Préambule

Rentrée des classes pour les jeunes têtes blondes (du moins ceux qui ont encore une quelconque densité capillaire) du club DCDV en ce beau jeudi bien pluvieux et orageux de septembre avec comme cadeau spécial des autorités locales, un ceinturage particulièrement complet de travaux autour du site de la dégustation.
Mais rien n’arrête un DCDVéien assoiffé par deux mois d’été sans ses petits camarades de classe.

Et il y avait intérêt, grâââve, à ne pas être arrêté, tant Jacques L., jeune lecteur de Ghlin, grand malade de tennis devant l'éternel et notre hôte d’un soir, a frappé fort, très très fort.

Muni de son bâton de pèlerin il a sillonné pendant deux mois la « Terre du Milieu » à la recherche de l’échantillonnage le plus complet possible de Sancerre blancs 2008 qualitatifs pour revenir nous présenter une fabuleuse (le mot est faible) sélection de 25 cuvées. En plus de gâter nos papilles œnophiles, sa dame nous a régalé de nombreuses parenthèses gastronomiques de qualité.
Résultat des courses, on n’est pas vraiment rentré tôt chez les parents et un mot du directeur sera nécessaire à de nombreux élèves pour justifier le retard et éviter les cartons jaunes qui l’accompagnent… C’est vrai que terminer à 01H20 (l’heure où je suis parti, alors que les convives les plus locaux attaquaient framptons divers et quelques rouges), ce n’est pas de la gaudriole… mais cela reste un entrainement adéquat pour cette future hypothétique rencontre versus les fillettes de Gunthards que tout le monde attend avec impatience, chez nous, Outre-Quievrain .

Merci Monsieur Jacques… tu nous a offert ce jeudi un très très grand moment !

Bon, avant de passer aux choses sérieuse et vu l’ampleur de l’édifice, un petit rappel sur la thématique du jour s’impose, surtout pour des braves béotiens de l’AOC comme moué… (enfin… presque).

A propos des Sancerres Blancs et de 2008

Les vins ont été dégustés tous à l’aveugle par paire, servis très frais au alentours de 6°C.

Premiers échanges de balles... la finale s'annonce chaude, le public a largement rempli les gradins du Central, les champions rentrent dans l'arène... dans les allées, les derniers attablés au zinc accélèrent le rythme... on entend la foule frémir. Le n°1 mondial, Francky respire le calme et la confiance mais son fidèle trainer, Jehan, a le masque, la partie se jouera en 25 sets, sans tie-break, avec deux seuls changements de côté... il le sait que ce sera dur, même pour son colosse fraichement auréolé du titre de "Champion" 2010.
En face, après deux mois de break, le vétéran Vincent n'a rien a perdre... il a tout connu, des rencontres les plus tendues aux débats les plus longs... il est "prêt" et son entraineur, Jacques L., dit Jacquot Sancerre, le sait : sur la durée, son poulain sait la contre... [color]

Les prix indiqués sont ceux pratiqués au domaine.

1. Dom. Vincent Delaporte – Sancerre blanc 2008 (7,8 eur)

Données techniques : issu de 20 parcelles majoritairement de silex et calcaires à Chavignol ; rendement 58 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune-vert très clair. Le nez est très fermé, en partie du à la fraicheur de service. A l'ouverture on retrouve des fruits blancs, du citrus, un peu de floral, globalement c'est aussi très frais. En bouche, l'acidité domine l'attaque presque perlante. Quand l'équilibre s'installe, on est, en dehors des aromes du nez, un peu perturbé par un côté bonbon qui descend d'un niveau la très bonne impression donnée par ce vin.. La finale est simple, sur le registre du fruité sec et le tout reste très désaltérant. Un bon rapport qualité-prix pour commencer une dégustation très prometteuse. (note personnelle : 14/20 ; note moyenne : 13,8/20 ; rang : 22e)


2. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Les Chailloux» 2008 (8,4 eur)

