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Romanée Conti 54, La Tâche 43, Montrachet DRC 00 ...

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Romanée Conti 54, La Tâche 43, Montrachet DRC 00 ... a été créé par François Audouze

Les vins de ce repas sont : Champagne Salon 1985, Montrachet Domaine de la Romanée Conti 2000, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1943, Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1954, Beaune Clos du Roi Louis Latour 1959, Château Caillou, Barsac, crème de tête 1929.

Avec les emplois du temps des uns et des autres, les occasions où nos trois enfants viennent à la maison se font rares. Alors, si ma cave doit avoir un sens, c’est bien pour eux. Une collection de vins ne vaut que si elle vit. Et si c’est pour mes enfants, c’est encore mieux. Je descends à la cave ouvrir les bouteilles ce matin, puisque nous nous réunissons pour déjeuner. La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1943 a un niveau assez bas, mais possible. J’ouvre la capsule et le haut du bouchon sent un sale vinaigre. Le bouchon est noir, sale, gras. Les traces sur le goulot sont graisseuses. Le vin sent très mauvais. S’il revit, il part vraiment de très bas.
J’ouvre la Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1954 dont la capsule m’étonne car je n’avais pas remarqué : c’est une capsule de négoce, avec un numéro dans le département 21 qui finit par 66. Or l’étiquette indique Monopole et Leroy. Que s’est-il passé ? Est-ce la capsule de Leroy ? La capsule est éclatée par un vice pervers, le bouchon est encore plus noir et plus gras que celui de La Tâche. Ça sent aussi mauvais, à peine un peu moins. Voilà deux bouteilles qu’un sommelier ou le vigneron élimineraient immédiatement, dans cet état d’odeurs insupportables. Je suis assez agacé, car je trouve dans les vins de la Romanée Conti une plus grande vulnérabilité que celle que je trouve ailleurs. N’en tirons pas de conclusions hâtives, car en salles des ventes, il a dû m’arriver d’accepter d’acheter des bouteilles à risque, plus pour le DRC que pour tout autre domaine. Mais quand même ça m’agace.
Je me dis qu’au moins, le monstre que je vais ouvrir, lui, sera sans surprise. Je décapsule le Montrachet Domaine de la Romanée Conti 2000 qu’il me tentait d’ouvrir pour mes enfants. Et là, chose incroyable, le haut du bouchon est noir, et à déjà cette poussière terreuse que j’ai vue pour les vins du Domaine. C’en est trop pour mon cœur fragile. Je me jure de ne plus acheter de vins anciens du Domaine. Cette colère me passera. L’important, puisque j’écris ces lignes avant le repas, c’est ce qui va se passer ensuite.

