Cher Robert,

Merci sincèrement pour cette réponse qui me plaît largement plus aussi bien sur la forme que sur le fond. Croyez moi, ma connaissance des vins du Languedoc est encore anecdotique. Je n'ai pas assez de recul pour tout comprendre et encore moins pour juger. En revanche je pense quand même avoir assez d'expérience dans la dégustation en général pour me permettre de donner un avis. Ceci étant dit je vous reconnais très volontiers toute la compétence nécessaire pour m'apporter bien des éclaircissements. Ils sont même les bienvenus.

Ce que je regrette (et je l'ai assez répété) c'est le ton, la manière et le procès d'intention. Vous l'avez dit vous même vous étiez venu "en croisade" "remettre les pendules à  l'heure". D'autres (M@nuel, Jérôme ...) ont compris qu'il s'agissait surtout de maldresse et de rien d'autre. Vous auriez pu faire passer le même message, voir mieux, sans créer tout ce ramdam. Mais bon nous intervenons tous comme l'a aussi souligné Jérôme avec nos personnalités, nos impulsions et notre affectif ! J'ai désormais bien compris que vous avez réagi suite aux propos d'Etienne BF mais votre intervention laissait croire que vous mettiez tout le monde dans le même sac alors que nous avions tous nos goûts et une expérience bien différente du Languedoc. Et effectivement, étant dans le même sac, je me suis senti visé.

Pour qu'il n'y ait pas de malentendu je reprends volontiers ce que je vous ai dit cyniquement sur votre narcissisme. En réalité quand j'ai lu les critiques positives sur Terre Inconnue que vous aviez gentiment partagés avec nous je confesse même avoir éprouvé une certaine fierté pour vous.

J'espère que nous aurons l'occasion de reparler des vins de votre région dans d'autres contextes sur LPV ou pourquoi pas verre en main ?

Amicalement,

Gloria, Alleluà¯a!!!!
Le sang, la bile, le fiel et les larmes ont fini de couler.
Désormais, ce qui coulera sera du vin...dans des verres!
Oui mes frères, le vin convivial aura toujours le dernier mot.
Alleluà¯a!!!

C'est mieux comme ça(aaa)!

Merci pour votre message.
Pour rire je dirais même plus : je vous ai remis dans la liste de mon Fan club.
Concernant la fierté que vous avez eu, je vous en remercie et tel était le but.
Car en mettant ce genre de message (dégustations et notes de journalistes anglo-saxon) le seul but était de dire à  quel point j'étais fier moi aussi de participer à  cette liste d'amateurs et de découvreurs.
Je suis humblement fier d'eux qui m'ont découvert et apprécié bien avant tout le monde.
Quand à  être fier moi même des commentaires élogieux se serait mentir de vous faire croire que non, mais quand on est vigneron il faut garder la tête froide car il y a des gens qui n'aiment pas et vous n'êtes pas à  l'abris de mauvais millésimes.

Message edité (12-08-2004 20:44)

ouf voilà  un débat intéressant.
j'ai pas le temps de répondre à  vincent que voilà  JMP je vais essayer de faire une réponse globale et synthétique.
Scuzi vincent je commenca par JMP