Données techniques : vignes de 15 ans en biodynamie, issues de parcelles argileuses à silex à Sancerre ; rendement 50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune -doré clair. Le nez est assez ouvert, d'une complexité intéressante entre végétal (foin), agrumes, et beurré. L'attaque de bouche est bien vive mais très rapidement des agrumes un peu trop ronds et gras prennent les choses en main. La finale confirme cette impression sphérique pas toujours précise... il n'y a non plus pas de quoi tuer la bête sur le champ. (note personnelle : 13/20 ; note moyenne : 13,4/20 ; rang : 24e)


3. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Florès» 2008 (10,2 eur)

Données techniques : vignes de 27 ans en démarche bio, issues de caillottes à Bué ; rendement 50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

Le vin a revêtu des habits de jeune fille pure, tant la robe est très claire. Le nez est intense, net et frais avec des impressions de citron doux, de petites fleurs et une pointe de variétal. Malgré une tension énorme, la bouche est marquée par un bel équilibre sur le fruit frais, probablement par un effet de balance des sucres, bien mieux intégrés ici que pour le vin précédent. La finale propose une longueur plus qu'intéressante , fraiche, droite et complexe avec le fruit en maître de chais. Très beau vin, pour une entrée de gamme. (note personnelle : 15/20 ; note moyenne : 14,7/20 ; rang : 15e)


4. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Les Grands Champs» 2008 (8,1 eur)

Données techniques : vignes de 15 à 25 ans en biodynamie, issues de parcelles calcaire de Buzançais à Sancerre ; rendement 50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune-clair assez marquée. Le nez est puissant, riche voire sucraillon, sur l'exotique (mangues) et un végétal qui confère un côté très musclé. L'attaque est vive et perlante, et comme pour le vin précédent, le fruit prend le relais avec plus de rondeur et moins de complexité, mais cela reste net, bien fait, gourmand, même et la finale est assez appréciée sur ce dernier caractère. Beau vin, sans atteindre d'extase. (note personnelle : 14,5/20 ; note moyenne : 13,8/20 ; rang : 22e)


5. Dom. Gérard Boulay – Sancerre blanc «Tradition» 2008 (10 eur)

Données techniques : jeunes vignes en bio, issues de parcelles argilo-calcaires sur Bué et de caillottes sur Chavignol ; rendement >50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune claire et le nez d'emblée bien intense, plus sur le registre fruité entre exotisme et fruits blancs. La bouche est très équilibrée avec une acidité moins cinglante mais des agrumes citriques plus secs aussi, le tout sur le registre de la finesse. La finale est la plus longue rencontrée jusqu'ici, toujours sur la netteté et la finesse, sans la moindre rondeur. Un bien beau vin. (note personnelle : 15/20 ; note moyenne : 14,3/20 ; rang : 17e)


6. Dom. Fouassier – Sancerre blanc «Clos Paradis» 2008 (8,4 eur)

Données techniques : vignes de 15 à 35 ans en biodynamie, issues de 3 parcelles calcaires du Buzançais et de calcaires lités ; rendement 50 hl/ha ; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est jaune-vert clair. Le nez est intense, d'abord végétal (herbe mouillée), puis plus fruité vers les pèches et les poires. L'équilibre est plus sur la rondeur que la tension franche avec des aromes plus citriques qu'au nez. La finale , assez longue a plus de droiture que le milieu de bouche avec un citrique charnu bien présent et la rondeur est assez plaisante. Pas mal, surtout pour 8,4 euros. (note personnelle : 14/20 ; note moyenne : 14,3/20 ; rang : 17e)


Le match a débuté... Après une courte période d'observation, les jeux défilent. Profitant de la fraicheur apportée par une fine brise automnale, Francky, la star des lieux, ne s'en laisse pas compter. Son jeu est exubérant, presque perlant, la soif du public est pleinement rassasiée. On lit quand même dans les yeux de Jehan... pourvu que ca dure... c'est sur la longueur que tout va se jouer. En face, Vincent, le vieux baroudeur des sols naturels a compris, il laisse faire... Son Jacquot d'entraineur lui a inculqué la patience, il reste tapis dans l'ombre, tel un fin renard à l'affut.


7. Dom. Alphonse Mellot – Sancerre blanc «La Moussière» 2008 (17 eur)

Données techniques : vignes de 4 à 40 ans en biodynamie, issues de Marnes de Saint-Doulchard (caillottes) ; rendement 53 hl/ha ; fermentation 50 % en cuves, 50% en barriques neuves.