Les enfants et petits enfants arrivent, on fait manger la petite génération, et sur des gougères et un Pata Negra bien gras un champagne Salon 1985 brille de façon unique. Ce champagne est magistral. C’est lui qui justifie mon amour pour ce grand cru. Sa bulle est active, vivante, sa couleur est pleine de jeunesse. Il donne en bouche un plaisir rare. Des roses, des fleurs blanches, des photos de David Hamilton donnent le change, car ce champagne est fort d’une personnalité extrême. Il réunit un ensemble de qualités déroutantes, car comme dans les bons westerns où le héros échappe à toutes les embuscades, il n’est jamais là où l’on attendrait son goût. Toute la famille a adoré cet extraordinaire champagne.
Sur un foie gras poêlé tout simple, le Montrachet Domaine de la Romanée Conti 2000 est absolument inimaginable de perfection. Et, qui l’eût cru, ce n’est ni le vin ni le foie qui prennent le dessus. Il semble que l’accord délicat se forme sans négociation. La robe est jaune citron. Le nez est imposant. Il envahit l’espace. En bouche, on attendrait une bombe. Mais pas du tout. C’est une invasion pacifique. Le vin s’installe dans le palais, et décline des saveurs à l’envi. C’est le citron vert, c’est la réglisse, mais c’est aussi tout ce que l’on désire. Mon fils dit que c’est son plus grand blanc. Je fronce le sourcil et il précise : c’est mon plus grand blanc jeune. Là, je le rejoins volontiers, car ce vin qui ne joue pas sur le registre de la puissance – tant mieux – est d’une palette gustative infinie.
Un filet de bœuf en croûte à la purée de pommes de terre aux truffes va accueillir trois rouges. Nous commençons par La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1943. J’avais suivi son nez depuis quatre heures, et je m’étais dit que ce vin serait en fait suffisamment ouvert pour le dîner. Il manque encore quelques pansements à ses blessures. Parlons de lui comme du suivant, qui est : Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1954. Disons le tout de suite, ce sont des vins que je ne bois pas fréquemment. J’ai déjà bu deux fois La Tâche 1943, et les deux précédentes sont à cent coudées au dessus de celle-ci, et en Romanée Conti, de l’après guerre, les 1952 et 1956 que j’ai bues ne figurent pas forcément à mon Panthéon. Aussi, voir ces bouteilles qui ont survécu, mais ne peuvent pas cacher leurs blessures, ça m’agace. Je suis un peu excédé de toutes ces bouteilles imparfaites. Et ma femme eut la bonne question sur la Romanée Conti. Elle me dit : si c’était un autre vin, comment en parlerais-tu ? Et je répondis, au sujet de la Romanée Conti : si le même contenu était sous un autre nom, j’en parlerais en vantant ses mérites. Car il est bon. Je dirais même qu’il est excellent. Mais justement, comme c’est Romanée Conti, et comme je sais qu’il pourrait être tellement au dessus, je suis plus agacé, frustré, et je ne me contente pas de ses qualités. Mon fils me fit remarquer que je dis ainsi le contraire de ce que je prône, à savoir de recevoir un vin tel qu’il est. A quoi je répondis que le fait d’ouvrir la Romanée Conti ne ressemble à rien d’autre. Je suis content de l’avoir ouverte. Mais je sais qu’elle pourrait donner mieux, et je suis impatient d’en boire une aussi parfaite que ce que nous a donné le Montrachet 2000 sans aucun défaut.
Alors, comme le monsieur Ramirez du coin d’un boxeur, qui rassure son poulain qui vient de mettre trois fois le genou à terre, et lui dit en fin de round : « tu le tiens, il est à toi », mes enfants me dirent : « allez, il est sacrément bon, c’est un grand vin ».
Comme la conversation se prolonge, on arrive de plus en plus vers la fin de bouteille, où les arômes sont les plus concentrés. Et là, est-ce de l’auto-persuasion, alors que je venais d’être plus critique, pour ce vin, que je ne le serais pour un autre, j’ai trois gorgées, les dernières, où j’ai enfin, sans l’ombre d’un défaut, la perfection de ce qui fait l’inégalable de la Romanée Conti. Mon cœur s’est arrêté, comme quand je côtoie la perfection, et je me suis empressé de saisir cette idéalité éphémère. Si je dois me contenter de ces trois gorgées, je les prends, car c’est mon retour d’affection. Oui, la Romanée Conti est inégalable. Oui cette bouteille jouait avec un bras cassé. Mais quel grand vin !
Et La Tâche dans tout cela. Si je la compare aux précédentes 1943, il n’y a pas photo, on est trois étages plus bas. Nous avons donc cherché à lui trouver du charme. Il est arrivé qu’on y réussisse. Je bougonnais trop fort pour m’être laissé aller. La fin de bouteille comme pour La Romanée Conti avait beaucoup de charme.
Et c’est là qu’on voit la magie du vin. Le Beaune Clos du Roi Louis Latour 1959 que j’avais ouvert quand j’avais constaté les blessures des vins du DRC montrait à l’ouverture un parfum de bonheur. Servi à ma fille et belle-fille qui ne partagent pas nos nécrophilies, il était applaudi. Bu après les deux DRC (plutôt les trois DRC), il est charmant et bien construit. Et c’est là que l’on voit la magie du vin (bis), ce vin chaleureux d’une couleur de bambin, d’une réussite totale est à des hectomètres de la complexité de La Tâche et de La Romanée Conti. Donc, même blessés, ces vins prestigieux du DRC ont des messages merveilleux.
Une délicieuse tarte Tatin a formé avec un Château Caillou, Barsac, crème de tête 1929 un accord de jouissance gastronomique. Le vin fort ambré caramel a le nez dense d’une crème de tête. En bouche, une fois que s’est estompée une légère trace glycérinée, c’est un pur soleil à la longueur infinie. Vin absolument magnifique, d’une rondeur, d’une élégance doucereuse bien affirmée.

Je voulais honorer mes enfants avec des vins rares. Je crois que ce fut fait. Le Montrachet, le Salon 1985 sont des vins d’un goût magistral. J’avouerai que j’ai eu par instants des fulgurances de génie dans La Tâche et dans la Romanée-Conti qui justifient que je continue à les aimer. Mais l’agacement de voir ces si grands vins en berne a été trop fort. Je n’ai qu’une satisfaction, une seule. Je pense que 99,99 % des gens qui seraient en situation d’ouvrir de telles bouteilles les auraient jetées. Mon obstination les a sauvées. Si elles ont donné à mes enfants et leurs conjoints des moments de grand plaisir, comme ils n’ont cessé de me le dire, je suis content d’avoir été persévérant.
Suis-je heureux, suis-je malheureux ? Très difficile à dire.


