François Audouze a écrit:
> Sur la route de Saint-Tropez, en ayant dépassé le
> Lavandou, le restaurant « Le Sud » est sur le bord
> de la route. D’amples plantes tropicales marquent
> la façade. A l’entrée une belle femme brune
> accueille d’un sourire composé. Sa beauté évite de
> s’attarder sur une décoration qui n’existe pas.
> Christophe Petra, chef auteur de « Ma Provence
> Gourmande », affiche un large sourire heureux et
> satisfait. On nous propose du champagne en
> prononçant deux noms qui ciblent l’endroit. Nous
> choisissons champagne Besserat de Bellefon rosé NM
> de bien agréable fraîcheur expressive. Ce
> champagne fait partie du tout petit groupe des
> bons rosés. Le maître des lieux vient nous réciter
> son menu, excluant que nous perdions notre temps à
> lire une carte. C’est une pratique que je
> n’apprécie pas. La carte des vins en revanche est
> fort intelligente, car elle a eu la sagesse de ne
> pas actualiser les prix fous de l’époque présente.
> J’y détecte des bonnes pioches qu’il faudrait
> venir exploiter. Comme je suis invité avec mon
> épouse, je fais un choix mesuré, car le choix pour
> compte d’autrui est un exercice délicat.
> Nous allons être submergés par une cuisine
> multiforme, où les amuse-bouche s’ajoutent aux
> pré-entrées, entrées et autres plats, sans que
> l’impression d’excès n’apparaisse. C’est goûteux,
> fort goûteux parfois, au point que l’on se demande
> comment les goûts si prononcés ne sont pas dopés
> comme cela existe dans un sport qui visite la
> France sur une selle. Le toast aux truffes d’été
> ressemble à un toast aux truffes d’hiver, la crème
> de cèpes et truffes a une intensité rare, le bar
> est délicieux. Le seul plat qui a joué un peu en
> dedans c’est le lapin confit de quatre heures,
> plat fort difficile à exécuter que j’avais pris
> pour jauger sur un exercice de voltige le talent
> de Christophe Petra dont nous ne pouvons que nous
> féliciter.
> Sur ce festin, le Corton Charlemagne Louis Latour
> 2000 est extrêmement agréable. On est loin de la
> puissance de certains Corton Charlemagne, mais en
> ce temps de canicule, c’est plutôt un avantage.
> Les évocations sont discrètes mais subtiles. Ce
> vin demande qu’on aille chercher en lui toutes les
> subtilités qu’il recèle. Et le plaisir vient de
> cette découverte attentive.
> L’Hermitage La Sizeranne Chapoutier 2002 est
> confortable. C’est un vin rassurant, sans
> complication excessive, à la trame juste qui n’en
> fait pas trop. C’est le vin que l’on est content
> de boire, mais qui ne suscite aucune énigme. Mes
> amis l’aimèrent pour sa franchise et son confort.
> Le temps lui donnera sans doute plus de
> complexité.
> Parler du réchauffement de la planète, ça donne
> soif. Le champagne Louis Roederer, manifestement
> recommandé par la maison, apaise une dernière soif
> sans entraîner de bravos d’une foule peu conquise
> par ce champagne trop gentil et trop bien élevé.
> Cette table mérite qu’on s’y intéresse car il y a
> de l’intelligence et du savoir faire dans cette
> cuisine généreuse. Le service est un peu
> conventionnel, la sommellerie plus que discrète,
> mais c’est un endroit où nous ne sommes pas
> connus, ce qui change l’atmosphère. La carte des
> vins vaut le détour. En vacances, n’est-ce pas ce
> qui convient ?
>
Bonsoir Monsieur Audouze.
Je me permets d'intervenir car après avoir accosté aux Roches, vous avez pris la direction du Sud. J'imagine que votre périple va se poursuivre vers Saint-Tropez où vous aurez l'embarras du choix pour découvrir de bonnes tables.
J'attire votre attention sur la beauté de certains sites, si vous souhaitez régaler vos yeux de sublimes paysages. Ainsi, je vous invite à partir à l'assaut du cap Tayat, magnifique promontoire sur la mer sur lequel vous aurez le privilège de découvrir quelques vignobles égarés entre le cap Camarat et le cap Lardier. Cerise sur le gâteau, je viens d'apprendre que le château Voltera commercialise du vin depuis peu de temps.
Si vous avez l'opportunité de découvrir quelques rosés rafraîchissants, faîtes-nous part de vos impressions.
Cordialement.