Réunion de rentrée pour LPV 2 Paris.
Retour au QG habituel fraichement refait : l'Ardoise.
Au programme la Loire et les deux soeurs des vins du Centre : Sancerre et Pouilly-Fumé.
Voici la liste des vins...

1 - Sancerre - Florés 2007 - Domaine Vincent Pinard
2 - Sancerre - Nuances 2007 - Domaine Vincent Pinard

3 - Sancerre - Harmonie 2007 - Domaine Vincent Pinard
4 - Pouilly-fumé - Buisson renard 2007 - Domaine Didier Dagueneau

5 - Pouilly-Fumé - Silex 2007 - Domaine Didier Dagueneau
6 - Sancerre - Comtesse 2007 - Domaine Gérard Boulay

7 - Sancerre - Generation XIX 2008 - Domaine Alphonse Mellot
8 - Pouilly Fumé - cuvée Mademoiselle M 2008 - Domaine Alexandre Bain

9 - Pouilly Fumé - Pur Sang 2005 - Domaine Didier Dagueneau
10 - Sancerre - Cul de Beaujeu 2005 - Domaine François Cotat

11 - Sancerre - Cul de Beaujeu 2004 - Domaine François Cotat
12 - Pouilly Fumé - Buisson Renard 2004 - Domaine Didier Dagueneau

13 - Sancerre - Edmond 2002 - Domaine Alphonse Mellot
14 - Sancerre - Grande Côte 2002 - Domaine François Cotat

15 - petite douceur de dernière minute : Vouvray - Moelleux Réserve 1997 - Domaine Philippe Foreau

Une très belle soirée, un beau niveau global des vins... un bon moment quoi !

Messieurs à vous de jouer...

Bonjour,

J'ai hâte de lire en détail les différents cr !
Salutations vineuses,

Christophe

Punaise.... J'attends avec impatience les CRs ..

Arnaud.

Quelle série !
Les vins sont peut-être un peu jeunes dans l'ensemble (qui du Sancerre ou du Pouilly s'exprime le mieux, jeune ?). Les 3 derniers matches m'intéressent particulièrement.
Bravo !
Benji

Compte tenu de mon expérience personnelle des vins de ces deux appellations et de ce que j'avais pu lire dans le compte-rendu de la dégustation de 130 sauvignons réalisée par le club In Vino Veritas , je m'attendais à ce que les Sancerre de Gérard Boulay et François Cotat dominent la soirée.

Il faut l'avouer, ce fut le cas; Cependant le grand gagnant se fut finalement le millésime 2002. Probablement parce que c'est un grand millésime dans la Loire, mais également parce que la cuvée Edmond d'Alphonse Mellot et La Grande Côte de François Cotat nécessitent facilement 7/8 ans de garde pour se révéler pleinement.

Les Culs de Beaujeu 05 du même vigneron nous ont fait entrevoir un très bel avenir mais ont été ouverts trop tôt. Sa grosse matière et son nez sur la truffe blanche ont unanimement séduit l'assistance.

La cuvée Comtesse 07 de Gérard Boulay est déjà prête à boire et devrait le rester encore pas mal de temps. Sa fraicheur m'a particulièrement marquée. Sans aucun doute le meilleur des Sancerre jeunes de la dégustation.

Trois vins de Didier Dagueneau (Silex 07, Buisson Renard 07, Pur Sang 05) m'ont laissé circonspect. Je ne comprends pas ce qui justifie des prix pareils. Je ne veux pas les juger en l'état et préfère me dire qu'ils sont probablement victimes de leurs conditions de dégustation (bus trop jeunes et pas assez aérés). A revoir dans quelques années donc.

La cuvée Florès 07 de Vincent Pinard fut marquée par une finale métallique assez désagréable; Nuance 07 posséde une bouche plus agréable car plus minérale et tendue; enfin Harmonie 07 ne m'a impressionné que par ses fortes notes boisées peu flatteuses - à noter que le nez beurré pouvait faire penser à un Chardonnay de Bourgogne-.