Cordialement,
François Audouze
11 Jui 2006 18:59 #1

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Votre texte m'inspire une réflexion: vous avez la chance d'avoir bu d'autre vins anciens de la RC, et vous en avez encore d'autres en stock. Ce semi-échec n'est donc pas trop grave. Mais si un petit amateur avait fait un beau sacrifice financier pour s'offrir ces deux bouteilles, ça aurait été pour lui une déception, alors que c'eût été peut-ête l'unique fois qu'il avait l'occasion de boire ces grands vins...

Cela peut expliquer parfois pourquoi certains hésitent à acheter des vins anciens. On peut certes avoir de merveilleuses surprises avec des sainte croix du mont de 1929, mais aussi des déceptions avec des DRC :(

Eric

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11 Jui 2006 19:46 #2

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Romanée Conti 54, La Tâche 43, Montrachet DRC 00 ...

L'académie des vins anciens (le rapport est dans cette rubrique) a permis a des amateurs d'avoir accès à des vins anciens très rares pour un prix absolument dérisoire. C'est ce que j'essaie de faire en apprenant à des amateurs les vins anciens et en leur donnant accès à bon compte.
On peut se passionner pour les vins anciens sans forcément viser la Romanée Conti.
Soyons honnêtes : je n'en ouvre pas si souvent que cela. Mais il n'y a pas de mois sans que je n'ouvre un vin de DRC.

L'intérêt de cette histoire c'est que je suis un collectionneur qui ouvre ses raretés, et, encore plus rare, qui le raconte. Car beaucoup de grandes bouteilles sont bues soit dans l'incognito de collectionneurs privés, soit dans le tamtam de gens qui ont intérêt à en parler, pour d'autres motifs.
Dans mon cas, je vis une expérience passionnante qui m'amène à rencontrer des vins rares, et je le raconte.

Il est fréquent que je convainque de nouveaux amateurs à s'intéresser à des vins anciens sans y consacrer des fortunes.

Une petite anecdote m'a été racontée au sujet de l'académie : un couple arrive avec plus d'une heure et demie de retard, et ce sont des novices absolus du vin. Invités, ils ne savaient pas où ils mettaient le pied, et le fait d'avoir accès à des vins de 1945, 1934, 1925 ... les a absolument bouleversés. Et ils n'arrêtaient pas de faire part de leur bonheur.
A la même table, un amateur de vins de grande expérience n'arrêtait pas de critiquer les vins pour montrer son savoir. Je préfère le couple...


Cordialement,
François Audouze
11 Jui 2006 20:23 #3

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Romanée Conti 54, La Tâche 43, Montrachet DRC 00 ...

Une autre remarque : je considère mes vins un peu comme mes enfants. Et j'ai avec eux des rapports très forts.
Le nombre ne me rend pas moins triste en cas de sous-performance. J'ai la même soufrance que tout autre amateur.
J'ai la même passion.
J'espère que cette histoire vous aura intéressé.


Cordialement,
François Audouze
11 Jui 2006 22:25 #4

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Encore un formidable parcours, François,

2 rebonds (dont un sur un sublime vin jeune)

Champagne – Salon 1985 : août 2005
VM18 – JP18,5/19 - PP18 – LG18,5

- Effluves capiteux, très fleuris et épicés. La coquille d’huître rend compte de la minéralité. Un soupçon de volatile.
- L’harmonie est complète. La matière est drue, vineuse, bien soutenue par une vivacité inflexible. L’oxydation mesurée participe de la complexité, apportant son contrepoint aux épices douces et aux fruits bien mûrs. Qualité de la bulle (parcimonieuse et élégante) et persistance complètent magnifiquement le tableau. Un grand classique à son apogée.

Domaine de La Romanée-Conti – Montrachet 2002 : juin 2005
JP19,5 – PP19,5 - LG19,5

On aborde ici une cuvée qui laisse pantois en raison de sa nature superlative. Elle affiche une prodigalité tourbillonnante exceptionnelle avec ses senteurs ostensibles de miel, d’herbes aromatiques, de résine, de caramel, de rhubarbe, de poivre blanc, de réglisse dans une corne d’abondance fruitée (banane, pomme, de coing, agrumes, fruits exotiques, abricot sec, raisin de corinthe). La matière possède une envergure époustouflante mais ne souffre d’aucune lourdeur (aromatique ou structurelle). Elle réussit donc au passage l’exploit de rester équilibrée (et lumineuse) malgré un risque de dérapage en raison de son caractère définitivement huileux et exubérant. On y revient sans se lasser pendant de longues minutes. Quitte à viser la démesure, je préfère pour ma part ce caractère débridé (sublimation plantureuse du chardonnay récolté très mûr, et une nature spiritueuse propice à l’envoûtement des sens) à celui de l’Echézeaux 1999.
12 Jui 2006 10:53 #5