JMP c'est pas l'acidité que je raille, mais le fait que des raisins mûrs apportent acidité, tanins (ronds) et alcool et je dirais même plus profondeur en bouche et longueur.
Je raille (et déraille) quand il n'y a que la composante acide comme support au vin (l'alccol dans ce cas est en partie exogène et pas bien intégré). Même
dans les vins blancs l'acidité est contreballancée par de la matière d'ou la réussite des grands blancs de bourgogne (le raisin blanc arrivant a maturité plus précocemment). Vous avez là  l'exemple de la réussite d'une région sur des raisins arrivant a maturité et bien sûr sur les meilleurs terroirs de bourgogne et sur les parcelle les mieux travaillées.
Le pourquoi des vins du LR qui bien qu'acides ne sont pas perçus comme étant fin (pour les meilleurs comme tels).
Primo parce qu'il ont plus d'alcool qui provient de sucres naturels et dans le cas de levures endogènes, il provient d'une lente transformation de sucre en alcool qui amène donc une lente apparition de l'alcool qui extrait donc à  chaque stade ce qu'il a à  extraire (doucement).
Et l'eau à  prendre ce qu'elle a à  prendre lentement.
Contrairement au cas ou l'on rajoute du sucre et là  la fermentation est plus rapide et brutale et chaude (mais ce qui peut se compenser par un système de refroidissement).
Je m'explique si vous faites macérer une herbe quelconque dans de l'alcool à  45° vous n'aurez pas le même résultat que la même herbe macéré dans un récipient ou l'alccol monterait plus lentement.
Un petit rappel l'eau et l'alcool sont des solvants.
Ainsi donc cet alcool extrait des arômes très fruités (dû sûrement a cette progression "froide" de l'alcool, température de cuve entre 17 et 25 °) qui peuvent faire penser a de la facilité et de la lourdeur. Surtout quand ce côté rond et plaisant prend le dessus.
De l'acidité des languedocs. L'acidité des raisins remonte après la phase de maturité (voire les liquoreux), elle est donc présente mais masquée pour l'amateur de vins fins ou là  elle saute à  la gueule.

Vincent a nous deux

Juste un point de détail :
penses tu vraiment que la suppression de la chaptalisation soit aussi importante que ça ?

"voui. Parce que pour moi c'est une imposture."
Je te fais savoir (comme dirais ma fille) qu'en LR chapta et acidification interdite.
Parce que l'imposture est que le raisin n'est pas mûr et n'amène pas ce qu'il doit amener matière, longueur etc...

"Sur le principe je suis plutôt d'accord (je limiterais par exemple cette suppression aux "Crus"… laissons une chance aux vins de plaine destinés aux linéaires des grandes surfaces… ou même aux bons génériques qui peuvent avoir PARFOIS besoin d'un coup de pouce)"

Je dirais voui

"Je ne vois pas en quoi c'est un prob. d'égalité de traitement…
Certaines zones ont droit à  la chaptalisation d'autres à  l'acidification "

voire ci dessus sur acidification et chapta en languedoc.

"J'interdirais tout autre ajout comme des tanins, du glycérol, et même pourquoi pas l'interdiction d'utiliser des levures éxogènes pour un vin se réclamant d'un terroir "béni des dieux". Du raisin, du SO2… à  la rigueur une colle… et basta ! Il ne va pas rester grand chose à  boire… 99% de la production ne rentrant pas dans cette catégorie"

Je dirais voui étant utilisateur que de SO2 et ça demande du travail contrairement à  ce que penser n'importe quel ignare (suivez mon regard vers DC
(bbb))

Pour la suite parce que je fatigue quand même
Vincent tu sais aussi bien que moi que n'importe quel raisin à  besoin d'être mûr et que malheureusement la maturité elle est pas à  9°
après c'est du détail que celà  soit 11, 12 ou 13.
Ce que je veux dire c'est qu'à  tout moment et dans tous les teroirs le raisin mûr donne des grands vins.
Ne jouons pas au jeux du mon vin est bon et fin à  10° + 2 de chapta et dire les bonnes années mes vins sont bons à  13° ou 14° et de railler les vins sudistes.

Message edité (12-08-2004 20:44)

oui les équilibres sont plus élevés.
C'est marrant l'histoire c'est que d'un côté on a tout permis et de l'autre tout interdit.
Comme quoi c'est peut être là  notre force au midi.

Message edité (12-08-2004 20:45)

Tu avais remarqué que de toutes façons derrière la question … j'étais déja d'accord avec toi…… et finalement toi aussi sur le fait qu'on peut tolérer une légère chaptalisation-pas tous les ans- pour des vins "de fruit"… Pour le reste en effet ça ressemble à  une imposture !