A l'inverse de 2002, le millésime 2004 s'est avéré difficile. Buisson Renard 04 et Culs de Beaujeu se sont montrés assez ingrats. Je doute qu'il ne s'agisse que d'une mauvaise passe.

Generation XIX 08 d'Alphonse Mellot et la cuvée Mademoiselle M 08 d'Alexandre Bain furent -comment dire poliment ? très fruitées! Le premier possède un nez et une bouche sur la poire. Le deuxième exhale des notes de pomme cuite qui seront confirmées en bouche par une forte oxydation.

Arnaud

Sushis au bureau accompagnés du souvenir d'un verre de Sancerre - bel accord

Soirée très intéressante et sympathique qui, malgré le thème, n’était pas trop monolithique grâce à la différence des styles et des terroirs (Vive Chavignol qui mériterait bien une appellation à part !). Mais on pouvait bien mémoriser les parfums « herbacés » (basilic ?) du Sauvignon septentrional.

Les vins étaient effectivement plutôt jeunes mais, pour ma part, par exemple, j'ai découvert Sancerre assez récemment (avant je n'aimais pas le Sauvignon tout court) et on trouve peu de belles bouteilles de mes producteurs préférés (Cotat, Boulay, Vatan) aux enchères.

1 - Sancerre - Florès 2007 - Domaine Vincent Pinard
Nez typique herbacé de Sauvignon – à l’aération quelques notes lactées apparaissent. En bouche un joli fruit et quelques notes de miel avec une belle fraîcheur – sympathique - B

2 - Sancerre - Nuances 2007 - Domaine Vincent Pinard
Nez plus intense et expressif mais qui ne me séduit pas à ce stade. En bouche, les vin est plus gras, plus dense, plus vif mais finit sur des herbes un peu amères – AB/B aujourd’hui mais je pense qu’il a du potentiel

3 - Sancerre - Harmonie 2007 - Domaine Vincent Pinard
Un style assez différent où l’élevage domine le cépage (en tous cas, avant aération) ce qui donne un côté grillé au nez (mais pas boisé). En bouche aussi, le vin est plus fin, plus calcaire, avec un fruité mûr. Plus raffiné – B/TB

4 – Pouilly Fumé - Buisson Renard 2007 - Domaine Didier Dagueneau
Rencontre difficile avec cette bouteille (trop jeune ?) : le nez un peu sucraillon et herbacé (« pipi de chat ») souffre aussi d’un excès de soufre tandis qu’en bouche le fruité mûr est un peu simple – mon verdict : petit Pouilly de base et grande surprise à la levée de l’anonymat – AB/B

5 – Pouilly Fumé - Silex 2007 - Domaine Didier Dagueneau
On change de deux niveaux avec cette bouteille très intense : au nez c’est sauvage avec des notes de réduction (à moins que ce soit le silex) ; en bouche c’est dense, gras, avec des notes lactées et minérales. L’acidité est élevée – il y a beaucoup de choses mais c’est brut de décoffrage – B/TB

6 - Sancerre - Comtesse 2007 - Domaine Gérard Boulay
Très différent avec son nez grillé élégant et son fruité mûr et fin. Une belle longueur, une acidité bien intégrée, beaucoup de raffinement. TB/EXC

7 - Sancerre - Génération XIX 2008 - Domaine Alphonse Mellot
Au nez un fruité un peu cuit, madérisé et en bouche beaucoup d’acidité et peu de parfums – à l’aération le vin retrouve plus de gras et des notes lactées et citronnées – AB/B mais je réserve mon jugement car j’ai toujours eu du mal avec les Génération et Edmond en vin jeune et beaucoup m’ont plu énormément à 8-10 ans.

