Les grandes régions touristiques asiatiques ont adaptés depuis très longtemps leur cuisine au gouts des farangs .
mais il ne faut pas croire non plus que les asiatique mangent épicé partout
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tous les produits laitiers parviennent a contenir le feu du piment.
Malgré tout, pour avoir séjourné dans certains pays d'Asie, l'usage du piment y est largement répandu. Que ce soit Hong Kong, l'Indonésie, la Thaïlande, le Népal ou l'Inde, dans tous ces pays, mes repas étaient le plus souvent hot, voire très hot comme en Thaïlande ou dans le sud de l'Inde. Je précise que je fais référence à la cuisine de la rue ou de restaurants locaux simples, pas de celle des hôtels/restaurants occupés par les occidentaux où la force des plats est sous contrôle.
Les produits laitiers ont en effet la capacité de contenir l'ardeur du piment mais je ne les ai guère rencontrés qu'en Inde et au Népal sous la forme du lassi, une boisson non seulement apaisante pour les papilles mais délicieuse. J'ai d'ailleurs gardé l'habitude de servir un lassi - très simple à réaliser - quand je cuisine "asiatique".
Dans ces divers pays, le problème du "qu'est-ce qu'on boit?" n'est pas un casse-tête car les boissons disponibles dans les échoppes ou restaurants modestes se résument généralement à thé, Coca, bière ou eau plate (en bouteille, gaffe quand même).
Par tradition familiale, la cuisine réunionnaise est présente à la maison et cette cuisine ne se conçoit pas sans piment oiseau. J'utilise surtout de l'huile pimentée plutôt que le piment oiseau tel quel. Pour ce faire, il suffit de placer un bon peu de piments dans un petit bocal sur lesquels est versée une huile neutre (ou d'olive). C'est tout. Un genre d'huile pimentée pour pizza mais en beaucoup, beaucoup, beaucoup plus concentré et sans les branches de thym qui noircissent au fil du temps ni la gousse d'ail fripée au fond du bocal. On laisse "infuser" et on en a pour plusieurs mois d'utilisation. Bien évidemment, plus ça macère, plus ça grimpe aux barreaux de l'échelle de Scoville et moins on en met dans les plats, avec un bocal qui de ce fait a du mal à se vider. Du coup, il peut arriver, et ça m'est arrivé, qu'un petit bocal laissé trop longtemps sur l'étagère finisse par suinter. Si, si, je vous assure, avec le temps cette huile pimentée traverse le verre! Seule solution : jeter le tout (avec des gants non réutilisables) et préparer une nouvelle huile.
Mais quels vins mettre face à toutes ces cuisines diversement pimentées, mais bien pimentées, c'est à dire au-delà du piment d'Espelette ou du pimenton de la Vera? Là, les accords ne sont pas simples mais ceux qui apparaissent raisonnables à mon palais sont ceux réalisés avec un vin blanc au profil large avec du gras et à l'acidité basse. Un vin qui joue sur l'opposition, qui enveloppe la force du piment. Un blanc de Provence par exemple, un rien mou du genou avec son sémillon et son rolle (Clos Mireille dernièrement, très bien sur un rougail saucisses ou La Courtade sur un wok de légumes). Certains Châteauneuf également s'en sortent pas trop mal, à l'image de beaucoup d'autres vins sudistes. En remontant en Rhône Nord, les roussanne/marsanne peuvent combiner agréablement je trouve, tout comme un chignin-bergeron savoyard. Certains vins du Mâconnais me vont bien aussi, spécialement ceux issus d'un millésime solaire. Par contre sur ce type de cuisine, je n'affectionne pas les vins trop aromatiques (gewurtz, viognier) ou liquoreux, pas plus que les vins rouges dont les tannins ont tendance à se durcir sous l'effet du piment. Affaire de goût personnel bien entendu.
Après il y a le vin rosé. Le choix est vaste mais pour moi un Tavel jeune fait toujours le job (ceux de L'Anglore, des Grillons, La Rocalière ou Hote récemment).
Jean