie après sa mise en bouteille.

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Main course : oie rôtie & farcie, poêlée de pleurotes, coings confits & purée de butternuts + Bandol Pradeaux 1998 + Bandol La Tour du Bon 1998 Saint-Féréol + Côte Rôtie Jamet 1997 & 1998 + Hermitage Bernard Faurie 2003 Méal
L’oie fait son petit effet avec une peau aussi craquante que fondante. Le Pradeaux est d’abord loué pour son élégance, puis la noble assemblée convient qu’il manque un peu de densité, voire de persistance. Laurent L., qui s’est entretenu avec les Portalis, affirme qu’une seconde décennie lui sera nécessaire pour s’épanouir (le Pradeaux par Laurent L.). Enfin, on termine la série avec la cuvée de La Tour du Bon. La bouche est brouillonne, marquée par une forte sur-maturité et au final peu amène. Pour un petit Noël, la situation est critique. Elle est sauvée par un aller-retour cave pour extraire trois solides Rhône nord. Les deux Jamet ont pour point commun leur authenticité (un poil rustique), leur équilibre (élégance/puissance) et des nez et des saveurs lardées extraordinaires. Le 1997 est très disponible, mais le 1998 bien qu’un peu plus austère semble aller plus loin. On passe au plus méridional Faurie dans sa cuvée supérieure. C’est à nouveau délicieux avec une puissance remarquable et d’exceptionnelles saveurs de mûre.

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After : terrine au chocolat & sa purée de poivrons + Porto Grahams 1985 + Maury Soulanes 2006
La terrine s’avère diabolique. Mon voisin s’exclame : « on dirait de la truffe ! ». Après 26 ans de sommeil et deux traversées de l’Atlantique, le Porto affiche un nez violement bouchonné. Le Soulanes sauve la partie avec son élégance et sa douceur habituelle.

Pour le plaisir du roman photos, lire le texte dans son intégralité et pour tout connaître sur les moeurs raffinées du TGJP et de son Le Bon Régent, y'a qu'une seule solution, cliquez www.tgjp.com . C'est gratuit à tous les sens du terme.
Bonne semaine à tous dans l'humilité & le respect.
pierre-alain benoit

On finit par avoir un doute sur les vins de JP Gaussen .

Je suis passé 3 fois au domaine dans la dernière décennie : à chaque fois les vins jeunes m'avaient impressionnés ( et j'avais acheté ! )
Je constate aussi que 5 à 10 ans plus tard ils ne sont pas vraiment meilleurs .

Peut être leur faut il 20 ou 25 ans ? C'est possible

le nez, quant à lui, relève clairement de la vieille serpillière

Ca ressemble fortement à de la réduction (classique sur Mourvèdre). Une bonne aération aurait résolu le problème.

Cela m'inquiète quelque peu cette dégustation de Bandol 98.
J'ai encore (entre autre) la "Saint Ferréol 98" en magnum et je dois dire que la dernière ouverte il y a plus ou moins 15 mois ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable...

jlj

Eric B écrivait:

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> le nez, quant à lui, relève clairement de la
> vieille serpillière
>
> Ca ressemble fortement à de la réduction
> (classique sur Mourvèdre). Une bonne aération
> aurait résolu le problème.

Bonjour,
Le lendemain matin l'odeur était bien toujours là...
a+
pierre-alain benoit

Si vous n'y avez quasiment pas touché et que le vin est resté en magnum, c'est pas vraiment surprenant. Il faudrait le passer dans une carafe large. Et pas juste une heure ou deux.

Le Pradeaux est d’abord loué pour son élégance, puis la noble assemblée convient qu’il manque un peu de densité, voire de persistance. Laurent L., qui s’est entretenu avec les Portalis, affirme qu’une seconde décennie lui sera nécessaire pour s’épanouir
Pourquoi pas,mais je demande à voir.Le pari me semble risqué

Eric B écrivait:

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> Si vous n'y avez quasiment pas touché et que le
> vin est resté en magnum, c'est pas vraiment
> surprenant. Il faudrait le passer dans une carafe
> large. Et pas juste une heure ou deux.

La bouteille avait été ouverte trois heures avant et doublement carafée. On en a versé 8 verres. Il en restait, disons, moins des deux tiers. Et le lendemain, le nez était à l'identique. Je bois des Tempier depuis le début des années 80 et la fin des années 90 n'a pas constitué la plus brillante période de l'histoire du domaine. Elle s'est achevée par la mise à la tête du domaine d'un tiers à la famille.
a+
pierre-alain benoit

Bonjour,

je n'ai aucun recul sur les vins de Tempier, mais la Tourtine 98 bue jeudi dernier était excellente et appréciée comme telle par une douzaine d'amateurs. Comme quoi durant cette période le domaine Tempier a tout de même réussi à produire au moins une très très jolie bouteille.

Pareil, j'ai bu la Tourtine 1998 en magnum il y a un mois, et c'était une superbe bouteille, peut être pas encore à son apogée mais qui apportait pas mal de plaisir !

J'ai bu un Bandol Tempier Migoua 1998 il y a exactement 2 ans dans un restaurant celèbre de ma ville : un vin de toute beauté !Ideal quand on recherche un grand vin capable d'accompagner un grand repas sans se ruiner en Bordeaux ou Bourgogne .
Je crois que c'est ce même millésime que "l'ami Robert " avait fait dégusté à l'aveugle à un petit groupe de LPViens de passage aux halles de Roanne : très beau également et surprenant .

Tempier est pour moi la référence en Bandol plus que Pibarnon . Mais j'aime aussi le style Gaussen ou même le style Sorin dont on parle trop peu et qui est si agréable à boire .

Je ne peux qu'abonder en ton sens relativement à la qualité de la production du domaine qui constitue depuis plusieurs décennies la référence de l'appellation.
a+
pierre-alain benoit

Le Lafran est bien malheureusement trahit par son bouchon. Pour le Tempier, ce dernier est mis hors de cause, mais le nez, quant à lui, relève clairement de la vieille serpillière.

Sur quelle base peut-on mettre le bouchon hors de cause quand le nez est manifestement affublé d'un tel défaut, surtout s'il ne disparaît pas à l'aération ?

Luc

bah c'est le Très Grand Jury Parisien Luc quand même, je pense que tu ne te rends pas bien compte....-

pierre-alain benoit écrivait:

> Tempier depuis le début des années 80 et la fin
> des années 90 n'a pas constitué la plus brillante
> période de l'histoire du domaine. Elle s'est
> achevée par la mise à la tête du domaine d'un
> tiers à la famille.

Que doit on comprendre de cette phrase ?
Daniel Ravier est une personne qui à me semble-t-il toute les qualités requises et la confiance de la famille. La retraire des deux frere Peyraud n'a pas d'incidence notable sur la qualité des vins du domaine me semble-t-il ?

Alex6

apoitou écrivait:

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> Daniel Ravier est une personne qui à me
> semble-t-il toute les qualités requises et la
> confiance de la famille. La retraire des deux
> frere Peyraud n'a pas d'incidence notable sur la
> qualité des vins du domaine me semble-t-il ?
>
> Alex6

Etant à la direction du domaine depuis plus de dix ans, on peut espérer pour le moins "que Daniel Ravier à toutes les qualités requises et la confiance de la famille"... Pour ce qui concerne la qualité des vins, elle a plutôt bénéficié du départ des deux frères même si on ne retrouvera pas les expressions des vins des années 80 et du début des années 90.
a+
pierre-alain benoit

Et pourquoi ne les retrouverions nous pas?