Nous avons 880 invités et 7 inscrits en ligne

Un dîner d'amis avec un immense Nuits St Georges Blanc "La Perrière", Dom. Gouges, 1997

  • J Ph Durand
  • Portrait de J Ph Durand Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 1361
  • Remerciements reçus 0
Après la soirée foot du jeudi, la journée golf du dimanche ! A quelques jours d'un marathon de plusieurs semaines d'intenses obligations professionnelles, entre la France et l'étranger, je choisis de me détendre et me changer les idées en réalisant un repas avec mon filleul et quelques amis, tous grands amateurs passionnés. Le menu créé à cette occasion est le suivant :
Langoustine juste saisie, arômes de pamplemousse, fenouil confit
Champagne Doquet-Jeanmaire, 1996

Allumettes d'espadon, salsifi aux épices douces, poêlée de girolles
Nuits St Georges Blanc, 1er Cru "La Perrière", Dom. H. Gouges, 1997

Foie gras poêlé, chantilly légère camomille-citron

Cipolletto aux huîtres, écume de mer
Saarburger Rausch Auslese Goldkapsel, Weingut Forstmeister Geltz – Zilliken, 1983

Filet de bar à l’unilatérale, coulis de poire sauge-réglisse, cardon à la mandarine
Savennières, Clos de la Coulée de Serrant, N. Joly, 1997

Ris de veau aux morilles
Beaune-Grèves, Dom. Henri Moine, 1978

Agneau au romarin, tomates confites
Hermitage "La Chapelle", P. Jaboulet, 1989

Pierre-Robert et pâte de coings
Vouvray "Le Haut-Lieu" demi-sec, Dom. Huet, 1959

Céleste de Pierre Hermé
(pâte sablée, cheese-cake aux fruits de la passion, crème légère au cream-cheese, biscuit imbibé aux fruits de la passion, compote de rhubarbe aux fraises)

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
30 Avr 2007 09:00 #1

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20743
  • Remerciements reçus 8233
Bonjour Jean Philippe,

Qu'est ce qu'un cipolloto?

Qui est Pierre-Robert?

Un bien beau repas en tout cas (tu)

Eric

Eric
Mon blog
30 Avr 2007 09:12 #2

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2365
  • Remerciements reçus 4
Eric,

Le Pierre Robert est un fromage de vache originaire de la Brie "spécial régime"::o style Brillat Savarin mais en pire...


Fabien
30 Avr 2007 09:19 #3

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • J Ph Durand
  • Portrait de J Ph Durand Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 1361
  • Remerciements reçus 0
Deux vins remarquables, émouvants, dans une forme de perfection :
Nuits St Georges Blanc, La Perrière, de Gouges, en 1997. Certains connaissent l'histoire de ce pinot muté qui fait toute l'originalité de ce vin. Mais cela ne suffirait à le rendre exceptionnel. Hier soir, le vin s'est offert à nous complètement : au nez, une expression du terroir et de sa minéralité évoque, à plusieurs d'entre nous, un grand cru de Chassagne. Grande complexité à mesure que le vin s'aère : épices douces, vanille subtile totalement intégrée. En bouche, beaucoup de gras, de volume, une finale tendue. Emouvant ! Ce vin que je connais un peu ne s'est jamais aussi bien goûté.

Le Beaune-Grèves d'Henri Moine, 1978, est l'expression même de l'excellence du pinot noir. Complexité et subtilité, fraîcheur et richesse, sur des notes animales, de cuir, de rose fanée ; un soyeux en bouche, une finale vibrante. Très grand vin.

Un autre grand vin pour un bel accord : le Saarburger Rausch Auslese Goldkapsel, de Geltz – Zilliken, 1983 est un vin exquis. Un sucre résiduel distingué, sans lourdeur, les notes citronnées typiques des riesling allemands, de la complexité avec une intégration des notes terpéniques, d'agrumes et de fleurs blanches, une tension acide qui permet un équilibre remarquable en bouche.
L'accord avec le foie gras poêlé et l'espuma camomille-citron est intéressant. L'amertume de la camomille est volontairement très présente ; le citron apporte de l'acidité (jus) mais aussi une part d'amertume (zeste). Cette chantilly aérienne a donc de la tension et de la puissance. Le foie gras tempère un peu cette puissance mais c'est surtout le vin qui va résonner avec les deux, tant sur la texture que sur les notes de fleurs blanches, le sucre résiduel venant contre-balancer la puissance amère.

Ce matin, je suis en pleine forme !

