Club toulousain In Vino Veritas - Voyage en Alsace - décembre 2003 :

St-Joseph Sainte-Epine - Hervé Souhaut 99 : 14,5/20
Syrah VV sans soufre. Robe présentant une certaine turbidité. Très joli nez séducteur en diable, intense, fin, direct : fruits (cassis, framboise), fleurs, épices, encens, romarin. Bouche glissante, sans aspérités, soulignée par des goûts de réglisse, de violette, d'agrumes. Belle acidité pour ce vin svelte, sémillant, doté d'une longueur seulement moyenne mais particulièrement désaltérant.

Riesling Léon Beyer Les Ecaillers 93 (demi) : 15,5/20
Nez légèrement évolué. Senteurs évoquant la paille, le minéral, le citron vert, le citron confit, la cire. Bouche tendue, sans défaillance aucune, pure, nette, svelte, parfaitement sèche. Un style tranchant, limité vraisemblablement par le millésime.

Gevrey-Chambertin cœur de Roy TVV Dugat-Py 2001 : ?
Nez encore marqué par l'élevage. Odeurs florales et fruitées intenses (fraise, cerise confite, framboise). Notes complémentaires lactées, de vanille, d'amande. Bouche fraîche, légèrement acidulée (notes frétillantes de groseilles, de griotte, voire de citron). Ce qui frappe dans ce vin, c'est son côté dense, serré, extrait. En l'état, personne ne paraît en mesure d'identifier le pinot noir et on ne se régale vraiment pas de ce profil tannique farouche un peu confus et tonitruant (le vin regouté dans la soirée puis le lendemain ne condescendra pas à  s'amadouer). Quelle sera l'évolution de cette cuvée énigmatique, adulée par certains critiques, mais ici ostensiblement acariâtre.

VDQS Fiefs Vendéens Domaine St-Nicolas La Grande Pièce 99 : ?
Pinot noir atypique pour la région, particulièrement corpulent produit à  Brem/Mer. Nez complexe, profond, dévoilant progressivement des notes de fruits rouges et noirs (cerise, cassis, mûre), d'amande, de cacao, de réglisse. En écho au vin précédent, on décèle ici une bouche puissante, astringente, acide, concentrée, également difficile à  juger. Un côté indéchiffrable, peu lisible pour cette cuvée extrême.

2 autres vins sont bus à  table :
Léoville Las-Cases 91 (peu net, manquant de classe, au profil désagréablement dégingandé) et châteauneuf-du-Pape Marcoux 2000 (bu chez Schoffit, manquant de noblesse et de gourmandise, mais certainement dans une phase transitoire défavorable). Ces 2 vins ne montrent pas un profil digne de leur pedigree.

La taverne alsacienne à  Ingersheim :
Bienvenues-Bâtard-Montrachet Domaine Leflaive 1994 : 18/20
Olfaction fine, racée, pour des notes classiques de noisette, de citron, de beurre, de thym, de genêt, d'Å“uf, de fruits exotiques. La bouche est remarquable, encore jeune, lumineuse. Puissante, grasse, très fine et très longue. Enorme potentiel pour ce vin magistral.

Riesling G. Lorentz Altenberg de Bergheim 1983 : 18/20
Nez racé, complexe, fin, ouvert, souligné par des parfums généreux de fruits, de brioche, de champignons, de fruits exotiques, de menthol, d'épices, d'agrumes (cédrat en tête). Bouche remarquable d'équilibre, minérale, pure, typée, aboutie. Elle allie densité et légèreté et démontre l'excellence potentielle du cépage, pour une expression aromatique et structurelle cohérente qui n'a rien à  envier à  celle du vin précédent.

Mosel-Saar-Ruwer (Allemagne) Riesling Jos. Christoffel Jr. Urziger Wurzgarten auslese 1976 : 16/20
Code 2602144/1/77. Très belle robe dorée. Nez délicat, typé, avec ses notes mosellanes de citron vert, de minéral, de melon confit, de fruits exotiques. Bouche délicate, peu alcoolisée, équilibrée, cristalline (eau de roche). Le vin a très bien résisté aux outrages du temps, et devrait continuer fièrement sa route.

Le Nid de cigognes à  Ostheim :
Puligny-Montrachet Domaine Leflaive Les Pucelles 1990 : 17,5/20
Nez net, fin, floral, alliacé, un rien baroque, déployant des notes élégantes de miel, de champignons, d'Å“uf, de thym. Bouche typée, grasse, racée, droite et pure, très légèrement oxydée et chaleureuse (signature du millésime ?), qui devrait défier les ans.

St-Julien Ducru-Beaucaillou 1986 : 17/20
Très beau nez médocain : corne d'abondance alliant des senteurs indubitablement précieuses et racées de cèdre, de graphite, de terre humide, de fleurs, de tabac, de café, de fruits (cassis, mûre), de pruneau, d'encens. Port altier et profil aristocratique un rien sombre, caverneux. Bouche solide, très « 1986 rive gauche », austère comme il se doit, à  la minéralité prononcée et dotée d'une acidité conséquente. Ferme, retenue, elle pourrait bénéficier d'un supplément de gourmandise joviale. Le vin n'exprime encore pas tout son potentiel, semble-t-il.

Le Buerehiesel à  Strasbourg :
Meursault Charmes Comtes Lafon 1996 (17,5/20) et Meursault Charmes Roulot 1996 (18/20) :
2 belles bouteilles sur le papier, bues en parallèle. La dégustation confirme : Roulot propose ici sans trop de surprise un vin plus tonique, plus svelte, moins débonnaire que Lafon. Les 2 expressions sont admirables de complexité, d'équilibre et de longueur, et parfaitement aptes au vieillissement.

Chambertin Clos de Bèze Armand Rousseau 1990 : 18/20
Ici aussi, la bourgogne comme on l'adore, racée, minérale, subtile, arachnéenne, avec ce profil somesthésique caressant unique. Senteurs de venaison, de fleurs séchées. Bouche délicate mais dense, quintessencielle.