8 - Pouilly Fumé - cuvée Mademoiselle M 2008 - Domaine Alexandre Bain
Le vin « nature » par excellence avec ses notes typiques entre pomme cuite et pomme blette – je préfère un bon cidre - BOF

9 - Pouilly Fumé - Pur Sang 2005 - Domaine Didier Dagueneau
De nouveau un vin très intense sur les herbes (je commence à reconnaître la touche Dagueneau) mais cette fois c’est moins excessif et j’aime la texture avec beaucoup de gras et une acidité très fine. Grand vin encore jeune – TB/EXC et sans doute mieux dans quelques années

10 - Sancerre - Culs de Beaujeu 2005 - Domaine François Cotat
Nez sur les herbes avec peut-être un peu de soufre. Belle finesse en bouche avec des notes lactées et calcaires (mais moins « chablisien » qu’à d’autres occasions). TB avec potentiel

11 - Sancerre - Culs de Beaujeu 2004 - Domaine François Cotat
Nez de nouveau sur les herbes. En bouche, le vin est gras, fin et vif mais peut-être un peu moins mûr et plus herbacé. TB

12 - Pouilly Fumé - Buisson Renard 2004 - Domaine Didier Dagueneau
Décidément, je n’aime pas cette cuvée avec son nez de « pamplemousse vert » (c’est un pamplemousse rose pas mûr). En bouche, c’est mieux : le vin est gras, toujours un peu vert, citronné et vif. B

13 - Sancerre - Edmond 2002 - Domaine Alphonse Mellot
Encore du pamplemousse au nez mais bien plus fin. Bel équilibre en bouche entre fruité mûr et acidité fine. TB

14 - Sancerre - Grande Côte 2002 - Domaine François Cotat
Nez complexe et un peu sucré entre le « pipi de chat », le pamplemousse et des notes calcaires. En bouche le vin est mûr et équilibré mais peut-être peu court. TB/EXC

15 - Vouvray - Moelleux Réserve 1997 - Domaine Philippe Foreau
Nez un peu monolithique sur l’abricot crémeux (qui me rappelle les « Ayguets », le Condrieu liquoreux d’Yves Cuilleron ou certains TBA). En bouche, ce parfum est équilibré par une fine acidité mais cela manque, à mon goût, de complexité. Je préfère de plus en plus le niveau VT où le cépage et le terroir sont encore présents. TB

Résumé : confirmation que j’aime les vins de François Cotat et respect pour « Pur Sang »

Ralf

Bravo pour cette dégust!
Après autant de sauvignon, les gencives ont dûes etre bien marquées non?

Interressant de voir que Comtesse 07 de Boulay s'est bien défendu, c'est pourtant pas une cuvée qui avait fait l'unanimité lors du gros pélerinage d'avril au domaine.
Par contre, c'est certainement celui de toute la série dont le prix est le plus bas.

Manu

Vous vous êtes servis dans ma cave ?

Je ne comprends pas bien ce que tu entends pas "hérbacé typique du sauvignon". Note que tu retrouves même dans des cuvées qui ne présente pas du tout ce profil. J'ai en effet beaucoup de mal à conjuguer Cotat et pipi de chat (traduisant la sous maturité)...et attribuer de TB ou excellent.

Beaucoup de vin auraient, à défaut être oublié en cave, carafés longtemps à l'avance afin de donner un soupçon d'eux même.

Les 2007 de Dagueneau sont en dedans en ce moment, je ne m'étonne guère des commentaires ici faits.
Je me suis risqué à ouvrir un Blanc Fumé de Pouilly 2007 qui était assez...agressif...surtout après Rayas 2001. Mais je commence à me poser beaucoup de question sur les Dagueneau, ça doit aussi jouer dans la balance.

Je partage l'avis sur Comtesse 2007, qui se boit curieusement superbement, mieux que la cuvée des MD générique. Quant au 2008, c'est assez inouï de plaisir.

Les Cotat 2004 semblent marquer le millésime: un peu en retrait. François avouant que Gérard avait mieux fait son Beaujeu et la comparaison des 2 le confirme.