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
30 Avr 2007 09:24 #4

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20743
  • Remerciements reçus 8233
Merci Fabien ;)

Tout à fait le type de fromage que j'aime ... mais que j'évite, parce que non seulement c'est riche, mais on aurait tendance à en abuser tellement c'est bon :D

Eric

Eric
Mon blog
30 Avr 2007 09:32 #5

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 26211
  • Remerciements reçus 1417
Nous avions goûté ce riesling auslese 1983 de Gelz avec quelques belges (merci à Marc), un vin effectivement remarquable : www.lapassionduvin.c....
J'ai quelques bouteilles de Perrière de Gouges, pas encore l'extase pour l'instant, mais je ne déserpère pas. Je trouve que ce vin a une tendance à évoluer vers des notes oxydatives, ce n'était pas le cas de ce 1997 ?
Et les autres vin ? La coulée 1997 s'est comportée de quelle manière ?

Luc
30 Avr 2007 09:48 #6

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • J Ph Durand
  • Portrait de J Ph Durand Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 1361
  • Remerciements reçus 0
Eric,
Cipolle est l'oignon en italien... ;)

Luc,
Aucune note d'oxydation sur ce 1997.

Coulée de Serrant 1997 : très atypique, baroque. Légèrement alcooleux, surmaturité sans sucre résiduel, grande richesse et ampleur en bouche, réglissée, finale sur l'amertume de l'écorce de mandarine. Minéralité et typicité du chenin absentes.

Jean-Philippe Durand

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
30 Avr 2007 10:58 #7

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1161
  • Remerciements reçus 38
Jean Philippe,

Magnifique diner!

Qu'est-il advenu du Pichon Baron 1982 qui était aussi prévu si je ne m'abuse?

Comment s'est goûté le Doquet-Jeanmaire 1996? P. Doquet vole maintenant de ses propres ailes et fait de très beaux champagne dont un pur Mesnil splendide!

Quel était le niveau d'alcool du Riesling allemand?

Amicalement
Christophe
30 Avr 2007 12:47 #8

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 304
  • Remerciements reçus 0
Le Pichon Baron que je devais apporter est resté coincé à la cave pour cause de fermeture intempestive du responsable 8-)
J'ai finalement apporté le Vouvray 1959 qui était assez sympathique. :)
Cordialement,

Rayas
30 Avr 2007 14:01 #9

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1161
  • Remerciements reçus 38
Salut Rayas,

Je crois qu'ils ont gagné au change non? :)

Joli choix pour une cartouche de rechange!

Christophe
30 Avr 2007 14:14 #10

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 304
  • Remerciements reçus 0
Je ne sais pas si on a gagné au change mais en tout cas je pense que j'ai bien fait d'amener ce vin, une vraie découverte pour le jeune amateur que je suis. J'attends les commentaires du reste du groupe sur ce vin pour savoir s'il leur a plu autant qu'à moi.
:)
30 Avr 2007 14:44 #11

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Jean-Philippe,

Superbe, comme d'habitude ...

Champagne Doquet-Jeanmaire 1988 (16,5/20) : fin 2004
un blanc de blancs crémeux, goûteux et particulièrement raffiné.


As-tu trouvé une Chapelle 89 proche du commentaire que je t'en ai fait à l'avance ?
30 Avr 2007 14:53 #12

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 731
  • Remerciements reçus 1
laurentG : "Superbe, comme d'habitude ..."

Sans doute, sans doute...

Mais, sans mentir, avec des photos, ce serait encore plus beau !

Amicalement,

SOCRATO "phénix des boissons"
30 Avr 2007 19:30 #13

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 3117
  • Remerciements reçus 6
Jean Philippe,

Je n'ai jamais été vraiment emballé par les Perrières de Gouges. Il faut que je vois avec l'âge donc. En 97, j'ai été par contre ébloui par Corton Charlemagne 97 de JFCD. Dans une autre discussion on parle de grand vin. Je crois que je l'ai rencontré avec celui-là. Peut-être le plus grand blanc bu à ce jour, mais je n'ai qu'une petite expérience.

Amitiés
Didier
PS: Et ce voyage aux US?
02 Mai 2007 03:13 #14

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • J Ph Durand
  • Portrait de J Ph Durand Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 1361
  • Remerciements reçus 0
Didier,
Ce sera intéressant de voir quels CR font les autres invités à propos de ce vin.

La Perrière de Gouges est un vin qui nécessite de l'oxygène pour se révéler, sans quoi on peut vraiment passer à côté et le trouver peu expressif et assez mince en bouche. Mon expérience avec un 90 m'en avait fait prendre conscience. Cette nécessaire oxygénation avait été validée par les frères Gouges.

