Avec un peu de retard, quelques commentaires sur cette superbe soirée qui viendront modestement compléter ce qui en a déjà été dit!
Le champagne Docquet-Jeanmaire est plein de personnalité, épicé et anisé, avec une bouche crémeuse et ample, qui répond bien au moelleux de la langoustine.
Le vin suivant, le Nuits Perrière 97, est véritablement superbe. Le nez est complexe, minéral, presque mentholé, avec cette touche citronnée qui marque les grands chardonnays, très ouvert, mais la bouche est encore plus impressionnante, onctueuse en attaque et en milieu de bouche, puis tendue et nette en finale. Une très forte émotion pour une grande découverte, nous sommes déjà sur un petit nuage à ce stade, et la longueur du vin ne nous incite pas à en redescendre...
Le plat suivant, remarquable de créativité, offre un accord grandiose avec le Saarburger Rausch 83 de Zilliken. L'amertume de la chantilly à la camomille et le gras du foie s'unissent à merveille sous l'égide de l'"acidité riche" du Riesling. La fusion est parfaite, Jean-Philippe, c'est du grand art! Le vin se goûte bien, son équilibre est remarquable et la longueur est étonnante (merci David...).
La Coulée de Serrant 97 est en effet très atypique, avec comme le souligne J Ph, une palette axée autour de la mandarine, de l'écorce d'orange, mais un peu déstabilisée par l'alcool. Le bar a peut-être un peu souffert du caractère "baroque" du vin tel que nous l'avons décrit.
Nous passons aux rouges avec le Grêves 1978, qui exprime remarquablement la complexité du pinot évolué, avec des arômes élégants de fleurs fanées, mais aussi une note allant plus sur le cuir. La bouche est tout en dentelle. Le ris de veau quant à lui est superbement cuit et s'entend à merveille avec le vin.
L'Hermitage La Chapelle 89, qui le suit, ne s'est visiblement pas présenté ce soir-là sous son versant le plus accueillant! Le nez est dominé par des arômes de thym et de mine de crayon. L'attaque est très ample et intense, le milieu de bouche possède une trame tannique serrée et de qualité, mais la finale se ressert tout à coup, laissant penser que ce vin n'est pas encore disposé à se livrer entièrement. La matière et la qualité des tanins me font croire qu'il est promis à un très bel avenir, mais il faudra l'attendre encore pour qu'il révèle tout son potentiel. Le romarin du plat lui permet de faire un pas vers l'agneau, mais ce n'est pas suffisant pour qu'il daigne nous parler davantage!
Enfin, le Vouvray 59, à la robe très claire eu égard à son âge avancé, est un vin très intéressant, intense, ample en bouche, s'exprimant sur le registre des zestes d'agrumes, du coing, ce qui en fait un heureux partenaire du Pierre-Robert et de sa pâte de fruit, mais aussi du fruit de la passion du dessert.
Vous l'aurez compris par l'occurrence des termes laudatifs, cette soirée fut riche en émotions et a constitué un grand moment de partage.
Merci à tous, mais en particulier à Jean-Philippe, la cuisine fut grandiose et les accords très bien pensés!
Axel M
PS : pour info, le riesling était à 7,8% Vol et il s'agissait du lot 14.