[size=medium]Le Haut du panier[/size] :
Château des Erles 2004 : carignan noir 25%, grenache noir 25 %, syrah 50 %
La robe est très sombre, jeune avec des reflets sanguins violacés. Le premier nez évoque la confiture de fraise puis apparaissent des notes fumées, du goudron et de l’olive noire. La bouche est sphérique avec une texture très soyeuse, des tannins très doux, (trop ?) Un vin de grand volume et de grande envergure. Avec une bonne aération, la structure se fait plus présente avec des notes de tapenade et d’épices qui apparaissent. Très bon vin, mais je cherche la typicité, quand même. 31 €
Domaine Bertrand Bergé, Jean Sirven 2006 : carignan noir 50%, grenache 5% et syrah 45%
La robe noire profonde et dense ne surprend pas. LA richesse s’affiche avec des reflets pourpres sur les parois du verre. Le nez, s’il possède une dimension boisée est bien relevé par ces notes de fruits noirs intenses et de goudron et de sureau. La bouche quant à elle définit bien le style propre à cette cuvée. Onctuosité, velouté, grande ampleur mais équilibre magistral grâce à une structure impeccable. La longueur est à l’unisson de tant de qualités, tout autant que l’équilibre. Superbe et inégalé. 33€, mais du grand vin.
Ces deux vins par leur concentration et leur constitution dominent de très loin les autres vins présentés. IL est évident qu'ils peuvent être comparés, ne serait- ce qu'au regard du critère du prix qui est pratiquement le même. Ce sont deux vins des très grande amplitude, mais j'accorde mes suffrages à Jean Sirven pour son accent . Les Erles n'en demeure pas moins un vin de très grande qualité mais dont l'identité est plus difficile à concevoir. Du bien bel ouvrage dans les deux cas en tout cas.
[size=medium]Surdimentionné[/size] ? :
Domaine de la Rochelierre Noblesse du Temps 2007 : carignan 30%, grenache 20%, mourvèdre 50% :
Robe sombre, dense et concentrée. Le nez est très toasté, insistant sur le bois. La bouche est opulente, avec des notes boisées marquées. Belle matière, tannins mûrs, mais où est le fruit ? Et où est-on ? Il y a du vin derrière, c’est indéniable : le temps gommera-t-il cette gangue ? 18€
Les vignerons du Cap Leucate, Cap 42 2007 : 40 % de carignan, 15% de grenache, 45 % de mourvèdre :
Jolie bouteille typique avec une croix occitane en relief… Le vin ? … Une robe fort sombre. Le nez porte sur des notes de fraises et d’olive noire. La bouche est construite et équilibrée mais l’ensemble est bien simple et tout de même décevant eu égard au prix demandé. 11,50€
Les vignerons du Mont Tauch, Villeneuve 2006 : carignan 50%, grenache 15% Lledoner Pelut 25 %, syrah 10 % :
Rien … ou pas grand-chose. 12.25€
Les vignerons du Cap Leucate, le Maritime 2007 : carignan et mourvèdre à 40 % complété par 20 % de grenache :
Robe sombre, sanguine sans opacité. Nez toasté avec des arômes de vins primeurs (macération carbonique). Bouche au volume correct, mais sans grand fond avec un côté fatigant au niveau des saveurs. Tannins polis et légère amertume en finale. J’ai du mal avec les notes de primeur alliées au boisé : c’est un peu paradoxal. 8,50€ quand même…
[size=medium]La bonne moyenne[/size] :
Château de Nouvelles, Saint Martin 2006 : 50 % carignan, 30 % grenache, 20 % syrah
La robe est très sombre, profonde. Le nez est très joli sur des notes de fruits noirs, du tabac. En bouche, l’attaque est vive, la structure du vin est impeccable de tenue. Le fruit est bien présent et sait se faire gourmand. La finale est assez longue, marquée par un peu de chaleur. Bien et très plaisant. 7,50€ Bien calibré.
Domaine Bertrand Bergé Ancestrale 2007 : carignan 34%, grenache 33 %, syrah 33% :
Robe très dense, sombre aux tonalités sanguines. Le nez est un peu rétif puis s’ouvre sur des notes musquées, de goudron, de fruit noir et d’épices. En bouche, la matière est belle et le corps fort dessiné. Les tannins sont un peu stricts en finale. C’est bien, mais dans un style austère et assez fermé. 9,50€
Château l’Espigne, Jean Cassignol 2006 : carignan 50%, grenache 30%, syrah 20% :
La robe est sombre moyennement dense avec un début d’évolution. Le nez est marqué par des notes assez austères de suie et de goudron. La bouche est paradoxale avec à la fois une certaine gourmandise fruitée et une structure un peu revêche. La finale est légèrement alcooleuse. Il me semble que ce vin n’est pas encore en place et mérite d’être attendu : le potentiel me semble là, mais encore dissocié. 9 € à attendre pour voir si la surprise est au rendez-vous.
