Avertissement au lecteur :
- Ne vous attendez pas à trouver un CR ici, j’ai 40 pages de notes à relire
- Je n’ai pas de blog , alors je squatte LPV pour vous raconter ce fabuleux week-end comme je l’ai vécu
- Mes excuses pour le style lourdingue (j’ai pas fait littéraire) et les private joke qui j’espère feront rire ceux à qui elles sont destinées
Vendredi 28 Mai 2010,
11 heures approchent, passé Champagnole la pluie s’arrête, serait-ce un signe ? Un peu à la bourre, je renonce à l’option Poligny et file sur Arbois après un arrêt au magasin de la fruitière de Montrond (fruitière à comté, pour le vinicole le futur me récompensera de ma patience). Grâce à cette impasse, j’arrive sur Arbois avec 15’ d’avance sur le carnet de bord. Juste le temps de faire un saut à la boutique Tissot. Quelques Traminer et un échantillon de chardonnays plus tard, je me pointe avec 10’ de retard (m’enfin Arbois – Villette en 25’ y en a des virages !) au gîte ou Tophe et Phil (« l’Enthousiaste ») m’attendent pour la visite du gîte. . .
12 heures bien tassées, on s’entasse (ceux qui me connaissent comprennent ce que je veux dire et Phil qui tentait de survivre à l’arrière comprend sa douleur) dans la Fiesta de Tophe pour rejoindre le point de rendez-vous officiel, la désormais fameuse Auberge du Cirque de Ladoye.
C’est là que le virtuel devient réel, rencontre de 8 passionné(e)s dont la plupart n’avaient en commun qu’une passion pour les vins du Jura et quelques échanges cyber-épistolaires. Le courant passe vite. Un membre du groupe se fait désirer. Comme dira la patronne à qui on demande des nouvelles : « L’Fabien l’est resté Su’[size=x-small]l[/size] Quet » à prononcer avec l’accent Franc-Comtois. Ce sera la première arlésienne du Week-end qui on va s’en rendre compte en comportera d’autres.
Faisons bref, cette auberge recommandée par Seb le régional de l’étape qui n’a malheureusement pu se joindre à nous (lui, on savait…) est le repaire des ouvriers et artisans du coin, un bon repas pour une bouchée de pain, pas forcément de la haute gastronomie mais c’est savoureux et roboratif.
La truite fraîche aux amandes même si elle tente d'apprendre à nager dans le beurre. C'était L’idéal avant d’attaquer les dégustations.
A noter le premier vin du périple : Côte du Jura Chardonnay 2006 (oxydatif et « en fût de chêne ») de la Fruitière de Voiteur, correct et surtout bon accompagnement des produits locaux.
14h30 , on est à la bourre, on file sur Château-Chalon pour rencontrer Laurent Macle et ses vins.
Le Puits Saint-Pierre par la Face Sud
Rencontre sur le pas de porte du domaine, Laurent file enfiler ses chaussures de marche, les «sveltes» du groupe en transpirent déjà…surtout que le soleil fait mine de revenir et joue à cache-cache avec les nuages. En route pour un tour des belvédères (bon chronologiquement, on a fait le second belvédère en revenant pour sécher les maillots mais je vous la fais courte) de Château-Chalon pour une description commentée du panorama de l’appellation et des lieux dits (Vigne aux Dames, En Beaumont, Sous la Roche-qu’on imagine, Puits Saint-Pierre,… – ah ! Puits Saint-Pierre, engagez vous, rengagez vous qu’y disaient !) Après une halte au niveau du clos, conservatoire ampélographique tout récent, entretenu par les vignerons du cru, on attaque la descente en rappel jusqu’à la parcelle dont le sol gris brille vu d’en haut et tranche avec les voisines, parcelle récemment (3-4 ans ?) travaillée faisant remonter les marnes bleues à la surface du sol ; la couleur grise restera jusqu’à oxydation complète (une dizaine d’année, pfu ! encore plus long qu’un jaune qui lui s’oxydative (private joke pour Stephane Planche ). Tout le long du trajet, Laurent nous raconte la petite histoire du lieu, nous montre ses parcelles (z’ont pas vu la tondeuse à gazon depuis longtemps… ) )et répond aux nombreuses questions - surtout à la descente , à la remontée, il reste moins de souffle pour les questions .
Bon c’est pas le tout, il est temps maintenant de mouiller le maillot, il faut mériter la dégustation qui nous attend , EN HAUT…
La dégustation sera commentée dans le sujet consacré au domaine. Après une belle série de vins classiques du domaine et quelques surprises ( Laurent, le poulsard 2009, faut nous en vendre, faut pas tout garder…) nous faisons le tour des caves, une enfilade de salles pleines de fûts, on repasse en bavant par l’ancien caveau et son stock de bouteilles mythiques et après une escale prise de commande (livré au gîte , encore merci) il est temps de prendre congé pour courir prendre possession du gîte avant la prochaine étape. A noter que malgré son insistance toute teintée de délicatesse, Joseph n’obtiendra pas une bouteille de 99, objet de la seconde Arlésienne du week-end.