La robe est dorée avec des reflets verts. Le nez est assez intense et finesse et complexité semblent, en toute discrétion, prendre le pas sur la puissance. Lentement un beau bouquet entre floral et fruits blancs s'installe pour ne jamais nous quitter, principalement en bouche où il s'agrémente d'une fraicheur marquée mais subtile, d'une salinité que l'on a plaisir à retrouver. il faut noter aussi la très belle intégration du bois. Tout le monde pense au "premier vin de terroir" de la soirée. La finale confirme entre finesse et longueur. Très beau vin. (note personnelle : 16/20 ; note moyenne : 15,6/20 ; rang : 11e)


8. Dom. Henri Bourgeois – Sancerre blanc «La Côte des Monts Damnés» 2008 (12,6 eur)

Données techniques : vignes de 35 à 45 an, issues de marnes Kimméridgiennes et argilo calcaires sur la côte des Monts Damnés à Chavignol; fermentation et élevage en cuves inox.

La robe est or-vert clair. Le nez est assez intense, frais et droit avec des notes variées de fumé, de pamplemousse, de fruits exotiques et une pointe de végétal. On atteint pas la finesse du vin précédent. Confirmation en bouche où on retrouve le schéma de certains premiers vins de la soirée, soit une certaine dissociation antre acidité perlante et un fruit un poil trop rond agrémenté de notes levurées. La finale est au diapason, pas toujours précise, alors que la matière semble bien présente. A attendre, à mon humble avis, mais pour le moment en deçà de ce que l'on peut attendre d'un Monts Damnés. (note personnelle : 13,5/20 ; note moyenne : 14/20 ; rang : 21e)


9. Dom. Vincent Delaporte – Sancerre blanc «Cuvée Maxime» 2008 (11,2 eur)

Données techniques : vieilles vignes de plus de 50 ans, issues sols argilo-calcaires à Chavignol; rendement 48 hl/ha ; fermentation et élevage en barriques de 1 à 3 vins.

La robe est dorée très claire et on est vite sous la coupe d'un nez très puissant mais technique qu'un floral présent a du mal à rendre plus artisanal. La bouche est marquée par une belle attaque acide suivi d'un équilibre assez charnu, mais à nouveau des aromes lacté, coco et caramel viennent un peu fouttre le brin. Techniquement la finale est pas mal (on sent qu'i y a du travail et de la matière), mais l'aromatique met le terroir en touche. L'aile moderniste du groupe semble apprécier, en conférant à ce vin beaucoup de potentiel, cela se doit d'être signalé. Je reste sceptique et sévère et me prenant pour le Charlebois des lieux, je clame "J'veux du terroir!". (note personnelle : 13/20 ; note moyenne : 14,6/20 ; rang : 16e)


10. Dom. François Crochet – Sancerre blanc «Exils» 2008 (13 eur)

Données techniques : jeunes vignes issues de sols à silex à Thauvenay; rendement 37hl/ha ; fermentation pour 80 % en cuves et 20 % en fûts neufs

Au commencement, il y a la robe, jaune-vert clair, nette et sans bavures. Et puis il y a le nez assez fin, pas massif, frais sur des notes mentholées. et enfin, il y a la bouche. Alors , on peut aimer l'acidité (je fais largement partie de la secte), mais, c'est comme pour la guindaille, il y a des limites! Ce machin est profondément déséquilibré et c'est pas le fruit grossier et sucrosé qui sauve le débat. La finale est presque métallique. (à noter, que un des plus fins palais du groupe, lui, trouve cela pas mal). Pour moi, c'est pas à jeter, mais s'il y avait pas le sucre, ca serait pas mal pour l'argenterie. Ah oui, exils c'est l'anagramme de silex... et bien, visiblement, ils ont été emportés dans un lointain exil, les silex. (note personnelle : 11/20 ; note moyenne : 11,6/20 ; rang : 25e)


11. Dom. Vincent Pinard – Sancerre blanc «Nuance» 2008 (13,5 eur)

Données techniques : vignes de 40 ans en bio issues de caillottes sur le village de Bué; rendement 45 hl/ha ; fermentation et élevage pour 2/3 en cuves et 1/3 en fûts d’un an.

