Les coups de chaud ? Le Jura n'est pas encore Château-du-Pape, qui n'est pas encore la Sicile ni la Bekaa (où l'on fait du vin parait-il).

Je ne pensais pas qu'au Jura. Quant aux températures, la canicule de juin 2019 a montré que le Languedoc pouvait être la zone viticole la plus chaude du bassin méditerranéen. Pendant qu'il faisait 42-45° C chez nous, on ne dépassait pas les 35 °en Syrie, en Andalousie ou au Maroc (cf. les échanges que j'avais eu à l'époque avec P.Essa sur LPV).

Je rappelle tout de même que, quoique l'on fasse (et autant dire qu'au niveau mondial, nous ne faisons RIEN), nos comportements n'ont pas le moindre impact sur le dérèglement climatique des 20 prochaines années.

Pour l'irrigation, je cite l'OCDE :

D’après la majorité des analystes, l’irrigation ne pourra pas s’étendre à grande échelle au cours des décennies à venir car les terres, qui s’y prêtent sont rares dans la plupart des régions ; là où elles existent, ces terres sont peu susceptibles d’être irriguées rapidement, faute d’infrastructures et de budgets publics suffisants.

L’irrigation est appelée à entrer de plus en plus en concurrence avec d’autres usages de l’eau, et l’expérience montre que les usages domestiques tendent à l’emporter sur l’irrigation dans l’allocation des ressources en eau

Comme le disait Billy Wilder (qui était juif autrichien), "Les pessimistes ont fini à Hollywood, et les optimistes à Auschwitz."

Assez d’accord avec Eric, d’ici 10-20 ans il sera difficile de faire du vin dans la plaine du Languedoc. J’ai ouvert la semaine dernière un Chenin 19 qu’on m’a offert et qui venait du coin, c’était imbuvable : 15,5 º au compteur, plus près de 16 je pense. Pas de défaut œnologique, mais c’était plus de Martini que du vin.

Laurent

Ça c’est sans doute plus un problème d’équilibre du vin. Des vins à 15-16C en Rhône Sud sont assez répandus, mais on ne le sent pas toujours.

Thien

Pour ma part je le sens souvent. Au delà de 15 au compteur il est rare qu’un vin trouve réellement grâce à mon palais, même si je conviens que c’est en partie une question de goût personnel.

J'avoue me ranger du coté des climato-inquiets ici.
Le réchauffement vécu et ressenti par les vignerons languedociens est tout simplement incroyable sur une trentaine d'année.

Pour ceux qui aiment comprendre le sujet je vous recommande de regarder une conférence de Jean-Marc Jancovici. Il fait la même depuis des années et celle-ci reste absolument indispensable à la compréhension de l'impact de l'homme sur le climat, et in finé sur les régions viticoles

Eric B écrit: '' Je ne pensais pas qu'au Jura. Quant aux températures, la canicule de juin 2019 a montré que le Languedoc pouvait être la zone viticole la plus chaude du bassin méditerranéen. Pendant qu'il faisait 42-45° C chez nous, on ne dépassait pas les 35 °en Syrie, en Andalousie ou au Maroc ''

On peut pas comparer le pic de chaleur de qq jour en France avec la Temp qu'il ferait à ce même moment ailleurs. Ce n'est pas honnête.
La Syrie, j'y ai jamais mis les pieds.
Par contre:
- Début mai 2018, mont Nebo, et son vignoble, 150 Km au sud de la Syrie. 35°C l'après midi. Je vous laisse deviner en juillet aout. C'est vrai, c'est irrigué. Vaste débat que de pomper hyper profond, la même nappe d'ailleurs qui est allègrement pompée un peu plus loin en Israel ( que les consommateurs d'avocats lèvent le doigt )
- Début mai 2019, vers Shiraz en Iran ( bon, officiellement c'est du raisin de table, hein ). La vigne est confidentielle, mais elle pousse et là elle le fait vraiment toute seule.
Même tarif, 35°c l'après midi début mai. Plus de 45°C tous les après midi en été, pas 3 jours à 42.5°C.

Le chenin tape ses 14% en zone ligérienne, si tant est qu'on le fasse pas pisser.
Forcément, dans le languedoc, il va pas donner moins.
Ou alors on le travaille différemment: récolte en sous maturité nette, débourbage sévère, et on reconstruit derrière en mode bulldozer techno. Ca donnera pas un grand vin, mais on peut faire de l'équlibre. Si on veut faire un grand chenin, on le plante pas là bas, non ?

Il y a les cépages, les clones, les portes greffe, et les méthodes culturales.
Les vignobles surpris par le coup de chaud, en gros, ce sont ceux qui étaient effeuillés, voir avec un passage de soufre juste avant. C'est un erreur humaine, même si elle était pardonnable, mais ça se corrige.