Manu, personnellement comtesse 07, j'avais beaucoup aimé au domaine...notamment.

sinon d'accord avec Franck sur le décalage herbacé et les notations. Sur cotat et boulay, ce sont justement deux domaines où ces notes me semblent souvent absentes ou faibles.
Le premier cotat que j'ai bu c'était clos de beaujeu 04 et j'ai tellement aimé que j'ai acheté les vins de ce domaine, mais peut-être que d'autres millésimes sont plus mûrs en effet.

Par contre Franck, pour ma part, depuis la visite chez Dagueneau ensemble, j'ai trouvé une réponse à mes questions en goutant les 08.

Ceci dit, c'est une dégustation très intéressante.

A mon tour de me plier à la tradition du compte-rendu.

Je tiens tout d'abord à souligner le côté particulièrement sympathique et détendu de cette soirée. Si j'appréhendais un peu ce délicat exercice de la dégustation, qui plus est d'une région qui m'était inconnue et entouré de passionnés pointus, la gentillesse de tous et l'ambiance détendue m'ont très vite fait me sentir particulièrement à l'aise.

Le cadre que j'ai découvert s'avère extrêmement avenant, ainsi que la cuisine; je veux bien me faire bizuter plus souvent à coup de "petits pots de langoustines" et de "ballon de framboises caramélisé"

Je vais donc essayé de donner mon humble ressenti sur cette belle série de vins.
Pour tuer d'emblée le suspens, mon idée maîtresse est que, en ce qui me concerne, les vins de François COTAT ont dominé les débats, avec notamment une Culs de Beaujeu 2005 qui a eu ma préférence.

1 - Sancerre - Florès 2007 - Domaine Vincent Pinard
Robe très pale. Nez très frais, où j'ai trouvé quelques notes d'agrumes. La bouche est bien tendue, et je lui trouve une grande longueur. Plutôt agréable.

2 - Sancerre - Nuances 2007 - Domaine Vincent Pinard
Robe un poil plus dorée. Nez plus prononcé, mais un peu réduit au début (Jérôme a évoqué le lapin à la moutarde, je le rejoins un peu); à l'aération, ces arômes laissent la place à des notes de poires au sirop. Je lui ai trouvé un tantinet de grillé, toasté. La bouche est plutôt ronde, mais bien contre-balancée par une belle acidité en finale.

3 - Sancerre - Harmonie 2007 - Domaine Vincent Pinard
Un nez qui fait penser au chardonnay, très grillé, beurré. la bouche est grasse sur des arômes de pêche blanche. Mon préféré des vins de la soirée de Vincent Pinard.

4 – Pouilly Fumé - Buisson Renard 2007 - Domaine Didier Dagueneau
Le nez est desservi par une pointe de soufre, mais qui laisse transparaître des notes de pamplemousse. La bouche ne m'a pas laissé un grand souvenir. Première rancontre avec Dagueneau qui ne m'a pas enthousiasmé (je dois être hermétique aux grands domaines; j'étais passsé à côté de la GdP la semaine dernière...)

5 – Pouilly Fumé - Silex 2007 - Domaine Didier Dagueneau
Un peu perdu dans mes discussions avec mes voisins, je n'ai pas pris de note sur cette série. De mémoire, Silex, marqué par une forte acidité. Je n'ai pas accroché. je lui ai largement préféré le vin suivant.

6 - Sancerre - Comtesse 2007 - Domaine Gérard Boulay
Je retrouve complètement ce vin dans la description de Ralph; grillé, acidité bien intégrée et élégance.

7 - Sancerre - Génération XIX 2008 - Domaine Alphonse Mellot
Le nez "pétrole" un peu. J'ai trouvé la bouche bien (trop) marquée par l'acidité qui persiste jusqu'à la finale.

8 - Pouilly Fumé - cuvée Mademoiselle M 2008 - Domaine Alexandre Bain
Pour cette bouteille j'irai à Canossa...
sur le conseil du caviste qui m'a juré ses grands dieux que c'est ce qui se faisait de meilleur dans l'appellation (pour ceux qu a ça intéresse, je donne volontiers le nom du cavsite en MP...). Ca fait une adresse de moins à visiter...
Pour revenir au vin, nez désagréable de pomme blette; ça me rappelle les cuves de pommes en fermentation chez le voisin qui faisait son cidre quand j'étais gosse.
La bouche est moins mauvaise, assez ronde et se marie étrangement bien avec les langoustines.