La robe est verte légèrement dorée. Après une légère impression de volatile, c'est le floral qui domine ce nez puissant avec aussi une petite pointe de chaleur. La bouche est bien équilibrée entre acidité bien tendue et fruit ou l'on retrouve pas mal d'exotisme, du coing compoté, de la mangue mais le sucre n'est visiblement pas encore intégré, ce qui surprend un peu pour ce Pinard (ca, évidemment, fallait que je la fasse). La finale est bien longue ce qui confirme son origine mais aussi assez lourde ce qui confirme les précédentes observations. Nuançons nos propos et attendons. (note personnelle : 13,5/20 ; note moyenne : 14,3/20 ; rang : 17e)


12. Dom. du Carrou – Sancerre blanc «La Jouline» 2008 (13,5 eur)

Données techniques : vignes de 45 à 50 ans en lutte raisonnée issues de caillottes sur le village de Bué; rendement 45 hl/ha ; fermentation et élevage pour 60 % en cuves et 40 % en fûts d’un an.

La robe est assez classique de la soirée, jaune-vert clair. Retour à un peu plus de discrétion et de finesse au nez avec une belle palette aromatique de menthe, de thé, d'agrumes et de minéral. La bouche confirme tout cela. Après une attaque bien tendue, l'équilibre s'installe sur la finesse et la minéralité, alors qu'on perçoit une grosse matière qui donne beaucoup de potentiel à ce vin, surtout la longue finale entre fruit, fraicheur et à nouveau, minéralité. Un vin de classe, distingué que cette réalisation de Dominique Roger... le public ne s'y trompe pas. (note personnelle : 16/20 ; note moyenne : 16,2/20 ; rang : 7e)


La brise s'est effacée au prix d'une chaleur typique de l'été indien des bords du St-Laurent avant les grands froids. A-t-il mal géré ses ressources hydriques, mais depuis quelques jeux, les fautes un peu grossières s'accumulent dans le jeu du champion en titre. Si le score reste équilibré, on sent la baisse de régime et c'est la paupière un peu tombante que Francky rejoint le banc au changement de côté. Son coach baille lui aussi... la saison a été longue, comme cette journée qui a, à peine, atteint sa moitié. Il sent que le tournant tant redouté est proche. Effectivement, Vincent, en face, affiche cette douce maîtrise qui fait tomber les filles. Le tournant est proche, Jacques, son coach sent que la partie est en train de se gagner pour de bon.
Le public, lui sait qu'on est rentré dans le vif du sujet et que chaque jeu gagné à l'adversaire sera lourd de conséquences.
Sentant que, là, rien est fait, Francky remonte tendu sur le terrain, et suite à une malheureuse faute de pied signalée sans la moindre pitié, il s'en prend vertement à l'arbitre !



13. Dom. Pascal & Nicolas Reverdy – Sancerre blanc «Les Anges Lots» 2008 (13,5 eur)

Données techniques : vignes de 50 ans et plus en lutte raisonnée issues de sols argilo-calcaires (terres blanches) à Maimbray; rendement

Absolument superbe Patrick. Tu t'es servi dans ma cave ?!!
J'ai par contre une approche assez différente de Satellite. Certes de prime abord le vin semble charmeur mais ça manque quand même pas mal de fond. C'est son premier millésime, il faudra voir comment les Mellot vont travailler cette cuvée à l'avenir.

PS: Au vu du CR d'Exils, il me semblerait que la bouteille ait eu un pète. Je ne reconnais pas une once de ce vin absolument magnifique.

Salut Msieur Franck de Haute Normandie ,

Vrai que j'ai pensé à toi pendant c'te dégustation.... Sur Exils, t'as peut-être bien raison... mais seul notre hôte était en mesure de nous dire s'il y avait une déviance. Pour les autres, c'était une première. Maintenant, pas de défaut technique perçu chez personne. Pour Satellite, on était à l'aveugle et il y a unanimité. (Et il y a de fin palais à DCVD !). Charmeur peut-être, mais dans le style, il y en avait d'autres. Visiblement, Mellot, ca plait.... Moussière a plu aussi, énormément dans sa catégorie.

