J'en ai terminé avec le Salon des Vignerons Indépendants de Bordeaux. Beaucoup de découvertes. Quelques très bonnes choses et d'autres beaucoup plus quelconques. Niveau population, cela allait encore mais j'ai évité soigneusement le samedi a.m qui est traditionnellement plus chargé. Côté régions, j'ai complètement oblitéré Bordeaux et ses environs de même que, à 1 ou 2 exceptions, le Languedoc-Roussillon et la Provence. J'ai tellement d'autres occasions de les découvrir.
Voilà rapidement ce qu'il en est.
Bourgogne
Premier arrêt au domaine de Vincent et Marie-Christine Perrin. C'est la patronne qui est là . Une personne vraiment sympa, charmante et tout et tout. Comme d'hab'! (aaa) Dans sa gamme, j'ai tout particulièrement apprécié la fraîcheur et la sincérité du Saint Romain 01, la complexité et la structure du Meursault Village 01, la puissance et la amplitude du Pommard Village 01, l'onctuosité et la finesse du Volnay Robardelle 00, la structure et la finale du Volnay Mitan 00 et la très belle matière du Volnay Mitan 01 qui, dans une année marquée par la grêle, est tout particulièrement réussi.
Passage ensuite chez Nudant pour ses Ladoix et autres Cortons. Là , beaucoup de choix et du bon mais une pensée émue pour le Corton Charlemagne Grand Cru 02, son amplitude, sa richesse et son équilibre ainsi que pour le Corton Bressandes Grand Cru 02 qui allie finesse, élégance et noblesse de la matière. Entre ceux là , mon cÅ“ur vacille entre l'Aloxe-Corton 1er Cru La Coutière 02, tout en fruit, et l'Aloxe-Corton Monopole 01 Clos de la Boulotte et sa bouche charnue. J'ajoute encore que ses Ladoix en 2002 sont eux aussi dignes de leur appellation. Le Ladoix 1er Cru La Corvée 02 est superbe.
Le domaine Dyonisos et ses Montagny ne me laisse pas un souvenir impérissable. Peut être le Montagny 1er Cru Le Cloux Blanc 02 est-il plus proche de mes goûts mais il faut d'abord passer le cap d'un nez étrange. Le domaine Maldant et ses Aloxe-Corton 02, ses Beaune 1er Cru 02 et Savigny-les Beaune VV 02 ne m'inspire guère plus. Le dernier vin nommé faisant preuve toutefois d'une finesse séduisante à bien des égards. Une déception pour moi avec le domaine Blondeau-Danne que je suis régulièrement depuis 2 ans. Cette fois ci, rien de transcendant. En Blanc, Le Puligny-Montrachet 1er Cru La Garenne 02 au delà d'une fraîcheur et d'une vivacité de bon aloi me semble court, le Meursault 1er Cru La pièce sous le Bois 01 sans grand intérêt. En Rouge, le Volnay 00 manque de corps, le Puligny-Montrachet Le Trézin 00 est déjà plus intéressant en apportant fraîcheur et structure avenante et enfin le Meursault 1er Cru La Pièce Sous le Bois 98 ne répond pas totalement à mes attentes en se présentant assez simple dans son expression avec cependant une finesse agréable.
Dans la catégorie des producteurs de Chablis, j'ai globalement et vraiment apprécié l'équilibre du millésime 2002. Le Domaine Barat présente un superbe 1er Cru Les vaillons 02 avec un fruité explosif. Avec le domaine de La Meulière, c'est un magnifique 1er Cru Monts de Milieu 02 qui attire mon attention. Toujours chez ce producteur, le 1er Cru Fourchaume 02 et ses arômes de sous-bois et de champignons mérite de s'y intéresser. Enfin, passage au domaine Alain Gautheron pour y découvrir un 1er Cru Mont de Milieu 02, splendide et présentant une acidité de haut vol et un parfait équilibre.
Loire
Pas grand chose de notable pour moi dans cette région. Non que je n'aime pas les vins de Loire, bien au contraire, mais peu de producteurs visités et je le regrette. J'en retiens tout de même de superbes découvertes avec en tout premier lieu le domaine Cady et un extraordinaire Coteaux du Layon Volupté 97, un liquoreux avec ses arômes de fruits confits, de coing et de miel. Un volume et une persistance somptueuse. Le 01, excellent aussi, se montre particulièrement élégant. Enfin, j'ai adoré le Cabernet d'Anjou 02 pour son caractère joyeux, au gras manifeste et à la sucrosité bien marquée.
Toujours dans cette région, le domaine du Rochouard qui présente une gamme sans grande performance, une gamme honnête dans laquelle le Bourgueil Prestige 01 tire son épingle du jeu par sa finesse et son boisé distingué.