Je ne vois pas comment on pourrait par exemple vendre un Montrachet à  250 euros et ne pas avoir "honte" d'avoir eu à  le chaptaliser…

Rappelons aussi que acidité ne veut pas dire "ça pique" (et surtout pas verdeur ou sous-maturité)… et que même en Alsace elle manque de plus en plus dans les raisins murs : le climat mais aussi l'utilisation massive d'engrais qui a augmenté la qté de potassium dans les moûts… Celui-ci précipite ensuite en bitartrate de potassium et fait chuter l'acidité (en simplifiant et si je me souviens bien). Le reflexe dans certaines régions qui consiste à  ramasser avant la maturité pour préserver l'acidité est donc "idiot"… Selosse et d'autres en Champagne ramassent des raisins murs et leurs vins ne sont pas "mous"

C'est donc d'abord une viticulture de qualité qui permettra à  l'acidité d'être présente dans le vin… la minéralité du terroir peut ensuite la rendre plus ou moins perceptible et plus ou moins savoureuse: il n'y pas une acidité mais des acidités… et je pense qu'il est plus important de la mesurer à  sa qualité plutôt qu'a sa quantité (le pH ne fait pas le vin…)

Vincent
qui sans à  priori n'arrive quand même pas à  se régaler vraiment avec un vin BLANC produit ……… au sud…………… de Lyon !! Y compris Hermitage (jamais goûté de "Grands noms" j'avoue), Condrieu (nettement surévalué à  mon sens), Chateauneuf (que j'aime beaucoup en rouge…)… j'avoue que Beaucastel 1996 dégusté la semaine dernière ne manquait pas d'attrait.
Un petit faible cependant pour "Simone"… Par contre goûté Trévallon, Mas Jullien, Fonsalette, et qqs rares autres … ce n'est pas ma tasse de thé. Mais il est vrai que j'ai déja tendance à  trouver les blancs de Bourgogne un peu trop alanguies aujourd'hui et un peu trop "putes" à  cause de la surmaturité parfois (maconnais surtout) mais surtout de trop de bois et trop de batonnage et trop de gras voire d'embompoint (ça manque de peps souvent).
Demain on va se faire plaisir avec qqs bouteilles et je promets qu'il y aura du Languedoc (Barral ou Peyre Rose sans doute), du Rhône (Chave ou Allemand … ou Bonneau peut-être j'aimerais bien), de la Bourgogne, du Champagne, de l'Alsace, de la Loire… Italie sans doute !!

Qui a dit qu'il manquait une région majeure… ?
Bordeaux c'est quoi ça (aaa)

Message edité (07-05-2004 11:06)

Bonjour Robert,

votre raisonnement concernant la perception des sr est fort intéressante.
Avez-vous déjà  dosé les sr et obtenu la proportion de fructose par rapport au glucose ?
Tenez, je viens d'ouvrir le livre de Peynaud et Blouin, "connaissance et travail du vin" : glucose et fructose sont présents, selon eux, uniquement à  l'état de traces après fermentation (moins de 1 mg/L). Alors que le glycérol dépasse allègrement les 5 g/L.
Ce serait intéressant de savoir ce qu'il en est pour vos vins et si cela vient conforter votre thèse.

Cordialement.
Phil

Oui j'avions compris JMP ce qui m'amuse c'est le résultat final qui n'était et n'est que le résultat des forces en présence.
Vincent ça fait maintenant 7 ans qu'il n'y a plus d'engrais chez nous et je confirme on gagne en acidité et minéralité. Et oui même en champagne on peut avoir des raisins mûrs et il n'y a pas que selosse.
Concernant Bonneau et vu ma culture qui se limite a la télévision, je me servirais d'une pub bien connue pour te dire viens a la maison j'ai les mêmes (j'en ai et si tu veux plop !!!!).
Ptitphilou. Non je n'ai jamais fait ce dosage, mais se serait intéressant de la faire. Par contre sachez que ce qui est permis en vin sec c'est jusqu'a 2g/l.
Et notez bien que dans certains Alsace en blanc (sec) le taux peut aller au delà  sans pour autant laisser paraître un côté sucré.

Je reviens sur le mot imposture.
Si il y a une adéquation pluri séculaire raisin/terroir et que le raisin est mûr à  10° pourquoi alors chaptaliser et ne me dîtes pas que c'est un phénomène récent du au goût des américains etc...
Celà  se pratique depuis longtemps.
S'il n'est pas mûr à  10° : il y a problème.