9 - Pouilly Fumé - Pur Sang 2005 - Domaine Didier Dagueneau
Nez varietal, marqué par le pipi de chat. Bouche plutôt simple, et très (trop) marquée par l'acidité. Peut-être suis-je passé à côté de cette belle bouteille ?!?

10 - Sancerre - Culs de Beaujeu 2005 - Domaine François Cotat
Nez plutôt discret, marqué par une pointe de soufre. En bouche, le vin se révêle explosif; beaucoup de matière, de la rondeur bien équilibrée avec une acidité bien intégrée. Vraiment le meilleur vin de la soirée pour moi:D

11 - Sancerre - Culs de Beaujeu 2004 - Domaine François Cotat
Des similitudes avec le précédent (surtout une fois la bouteille découverte...); néanmoins, beaucoup moins de matière. On est quand même nettement en deçà du précédent, même si il reste très bon.

12 - Pouilly Fumé - Buisson Renard 2004 - Domaine Didier Dagueneau
Nez désagréable (bouchon ??). En bouche une légère sensation de picotement sur le bout de la langue (sensation déjà ressentie en présence de perlant). J'ai eu beaucoup de mal à appréhender ce vin.

A ce stade de la soirée, je dois bien admettre que mes papilles commencent à être passablement fatiguées; mais pas suffisament pour ne pas trouver de la complexité dans les deux dernirèes bouteilles.

13 - Sancerre - Edmond 2002 - Domaine Alphonse Mellot
Nez beurré, légèrement truffé. Un bel équilibre.

14 - Sancerre - Grande Côte 2002 - Domaine François Cotat
Nez complexe, également sur la truffe blanche. La bouche est à l'avenant, avec de la puissance mais bien équilibré.

15 - Vouvray - Moelleux Réserve 1997 - Domaine Philippe Foreau
Nez marqué par les fruits confits, l'abricot. La bouche est superbe, balancée entre la douceur des sucres et une acidité qui donne beaucoup de fraicheur au vin. c'est la deuxième fois que je goûte un liquoreux aussi bien tenu par une acidité marquée; c'était d'enfer sur le ballon de framboise...

En conclusion, si le niveau général m'a paru très bon dans une région que je ne connaissais pas, les vins de COTAT m'ont beaucoup plu quand ce de DAGUENEAU ne m'ont pas apporté ce que la renommée m'en avait laissé espérer.
Et surtout une fort belle soirée amicale, simple et très agréable qui en appelle d'autres.

Enfin, merci à Jérôme pour son organisation.

Yann

Le nez "pétole" un peu

ça manquait de souffle Yann?

Merci Laurent.

y'en a toujours une ou deux qui échappent à la relecture.

Yann

rzac23 écrivait:

---

> Je ne comprends pas bien ce que tu entends pas "hérbacé typique du sauvignon". Note que tu retrouves même dans des cuvées qui ne présente pas du tout ce profil. J'ai en effet beaucoup de mal à conjuguer Cotat et pipi de chat (traduisant la sous maturité)...et attribuer de TB ou excellent.
>
> Beaucoup de vin auraient, à défaut être oublié en cave, carafés longtemps à l'avance afin de donner un soupçon d'eux même.
>
Herbacé: J'ai trouvé dans plusieurs vins AU NEZ des notes d'herbes (un côté basilic/pesto), de feuilles vertes, de ronce - des parfums que je retrouve plutôt dans le Sauvignon que dans d'autres cépages - et que je n'aime pas particulièrement - mais les vins étaient souvent nettement mieux en bouche - d'où mes notes

Pipi de chat: pour moi, c'est des notes végétales un peu plus sucrées - j'ai peut-être une interprétation plus féline qu'oenologique de ce terme

Dans quelle cuvée ces termes te surprennent le plus (à part la Grande Côté où c'était une note parmi d'autres) ? Car je ne les ai utilisés que pour Florès 2007, Buisson Renard 2007 et Culs de Beaujeu 2004 (en bouche).