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Bonsoir, Monsieur Audouze,

J'ai pris le temps de lire vos écrits et mon oeil n'a pas décroché d'une ligne.
Merci pour ce voyage dans le temps...je crois que cest cela qui me fascine depuis l'âge de 16 ans dans le vin: ce rapport avec le temps...et avec l'homme également. Mon coup de foudre s'est fait avec un Pommard, dt le temps l'avait sublimé (je dois vite retrouvé le millésime!). Quoi qu'il en soit, le fait de regarder la couleur d'un vin et de réaliser que seul le temps maîtrise sa vie...on se fait humble. Le rapport avec l'homme est tout aussi complexe et passionnant: révélateur de conscience ou de "coeur", agent destructeur (cf. alcoolisme), objet culturel qui donne l'impression d'un certain pouvoir, symbolisme religieux et sexuel, bref, le vin est et restera un thème de discussion passionnant et discordant à la fois.

Vous me flattiez de mon érudition...je n'irais pas jusque là. Je n'ai que 28 ans et suis loin d'avoir ressenti vos émotions...une fois, un Magnum de Chambolle-Musigny les Amoureuses 1962, lors de la Vente des Vins des Hospices de Beaune...c'était le Dimanche soir, au Marché aux Vins où je travaillais...les souvenirs ? cette couleur digne d'un joyau (rubis) de la couronne, ses parfums si subtils, épanouis, vivants, et une bouche soyeuse, fraîche. Après ce long week-end, ce fut un réel de bonheur de se sentir si proche d'un tel luxe...savourer le temps.

Ma curiosité sur les cépages n'est pas totale et serai bien incapable de reconnaître l'aubun immédiatement. Mais je l'ai mémorisé au maximum.
Je pense qu'il est essentiel de connaître aussi bien la terre, la vigne et l'homme pour comprendre le vin. Je suis bien malheureuse lorsque j'entends:"je n'y connais rien au vin" ou "je n'aime pas l'alcool". Et là, je fonce: je leur parle d'histoires, de vignes, de paysages, du vigneron qui chahute ses vendangeurs, des petites bulles du vin en FA, que l'on entend l'oreille collée à la cuve, ou au-dessus de la bonde, d'un vin qui conquis dès la 1ère gorgée...et là, je croise les doigts pour que la personne qui m'écoute réalise..."c'est tout çà un vin?...."oui, et c'est surtout du plaisir, et encore du plaisir à connaître!"
J'espère un peu plus que les gens vont cesser de boire idiot, mais plus avec respect et coeur.
Ne pas être pompeux et ennuyeux, le plaisir se trouvant aussi bien à 5 Eur qu'100! mais combien de gens ignorent tout cela encore?
L'information et le goût de la communication sont très important...

Une dernière doléance: que les conseils en vins ds les restaurants non gastronomiques (menu à moins de 30 Eur )existent! On nous conseille à manger, alors, qu'on nous conseille à boire!sinon, autant prendre de l'eau!

Une très bonne nuit à vous!

Elyse
14 Jui 2006 00:18 #6

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Belle déclaration d'amour au vin Elise (tu)

Eric :)

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14 Jui 2006 07:46 #7

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: Romanée Conti 54, La Tâche 43, Montrachet DRC 00 ...

Si à 28 ans vous avez ces sentiments, vous allez développer une science du vin impressionnante.
A 28 ans, je ne savais absolument rien du vin.
Ce qui m'excite et me motive aujourd'hui, c'est de placer les vins que je bois dans une perspective historique. J'ai la chance d'en avoir la vision, et ça me plait.
J'ai cette vision beaucoup plus que celle des cépages, parce que pour les vins anciens, ce qui accroche l'attention est au delà de cela.
Et un Chardonnay de plus de 50 ans a très peu de choses en commun avec un Chardonnay de 5 ans.
Continuez à vous enthousiasmer, car la clef de l'amour du vin, c'est l'ouverture d'esprit pour comprendre.
Dans tous mes dîners, je dis à mes convives : "surtout, ne jugez pas un vin. Essayez de le comprendre". Pour moi, c'est la clef de tout.


Cordialement,
François Audouze
14 Jui 2006 10:17 #8

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