D'ailleurs j'ai un copain vigneron qui a un petit prob. qui peut paraître paradoxal !
En 2003 ses raisins issus de vignes de plaine ont atteint des degrés très conséquents (trop) … sans qu'il considère qu'ils aient pour la plupart atteint une réelle maturité et surtout une belle complexité!
Par contre sa parcelle de riesling en Grand Cru (en coteau exposé sud) n'a jamais atteint les 11% pot. … Eh oui ce ne sont pas le soleil ou la chaleur qui ont manqué ! Ils ont plutôt été trop abondants ! Résultat : blocage de maturité en août avec des raisins qui restent "bloqués" à  8%… et un bon moment… et qui finissent à  10,8 (de mémoire).

Il n'a pas chaptalisé et hésitait aux derières nouvelles entre diverses options : assembler avec son riesling de plaine (bien au dessus de 13%), lui ajouter un peu de ce riesling de plaine pour le "fortifier" un peu, ou, puisqu'à  chaque fois qu'il le goûte il lui trouve un charme certain, le commercialiser ainsi… dans tous les cas il n'y aura évidemment pas la mention Grand Cru (et le prix sera en conséquence)
Je le vois bientôt je lui demanderai ce qu'il a décidé !

Par contre il chaptalise régulièrement son muscat qu'il récolte sur un terroir sans intérêt et auquel il veut garder du "croquant" en le cueillant à  10,5/11 et en lui "donnant" un coup de pouce d'1 degré… C'est la seule cuvée pour laquelle il chaptalise… et sans avoir honte (il pense que sur ce terroir le muscat ne gagne rien à  être ramassé très mûr… il perd en fruité et en croquant et ne gagne rien en compléxité)

Message edité (12-08-2004 20:46)

Pour ce qui est de l'accompagnement de mes vins je vais humblement retranscrire ce que m'on dit quelques sommeliers.

pour léonie des plats languedociens ou néanmoins du sud
agneaux au feu de bois et herbes de provence
daube languedocienne
fricot des barques
queue de boeuf
gadianne etc...

avec los abuelos il faut essayer
pastilla de pigeon
agneau aux fruits secs
canard a l'orange
lasagne au roquefort
canard apicius
et même un sommelier et pas des moindres l'a conseillé pour un vin de grenache (pas le mien mais vinifié par moi) des brochettes de gambas aux fraises (alors vous voyez question finesse un rouge avec un produit de la mer celà  veut tout dire)
etc...

pour sylvie toute les viandes rouges
et avec accomodement de truffes

Message edité (12-08-2004 20:46)

Dégustation annuelle des vins du Languedoc Roussillon organisée par une chaîne de grande distribution et rencontre avec Laurent Maynadier. Même si la discussion fut expresse, pressé par le temps que j'étais, ce fut, comme d'habitude, un régal de discuter quelques minutes avec lui de ses vins, de leur évolution, de la vie du domaine et des problèmes auxquels une telle entreprise peut être confrontée.
En tout cas, pendant cette brève discussion, j'ai pu me délecter du Champ des Soeurs Cuvée Bel Amant 2010: une complexité au nez telle que j'en avais rarement vue auparavant dans cette cuvée, avec entre autres des arômes de fruits noirs, de réglisse, d'herbes de garrigues et autres épices délicates, une bouche prolongeant le plaisir olfactif par une forte concentration et un très bel équilibre et surtout une profondeur elle aussi rarement atteinte dans cette cuvée. Quand le plaisir des sens, par le biais de la dégustation, rencontre le palsir intellectuel, par le bais de la discussion, cela donne un très beau moment. Après coup, quel dommage de se dire qu'il a été si fugace.

Bref, les sensations oragnoleptiques agréables furent au rendez-vous avec ce vin, un des trois que j'ai considérés comme excellents, les deux autres qui m'ont procuré des sensations similaires de plaisir étant le Domaine d'Aupilhac Les Cocalières 2009 et le Château de l'Ou Infiniment 2010 rouge.

Par contre, une déception avec le Château Cuvée l'Hospitalet La Réserve 2010 rouge: un coté fortement animal et sanguin tant au nez qu'en bouche qui m'ont fait me demander si je n'étais pas confronté à une bouteille défectueuse. Heureusement pour le groupe Gérard Bertrand, le Château Laville Bertrou Le Viala 2009 et le Domaine de Villemajou La Forge 2008 étaient à leur niveau, c'est-à-dire très bien.

Luc