C’était sympa, cette petite belote.
:D
On débarque en short, pas vigilant, prêt à goûter les petits vins sympas du caviste du coin (« découvertes caviste », qu’y disait:
) et bim, dès la deuxième bouteille, on se retrouve avec des trucs de fou dans le verre.
Marc, merci infiniment, c’était une superbe soirée, où tout s’est extrêmement bien goûté, dans le verre comme dans l'assiette d'ailleurs!
Hop, les vins :
Domaine de l'Oubliée, Chenin, Vin de France, 2010
Nez assez « nature », sur la pomme, un peu d’agrumes, le tout accompagné de notes un peu inquiétantes, qui évoquent un début d’oxydation.
Bouche à l’acidité assez présente, mais sans relief, pas très longue. Les notes pas très proprettes qui chatouillaient le nez s’installent maintenant en bouche.
Pas un vin à défaut à proprement parler, mais on est un peu sur la corde raide.
Plaisir limité, en tout cas.
Assez bien -
Domaine Vincent Dauvissat, Chablis 1er cru Séchet, 2005
Robe assez claire, à reflets verts.
Dès le nez, on a clairement changé de dimension, c’est puissant, très expressif, sur des notes grillées, de fruit mûr, fleurs séchées, miel. On en prend plein les narines, mais le vin garde une distinction certaine.
Même constat en bouche : la matière est superbe, le vin est gras, mais structuré par une acidité mûre, l’équilibre est impeccable entre puissance et fraîcheur.
Superbe vin ! Il vieillira sans doute avec grâce, mais qui semble déjà en pleine possession de ces moyens.
Très bien ++
Domaine Darviot Perrin, Meursault 1er cru Charmes, 1999
Robe plus soutenue, dorée, intense.
Le nez est plus chaud, sur des notes grillées, d’amande, de noisette, très ouvert lui aussi.
La bouche est très grasse, à l’acidité nettement moins marquée d’acidité, elle possède également plus d’amertume.
Le vin évolue bien dans le verre, et semble plus tendu et plus cohérent à mesure qu’on le déguste. Il répond particulièrement bien au citron vert du plat de Saint-Jacques (à la cuisson parfaite(tu)).
Beau vin à maturité, dont l’équilibre à l’acidité moins haut perchée souffre toutefois un peu de la comparaison avec le Dauvissat à mon goût.
Bien ++ / Très bien
Domaine Bruno Clair, Morey St Denis, En La Rue de Vergy, 2004
Robe très claire, légèrement évoluée.
Le nez est frais, sur les fruits rouges (cerise, groseille), un peu de végétal, floral.
La bouche est à l’image de ce nez, fraiche, légère, à l’acidité haute, avec de discrets tannins bien fondus.
On pourrait lui reprocher un certain manque de matière, voire ce trait végétal, mais ce caractère ne me déplait pas, loin de là. Le vin semble gagner en cohérence et en matière à mesure que nous le buvons, et devient franchement plaisant. Un très joli vin dans le millésime.
Très bien -
Domaine Perrot Minot, Charmes Chambertin, 2000
Robe nettement plus foncée, là aussi un peu évoluée (mais moins que le précédent).
J’avoue avoir été un peu moins attentif à ce vin, tant j’étais absorbé par son voisin de droite (le suivant…), bu en parallèle.
Le nez paraît plus fermé que celui des précédents vins, plus « chaud » que le précédent, avec moins de fruit, peut-être un peu plus d’épices.
En bouche, la matière est belle, mais elle ne possède pas le soyeux du suivant. L’aromatique reste un peu mutique, elle possède moins de fraîcheur et de fruit que le précédent, et moins de tout que le suivant.
En bref, bon vin, mais un peu renfrogné, et qui pâtit de la comparaison avec le Dugat-Py qui lui a succédé.
Bien
Domaine Dugat Py, Charmes Chambertin, 2000
Robe assez comparable au vin précédent, assez foncée.
Le nez est splendide, fascinant, éminemment complexe, au point qu’il est difficile de le décrire et d’isoler des arômes (je ne m’y risquerai pas !). Il est très ouvert, magnifiquement expressif, avec une dominante florale. J’ai passé un bout de temps le nez dans le verre…
La bouche est du même niveau, l’attaque révèle une belle fraîcheur, puis le vin décolle en milieu de bouche, pour s’envoler vers une longue finale où l’on retrouve la complexité aromatique ressentie au nez. La matière est d’un soyeux enthousiasmant.
Grand, très grand vin.
Excellent +
Caveau de Bacchus, Lucien Aviet, Arbois, 2007
Robe dorée d’intensité moyenne, brillante.
Le nez est très joli, très pur, sur la pomme verte, les agrumes, la noisette. Le caractère oxydatif est présent mais il ne domine pas.
La bouche est elle aussi très belle, très digeste, assez grasse, avec une trame acide impeccable, beaucoup de fraîcheur.
Un vin tout en finesse et en pureté, j’aime beaucoup ce style. Au top sur le (superbe) plateau de fromages.
Très bien
Clos Uroulat, Jurançon, 2010
Robe or soutenue, brillante.
Nez explosif, sur les fruits exotiques, les agrumes confits, un peu de pralin, très gourmand, puissant.
La bouche est grasse, grosse matière, mais l’acidité fulgurante du vin est millimétrée, elle équilibre parfaitement la puissance de ce vin.
C’est diablement bon et déjà très abordable. Un peu surpris à la levée de l’étiquette, car je m’attendais à un vin qui ait plus de bouteille (cela dit, les Jurançon me semblent souvent très abordables dans leur prime jeunesse). Un vin qui est à la fête avec l'ananas rôti.
Très bien (+)
De grands vins en excellente compagnie, sans chichi, l'air de rien, avec une cuisine savoureuse et des accords impeccables, c'est ça le vrai luxe!
Retour en velib sportif, mais sans rencontre malencontreuse, l'expérience m'ayant déjà enseigné que - curieusement - caler ses roues dans les rails du tram n'est pas la meilleure façon de rouler droit.
;)
Merci mille fois à Marc pour l'accueil, merci Flo et oliv pour votre bonne humeur! A très bientôt j'espère.
Mathieu