beaucoup de prose sur les bordeaux 2004; mais quid des bourgognes 2004 ?
Quelqu'un en a-t-il dégustés ?
Comment pourrait se situer ce millésime et quelles en seraient ses caractéristiques ?
merci beaucoup pour vos réponses.
De ce que j'ai pu entendre pour l'instant, (mais peut-être plus d'infos bientôt, je dois y aller dans 15 jours) il s'agirait d'un millésime où il a fallu trier (pour les quelques domaines où j'ai pu poser la question récemment), un millésime "bon sans plus", mais encore une fois ils'agit d'une impression sur quelques domaines.Et encore, rien dégusté me concernant.
Je rentre d'un voyage de 2 jours en territoire bourguignon.
Tant dans la Côte de Nuits, la Côte de Beaune qu'en Mâconnais, les viticulteurs à qui nous avons demandé de nous expliquer 2004 nous donnent les caractéristiques suivantes.
La vigne a beaucoup produit et a, de surcroît, subi des attaques de mildiou et d'oïdium assez importante et à des niveaux parfois jamais vu par certains viticulteurs (les plus anciens).
Le mois d'août a été marqué par un temps pluvieux puis le soleil de septembre a permis d'assécher les vignes et d'atteindre la maturité que les vignerons n'espéraient plus.
Outre le traitement rapide des attaques de pourriture, il fallait impérativement vendanger en vert, au besoin, en passant plusieurs fois dans la vigne.
C'est un peu comme si la nature avait voulu "renaître" suite à la canicule de 2003.
Le secteur de Mâcon a, en plus, subi un orage de grêle : une large bande de 800 m de large qui a déferlé et dévasté une partie du vignoble.
Les vignerons évoquent une année normale (= plus septentrionnale), de garde moyenne.
Pour ce qui est des 2004, je n'ai dégusté qu'à la maison Verget à Sologny.
Les parcelles dans lesquelles le vigneron n'a pas fait (suffisamment) de vendange en vert ont atteint des rendements pléthoriques.
Certains évoquent que des vendangeurs avaient laissé autant de grappes sur les vignes qu'ils en avaient coupées.
Si l'on estime (sagement) le rendement de ce qui est rentré à la cuverie à 50hl/ha, cela signifie un rendement réel de 100 hl/ha, voire plus ...
Pour ces cuvées, il est clair que l'on va trouver des vins dilués et entachés de verdeur dans la mesure où, malgré un mois de septembre favorable, le soleil a eu du mal à faire mûrir autant de grappes.
A titre d'anecdote, à la maison Verget plutôt réputée pour vinifier et/ou récolter des parcelles dans des rendements raisonnables, on a avancé un rendement moyen sur les cuvées du Mâconnais à 40 hl/ha "réels" sur les vins du domaine.
Bon je vais juste ajouter une petite remarque (vu que l'essentiel a été dit)
Les crus de Gevrey-chambertin ont été grêlés trois fois, donc ils ont dû faire attention à l'état sanitaire des raisins, et ceux qui avaient déjà pris des mesures pour diminuer les rendements (style diminution du nombre de grappes par pied très tôt) ont vu leurs rendements diminuer davantage. Donc pas forcément de gros rendements à Gevrey, mais cela ne signifie pas que tout le monde ait pris des mesures en ce sens alors que les autres villages n'en auraient pas fait autant... C'est juste la nature!
"A titre d'anecdote, à la maison Verget plutôt réputée pour vinifier et/ou récolter des parcelles dans des rendements raisonnables, on a avancé un rendement moyen sur les cuvées du Mâconnais à 40 hl/ha "réels" sur les vins du domaine.
Cordialement,"
40 hl/ha c'est très raisonnable pour du chardonnay en année "généreuse"... on peut faire d'excellents vins à ce rendement. Surtout que "moyen" cela peut faire penser que les meilleures cuvées sont à 30hl/ha... ce qui est un excellent rendement pour faire de grands vins... Bien des blancs de côte de Beaune (1er et grands crus compris) vendus à des prix très élevés dépassent allègrement les 45hl/ha.
LA dégustation récente à Barr de vins de Pernand Vergelesses (y compris Corton Charlemagne dont un 1992) a entrainé des commentaires presqu'unanimes des membres du club : "avec 30% de rendements en moins et un poil de maturité en plus on pourrait sans doute avoir de grands vins"