Ce 1997 avait, dès l'ouverture, un nez très riche et je ne l'ai donc pas carafé. Toutefois, dans le verre, on a encore noté l'évolution du vin, surtout au niveau du volume en bouche. J'ai d'autres bouteilles de ce millésime et je suis actuellement partagé entre l'envie de réitérer l'expérience et voir si le vin demeure tout aussi exceptionnel et la tentation de le laisser encore vieillir quelques années de plus car le vin ne présentait aucun signe de fatigue, bien au contraire.

L'autre grand souvenir avec La Perrière était le millésime 90, bu également après une dizaine d'années de garde. Ce 1997 était exceptionnel, peut-être au sens propre du mot, sorte d'extra-terrestre. Je n'avais jamais dégusté un côtes de nuit blanc (Dujac, Clair, Jayer G., Méo-Camuzet) à ce niveau.

Ce pinot blanc muté fonctionne-t-il, en terme de maturité du raisin et d'évolution du vin, comme le pinot noir ? Dans ce cas, le millésime 2000 devrait pas mal se goûter en ce moment et le 1999 devra être attendu bien au delà de 10 ans. Il serait intéressant de goûter un 88 ou un 78.

Amitiés,
Jean-Philippe Durand

PS : Mon premier A/R aux USA est demain matin. Aujourd'hui, c'est l'accueil des nouveaux internes !

"La cuisine n'est que passion et partage" - Marc Meneau
02 Mai 2007 08:39 #15

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 81
  • Remerciements reçus 1
Avec un peu de retard, quelques commentaires sur cette superbe soirée qui viendront modestement compléter ce qui en a déjà été dit!

Le champagne Docquet-Jeanmaire est plein de personnalité, épicé et anisé, avec une bouche crémeuse et ample, qui répond bien au moelleux de la langoustine.

Le vin suivant, le Nuits Perrière 97, est véritablement superbe. Le nez est complexe, minéral, presque mentholé, avec cette touche citronnée qui marque les grands chardonnays, très ouvert, mais la bouche est encore plus impressionnante, onctueuse en attaque et en milieu de bouche, puis tendue et nette en finale. Une très forte émotion pour une grande découverte, nous sommes déjà sur un petit nuage à ce stade, et la longueur du vin ne nous incite pas à en redescendre...

Le plat suivant, remarquable de créativité, offre un accord grandiose avec le Saarburger Rausch 83 de Zilliken. L'amertume de la chantilly à la camomille et le gras du foie s'unissent à merveille sous l'égide de l'"acidité riche" du Riesling. La fusion est parfaite, Jean-Philippe, c'est du grand art! Le vin se goûte bien, son équilibre est remarquable et la longueur est étonnante (merci David...).

La Coulée de Serrant 97 est en effet très atypique, avec comme le souligne J Ph, une palette axée autour de la mandarine, de l'écorce d'orange, mais un peu déstabilisée par l'alcool. Le bar a peut-être un peu souffert du caractère "baroque" du vin tel que nous l'avons décrit.

Nous passons aux rouges avec le Grêves 1978, qui exprime remarquablement la complexité du pinot évolué, avec des arômes élégants de fleurs fanées, mais aussi une note allant plus sur le cuir. La bouche est tout en dentelle. Le ris de veau quant à lui est superbement cuit et s'entend à merveille avec le vin.

L'Hermitage La Chapelle 89, qui le suit, ne s'est visiblement pas présenté ce soir-là sous son versant le plus accueillant! Le nez est dominé par des arômes de thym et de mine de crayon. L'attaque est très ample et intense, le milieu de bouche possède une trame tannique serrée et de qualité, mais la finale se ressert tout à coup, laissant penser que ce vin n'est pas encore disposé à se livrer entièrement. La matière et la qualité des tanins me font croire qu'il est promis à un très bel avenir, mais il faudra l'attendre encore pour qu'il révèle tout son potentiel. Le romarin du plat lui permet de faire un pas vers l'agneau, mais ce n'est pas suffisant pour qu'il daigne nous parler davantage!

Enfin, le Vouvray 59, à la robe très claire eu égard à son âge avancé, est un vin très intéressant, intense, ample en bouche, s'exprimant sur le registre des zestes d'agrumes, du coing, ce qui en fait un heureux partenaire du Pierre-Robert et de sa pâte de fruit, mais aussi du fruit de la passion du dessert.

Vous l'aurez compris par l'occurrence des termes laudatifs, cette soirée fut riche en émotions et a constitué un grand moment de partage.

Merci à tous, mais en particulier à Jean-Philippe, la cuisine fut grandiose et les accords très bien pensés!

Axel M

PS : pour info, le riesling était à 7,8% Vol et il s'agissait du lot 14.
05 Mai 2007 16:48 #16

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezVougeotjean-luc javauxCédric42120starbuck