Ca laisse de la marge pour évoluer, avant que le mourvèdre trouve son expression optimale à Arbois.

Je vous laisse deviner en juillet-août.

Faut pas deviner. Faut observer.

Météo dans la région des vignobles en Syrie (où il y a Bargylus)

meteonews.fr/fr/Clim...

Météo à Ksara

www.historique-meteo...

La météo à Ksara à une influence sur le prix des vins du Jura ???

D'après le même site meteonews.
Moy des Tmax et des Tmin au mois d'aout:

Bargylus : 31 / 24
Nimes 31 / 19
Alicante : 31 / 22
Malaga 31 / 21
Trapani ( Sicile ) 31 / 21
En nous éloignant de l'arc méditerranéen, Shiraz en juillet 38 /23

Dire qu'il faisait pas plus de 35 en syrie, au maroc, en andalousie et plus de 43°C chez nous, ça me semble de fait carrément abusif.

On peut bien comparer et raisonner scientifiquement, il y bien peu de vins au caractère sudiste très affirmé qui trouvent grâce sur ce forum. C'est bien beau de faire pousser des avocats mais ça intéresse très modérément les allumés qui lisent ces pages, moi pas du tout par exemple.
Je remarque juste que sur les vins du Languedoc, depuis 2008, plus beaucoup de millésimes frais, 2012 et 2014 peut être mais pas tant que ça. On pourrait dire que je n'aime plus le Languedoc et ce serait vrai, mes goûts se sont largement tournés vers la Loire, le Jura et autres régions plus septentrionales.
Les millésimes solaires me gonflent parfaitement et pourtant ça devient la norme, et dans le Languedoc ça devient caricatural.

Blog écrit: '' [...] On pourrait dire que je n'aime plus le Languedoc et ce serait vrai [...] ''

Je pense qu'effectivement c'est une grande partie de la réponse.

FGsuperfred écrit:

AgrippA écrit:

Blog écrit: '' Allez, ma bonne action du dimanche matin avant la messe : une pépite du Jura à tarif encore abordable : Granges Paquenesses. Seul problème, la toute petite production rend les bouteilles du domaine assez introuvables sans qu’on soit encore parti dans un délire spéculatif ... ''

Selon moi Loreline Laborde ne rentre déjà plus dans cette catégorie pépites: excellence soulignée sur LPV, rareté pour s'en procurer, cotes déjà élevées sur IDW...
Le filon est déjà presque épuisé !

et créée par qui cette spéculation et course à l'échalotte ? des amateurs...

Je partage tout-à-fait ton propos, Frédéric. Mais c'est la difficulté de partager ici au regard de toutes et tous, nos retours laudatifs, en initiant le désir et encourageant l'appétit de la découverte sur un domaine aussi modeste en termes de taille. Résultat : j'ai pu accéder à quelques bouteilles en participant sciemment à la spéculation, car mes bouteilles ont été acquises ces derniers mois sur IdW. Je sais que ces bouteilles risquent de devenir inaccessibles ou beaucoup plus onéreuses par la suite si la hausse continue. Quand on aime les vins du Jura... J'aurais bien plus de moyens, je mettrai quelques pièces dans quelques bouteilles de K. Kagami, pourquoi pas.
Ceux qui achètent savent ou devraient savoir que les prix sont complètement déconnectés de toute raison raisonnable. Uniquement la passion et l'attrait pour la découverte peut justifier de telles folies. On n'empêchera pas certains d'acheter à prix d'or et tant mieux si les vignerons en profitent.
Certes, si j'étais riche, j'irais régulièrement dans les salons, dans les vignobles, à la rencontre des vignerons, à découvrir de nouveaux talents, de nouveaux horizons. Un jour, peut-être.
En attendant, go go working !

Post déplacé de la rubrique Labet à celle-ci (Julien, apprenti modérateur)

écrit:

 Je pense plutôt que Labet vend aux cavistes quasiment au même prix qu'aux particuliers. 

Edit  : j'arrive un peu à la bourre.  Ca va trop vite...

Moi aussi j'arrive trop tard.
Eric, est-ce que cette pratique de ne pas avoir (ou quasi pas) de prix pro est une particularité jurassienne ?
Julien
 

écrit:

L'obtention de la 3ème étoile de Labet au Guide Vert et la calamiteuse année 2021 dans le Jura (la pire depuis 1991) ne va pas arranger les choses en ce qui concerne les prix et la disponibilité des bouteilles. Je crains que malheureusement Labet suive la voie de Ganevat. Cela semble inévitable. Les autres domaines comme Bornard, Bottes Rouges, Dodane, Octavin sont eux aussi de plus en plus chers et difficiles à trouver.