Superbe compte-rendu et très jolie dégustation;)

Les Mellot sortent toujours très bien à l'aveugle.Pourquoi les avoir mis en dernier ?C'est peut-être les favoriser car inconsciemment à l'aveugle,on peut s'attendre à des meilleurs vins.Je me souviens d'une dégustation avec mon club où l'organisateur nous avait fait déguster des 2002,en servant volontairement les Mellot à la fin,et les Daguenau au début...résultat:Premier:Mellot et dernier Daguenau...
6 degrés,c'est froid.Je pense qu'ils ont du se réchauffer assez vite.
Juste encore pour chipoter,il me semble que c'est plutôt à l'ouest de l'AOC qu'on retrouve davantage de caillotes.C'est au centre qu'on retrouve plus de marnes du Kimméridgien.Mais la géologie du Sancerrois est tellement complexe.

En tout cas,c'est un vrai beau travail que vous avez fait là...franchement Chapeau!

Et 2008 est superbe millésime,je suis d'accord avec vous.

Cordialement,

Laurent

Laurent,

Pour les données géologiques, je me suis basé sur la doc fournies par les vignerons à l'organisateur et pour une plus faible partie à leur site web. Etant Jules Verne en Sancerre, je n'ai pas de feed-back perso. Pour Mellot, ta remarque est pleine de bon sens ! Et pour les 6°C, c'était plutôt au début, on a geulé et les flacons ont été sortis un peu plus tôt. C'était aussi le dernier jour de chaleur... de l'année ?

Les Mellot sortent toujours très bien à l'aveugle.

N'allons pas trop vite en besogne !

très intéressante dégustation en effet.
Ce qui est amusant, mais c'est souvent le cas en dégustation pure et comparative, c'est que ce sont les vins les plus élevés, les plus charmeurs, oserai-je dire les plus "faciles" qui sortent en premier, ceux voyant très peu de bois ou uniquement de la cuve étant jugés plus durement (relatif). Curieusement, il est évoqué le terroir sur les vins les plus élevés, c'est étonnant, surtout en jeunesse. Personnellement je n'apprécie pas le bois neuf sur cette appellation.

sur le détail, j'ai bu nuance 08 4 fois, je n'y ai jamais trouvé de sucre, c'était très sec. curieux.
sinon, pour les vins que j'ai bu notamment grâce à la virée commune paca/normandie sur Sancerre, c'est à dire tous les vins cités de pinard/fouassier/boulay, c'est clairement pour moi clos de beaujeu 08 (bu de nombreuses fois) qui domine devant petit chemarin 08, puis nuance 08 et tradition 08 de Boulay. Sinon globalement, pour les vins bus, je me retrouve bien dans les appréciations.

Si le sucre semble être ressenti dans les 2008, il ne faut pas qu'ils fassent une série de 2009 !!

Laurent "Enzo",

Je te rejoins à 100 % sur l'esprit. Tu connais mon avis sur le bois, surtout sur des élevages courts (à part Ostertag), alors neuf n'en parlons pas. Mais c'est cela qui fait la joie de ce genre de joutes... personne n'avait la moindre idée des vins qui seraient servis, a fortiori de leur ordre et encore plus de leurs données techniques. Je savais même pas que c'était Sancerre, le thème. (Pas pu me rencarder avant pour faire de mon Jean Gabin, pendant). Ce qui me frappe chez Mellot c'est l'intégration du bois qui est assez réussie ainsi que la qualité des tensions. Les Cotat que j'adore m'ont décu un peu mais je tiens à les redéguster dans 3-4 ans quand ils seront prêt.

Franck a forcément raison de parler du "travail" des Mellot, pour réussir à proposer des vins aussi "faits" si tôt... mais dans le cadre d'une dégustation comparative, c'est ici et maintenant, donc le charme gagne souvent. C'est comme dans les coups de "foudre" avec le beau sexe (pas mal, celle-là, non?), sauf que je pense qu'on a plus de recul avec le pinard.

Je pense que si le sucre a été ressenti, c'est surtout parce que les vins étaient encore un peu dissociés. On peut dire la même chose avec les acidités, mais cela ne semble pas vous poser de problèmes. Sûr que sur 2009, l'acidité sera moins une problématique.

