Voici le CR sur les blancs; celui des rouges suivra
Excellente soirée du Cercle Romand de Dégustation sur le thème de la Loire. Les conditions de dégustation ont été quasi optimales, ceci grâce a l’organisation d’Aidan, Ledoug et Cornalin. Je ne connais pas les durées exactes d’aération mais Aidan me disait avoir ouvert quelques bouteilles 5-6 heures avant le début de la dégustation.
Tous les vins sont servis à l’aveugle par Cornalin, seuls ou en paire. Les vins sont commentes avant de découvrir l’étiquette.
Petite mise en bouche et en bulles. Cette bulle est belle et fine.
Le nez se décline sur des aromes de fleurs et de lies. Belle fraicheur et profondeur.
La bouche présente des notes brioches, sèche et tendue. Belle finale, gouteuse et subtilement équilibre.
Un excellent pétillant, dans un style que j’aime beaucoup (celui de l’équilibre et de la retenue). Mention très bien pour ce
Montlouis méthode traditionnelle F.Chidaine. ***(*) a mon échelle.
Viennent ensuite deux vins cote-a-cote.
Le 1er a une robe Claire, dans les tons jaune-verdâtre.
Le 1er nez est celui d’un Sauvignon un peu débridé, avec ses notes de papaye, de bonbon anglais et de bourgeon de cassis. Il lui manque un peu de pep.
La bouche présente, par contre, une forte tension, portée par une acidité citronnée et marquée. Tranchant diront certains. Apres réchauffement, je lui trouve un petit cote végétal, marque par des notes de lierre. Pas totalement convaincu de ce
Sancerre 2007 de Vacheron. **(*).
Le 2e a une robe un tantinet plus soutenue.
Le nez est bizarre, sur des notes de raisine synthétique et d’hydrocarbure, même si on perçoit que c’est un sauvignon et non un Riesling.
La bouche est molle, avec un léger SR, courte et manquant de pep.
Ce
Sancerre 2002 vieilles vignes dom Jeannot-Robinet mériterait une 2e chance, tant que je suis dubitatif sur la qualité de cet échantillon. *(*) dans l’état.
Deux vins qui ont peu de choses en commun :
Le 1er a une robe très claire (tons jaune-verdâtre).
Le nez sauvignonne, mais présente des notes de vernis. A l’aération, le fruit revient.
La bouche est très belle. Il y a de la matière, de la tension, de la verticalité. Elégance et équilibre, ouvrant une finale sur des notes minérales.
Beau vin que ce
Sancerre 2005 Clos de la Neore Edmond Vatan. Cela aurait été encore mieux si le nez avait été en symbiose avec la bouche. ***(*)
Le 2e vin a une robe similaire.
Le nez est sur la rhubarbe, les fleurs. Il y a du gras et de l’amplitude pour plaire.
La bouche est malheureusement acide de chez acide ; cela crée quand même une belle tension et une longueur acceptable. Mais ce déséquilibre nez-bouche ne me plait pas.
Nous avions affaire a un
Pouilly-Fumé 2007 "les Cris", domaine Cailbourdin. **(*)
Un petit vin tout seul, pour son originalité :
Une robe assez classique pour la soirée (jaune-verdâtre, assez claire).
Un nez de résine prononce, avec des notes de cire, de poussière et de tourbe. Pas mon truc.
La bouche est amère, avec des notes de pomme blette ; passée a mon gout mais je crois que j’étais le plus critique a table.
Ce
Cour-Cheverny 1999 de Gendrier, issue du méconnu cépage « romorantin » ne m’a pas plu. *
Nous revenons dans le nerf su sujet avec deux vins que rien n’associait cette soirée-ci.
Le 1er a une robe jaune-claire.
Le nez est sur les lies, les levures et la colle à bois.
La bouche est sèche, tendre, minérale, avec des aromes de brioche et une belle longueur. Nous avons l’impression d’un vin pétillant dans la peau d’un vin tranquille.