Reste Butin, Noir Frères, Mossu voir à la limite Berthet-Bondet (et encore, son CC est à 47 euros à présent) si on veut avoir des oxydatifs encore à prix raisonnable, sans parler bien sûr de Rolet avec ses vieux millésimes en magnum à prix incroyables. Mais je crains que pour les rouges hormis Dugois et peut-être Aviet ainsi que pour les grands chardo ouillés, la guerre est perdue. Après l'explosion spéculative en Bourgogne, les amateurs de chardo  viennent se ressourcer dans le Jura.
 

Il y a 10 ans, on pouvait acheter du vin à peu près chez tous les producteurs jurassiens, sans restrictions ou presque et les prix dépassaient rarement 20€ sauf pour les jaunes qui dépassaient à peine 30€.
La qualité était déjà présent chez nombre d'entre eux mais elle a clairement augmenté en général, tout comme le nombre de vignerons de qualité. En parallèle, les prix... qui ont motivé des investissements, des risques, etc.
Il reste plein de domaines à bon rapport qualité/prix. Certains ont déjà été cités ci-avant. Par contre, il y a tout de même certains vignerons aux vins spéculatifs dont je me demande toujours comment leurs vins se vendent aussi chers...
Julien

Un vin jaune dépassant à peine les 30 euros, c'est maintenant la fourchette basse pour un vin jaune (généralement 35 euros) exception faite chez Butin ou on trouve encore des Cdj Vin Jaune à 23 euros. C'est encore le prix chez la majorité des producteurs à Arbois (mais y compris à Château-Chalon chez Credoz et Mossu). C'est chez les domaines côtés et à la production minuscule qu'on va vers généralement les 45 euros voir plus de 50 euros. Après ça reste une douzaine de domaines à tout casser (Berthet-Bondet, Tissot, Marnes Blanches, Pignier, Tournelle, Geneletti, Rousset-Martin, Grand, La Pinte et peut-être Bornard)

Incroyable de se dire que le Château-Chalon de Macle il y a 10 ans était à 29 euros prix domaine, maintenant c'est 57 euros pour le 2014. Quasi le double.

Pour ma part les prix des vins jaunes restent très raisonnables et sont encore indécemment bas si l’on considère la méthode d’élaboration, la singularité et l’immobilisation financière pour les vignerons pendant 7 ans…je suis bien plus effrayé par le prix de certains ploussards ou chardonnay qui flirtent allègrement avec les 30-40 € en prix domaine…

C'est juste. Quand tu vois que des Hautes-Cotes de Beaune ou des Bourgogne génériques de certains domaines hypés sont maintenant vendus plus chers que des vins jaunes, il y a un problème quelque part. Qui est assez bête pour croire qu'un Bourgogne générique aussi bien vinifié soit t'il puisse égaler la finesse et puissance d'un Château-Chalon ? Soyons sérieux.

Dans le même genre, Nilgiri, on peux dire aussi que les Xeres Fino, Amontillado, Oloroso, PX restent également à des prix raisonnables quand tu vois l'énorme travail de solera que ça implique. Sans parler des VDN du Roussillon.

Si vous continuez à en acheter à ces prix là, il faut arrêter de venir chialer votre mère.

écrit:

Si vous continuez à en acheter à ces prix là, il faut arrêter de venir chialer votre mère.
 

Michel,
tu parles des jaunes ou des Bourgognes ? Honnêtement, je trouve qu'entre 30 et 50€, c'est un prix 'normal' pour un Jaune.
Quand je vois les prix dans l'absolu, ça fait mal au portefeuille mais quand on examine la tension (le rapport entre le moins cher et le plus cher), on peut se dire que c'est fort faible. A quelques rares exceptions, l'essentiel des jaunes sont vendus entre 20 et 60-65€, ce qui ne fait qu'un facteur 3 entre parfois les moins bons (négoce) et les meilleurs, et souvent un facteur 2. C'est pas beaucoup, ça doit même être une exception (inter)nationale.

Julien

écrit:

écrit:

Si vous continuez à en acheter à ces prix là, il faut arrêter de venir chialer votre mère.


 

Michel,
tu parles des jaunes ou des Bourgognes ? Honnêtement, je trouve qu'entre 30 et 50€, c'est un prix 'normal' pour un Jaune.


 

Je parle des quelques domaine du Jura dont les prix ont explosé ces derniers temps, ce qui exclut les vins jaunes entre 30 et 50 €.

Encore une fois, acheter des vins spéculatifs au prix fort, c'est entretenir la spéculation. Ca s'applique aussi à la Bourgogne bien sûr.

Et comme l'a écrit Antoine, on trouve encore de très beau blancs à 20-25 €