Sinon, enfin un peu de débat sur une de mes diarrhées lpviennes... j'exulte !

Ce qui me frappe chez Mellot c'est l'intégration du bois qui est assez réussie ainsi que la qualité des tensions.

Bien vu, c'est sur cet aspect que je dis que le domaine affine son élevage. J'ai par exemple énormément apprécié XIX 2007 et 2008, sur une trame des plus délicate.

Les Cotat que j'adore m'ont déçu un peu mais je tiens à les redéguster dans 3-4 ans quand ils seront prêt.

Là tu es optimiste
En ce moment au domaine, et de façon très sporadique chez moi, j'ouvre des 10-25 ans d'âge. c'est là qu'ils se développent. Avant c'est très compact, je te l'accorde bien volontiers.

Bonjour,
intéressante et surprenante dégustation.
Je ne reconnais pas non plus le Silex de François Crochet dans sa description.
Je mets cela sur un problème de bouteille.

Franck,

Compact ou fermé, cela ne me dérange pas trop pour me faire une idée mais dissocié, ça , c'est autre chose !

C'est comme dans les coups de "foudre" avec le beau sexe (pas mal, celle-là, non?), sauf que je pense qu'on a plus de recul avec le pinard.

C'est vrai que si tu fais ton choix en te disant "bien élévée, ouverture possible dans 20 ans" tu prends de gros risques
Très belle dégust' sinon. Satellitte & Edmond m'avaient également beaucoup plu il y a quelques mois.

Florian

[size=x-small]PS : Et la Neore, elle est où la Neore ?[/size]()

"mais dans le cadre d'une dégustation comparative, c'est ici et maintenant, donc le charme gagne souvent"

C'est ça Patrick. C'est pour cela que c'est un exercice intéressant mais pas forcément le plus juste si l'on veut se faire un avis pour ses achats ultérieurs, surtout sur des millésimes jeunes, il faut y mettre de la mesure.

Franck,

Faudrait pouvoir les garder 10-15 ans ces déjà bons vins!Difficile pour un jouisseur comme moi;)
D'ailleurs,je suis un peu comme toi sur Mellot.C'est souvent un groupe qui le sort en premier,mais pas moi.Il faut dire que je préfère les vins issus des marnes.Pour ça,avec Boulay et Cotat,c'est vraiment le pied,et leur style correspond à ce que j'attends d'un sauvignon.Tu as de la chance d'avoir pu déguster cela avec eux.Monsieur Boulay m'a parlé de toi avec affection lorsque je suis passé le voir récemment.C'est un chouette type.
Pour revenir à Mellot,il diversifie enfin ses terroirs.En Satellite n'est pas vraiment sur des marnes mais se rapproche de l'esprit "Chavignol" je trouve.Quand aux "Romains" sur silex,c'est déjà bien réussi.Il progresse.

Chez un bon ami,on a eu droit à l'aveugle à Delaporte,Cotat(Monts damnés) et Edmond en 2002.Les copains ont préféré Edmond.Moi,j'ai adoré Cotat.

Un(trois) autre qui intègre mieux le bois,c'est Pinard...Harmonie est moins marquée aujourd'hui qu'avant 2006.

C'est vraiment passionnant!

Satellite, est issu des caillottes de Chavignol, j'aime beaucoup l'expression de ce genre de vin.
Le Romains de Mellot est une cuvée que j'apprécie aussi par son côté franc et fumé.

Un(trois) autre qui intègre mieux le bois,c'est Pinard...Harmonie est moins marquée aujourd'hui qu'avant 2006.

Tout pareil. Le travail du domaine est exemplaire, les 2008, superbes et la finesse des 2009, en dépits d'un millésime riche, en sont de dignes témoins.

C'est sans doute relatif pour ce qui est du bois, peut-être aussi selon l'âge ou la période d'évolution. Lors de notre petite sortie à Sancerre j'avais été gêné par le boisé des cuvées les plus "ambitieuses" chez Pinard

enzo d'aviolo écrivait:

---

> "mais dans le cadre d'une dégustation comparative,
> c'est ici et maintenant, donc le charme gagne
> souvent"
>
> C'est ça Patrick. C'est pour cela que c'est un
> exercice intéressant mais pas forcément le plus
> juste si l'on veut se faire un avis pour ses
> achats ultérieurs, surtout sur des millésimes
> jeunes, il faut y mettre de la mesure.

