Avec ma fille cadette et son futur mari, nous avons dégusté un caviar iranien que je ne connaissais pas : Malossol, spécial réserve Persicus. Le grain est gros, bien délié, d’un gris clair, et son attaque en bouche est d’une précision extrême. Le sel est élégant, l’iode enjôleuse. C’est un très grand caviar. C’est évidemment sur un champagne Salon 1988 que nous l’avons croqué. Une cave trop chaude sans doute (nous étions dans un restaurant) a fait vieillir plus vite ce grand champagne et ce n’en est que mieux. Son vineux affirmé est absolument parfait sur le caviar. L’un et l’autre se prolongent. L’accord sera encore plus beau avec un plat que j’expérimente pour la première fois, un tartare de bœuf avec du caviar Sévruga. Car la tendresse de la viande apaise le choc de confrontation du Salon et du caviar.
Je suis bien sûr amoureux de Salon. Mais à la réflexion, il me semble qu’un Dom Pérignon serait plus adapté au caviar. Le Salon est un peu plus viril, surtout quand il a vieilli plus vite comme ici. Le Salon a vraiment donné ce qu’il doit sur le tartare. Une belle expérience.

De la nouvelle boutique de la Place de la Madeleine (Prunier, caviar house) ?

On peut y voir une surprenante cave de maturation de caviars ...

C'est un caviar d'aquitaine, je crois.

C'est un caviar d'aquitaine, je crois

C'est sûr, ils en sont les producteurs (et ça appartient à Pierre Bergé,le copain de YSL)

Eric

Ce caviar est un caviar iranien.
Persicus, ça aurait dû attirer votre attention.
C'est un caviar extrêmement rare, et incroyablement bon. Inaccessible en termes de prix. J'ai dû oublier ma calculette dans un péricaryon (un neurone).

Je suis allé au restaurant Pétrossian, qui fait en même temps boutique.
Il y a au restaurant une cuisinière africaine noire comme l'ébéne qui fait une cuisine qui mérite l'intérêt, car il y a dans tout cela des chocs culturels intéressants.

Quant à Prunier et l'investissement que Pierre Bergé a fait dans le caviar d'Aquitaine, je vais vous donner deux trois commentaires.
Prunier Victor Hugo est un restaurant qui a toujours perdu de l'argent. il y a des lieux comme ça. C'est assez incroyable.
Il a été fermé pendant de longues années. Puis un japonais a racheté. Il a même appelé Jean-Claude Vrinat, le talentueux dirigeant de Taillevent, pour être son conseil. et ça a perdu de l'argent. Puis des jeunes s'y sont lancés (est-ce avant, est-ce après ?) et s'y sont cassé les dents.
Enfin Pierre bergé est arrivé.
j'y suis allé (j'étais un fidèle du lieu), et je me suis dit : "c'est mal parti". La décoration du 1er étage en brasserie bavaroise est tellement anachronique que ça me faisait peur.
Le bas est classé, vestige assez hallucinant d'une décoration unique.
Mais l'astuce de Pierre Bergé, c'est le caviar d'Aquitaine.
Fadasse à ces débuts, ce caviar est en train de devenir éblouissant.
Et là, je dis : chapeau.
Il va peut-être gagner là où beaucoup se seraient cassé les dents.
Si ce caviar est aussi bon que ce que j'ai mangé il y a peu, il va faire une fortune, car en Iran ou en Russie, avec la contrebande, il y a beaucoup trop de production, et les esturgeons se font de plus en plus rares.

La cuisine de Petrossian est devenue assez approximative et le choc des cultures, relayé habilement et bruyamment par les medias, n'est pas suffisant pour assurer une assiette cohérente et pertinente.

Jean-Philippe Durand

Tu as peut-être tes raisons pour être aussi dur.
Je n'ai pas une expérience énorme de cette maison.
La mine réjouie d'Agathe et Guillaume, c'était pour moi un signe suffisant.
Je ne crois pas qu'on va chez Pétrossian pour la cuisine, comme pour Kaspia ou la maison de la truffe. On y va pour les produits.

Je ne suis pas dur. Certains n'aiment pas la peoplisation, moi je n'apprécie pas la manipulation médiatique.
Certes, les produits y sont excellents et il faut certainement se contenter d'une approche directe de ceux-ci pour se réjouir ainsi, tout simplement.
Quant à la cuisine, il y eut l'époque assez réjouissante de Philippe Conticini. Les attachés de presse ont voulu nous faire croire que sa succession serait dans la même ligne. Le résultat n'est pas à la hauteur de la réputation créée.

Jean-Philippe Durand

En l'occurence, je ne voulais pas citer le lieu (non indiqué sur mon message).
C'est lorsque l'on a parlé de Pierre Bergé et Prunier que j'ai corrigé le tir.
En ce qui me concerne, prenant du caviar pur, puis ensuite un tartare (bien tendre), avec du sévruga, ce qu'est la cuisine de Pétrossian et ce qu'a été sa campagne médiatique, je m'en sens tout à fait éloigné.
Autant pour l'auberge les morainières à Jongieux en Savoie j'ai essayé de donner un coup de pouce en le signalant à "Bonnes adresses", autant Pétrossian, je n'avais aucune intention de citer.
Et si tu trouves que la campagne médiatique recouvre une insuffisance, tu es bon juge. Donc je n'ajoute rien, car ce n'est pas mon sujet.

De passage à la grande épicerie il y a 2 semaines, j'ai eu droit à la dégustation comparative de ce caviar d'Acquitaine et d'un caviar beluga de la maison Kaspia.

Je dois avouer qu'à mon gout il n'y avait pas photo entre les 2: certes moins fadasse qu'il y a quelques temps ce caviar est encore loin du beluga !

Pour avoir gouté les deux, ce caviar d' Aquitaine n'en est plus si éloigné que ça !!!...mais ça ne m' empêchera pas de dormir!!!

Bien vu Christophe! Disons 14 contre 15 ?

Le beluga servi n'était pas de premier ordre non plus.

Ma belle famille était très liée à la célèbre maison dont il est question 2 posts plus haut mais ce que je préfère chez eux ce n'est pas le caviar mais leur fabuleux saumon fumé !

Pas donné mais ça réconcilie avec ce mets galvaudé !