Le 2e vin a une robe bouton d’or.
Le nez est rôti avec un léger cote volatil. A l’aération, il nous montre sa puissance et son cote minéral. Superbe.
La bouche est encore boisée, avec un petit cote de laine. Belle amplitude, et de la longueur. Très belle complexité en bouche.
Le 1er vin est l’
Anjou 2005 "Noëls de Montbenault" de R. Leroy alors que le 2e vin est …l’
Anjou 2002 "Noels de Montbenault" du même Richard Leroy.
Préférence au 2002 ce soir-ci (**** a **(*) en fait), mais 2 vins qui n’avaient rien à voir. 3 millésimes de différence mais un monde d’écart au niveau de sensations. Le 2002, regoute le lendemain, était reste superbe !
Nous enchainons avec une nouvelle paire.
Le 1er vin a une belle robe jaune dorée.
Le nez est floral et rôti, avec cette touche de laine et donc une légère réduction.
La bouche est typée d’un beau chenin de beau millésime, avec cette tension minérale, cette fraicheur et cette longueur, le tout ponctue par un équilibre de maitre.
J’ai beaucoup aime cet
Anjou 2002 Château de Surronde de Francis Poirel. ****
Pour lui faire face, un vin a la même robe.
Le nez semble plus moelleux, avec des notes de pâtisserie et cette touche de laine.
La bouche est grasse, fondue, tout en largeur. Belle finale.
Un beau vin, peut-être moins « race » que le précédent, que cet
Anjou 2002 "Les Bonnes Blanches" de Jo Pithon. ***(*). Rebu le lendemain, il me s’était très bien maintenu, gagnant il me semble en fraicheur.
Nous continuons avec une paire dont seul Cornalin connait l’ordre.
Un 1er vin a la robe jaune claire, avec quelques particules en suspension.
Le nez est floral, fondu, parfume, mais assez léger.
La couche est sèche, avec de la tension, mais également une acidité un peu marquée. Le palais manque d’ampleur.
Un vin qui tient la route. C’était le
Montlouis 2006 "Remus" de Jacky Blot du domaine de la Taille aux Loups. Un ***
Le 2e vin présente une robe plus foncée.
Le nez a des notes de vernis, de maggi, avec un alcool plus présent et un petit cote volatil. Un PhD en écologie nous annonce également des notes de livèche !
La bouche est tendue, fondue et gouteuse avec une belle amplitude.
J’aime beaucoup cette bouche et même si le nez était un peu spécial, je suis satisfait de cet
Anjou 2002 "La Chapelle" château de Fesles, avec un ***(*).
Nous continuons en duo.
Le 1er vin a une robe jaune assez standard.
Le nez a présente 2 visages. Au départ, sur les asperges blanches, pas bien dans ses chaussures. Puis plus tard, fruite, floral et tendu.
La bouche a suivi le même parcours. Cote d’asperges et impression d’eau sucrée au départ, puis frais et floral, avec de la minéralité.
Ce Dr. Jekkyl et Mr. Hide est le
Jasnières 2004 "Calligramme" du domaine de Bellivière, qui passe d’un * a un *** dans la même soirée. Il aurait été facile de passer complètement à cote.
Le 2e vin présente une robe plus soutenue.
Le nez est renferme et réduit, avec un petit cote qui est peut-être liégeux, mais en tout cas déviant.
La bouche n’est pas nette.
Je ne note pas ce
Savennieres Roche aux Moines 2002 "Cuvée d'avant » du domaine de Chamboureau car cet échantillon n’est pas net.
Nous continuons, tout en passant lentement aux moelleux et liquoreux.
Le 1er vin a une robe jaune figée.
Le nez est sur le caramel, les notes de pâtisserie, avec un petit cote d’alcool pur et de vernis. Un nez au caractère certain, même s’il n’est pas forcement consensuel.
La bouche est sèche, tendue, mais semble un peu étriqué et tombe assez court. Surement en phase descendante, malgré de beaux restes.