Toi qui est habituellement un grand partisan de la degustation a l'aveugle.. je ne vois pas ce que tu reproche a cette degustation. Comment tu veux faire plus juste ?

Comment tu veux faire plus juste ?

Par exemple en plaçant les vins dans un ordre aléatoire. Ou, mais c'est beaucoup plus difficile à mettre en place, que chaque dégustateur déguste dans un ordre différent, comme c'est le cas au GJE.

Luc

"Toi qui est habituellement un grand partisan de la degustation a l'aveugle.. je ne vois pas ce que tu reproche a cette degustation. Comment tu veux faire plus juste ?"

relis moi, non seulement je ne reproche rien et ne parle pas de justesse, je fais simplement le constat que des vins jeunes lors d'un comparatif font ressortir souvent les vins les plus enrobés (élevés). C'est tout. D'où l'intérêt de les gouter pour eux même...si possible à l'aveugle bien sûr et en mangeant par exemple.
Après comme le dit Luc, on peut toujours améliorer l'ordre de service, mais ce n'était pas mon propos, je n'aurais peut-être pas fait mieux, je souhaitais juste que l'on relativise les résultats, non pas en raison de la dégustation à l'aveugle dont je reste un partisan inconditionnel, mais en raison de la jeunesse des vins et des effets de séries en dégustation pure.

Le present post est devenu obslotète vu que l'Enzo m'a devancé.... mais, je l'ai écrit, je le laisse

Luc,

T'es gentil, mais alors, autant plus aller dormir... dans le cas qui nous occuppait... (c'était déjà le joyeux b... comme cela)

Mathieu,

Laurent "Enzo" ne critique pas la dégustation à l'aveugle. Il dit qu'elle est toujours favorablement influencée par des vins plus charmeurs, jeunes. Je suis totalement d'accord avec cela... et à mon avis, Mauss System ou non, ce facteur reste influençant. Par contre, avec le système Grand Jury, l'effet de groupe est gommé.

Donc, faut toujours prendre du recul, m'fi.

Oui je suis d'accord sur l'ordre qui peut etre different pour ameliorer la justesse. Apres il est aussi possible d'avoir l'effet inverse et les vins dont on pense qu'ils sont les plus grands descendu parce-que pas au niveau des suposee attentes.

Et c'est vrai qu'il n'y a rien de plus decevant qu'une degustation ou le meilleur vin et le premier goute, surtout si ceux qui suivent sont beaucoup moins bon

Apres concernant vos remarques sur les vins charmeurs qui sont les mieux notes je vous suis pas totalement dans le raisonnement ??? Jeune ou vieux un vin est le + meilleur lorsqu'il est le + charmeur suivant les gouts du degustateur. En quoi cela est-il un probleme quant a l'appreciation de la qualite du vin ?

C'est comme si certains etaient irrite de voir Mellot largement en tete de cette degustation. Ca me fait penser a l'episode petrus et reignac. Honnetement cette degustation est tres instructive et y a pas plus a critiquer les resultats que sur toutes les autres degustations organisees par Patrick ou autres qui sont faites a l'aveugle AHMA

C'est pour cela que c'est un exercice intéressant mais pas forcément le plus juste si l'on veut se faire un avis pour ses achats ultérieurs, surtout sur des millésimes jeunes, il faut y mettre de la mesure.

Je suis tout à fait de ton avis Laurent
J'adorre le blind test que je pense seul exercice à juger objectivement un vin
Mais pour essayer de se plonger dans le futur, c'est beaucoup plus délicat......

Néanmoins une magnifique horizontale qui fait saliver l'amateur de Sancerres que je suis

Mais Mathieu...