Il y avait effectivement ce soir-là peu de vins au nez joliment fruité d'agrumes mûrs qu'on peut trouver dans la région - et le manque d'aération y est sans doute pour quelque chose. Mais on atteint là clairement les limites d'une dégustation parisienne après une journée de travail. Les dégustation de weekend en Province sont certainement mieux préparées.

Ralf

A mon tour d'y aller d'un petit compte rendu...

1 - Sancerre - Florés 2007 - Domaine Vincent Pinard
Nez plutôt mûr, un peu réglissé, fenouil et crayeux.
Attaque sur la vivacité, les tannins sont fins, jolie tension et belle longueur un poil exotique.
Joli vin d'entrée, juste.

2 - Sancerre - Nuances 2007 - Domaine Vincent Pinard
Nez plutôt exotique (ananas frais) et assez fin.
Attaque avec une pointe d'amer, en bouche le vin est plus gras que le précédent, manque d'un peu de tension, mais avec une belle salinité et de l'épice.
Un profil plus rond donc, le bois est bien maitrisé. Pas mal.

3 - Sancerre - Harmonie 2007 - Domaine Vincent Pinard
Le nez est plus fermé (bouteille débouchée à l'arrivée). Il semble néanmoins ciselé, vif et fin. Plutôt orienté sur la groseille.
Attaque est enrobée, grasse. La matière est belle, tout comme le boisé très bien maitrisé. Une pointe de salinité, une finale fraiche et un ensemble très élégant.
Bel équilibre matière/élevage. Un vin de vinificateur avec potentiel.

4 - Pouilly-fumé - Buisson renard 2007 - Domaine Didier Dagueneau
Nez soufré, qui masque tout le reste.
La matière est belle, ample avec cependant une aromatique très variétale. Acidité agréable mais pas suffisante pour porter le vin.
Un vin en épaule et en manque de préparation.

5 - Pouilly-Fumé - Silex 2007 - Domaine Didier Dagueneau
Nez très lointain, quelques notes marine et une jolie pureté. Un poil variétal.
Bouche tendu, matière présente par un beau volume. Très joli équilibre et surtout quelle pureté. De l'eau de roche.
Avec l'aération il n'a cessé de s'améliorer dans le vert tout en gardant droiture et pureté.
Beau premier Silex (mais à mon sens trop cher tout de même).

6 - Sancerre - Comtesse 2007 - Domaine Gérard Boulay
Nez très tendu, tout en retenue et en finesse.
Bouche présentant un très beau volume, une belle acidité et surtout un 2nd souffle sur le fruit exotique qui donne générosité et gourmandise.
Superbe alliance de tension et de gourmandise, un beau vin à "tiroirs" plein de surprise. Un des plus beau de la soirée.

7 - Sancerre - Generation XIX 2008 - Domaine Alphonse Mellot
Nez assez riche et fruité, très primaire. Un vin qui semble bien fait.
En bouche l'acidité est nettement devant, un peu trop brute pour servir le vin et le porter. Amer et tanin très présent.
Une pointe d'oxydatif en retro.
Pas en place, à regoûter.

8 - Pouilly Fumé - cuvée Mademoiselle M 2008 - Domaine Alexandre Bain
Nez sur la pomme cuite et pas grand chose d'autre.
Bouche en rondeur et en oxydatif. Expression un peu trop uniforme.
Second rdv avec cette cuvée qui aurait fait un bon match contre un Sancerre de chez Riffault.
Pas trop mon plaisir car trop ressemblant à tout les vins "nature" tendance oxy.
En revanche il faut lui reconnaitre un très beau mariage avec le homard breton servi à ce moment de la soirée.