Les maîtres vignerons de Cascastel, Château d’Arse cuvée Exception 2006 : carignan, grenache syrah par tiers :
Robe sombre comme il se doit, avec une belle profondeur. Je retrouve au nez les habituelles notes de confiture de fraise et de tapenade qui accompagne ces Fitou depuis le début de cette dégustation. L’évolution se fait sur une certaine animalité. J’ai plutôt apprécié ce vin en bouche qui se caractérise par une bonne droiture et un très bon équilibre. Le fruit est bien présent, les tannins sont présents, mais sans sécheresse : même si cela n’est pas de grande dimension, c’est un vin plus que honnête. Longueur tout à fait correcte. 9,5 €, c’est un peu au dessus de mon estimation, mais le vin est de qualité.
Domaine de la Rochelierre, Privilège 2007 : Carignan 40 %, Grenache 30 %, Mourvèdre 20 %, Syrah 10 % :
La robe est bien dans les tons des vins de cette appellation, sombre, dans les teinte grenat, avec de la densité. Le nez est immédiatement toasté mais permet d’entrevoir des épices et du goudron à l’aération. C’est boisé, mais l’air fait beaucoup de bien à ce vin. En bouche, on découvre un vin puissant, à la structure bien marqué, mais également gourmand par un fruit de qualité : fruit noir et sureau. La finale est longue et savoureuse, sur des tannins justement extraits. Une belle bouteille, plus convaincante à mon avis que la cuvée haut de gamme du domaine, en tout cas pour l’instant. 9€, c’est un superbe rapport qualité prix.
Château Wiala, Troubadour 2007 : carignan 10%, grenache 50%, syrah 40 % :
Robe très sombre, avec une forte densité : des tonalités sanguines à noires. Le nez est boisé, mais dans une juste mesure ; fruits noirs et épices : c’est très engageant. La bouche confirme : avec une bonne amplitude et une matière soyeuse. Le fruit se fait gourmand. La finale est polie, c’est un vin rond à l’acidité basse, mais sans mollesse ni lourdeur. Une belle découverte. 8.75 €, rien à dire.
[size=medium]Petits prix[/size] :
Domaine du Capitat, Sélection des deux A : carignan 40%, grenache 20% mourvèdre 40% :
La robe est sombre, sanguine. Joli nez musqué marqué par une belle typicité carignan sur le goudron. Une belle ossature se dessine en bouche, c’est un vin costaud, franc, sain et net. Une jolie surprise pour 6 €.
Les maîtres vignerons de Cascastel, Château de Cascastel Renaissance : carignan 45%, grenache 35% et syrah 20% :
Robe sombre peu soutenue, violine. Nez sur la fleur de sureau, le goudron et des notes empyreumatiques, de la réglisse aussi, le tout est avenant. Bouche agréable, gourmande. Un bon équilibre général, un vin simple mais correct. 7,50€, c’est un peu cher à mon avis.
Les vignerons du Mont Tauch, Réserve du Mont Tauch 2007 : carignan et grenache 35%, syrah 30% :
Robe violacée, sombre. Nez toasté et sur les fruits noirs avec des touches de vanille : c’est intéressant et élégant. La bouche possède un bon volume et de la mâche avec un joli boisé. Le fruit est élégant et la finale est équilibrée. A 6,80€, c’est un beau rapport qualité prix dans un style moderne.
Les Vignerons du Mont Tauch, Rocflamboyant tradition 2007 : carignan 85% syrah 15% :
Robe sombre et sanguine, une belle densité sans opacité cependant. Nez sur des notes de goudron et de fraise, de suie : c’est une quasi constante sur Fitou. Bouche onctueuse, ronde, agréable. C’est un peu court, mais pour 5,45€, il n’y a pas grand-chose à dire. La typicité est là.
Château d’Espigne : Demoiselle Gaubert 2006 : carignan 50%, grenache 40%, syrah 10 %
Sombre grenat aux reflets violacés. Le nez est d’abord réduit puis s’ouvre sur des notes florales et traditionnelles de goudron. La bouche est marquée par une fine perle. Notes de fruits, gourmand, tannins serrés en finale. Plutôt court, mais à 5 euros, on n’est pas volé.
Également dégusté Domaine de Roudène, Jean de Pila 2006, bouteille défectueuse.
Cette dégustation renforce l'image qui était déjà en moi de l'identité Fitou. Des vins frais aux équilibres presque océaniques ! Je sais que je risque de faire hurler ceux qui y voient le lien géographique et culturel entre Languedoc et Roussillon, mais je persiste : la chance de cette appellation porte un nom : carignan. J'avoue mon peu de goût pour les macérations carboniques sur ce cépage qui mérite mieux que cela. L'assise tannique et la vivacité sont ses atouts et les vignerons de la région auraient tort de s'en passer. La gamme aromatique est dans un registre duquel il participe, avec ses notes de goudron, de suie et de sureau ; mais les autres cépages jouent leur partition : fruits rouges et noirs avec le grenache, accent balsamique quand le choix se porte sur le mourvèdre ou épicé et truffé avec la syrah.
L'élevage en barriques paraît très intéressant pour ces vins issus de ces cépages, mais le danger du surboisage guète et fait perdre du coup les accents que l'on aime tant retrouver. Cette dimension boisée ne saurait à elle seule, du reste, justifier des choix tarifaires parfois mal ciblés, surtout quand certains vins de cuve retrouvent avec bonheur le chemin de la typicité.