Le Jura insolite ou partie de bonneteau aux Jardins de Saint-Vincent
(je crois que partie de bonneteau ça a déjà était fait, désolé)
Pour la soirée, Stéphane Planche, maître Saint-Vernier nous a concocté un programme secret mais très éclectique (enfin éclectique, on reste quand même – presque – dans le Jura, d’ailleurs l’éclectisme, j’en ai pas fait quand j’étais jeune, j’ai fait rugby) destiné à remettre en causes nos certitudes. Alors, celle là, je vais la poster dans « Dégustations Eclectiques » ou bien Jura, on verra.
Un mot sur l’ambiance, très décontractée, la truculence érudite de Stéphane nous fait passer un grand moment de convivialité conclu par un mâchon bienvenu. Quelques anecdotes et scoops (qui a dit ragots !?) ont rythmé la soirée que nous avons promis de ne pas ébruiter. Quelques oreilles doivent siffler… Et toujours pas de Fabien ni de Château-Chalon 99….
De retour au gîte, 2 écoles s’affrontent : Les angelots raisonnables « faut se coucher, demain le programme est chargé, » et les diablotins assoiffés « bon on le commence ce off ? un petit after ? … »
Fait rarissime dans ce week-end, la raison l’emporte et on va gentiment se coucher pour prendre des forces en faisant des rêves en jaune (plus précisément Jaune 99 pour Joseph). Quelques descentes d’escalier en bois craquant plus tard, on se retrouve autour de la «mettwurscht» de Julien, sur commande exclusive du duo Chris…Tophe et d’un petit déjeuner plus classique organisé par Phil avec sa rigueur toute helvétique. Petit déjeuner agrémenté d’un concours de confitures maison.
Nous attaquons une journée qui va nous voir un verre à la main pendant pas loin de 18 heures consécutives !!
Des Hauts de Montigny un grand vigneron nous contemple …..nous misérables vermisseaux passionnés du Jura
Presqu’à l’heure nous retrouvons Fabien (non je blague…) chez Jaques Puffeney.
La cave inspire le respect, nous entrons sagement et on se retrouve assis sur les bancs, les rares crachoirs presqu’à portée de main (oups ! désolé Phil..). Parenthèse de recueillement dans ce week-end haletant, la force tranquille nous impose le respect. Le Druide distribue la potion magique et distille ses commentaires qu’on gobe avidement (les vins aussi… oui…). L’art du silence feutré, calme et sérénité... Le temps a suspendu son vol, on goûte, on écoute, on crache (oups, désolé Phil). Mais le temps nous rattrape, sous l’impulsion de quelques visiteurs, le rythme s’accélère, on enchaîne une verticale de jaune démoniaque à un rythme d’enfer. Il est temps de remercier Monsieur Puffeney, de s’arracher quelques pépites (oui Joseph, c’est du 99 mis en bouteille hier, mais pas du chateau-chalon) et de prendre congé.
Nous passons prendre Michel Gahier qui rentre des vignes et on se regroupe au Grapiot à Pupillin (qui semble devenu une sorte de hall de télécabine posé au centre du village) pour un déjeuner «sur le pouce». On a quand même le temps de se boire 2 vins (Arbois Tradition de Treuvey et Chamade 2005 de Bornard) . La salle est mal acoustiquée, affreux le son mais bon repas et rapport qualité prix. Le plat principal et le dessert étaient originaux, l’entrée sur le thème pizza revisitée dénotait un peu à côté.
C’est pas le tout il faut s’y remettre, le «pire du meilleur» nous attends
Dites 33 chez le Docteur Gahier
Oui on décernera retrospectivement le titre de docteur en juracologie option trousseau-chardonnay à Michel.
Quasi 15 heures, on se serre dans le petit caveau avec un jeune couple qui venait acheter de la Fauquette 2004. Pôvre d’eux, 33 vins plus tard, ils repartiront le cœur gros et les mains vides. Plus de Fauquette, prochaine fenêtre de tir début Juillet . De toute façon, ils n’avaient pas de Château-Chalon 99 à nous proposer et ils n’avaient pas vu Fabien.
A ce moment là, on ignorait qu’on allait passer plus de 4 heures dans ce caveau à explorer (presque) toute la gamme de Michel en dégustant 33 vins. Je dis « presque » car en nous quittant le bougre nous lancera « Faudra revenir qu’on s’en fasse une vraie » !!! ah la la !
Je ne vous raconte pas tout, il faudra 2 mois pour relire les notes et poster un CR dans la rubrique idoine. On a commencé par «2-3 vins avant d’aller faire un tour dans les vignes». Bien plus tard, Michel (oui on l’appelle Michel, le style est moins sobre que chez Puffeney), l’œil qui pétille, nous sort encore «2-3 vins avant d’y aller » et finalement nous le supplierons de renoncer au tour dans les vignes et surtout d’arrêter d’aller chercher des échantillons dans sa cave. Il est temps de le rendre à sa famille, sa petite fille le pressant de l’emmener voir les chevaux.