9 - Pouilly Fumé - Pur Sang 2005 - Domaine Didier Dagueneau
Nez assez variétal, un poil réglissé.
Bouche ronde, massive. Acidité et amertume très prononcées. Manque de longueur.
Ne m'a pas transcendé.

10 - Sancerre - Cul de Beaujeu 2005 - Domaine François Cotat
Nez un peu soufré, Grosse matière, très mûre et fumée.
Bouche ronde, un peu monolithique. Arômes bien mûrs en bouche, du gras, de l'opulence.
Un vin prometteur et de gastronomie.

11 - Sancerre - Cul de Beaujeu 2004 - Domaine François Cotat
Nez plus fin que 2005, réglisse et fraicheur. ça truffe même un peu.
Bouche fluette/fluide, fraiche, avec une pointe de champignon. Longueur moyenne mais belle maturité en filigrane.
Un vin qui m'a semblé entre 2 eaux (millésime ou phase du vin ?)

12 - Pouilly Fumé - Buisson Renard 2004 - Domaine Didier Dagueneau
Nez sur l'huitre, la mer et l'iode.
Bouche granuleuse, avec quelque chose de pas net ! (pas propre diront certains).
Finale marine et saline.
Là encore le vin semble entre deux vies.

13 - Sancerre - Edmond 2002 - Domaine Alphonse Mellot
Nez sur la truffe blanche. Iodé, rond et élégant.
Attaque très équilibrée, bouche pure et élégante. Acidité civilisée.
Longueur + finesse = superbe.
Deuxième coup de coeur de la soirée.

14 - Sancerre - Grande Côte 2002 - Domaine François Cotat
Nez plus en puissance, sur la maturité du fruit et présentant une belle complexité.
Des épaules énormes, de la rondeur, de la minéralité. Finale citrique et fraiche.
Très, très beau vin, qui n'a cessé de s'améliorer dans le verre. C'est encore tout jeune. Attention ça va être énorme.

15 - petite douceur de dernière minute : Vouvray - Moelleux Réserve 1997 - Domaine Philippe Foreau
Une petite folie à la volée (merci Nico). Toujours un pur plaisir d'ouvrir cette bouteille aérienne.

Allez vous faire un avis sur la présence de bois dans Harmonie 2007 (Vincent Pinard) avec tout ça!

Yannrhy: très grillé
rkrk: un côté grillé au nez (mais pas boisé)
la quille: boisé très bien maitrisé
moi: fortes notes boisées peu flatteuses

C'est dans ses moments là que l'on comprend mieux pourquoi nous sommes souvent en désaccord avec les guides...

Peut-être disons-nous la même chose, en s'arrêtant simplement à deux niveaux différents d'analyse:

J'ai senti un côté grillé, mais pas la planche. Mais je suis d'accord que le côté grillé provient très probablement de l'élevage en bois (à la murisaltienne, avec une pointe de réduction).

Donc certains décrivent les sensations, d'autres avancent jusqu'à l'origine de ses sensations. Ce n'est pas forcément contradictoire.

Ralf

Pas forcément contradictoire effectivement, mais passé au travers du filtre de chaque individu/palais/expérience. D'où une appréciation et le choix d'un vocabulaire dans lequels les autres peuvent ne pas se reconnaitre ou interpreter differement.

Arnaud.

Mais j'étais pas au courant de cette dégust'!!!!
Belle dégustation en effet, a bientôt

Amitiés, steeve

Allez vous faire un avis sur la présence de bois dans Harmonie 2007 (Vincent Pinard) avec tout ça!

Yannrhy: très grillé
rkrk: un côté grillé au nez (mais pas boisé)
la quille: boisé très bien maitrisé
moi: fortes notes boisées peu flatteuses

C'est dans ses moments là que l'on comprend mieux pourquoi nous sommes souvent en désaccord avec les guides...

Concernant le bois dans la cuvée HARMONIE de V PINARD, j'ai un souvenir d'un boisé bien prononcé.
Voire même un peu trop à mon gout.

