A l'initiative de Christophe Menozzi et des caves Jean Bourdy, une dizaine de dégustateurs ont bu boire environ 116 vins du Jura répartis en :
- une quarantaine de rouges de 2001 à 1915
- une quarantaine de blancs de 2002 à 1888
- une quarantaine de jaunes (dont 8 vins jaunes et le reste en Château Chalon), de 1999 à 1895
C'est, je crois, la première fois qu'une dégustation aussi exhaustive a été faite. Et elle ne sera sans doute pas refaite avant longtemps, car j'ai senti que Christian, Jean François et Jean Philippe Bourdy n'ont pas envie d'en refaire avant au moins 50 ans.
Je ferai un rapport précis sur ces vins, goûtés à ma façon, qui m'ont appris énormément.
Deux ou trois commentaires :
- les rouges, à l'exception de la décennie 40, ne m'ont pas passionné. Les 1947, 1943 et 1942 sont absolument fabuleux.
- les blancs sont d'une invraisemblable qualité. Le 1911 est tellement éblouissant ! Il vaut largement 100 points Parker (même si je n'aime pas noter).
Le 1888 est un vin magnifique
- les Chateau Chalon n'ont absolument aucun intérêt (pour moi) s'ils n'ont pas au moins 40 ans. Quand on a eu comme moi la chance d'en boire souvent de plus de 60 ans, on ne peut pas trouver du charme ailleurs que dans les anciens.
Là aussi j'ai trouvé plus d'un vin valant largement les 100 points Parker, parce qu'on sent tout à fait que ces vins seront aussi parfaits dans un siècle. certains, comme le 1895, le 1947, le 1929 sont des extra-terrestres.
- cette dégustation a appris aux Bourdy que les idées préconçues sur les années, fondées sur des données de climatologie, sont largement battues en brêche par les performances de plusieurs petites années. Je dis "appris", car je les ai vus surpris par nos commentaires
- j'ai beaucoup appris avec Olivier Poussier. Mon analyse est sensitive, la sienne est fondée sur une science que je n'ai pas. Le plus souvent, nous nous sommes rejoints. Mais tous les palais n'étaient pas homogènes.
Un événement exceptionnel, et des vins d'une vitalité hors du commun. Je me suis régalé.
Pour finir, une curiosité : un rosé 1971 Comtes de Guichebourd, vin né d'une association entre Comtes de Voguë, Laguiche et Bourdy, d'où le nom. (ce vin n'a pas été produit pendant longtemps : trois ans je crois). Le vin n'avait pas d'étiquette. Je brûle d'envie de la voir.
Merci à Christophe et aux membres de la famille Bourdy d'avoir permis cette dégustation inoubliable.