Réunis à Lyon, nous avons dégusté ces vin, pas dans cet ordre d'ailleurs, dont une partie dans un bouchon, chez Brunet, et le reste à l'hôtel. J'aurais d'ailleurs donné cher pour voir la tête de la femme de chambre quand elle est venue faire son boulot et qu'elle a dû voir ce beau tableau de chasse!
Champagne Moncuit Grand cru 1996
J'avoue avoir été un peu dérouté par la dégustation de ce vin dont j'attendais sans doute trop et trop tôt.
Le nez est un peu curieux, disons assez végétal, voire poussiéreux. C'est la bouche qui est la plus belle chose de ce vin, avec une bulle fine et une texture onctueuse. Effectivement, la longueur est au rendez-vous, sur des notes de poire fine, mais je redis ma perplexité quant au nez et cet équilibre un peu mollasson.
Brut Roederer
Impécable Brut sans année, qui donne ce que l'on attend de lui. C'est vif, très vif même, et long.
L'équilibre est clairement sur la fraîcheur, et même si ce n'est pas très très fin, ça reste parfaitement élégant.
Ermitage flétri 99 de Philippe Darioly
Le nez est marqué par la truffe blanche, c'est plutôt unidimensionnel. Je remarque une fois de plus combien ces arômes de truffe peuvent glisser doucement vers l'olive.
La bouche présente une belle liqueur, c'est onctueux, mais la longueur n'est pas en rapport.
C'est un bon vin dont l'approche aromatique peut dérouter, mais en même temps bien caractéristique de la marsanne.
Tourbillon, Marsanne Grain noble Confidentiel 98, Provins
On est avec ce vin dans la dimension supérieure, avec toujours ces arômes de truffe blanche, mais c'est beaucoup plus fin et surtout accompagné de notes de fruit, agrumes et abricot.
Bouche très riche, mais surtout d'un bon équilibre et d'une finale vraiment belle. C'est long.
Quarts de Chaume 1996 de Baumard
Une fois de plus un des plus grands liquoreux qu'il m'a été donné de boire.
C'est très marqué par le coing au nez, et c'est vraiment d'une élégance folle. Mais c'est en bouche que le vin prend toute sa dimension avec un équilibre cristallin: le volume est là , mais surtout l'acidité (sur le fil du rasoir comme dit Yves !) procure un plaisir rare. La finale est renversante, ce que l'on appelle la queue de paon : inoubliable. (snif, je n'en ai plus !)
Lafaurie Péraguey 1997
Difficile à mon avis de suivre un tel monstre que le Baumard. Le nez m'a évoqué le sauvignon très mûr, bien qu'ici, l'encépagement fait la part belle au sémillion. C'est rôti, confit, extrêmement puissant, sans doute avec un déficit de finesse par rapport au précédent que nous n'aurions pas dû boire avant.
C'est moins riche en bouche, mais l'équilibre est au rendez-vous, avec cette belle amertume si caractéristique des beaux et grands Sauternes sur l'orange confite. C'est long, et très prometteur.
Zinfandel cave du Paradis 2002 Genève
Servi à l'aveugle ce vin pose effectivement un problème ! La robe est sombre, mais la soirée était déjà bien avancée !
Le nez évoque immédiatement le gamay, avec un fruit très en avant, plutôt fraise écrasée. La bouche est simple, friande, et moyennement longue. Suisse, incontestablement, mais il y a autre chose. Je dis Italie pour le cépage en pensant au sangiovese. Raté, mais c'était vicieux.
Viognier VDP de l'Ardèche 2002 domaine ?
Le nez ne trompe pas et évoque l'abricot et la pêche. La violette pointe également, c'est vraiment typé et joli.
Bouche grasse sans être écoeurante, c'est du bon vin.
Saint Joseph Ancien domaine Grippat 1999 guigal
La robe est médium. Nous avons passé un moment à nous demander si ce vin n'était pas légèrement bouchonné... Verdict, nous avons plutôt pensé à des notes de barrique pas nette, bois humide.
La bouche est typée, avec des notes épicée et de viollete. Ce n'est pas franchement élégant surtout que ce côté douteux décelé au nez réapparaissait en bouche. Longueur moyenne. Bref, une déception.
Al Tragou 1982, Vial Magnères
j'adore mais je l'ai déjà dit.