Merci de ton témoignage Nicolas. Je me sens un peu moins seul...

Une info publiée il a peu sur LPV disait que la perception de certaines molécules aromatiques variait de 1 à 1000 selon les individus. Sans parler du vécu oenologique de chacun et de l'interprétation qui en découle, personne ne perçoit exactement la même chose que son voisin (ce qui n'empêche pas de tomber d'accord sur pas mal de choses).

Illustration : il y a quelques jours, je trouvais que Gruaud-Larose 07 était fortement dominé par l'élevage (expresso à donf) alors que d'autres personnes présentes trouvaient le bois relativement discret. Chacun voit midi à sa porte...

Pour revenir sur la remarque de Nicolas, je trouve quand même qu'on s'y retrouve bien parce que les notes, certes propre à la sensibilité de chacun, révèlent clairement que la composante boisée/élevage est présente dans le vin. Pour moi, ces quatre commentaires vont donc dans le même sens.

La chose qui diffère n'est la perception en soi du bois (ou l'attribution de ces notes au bois...) mais plutôt le jugement porté sur ce dernier. Deux aiment et deux n'aiment pas.

Je dirais donc que finalement les perceptions sont proches.

Par contre Eric, je dois te dire que tu avais un argument massue à apporter : à ce stade et sur ce type de vin, c'est certain que l'on sent avant tout l'élevage (mes plus grands souvenir de jus de planche, avec la Rioja, c'est Bordeaux... Mouton 2006... grand moment d'anthologie !!)

Plus sérieusement, la dégustation est vraiment intéressante. C'est vraiment bien de pouvoir suivre en parallèle l'évolution de vins. Je note en particulier que le 2004 de Cotat épuise son quotat de bénéfice du doute et se rapproche plus en plus de la porte "sortie sans passage par la case verre" de ma cave.

Eric, Matthieu,

Je suis d'accord avec vous sur le fond. Je souhaite y apporter un bémol:

Tous les dégustateurs ont perçu la présence de l'élevage. Chacun l'a appréciée selon ses seuils de tolérance au bois.

Il ne faut pas comprendre par là que l'élevage en fûts de chêne est forcément un élément négatif à mes yeux. Aucun de mes compagnons de dégustation ne l'a mentionné dans son CR mais la cuvée Edmond 2002 était également marquée par l'élevage. Mais dans ce cas là, le temps avait fait son oeuvre et rendait le boisé très agréable. Pas sûr que nos appréciations eurent été aussi enthousiastes sur ce vin 4 ou 5 ans plus tôt.

Arnaud

Harmonie est une cuvée qui marque le bois. Le domaine n'avait pas la main légère avec le fut. Les avis des uns et des autres ainsi que Gastronomix ne m'étonnent pas du tout. À noter toutefois l'inflection de Vincent quant à l'élevage. Le domaine prend une autre direction, et le style sera encore plus fin sur 2011-2012.
En l'état les cuvées 2007 doivent absolumulent être attendus.

Pour autant, le bois neuf et moi, sur cette région, ne fait pas bon ménage.
Le domaine Pinard est le seul que j'affectionne dans cette technique car le travail à la vigne et au chais est absolument exemplaire.

Le domaine Pinard est le seul que j'affectionne dans cette technique car le travail à la vigne et au chais est absolument exemplaire
Même en ce qui concerne le levurage ?

levures neutres Gildas, comme chez Dagueneau.

Disons "le plus neutre possible"...
Gildas, comme tu le sous entends, beaucoup de domaines me lassent à cause du levurage. Très peu s'en sortent bien dans le temps.
Vincent et le reste de sa famille travaille remarquablement, d' autres, moins rigoureux, donnent des vins faciles à boire jeunes mais chutent assez vite... Tout le contraire de mes domaines favoris.

Disons que le domaine a trouvé le bon point d'équilibre entre vinif-élevage-raisin: c'est le style Pinard.
Un autre qui se hisse à un très bon niveau c'est François Crochet, vous avez manqué qque chose