Nous avons 1012 invités et 7 inscrits en ligne

Goisses, Ste Hune, Hommage à J. Perrin sur du grand Senderens

  • François Audouze
  • Portrait de François Audouze Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 14159
  • Remerciements reçus 11
Alors que j'ai un dîner le soir même, des amis belges, solides compagnons de table, vont déjeuner chez Alain Senderens et me proposent d'en être. Après avoir dit non, pour me ménager, je les rejoins. Etant en avance, j’ai le temps de bavarder avec Madame Senderens radieuse et de choisir des pistes pour les vins que nous partagerons. Mon choix est adopté et même amélioré, car j’avais choisi pour le rouge un millésime plus modeste. L’heure était à l’audace.

Nous commençons par un Champagne Clos des Goisses Philipponnat 1989 sur « asperges vertes de Lauris « crues et cuites », tagliatelle de seiche à l’huile épicée ». A noter que sur la carte il est écrit « crûtes et cuites ». L’eusses tu cru ? Le champagne a une belle couleur dorée, une bulle discrète, et son goût intense évoque le miel, la brioche, le soleil. Sur l’asperge croquante, c’est un régal. Le Clos des Goisses a une longueur et une présence exemplaires qui nous réjouissent. Il nous a séduits.

Le Riesling Clos Sainte Hune Trimbach 1981 accompagne un « foie gras de canard poché, dans un bouillon à la chinoise ». La divine chair du foie, aérienne de subtilité, se fond dans ce Riesling extraordinaire. L’âge l’a assemblé comme une montre suisse. Il est précis, chaleureux, profond, intense, joyeux. Il a toutes les qualités.

Les « suprêmes de pigeon rôtis, cuisses en pastilla et navets caramélisés à la cannelle » profitent avec bonheur de la présence du Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape Hommage à Jacques Perrin 1990, vin extraordinaire. Dès la première gorgée, on sait que l’on est dans la perfection absolue. Déviation de l’époque, alors que je ne note jamais les vins, je me mets à penser : « ça, c’est un 100 points Parker ». Mais cette idée est vaine. A quoi sert de résumer ainsi une impression ? Ce qui compte, c’est que ce vin est du plaisir pur en bouche, avec un bois intelligent, avec un fruit joyeux, une mâche généreuse et un bonheur de vivre au-delà de tout.

Par gourmandise, je me suis pâmé sur un « macaron à la rose et au litchi » à se damner tant c’est subtil. Disons le sans détour, Alain Senderens, c’est l’anti Canada Dry : ça n’a pas l’aspect d’un trois étoiles, puisque c’est la voie qu’a choisie le chef, mais c’est du trois étoiles. Car cette démonstration absolument brillante d’une cuisine simplifiée et magistrale, il n’y qu’Alain pour l’avoir réussie avec ce talent. Trois étoiles à nouveau, ce serait un caprice d’un raffinement rare.
L’heure passant, il était temps de courir chez Patrick Pignol pour ouvrir les bouteilles d’un dîner merveilleux.


Cordialement,
François Audouze
23 Mar 2007 13:55 #1

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 26211
  • Remerciements reçus 1417
"avec un bois intelligent"

Très intelligent même, vu qu'il n'y en a pas, du moins pas comme on l'entend habituellement, l'élevage se déroulant dans de vieux foudres.

Luc
23 Mar 2007 14:55 #2

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • François Audouze
  • Portrait de François Audouze Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 14159
  • Remerciements reçus 11

Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Goisses, Ste Hune, Hommage à J. Perrin sur du grand Senderens

Merci de la précision, car elle est éclairante.
Elle m'a permis de me remémorer tout ce que Jean Pierre Perrin m'a expliqué de ses choix de vieillissement.
Et c'est vrai que le goût de bois est acquis pendant le passage en fût de vieux chênes pendant un temps court (pas plus d'un an).
Ce qui crée le goût que j'ai ressenti.

C'est à comparer, et c'est intéressant, aux 42 mois que les grandes Côtes Rôties de Guigal passent en fûts de chênes neufs, qui, du fait de la durée, ne leur donne aucun goût de bois excessif.


Cordialement,
François Audouze
23 Mar 2007 21:48 #3

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4136
  • Remerciements reçus 3874
Encore faut-il que la matière le supporte. Vendredi soir, un Montus XL 1995 montrait des tannins plutôt agressifs et une matière qui avait du mal à percer la gangue boisée. Assez décevant. D'autant plus que le "simple" Montus 95 se montrait le même soir très accessible, une belle bouteille. J'espère que le XL gagnera en soyeux et en équilibre au vieillissement, mais j'en doute.
25 Mar 2007 22:27 #4

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Guest
  • Portrait de Guest
  • Visiteur
  • Invité
Riesling Clos Sainte Hune Trimbach 1981


A Vannes, il fût immense ...
27 Mar 2007 14:49 #5

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezVougeotjean-luc javauxCédric42120starbuck