Personne n'a critiqué les résultats ni la dégustation. Z'oseraient pas depuis qu'ils ont vu mon physique de trappeur . Chacun donne son avis, c'est tout et c'est vachement plus instructif que "Oh le beau CR que voilà !". Ce qui est intéressant ici, c'est que des gens comme rzac, qui connaissent à donf la région et qui sont tout aussi honnêtes que moi dans leur démarche, disent "OK, mais attention...wait and see".
Si je connaissais les méthodes de vinifs de ce domaine comme eux, je les aurais peut-être devancés dans ma conclusion sans pour autant changer mon commentaire brut.

Charmeur en terme de de qualificatif n'est pas quelque chose de positif dans l'absolu : cela veut dire très bien sur lui, suite à un travail en vinif plus important (à mettre en parallèle avec le faible interventionisme des Cotat, par ex.), mais dont cet élevage même risque d'affaiblir le vin pour la garde, un peu comme beaucoup de vins à consommer tout de suite issus des pays viticolement émergents. Alors un vin de 15 piges et charmeur, c'est rare, sauf dans la cave de FA.

décidément la compréhension à la lecture Mathieu, ça ne s'arrange pas.
Qui critique dans le sens négatif? personne. On fait juste des remarques sur la façon de prendre en compte les résultats ressortis.
Eh oui, je maintiens par habitude qu'en dégustation pure comparative, les vins les plus enrobés car élevés sont les plus gras et en mettent souvent plein la vue en jeunesse (quand ça n'est pas caricatural), plus que ceux qui ne voient pas le bois et qui sont encore sur des arômes très primaires qui cachent un peu plus leur fond. Idem pour les vins puissants par rapport à ceux plus fins.
Après au vu de cette dégustation si tu juges que la mouissière 08 est supérieure à clos de beaujeu 08, bien t'en fasse, ça ne me gêne pas, mais perso mon avis est fait depuis longtemps.
ça n'est pas pour autant qu'il y a à remettre en cause cette jolie dégustation très intéressante à laquelle j'aurais bien aimé participer. ça te va comme ça?

Manifestement certains ne change pas.. c'est pas parce-que je pose une question qu'il faut croire a une attaque quelqconque. Je m'etonnes juste que parce-que les resultats ne sont pas en accord avec ce qu'en disent les "specialistes" habituels de la region on critique le resultat, on critique plus que d'habitude. des fois on entend le clos des fees c'est irremediablement meilleur que gauby parce-que la degustation a montrer des resultats sans faille et apres ici on dit attention "wait and see". Je t'ai pas beaucoup entendu dire attention, faut voir, wait and see lorsque les resultats de Gauby-clos des fees est sorti.

Apres je fais juste remarquer. Je trouve que c'est trop facile d'etre critique que lorsque ca arrange certains. Pour donner aussi mon point de vue.

Apres j'ai jamais ete fan de la Moussiere et je comprend difficilement a mon gout comment il peut obtenir une note aussi haute, plus haute ou pas qu'un tel ou un autre ca m'importe peu au final.

"Je t'ai pas beaucoup entendu dire attention, faut voir, wait and see lorsque les resultats de Gauby-clos des fees est sorti."

j'ai le droit de choisir mes interventions? tu me laisses ce choix? d'abord je connais trop peu clos des fées pour intervenir, ce qui n'était pas le cas pour ces sancerre, et surtout il aurait fallu que je dises quoi? je dis ce que je pense et lis sur une dégustation donnée, c'est cela l'intérêt d'un forum, non?

"Apres je fais juste remarquer. Je trouve que c'est trop facile d'etre critique que lorsque ca arrange certains. Pour donner aussi mon point de vue."

tu délires complètement là, t'es en manque de polémique?

Très très intéressante et instructive horizontale !
Effectivement, les dégustations comparatives de vins jeunes peuvent favoriser les vins généreux et bien élevés.
Mais Patrick nous refera la même dans 10 ans, pour la science.

Hein, Pat' ? ()

Oliv

Ouais, Oliv...

Big Jack, t'en garde une de chaque au frais... On revient dans 10 ans et Oliv vient avec. Les crottins, tu dois pas en garder absolument un, pcq 10 ans, là-dessus, j'ai pas de recul côté charme.

PS : Big Jack, c'est notre directeur sportif de l'AFT belge (vous savez le machin qui a formé la ptite D'Justeine)