Merci Docteur Gahier pour la consultation.
Il est 19 heures bien tapées, un autre monument nous attend.
Tout sauf des vins à la Noix, éternel respect et gratitude pour maître Tophe
Tout commence par quelques before suivis d’une paire de mise en bouche sans oublier les afters du before (ça, ça devait être avant les mises en bouche mais mes souvenirs s’égarent). Liste à venir…
Il est 22 heures, on se met enfin à Table autour du repas concocté par Thierry Moyne de La Balance.
Une succession de 4 entrées sont l’objet de la plus fabuleuse dégustation de vieux jaunes à laquelle j’ai jamais participé, suivis du célèbre Coq au Vin Jaune prétexte à regoûter les 14 fabuleux, quelques miettes de comté chassés par nos soins (le Comté Contest de Franche Comté tournera finalement court faute de temps dans ce programme démentiel) puis une savoureuse crème brûlée au vin jaune malheureusement néfaste à mon coin de nappe mais surtout aux 2-3 vins qu’on a essayé d’y associer.
Dantesque ou plutôt paradisiaque, les angelots et diablotins sont réunis autour du monument aux jaunes : Tophe, qui désespérait de boire (presque) seul ses trésors, a concocté la dégustation de ces vins anciens (dont quelques apports de Joseph stimulé par la présence d’un journaliste). Un voyage dans le temps juste incroyable.
Allez, une petite liste à la manière de qui vous savez : Château d’Arlay 1989, Macle 1989, Overnoy 1989, Château d’Arlay 1979, Puffeney 1979, Macle 1979, Marius Perron Vignes aux Dames 1979, Puffeney Grande Réserve 1979, Château d’Arlay 1969, Château-Chalon Pierre Peltier 1969, Marius Perron Vigne aux Dames 1969, Château-Chalon Fruitière (Voiteur) 1959, Château-Chalon Hemri Bouvret 1959 et au sommet de la Roche ce soir là, Château-Chalon L.Cartier 1959 . ça me laisse sans voix.
2 enseignements :
- Une générosité comme ça, je ne crois pas avoir déjà vu, ChrisTophe, simplement MERCI
- Les vieux Château-Chalon ne sentent pas la noix ! Découverte pour moi, d’abord déstabilisé je me suis laisser gagner par la pureté et le goût de ces vins venus d’hier. Dans un vieux Château-Chalon, on retrouve la trame acidulée des jeunes savagnins magnifiée par le voile ; ça sent les agrumes, l’orange confite, c’est beau.. Et ce n’est d’ailleurs plus forcément sur un classique coq au vin jaune que l’accord est le meilleur.
Donc, vous salivez maintenant et vous avez raison : Une escalade presque linéaire dans la qualité, pas une fausse note, j’ai bien fait de noter sec, j’aurais manqué de place dans l’échelle. Sur la base de cette dégustation, je dirais qu’il n’est pas nécessaire d’attendre ces vins 20 ans… (toute ressemblance avec un fameux débat…s’arrêtera là) non, il faut les attendre 40 voire 50 ans.! Bon alors j’arrête là, pour le CR façon
« 1 Cartier 59, 1 Marius Perron 69, 1 Bouvret, un Peltier 59 et dix autres lors d’un dîner mémorable au G. V…. » faudra attendre un peu.
NDLA : G. V c’est pour Gîte de Villette pas George V
Encore 2-3 after, un petit gorgeon de marc façon Ganevat et au lit pour une courte nuit.
C’est fini ? Que nenni, réveil échelonné, chacun rassemble ses affaires et on réacclimate le gosier avec quelques before du post after.
Une comparaison Traminer 08 de Stephane Tissot Capsule vs Bouchon, 2 rouges exotiques 89 de Joseph et nous voila prêts à finir les restes du dîner avec
Open Bar de vieux jaunes , excusez du peu. L’occasion de redécouvrir ces vins à tête reposée et de vérifier leur accord sur les plats.
On se quitte enfin, en prenant date pour le match retour. On sait déjà que le camp de base s’installera dans le Sud Revermont.
Ici s’arrête l’évocation d’une tranche de vie en Nord Revermont, vivement l’année prochaine.
PS : Faute d’avoir pu nous départager, je partage avec vous les suggestions pour l’appellation de notre virée : Encore une liste...
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Place aux Grand Jaunes : On s'était dit rendez-vous dans 8 mois.... Ou…
A la recherche de l'Ombre Jaune (Bob Morane n°93) On peut dire aussi…
Jauni soit qui mal y pense ou
La Nouvelle Yelloïse (roman de Jean-Jacques (T)Rousseau) et enfin…
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De l’Or pour les Braves ou son remake
Les Morfalous Et j’allais oublier
Jaune, Il y a l’idée
Bon, j'espère que ça vous a plu, en tout cas moi ça me fait plaisir.
[size=x-small]Pt'ain 1 an avant la prochaine...[/size]