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Le vin en France, la gueule de bois est réalisé par Donatien Lemaître, diffusé par Canal+ lundi 23 mars à 22h50. (dispo en streaming) Vous l’avez vu ?
Une semaine après la diffusion du reportage, j’ai pris une heure de mon temps pour lire les réactions. Cela m’a permis de prendre du recul et de digérer la pilule. Mais en regardant bien, je me suis aperçue que ne suis pas la seule à avoir pris ce silence. Pourquoi ? Pour ne pas donner d’importance à ce « pseudo » reportage à charge ? Pour minimiser le sujet ? Je ne peux pas rester silencieuse plus longtemps… Il s’agit encore une fois d’un coup de massue donnée à l’ensemble des acteurs viticoles.
Vous n’avez pas vu le reportage, voilà ce qui en est dit pour faire court :
Selon Challenges : « C’est une enquête qui vous dissuaderait de boire. Mais une enquête tellement à charge qu’elle finit par perdre en crédibilité. Ce qu’il en ressort? Que les vignes sont traitées aux pesticides, que les vins sont « trafiqués », que les cavistes ne sont pas forcément de bon conseil, enfin que les médailles sur les étiquettes sont bidon. Ce n’est pas une révélation… »
Selon
www.vitineraires.blo... : « Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas eu un documentaire sur le vin … Enfin, un documentaire, faut pas déconner non plus ! disons plutôt : « un truc vaguement anxiogène et un peu plus que vaguement caricatural », un peu (beaucoup !) sur le mode les méchants industriels suppôts de la chimie lourde qui fait peur, face aux gentils artisans vignerons qui passent leur journée au cul du cheval et dont la seule concession à l’insupportable modernité est le sécateur. Si on y ajoute les classiques du genre : la caméra cachée et le goût de banane, y a pas de raison que ça fasse pas un carton. »
Je n’ai pas vu d’autres prises de paroles sur les 5 premières pages de résultats de google. N’hésitez pas à me les partager si vous en voyez d’autres. Cela ne fait pas beaucoup en effet.
Mon point de vu de caviste Nicolas – les cavistes Nicolas sont largement critiqués dans ce reportage. Je ne suis pas née caviste Nicolas, j’ai été caviste pour mon compte personnel puis caviste salarié pour un caviste indépendant.
Il y a du vrai dans le reportage, mais c’est trop exagéré. Pourquoi est ce qu’un vigneron (pas tous les vignerons – encore une fois) traite ses vignes et intervient chimiquement dans sa vinification ? Pour maintenir des prix !!! Et seulement pour ça !!! Le prix moyen d’un vin acheté en France et je dis bien, EN FRANCE est à de moins de 3€ !!! C’est vrai. Le marché en volume se situe ICI. Ca vous étonne ? Dans le reportage il ne prend que des vins à moins de 5€. Et on devrait s’attendre à quoi à moins de 5€ la bouteille ? A un à non-traitement des vignes, à une vendange manuelle, à une vinification longue en barriques et ultra-naturelle ? Moi je dis non. Lorsqu’on achète un Médoc à moins de 5€ il faut être lucide et savoir que l’on achète pas du rêve. Alors oui, il y a du vrai dans ce reportage, mais si vous avez 5€ en poche, prenez plutôt un petit vin de pays, ne prenez pas une grande appellation, vous vous régalerez plus. Les appellations sont payantes donc en rapport-plaisir prix c’est mieux. La vrai question que nous devons nous poser, c’est sommes nous prêts à payer le prix du travail artisan-vigneron ? Dans le reportage il y a un passage très intéressant (le seul d’ailleurs) où on voit les racines des vignes qui remontent à la surface : La terre se meurt. C’est ce qu’il y a de plus inquiétant. Mais ce n’est pas une conséquence récente. C’est la conséquence du mauvais travail de nos grands parents qui maltraitaient encore plus la terre.
Là ou je suis triste c’est que, tout seul devant sa télé, le téléspectateur fera des amalgames et mettra tout le monde dans le même panier. Que c’est un vrai coup dure pour toute la filière viticole. Faites le tri s’il vous plait. Il y a tant à dire sur notre manière de consommer : Les viandes, les fromages, les légumes, les vêtements, le traitement des déchets… Mais c’est un problème global. Les mentalités sont à changer.
En ce qui concerne les cavistes NICOLAS. Je suis dégoûtée de leurs discours. On peut ne pas adhérer à l’ensemble de la sélection Nicolas, on peut (et encore heureux) avoir ses préférences mais on ne peut pas dire que Nicolas fait des vins de m****. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets… Nicolas est le premier caviste de France, si les cavistes ne faisaient pas bien leur boulot, on ne serait pas là. Regardez dans votre environnement professionnel, il y a toujours des gens qui se plaignent et qui disent du mal de leur entreprise pour se rendre malin : « si tu n’es pas bien tu te casse !!! » Voila !!!
Beaucoup de vignerons font un travail honnête, beaucoup de cavistes – même Nicolas – font un travail honnête… Par conte ce reportage, monté comme il à été monté est mal-honnête. Pourquoi ne parlent-ils pas de la GD (grande distrib) ? Pourquoi ne parlent-ils pas du vin au restaurant ? Parce qu’ils avaient prédéfini leur objectif : C’est ce que l’on appelle un reportage à charge.
A vos commentaires…