Quelques jours passés chez Laurent Lalouette (dit Chinbourg) m'ont permis de déguster un certain nombre de Chinon 2007. Chez
Alliet, d'abord, quelques heures après être arrivé (voir
ICI
), puis le lendemain et le surlendemain durant les repas. Alors que d'instinct je me serais méfié de ce millésime pas forcément facile, je dois admettre que les bons vignerons ont produit des vins vraiment chouettes, sans aucun signe de sous-maturité. Voyons cela en détail :
D'abord, un rappel de ce que j'ai bu chez Alliet
Vieilles vignes : nez très ouvert, sur la mûre et les épices. Bouche charnue, harmonieuse, fruitée, avec des tannins d'abord veloutés, se durcissant en finale. Fin ferme, souligné par une fine note végétale. A attendre.
Huisserie (jeunes vignes proches des vignes du côteaux du Noiré) : nez charmeur, lumineux, sur la crème de fruits noirs, les épices chaudes. Bouche ample, élancée, avec une matière douce et un fruit très pur. Jolie finale bien nette. Une pure gourmandise en l'état que l'on peut se demander si ce sera meilleur un jour.
Côteaux du Noiré : nez plus complexe, plus fin, plus épicé, avec des notes de pierres chaudes. La bouche est fine et élancée, avec cette droiture qui semble être la signature de la parcelle. La matière est dense, mûre. Et une finale superbe, avec une mâche goûtue en diable. Un vin superbe qui offre déjà énormément de plaisir. Dieu que c'est bon le Cabernet lorsqu'il est réussi !
Puis dans les jours suivants
Cuvée à l'ancienne, Fabrice Gasnier (bouteille que j'ai amenée, offerte par un autre LPVien) : nez sur les fruits noirs bien mûrs, quelques épices. Bouche charnue de belle ampleur, avec des tannins veloutés, très fins. Jolie mâche gourmande en finale. C'est très bon !
Clos Guillot 07, Bernard Baudry : nez très pur sur la framboise, avec une touche de poivre blanc et d'épices. Bouche ronde, gourmande, explosant de fruit rouge, avec toujours cette obsessionnelle framboise. Y a une p'tite accroche en finale, mais elle est tout ce qu'il y a de positif, avec ce côté salivant qui vous donne envie de vous en resservir un coup. Que du bonheur !
Et puis un
chinon blanc du même millésime,
La Croix Boissée de Baudry :au départ, il me semble un peu trop boisé, mais l'élevage disparait à l'aération, et le chenin reprend ses droits avec des notes de fruits blancs bien mûrs, d'écorce d'agrume et de miel. La bouche est opulente, riche, mais parfaitement équilibrée par une belle acidité et une minéralité crayeuse, la finale évoquant un beau corton-charlemagne. Plus le niveau descend, plus la beauté et la sensualité de cette bouteille grandissent. Y a vraiment de quoi tomber amoureux !!!
Pour finir un
bourgueil :
L'impétueuse 2007, Bertrand Galbrun : Nez émoustillant sur le cassis, le menthol. Bouche élancée, d'une fraîcheur incroyable, avec une matière pulpeuse, fruitée. On croque dans le fruit. La finale est un hymne au cassis que l'on peut trouver exagéré, mais qu'est-ce que c'est bon !
Vous aurez remarqué que
la passion des vins de Loire
est contagieuse