Un *** pour cet
Anjou 1996 Sablonettes Les Genets qui démontre si besoin est le potentiel de garde de certains vins secs de la région.
Le 2e vin a une robe plus claire.
Le nez est assez réduit, sur des notes grilles.
La bouche présente du SR, avec une belle matière minérale, tendu, des notes de fleurs blanches et une belle longueur. Ce vin semble encore en avoir sous la pédale.
J’aime bien ce
Vouvray Demi-sec 2002 "Le Mont" du domaine Huet. ***(*)
Vient une nouvelle paire.
Le 1er vin a une belle robe jaune dorée.
Le nez est sur des notes rôties, de cire et de fume.
La bouche est fraiche, tendue, au bel équilibre, de type demi-sec a sec. Les sucres semblent avoir été digérés par le temps, car ce vin nous parait assez âgé.
Il s’agit effectivement d’un vin ayant quelques années de vol, le
Coteaux de Saumur 1989 de R.N.Legrand. ***(*)
En face, un vin a la robe dorée.
Le nez est brioche, avec une pointe d’alcool, un petit cote aérien qui me fait penser a un pétillant, avec ces notes de lies.
La bouche est fondue et moelleuse.
J’aime bien ce
Vouvray 1997 Foreau Clos Naudin Moelleux, qui s’est également très bien comporte sur les 72h suivantes (fini ce soir). ***
Nouvelle paire de haute qualité.
En premier, un vin a la robe cuivrée (un spécialiste autour de la table dira « urine du matin dans le Sahara »).
Le nez est caustique, sur le the Darjeeling, les abricots, le coing et le paprika. Belle palette aromatique et complexité.
La bouche est tendue, fondue, fraiche et longue. Un équilibre magistral !
J’ai adore ce
Coteaux de l'Aubance 1995 "Les 3 Demoiselles" du domaine Richou ****(*)
En face, un vin a la robe cuivrée.
Le nez est sur la barre « ovomaltine », arome décrit si justement par un … français (merci Lionel !). La tradition helvétique fout le camp … Petites notes champignonnées également.
La bouche est sur des notes maltées, ronde, fondue avec un bel équilibre.
Un beau vin que ce
Coteaux du Layon "vielles vignes" 1979 du château des Rochettes, même s’il est difficile de passer après le Coteaux de l’Aubance. ***(*)
Nous continuons avec un petit duel intéressant.
En premier, un vin a la robe cuivrée.
Le nez est rôti, avec aromes de botrytis et de fleurs blanches. Beauté et plénitude.
La bouche est magnifique de tension, de minéralité. Tout est la : longueur, complexité, équilibre et grandeur,
J’ai adore ce
Quart de Chaumes 1995 du château de Surronde (F. Poirel), le plus beau vin de la soirée a mon gout. *****
En face, un vin légèrement plus jeune.
Le nez rappelle le pain frais, le coing et le safran. Je pense un instant à un beau Tokaji.
La bouche reste sur le safran, plus sucrée que le vin précédent, tendue et ronde, même si le niveau de complexité est légèrement en deca.
Très beau vin que ce …
Quart de Chaumes 1999, du … château de Surronde ****(*), même si son aine de 4 ans prend le dessus.
Dernier vin blanc, en solo.
Une robe jaune foncée.
Un nez sur la cire, avec un joli cote rôti.
Une bouche riche, avec des notes de caramel et une belle longueur, malgré un certain manque de plénitude.
***(*) pour ce
Bonnezeaux 2002 du domaine des Petits Quarts
Avant de passer aux rouges, 3 points marquant en ce qui me concerne :
- Haute qualité d’ensemble, avec des vins présentant tension et équilibre, 2 qualités que je mets devant tout.
- Excellente prestation des vins de F. Poirel ; j’ai adore les 3 cuvées présentées.
- 1995 a ma préférence ; 2 vins et 2 fois dans le mille.