On continue avec le domaine des Petites Grouas. J'en retiens plus précisément le Coteaux du Layon Prestige qui révèle des notes subtiles de litchis et un fondant remarquable. Le Cabernet d'Anjou 02 est aussi à noter de par un équilibre bien réel entre acidité et sucrosité.
La Loire encore avec le domaine des Bleuces où j'ai fait une petite découverte avec un Anjou Blanc Sec Prestige 02. Une petite merveille, 100% Ch'nin. Richesse, matière onctueuse et équilibre pour ce vin au boisé discret et bien élevé. Le Coteaux du Layon Passion 02 mérite lui aussi un accessit. Les fruits de la passion (il porte bien son nom) vous explosent en bouche et la finale, toute suave, est une véritable caresse pour le palais. Enfin l'Anjou Village 02 pour lequel les notes de fruits mûrs sont un indéniable atout.
Alsace
Ma grosse déception de ce salon. Je n'en retiens rien de bon. Des vins à l'acidité trop marquée, déséquilibrés, manquant de fond et de corps. Je préfère ne pas en citer un seul des 5 visités. Moi qui espérait fortement regarnir ma cave de quelques nectars Alsaciens repart bredouille et fortement déçu. Y a t-il un problème avec le millésime 2002 ou bien est-ce moi qui ait mal goûté ces vins????
Languedoc / Roussillon / Provence / sud-ouest
Je retrouve Ferrer-Ribière et en profite pour me replonger dans les vins de ce producteur que j'apprécie régulièrement. Dans la gamme, assez large, je trouve le VDP Catalan Les Centenaires Carignan 02 fort réussi avec sa souplesse, sa rondeur exemplaires et ses subtiles notes épicés. J'aime beaucoup aussi Mémoire des Temps 01, un Côtes du Roussillon remarquable et terriblement attractif pour son côté charmeur et plein. Un peu déçu par Cana 00 qu'un léger manque de corps et de matière m'empêche d'apprécier à sa juste valeur, ce en dépit d'une acidité remarquable mais enthousiasmé par Selenae 00. Un assemblage Syrah, Grenache, Mourvèdre puissant et onctueux, avec des notes affriolantes de garrigues.
Toujours dans cette région, visite au Clos de L'Anhel dont la superbe cuvée Les Dimanches 01 est un véritable appel à une consommation journalière (bbb). Des Carignans de 70 ans pour 1 assemblage 70% Carignan et 30% Grenache. C'est superbe, d'une souplesse et d'une amplitude de haut niveau. Les notes épicés, de thym et de romarin, ses notes de violettes et de jasmin sont un régal des sens. Plus simples mais non moins intéressantes, les premières cuvées (LoLo 01 et Les Terrassettes 02) permettent une première immersion dans la garrigue environnant le terroir de Lagrasse (11).
Je parle en coup de vent d'un domaine qui m'a absolument laissé de marbre, le Château L'Esparrou en Côtes du Roussillon. Boisé, boisé, boisé et un peu boisé. Quand c'est pas boisé, c'est plat, mou et sans relief.
Toujours en coup de vent, arrêt au domaine Cazes. Je ne goûte là que la cuvée Aimé Cazes 76. Une incroyable richesse sur des arômes de noix, de noisette, d'amande avec une persistance infinie et une matière énorme. Quel vin et quel bonheur de tremper ses lèvres dans un tel nectar.
Petit détour par le Sud-ouest avec le Château de Cayrou pour déguster les Clos de Gamot 00 et 01. Le 00 sort en tête de la confrontation avec son cadet d'un an. Sa puissance, son caractère rond et cajoleur, sa matière et sa richesse aromatique me séduise. Un très beau 100% Malbec. Le 01, quand à lui, très porté sur des notes de cassis et de bonbon acidulé, me semble un peu fade à ses côté. Il ne me paraît pas être taillé pour une longue route.
Les 2 derniers domaines se trouvent en Provence avec tout d'abord le Château des Ferrages. L'an dernier, la cuvée Mon Plaisir 00 était une petite merveille toute en fruit, un vin festif et joyeux. Cette année, le 01 m'a totalement désappointé. Il semble être reparti en fermentation et se montre vraiment désagréable. Sur recommandation, direction le domaine Les Luquettes qui propose tout d'abord un VDP Blanc 03 quelconque, un Bandol Rosé 02 manquant de charme et de complexité et enfin un Bandol Rouge 01 que le millésime ne parvient pas à magnifier. Derrière sa belle finesse et ses remarquables notes de cerise, c'est mou et sans envergure. L'effet millésime pour ce Bandol ne fonctionne pas ici, de toute évidence.
En passant entre les travées, je vais encore goûter quelques cuvées mais rien de vraiment significatif et en reste donc là pour ce salon des Vignerons Indépendants de Bordeaux, millésime 2004.
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