Derrière ce jeu de mot facile (Chinon c'est pas drôle ) se cache un belle soirée sur le thème de l'appellation Chinon, soirée dont le niveau était plutôt élevé ... c'est parti :

On attaque par un Rosé.

[size=x-large]Joguet, Rosé, 2007[/size]
Robe saumonée, tirant un peu sur pelure d'oignons.
Nez sur la fraise, floral et légèrement épicé.
En bouche, en retrouve la fraise, un beau volume et une longueur honnête ... avec un petit côté Riceys.
Tient encore bien la route pour un rosé de 5 ans.
14/20 7 €

Place aux rouges qui occuperont le reste de la soirée.

[size=x-large]Pierre et Bertrand Couly, cuvée classique, 2010[/size]
Robe grenat, reflets violacés.
Nez sur le poivron vert mûr, cassis bien mûr, notes légèrement épicées.
Bouche bien ronde, sur le fruit mûr, c'est gourmand mais sérieux malgré tout, finale fraîche de longueur honnête.
C'est charnu, les tanins sont souples, grande buvabilité.
15/20 7,6 €

[size=x-large]Pierre et Bertrand Couly, La Haute Olive, 2010[/size]
Robe grenat tirant un peu sur rubis, peu de reflets violacés.
Nez sur le poivron mûr, l'olive noire, la pivoine, plus épicé que le précédent et une certaine minéralité.
Bouche sérieuse, plus profonde, matière serrée mais tanins néanmoins civilisés. Un côté crayeux et une finale fraîche sur une petite amertume de jeunesse. La longueur est au RDV.
Potentiel ++
16/20 10 €

[size=x-large]Domaine de Bel Air, Fosse aux loups, 2008[/size]
Robe grenat, sombre, un rien plus évoluée.
Nez sur les fruits cuits, compotés, poivre, un côté boisé / lacté pas très avenant (alors que ce vin ne voit que la cuve). Fait plus que son âge.
Bouche à l'acidité très marquée, tanins âpres et côté métallique désagréable en fin de bouche.
On passe.
11/20 8 €

[size=x-large]Domaine de la Dozonnerie, La Rebelle, 2007[/size]
Elevage de 18 mois en fûts.
La robe s'éclaircit légèrement
Nez à l'élevage fort marqué, poivron mûr vanillé, limite beurré, un peu too much.
En bouche, l'élevage est aussi assez présent, mais la matière est belle, tanins un peu rustiques. Néanmoins belle longueur étirée par l'acidité.
Quelques années de plus pour que ça s'harmonise ?
14/20 7 €

[size=x-large]Domaine du Colombier, Vieilles Vignes, 2005[/size]
Robe sombre, bords du disque évolués.
Nez racé, profond, fruit mûr évolué, poivron bien mûr, ensemble fondu.
La bouche hélas n'est pas en phase avec le nez, c'est plus fluide que ce que le nez laissait espérer, l'acidité est marquée et ne compense pas l'alcool qui se fait ressentir.
12,5/20 6,50 €

[size=x-large]Jean-Maurice Raffault, Le Puy, 2008[/size]
Elevage de 18 mois en fûts neufs.
Robe sombre, profonde.
Nez sérieux, profond, fruits noirs, notes vanillées, moka, quelques notes un peu poussiéreuses, donne l'impression de ne pas encore être en place, ça doit se fondre.
Bouche à l'élevage encore appuyé, mais matière mûre. Juste équilibre entre matière, élevage et acidité.
Grande longueur. Il y a de la mâche, tanins présents, mais civilisés.
Gros potentiel.
15/20 en l'état, 17+ pour le potentiel 15,70 €

[size=x-large]Jean-Maurice Raffault, Le Puy, 2007[/size]
Elevage de 18 mois en fûts neufs.
Robe similaire.
Au nez, l'élevage est plus intégré que sur 2008, mais toujours présent, avec derrière un beau fruit mûr, tout comme le poivron.
En bouche, c'est plus fondu que 2008, mais la matière apparaît moins dense. Les tanins sont patinés, l'acidité est juste, avec une légère pointe verte en finale.
En l'état, il offre plus de plaisir que 2008, mais il semble à point et à son sommet alors que 2008 est clairement à attendre et promu à un bel avenir.
16,5/20 15,70 €

[size=x-large]Château de la Grille, 2007[/size]
A noter, bouteille très sympa, ce château étant propriété des champagnes Gosset de 1951 à 2008, la bouteille champenoise particulière est aussi utilisée pour ce domaine (zut, pas d'appareil photo évidemment).
Elevage 12 à 15 mois en fûts.
Robe tirant vers rubis, disque évolué.
Nez terriblement charmeur et fondu, fruits mûrs, touches épicées, notes d'élevage bien intégré.
En bouche, c'est prêt, pile poil à point. C'est fidèle au nez, soyeux, matière mûre avec une superbe fraîcheur.
C'est moins puissant que Raffault, mais ça a du caractère.
16/20 15 €

[size=x-large]Joguet, Les Varennes du Grand Clos, Franc de Pied, 2004[/size]
Une chance de pouvoir goûter cette cuvée, tout d'abord car elle n'est produite qu'en petite quantité, mais surtout, parce qu'elle n'est hélas plus produite, la parcelle ayant dû être arrachée.
Vignes jeunes, élevage 12 mois en fûts de 3-4 vins.
Robe plus pâle tirant vers rubis, peu de signe d'évolution si ce n'est la robe plus claire.
Nez empyreumatique, chocolat, fumé, fruit évolué et notes florales.
Bouche droite, fine. C'est plus souple que le précédent, mais c'est d'une pureté magnifique.
L'acidité est plus élevée, mais très bien intégrée.
C'est aérien, long, tendu, net et précis. J'adore.
A noter, à notre petit tirage au sort de fin de soirée, pour les fonds de bouteilles, j'ai eu la chance de repartir avec sous le bras, et ça n'avait pas bougé d'un iota le lendemain.
17/20 17 €

[size=x-large]Joguet, Clos du Chêne Vert, 1999[/size]
Robe à l'évolution nette, teinte brunâtre, pas mal de dépôt.
Nez aux notes fumées, épicées, sous-bois, feuilles mortes, fleurs séchées, champignon, c'est complexe et évolué.
En bouche, on retrouve la gamme du nez, champignon, humus, longueur superbe sur une belle trame acide.
Beau vin évolué, en finesse plus qu'en puissance.
A boire pour lui même.

Conclusion, une appellation qui offre déjà de bien belles choses en jeunesse mais qui fait des merveilles avec quelques années ... à condition que ce soit mûr, bien sûr.

jolie série. L'absence de Bernard Baudry et de Philippe Alliet (entre autres) était voulu ?

Julien

Oui et non ... il fallait limiter les bouteilles et ces domaines étaient peu présents dans nos caves respectives.