Bonjour à tous,

hier soir nouvelle rencontre LPV Forez chez Jean-Marc (et sa moitié véronique) qui nous a chaleureusement accueilli dans le superbe village de chilhac. Au menu Gougères nature et à la tomate séchée, tourte aux orties, Agneau de 7 heures, tiramisu citron framboise.

Pour accompagner tout çà dégusté à l'aveugle sauf nos propres apports (et la dernière) la série suivante.

Le nez du premier blanc est discret sur un léger grillé, les fruits et les fleurs jaunes, le citron vert ainsi qu'une pointe pétrolée, la menthe blanche et les herbes fraiches.
En bouche l'attaque est un molle alors que le milieu de bouche soutenu par une fine acidité possède une belle tension et la finale tourne court sur les légers amers du zeste de citron. L'équilibre est par contre parfait malgré un sentiment de belle maturité.
Une entrée en matière sympathique bien que manquant de puissance, de profondeur et de longueur. 14/20 pour ce Chinon blanc du domaine des Millarges.

Le nez du second blanc est réservée et monilithique sur le beurre frais omniprésent(+++), les herbes fraiches,une pointe de poivron vert. Un nez très discret.
La construction de bouche est par contre très belle, sphérique, ample et mure en attaque avec une trame dynamique et minérale portée par de légers amers et une belle finale sur des touches mentholées où en sus malheureusement le bois se fera sentir.
Un vin donc sur la réserve, qui semble un peu "engaussé" par son élevage mais avec un squelette de bouche très intéressant. 13,5/20 pour ce Monthélie 2008 du domaine des comtes lafon.

Le troisième blanc présente indéniablement un défaut : le nez est marqué par des notes oscillant entre le moisi et le liège. Malgré ce défaut on sent des notes iodées, de coquillages frais (la moule !!), de champignons de paris, de teinture d'iode qui se "miélleront" à l'aération.
En bouche le défaut est toujours là mais un peu moins présent mais surtout un superbe toucher de bouche : la bouche est ample, grasse, glycérinée et très soyeuse avec une belle sensation de tension qui tire le vin longuement. Difficile de noter ce vin qui se montre superbe mais marqué par ce défaut vraiment incontournable. Un peu comme si Nathalie Portman était cul de jatte...Genre tu as gagné au loto mais ton chien est mort... PAS DE NOTE donc pour ce Château Grillet 1984* (d'une incroyable jeunesses) [size=small]* étiquette découverte pour moi[/size]

Le dernier blanc est indéniablement un OVNI : une couleur "orangé" presque "fluorescente" (j'ai réussi à aller faire pipi avec un verre dans la nuit sans allumer la lumière ). Un nez très complexe sur le cidre, la levure, le muscat, l'abricot confit, le thé froid, la rose, l'eau de fleurs d'oranger, l'eau de rose, le biscuit...j'en passe tellement çà part dans tous les sens.
La bouche est également "expérimentale" : une grosse sensation tannique donnant à la bouche une (trop) grosse rusticité et un léger sentiment de dissociation entre une attaque un peu "alcoleuse", une trame acide et une finale très tannique.
Un nez envoutant donc mais une bouche sans grand attrait à part le coté "expérimental" pour ce vin "orange" et 13,5/20 pour ce déroutant vin d'Emilia Romagna (c'est l'AOC) "AGENO" 2006 (çà le nom de la cuvée) du domaine "La stoppa"

Le nez du premier rouge est d’emblée très expressif sur l'olive noire fraiche, le champignon sec, la morille et le pruneau qui s'accompagneront d'une belle cerise et d'une touche de poivron rouge à l'aération.
La bouche présente une grosse matière parfaitement équilibrée grâce à un squelette "tendu" mais malheureusement derrière cette belle attaque le vin se montre astringente, "vert" et de trop tannique.
Un bilan pas complément convaincant malgré certaines qualité et 14/20 pour ce Moulin à vent 1991 () du Domaine Janin.

Le second rouge est marqué par le bois au nez dans un premier temps (la planche) et le cèdre, le menthol avec un légère pointe de volatile. Ce bois pregnant dans un premier temps laissera la place à un monolithique poivron (le "joli" poivron rouge cuisiné).
La bouche quant à elle bien que massive et dense montre une très belle fraicheur malgré une acidité basse, une trame sur le graphite et des tannins très enrobés donnant un très beau toucher de bouche et une certains classe au vin. Encore une fois un bilan en demi teinte et 14/20 pour ce Haut Medoc Chateau Citran 1990 de trop monolithique pour me convenir.

Le vin suivant a des traits communs avec le précédent : le poivron cuisiné est omniprésent au nez avec des notes de champignons frais, un peu de fruits noirs et de lard à l'aération. Comme le précédent l'impression que l'aromatique est "campée" sur ses quatre fers.
Comme le précédent également la bouche montre une magnifique sensation tannique (tannins très fins) avec également une belle fraicheur mais grâce cette fois à une acidité légèrement plus haute, le tout accompagnés aussi par des notes de graphite.
Un vin sans grand défaut, d'un beau toucher de bouche mais également un peu mono expressif. 14/20 également (la note du soir) pour ce Haut Medoc Chateau Cantemerle 1990

Le 4ème rouge est marqué par une (très) forte volatile donnant l'impression de mettre le nez sur le vinaigre de framboise "encombrant" l'ensemble de l'aromatique. La bouche est quant à elle à la limite de la piqure acétique mais laisse entrevoir un très beau toucher de bouche presque "rayassien" accompagné par une impressionnante trame minérale (toujours la graphite).
L'aération diminuera légèrement la sensation de volatile toujours trop haute malgré tout et permettra aux fleurs fanés, à la mure (+++) et aux agrumes d'apparaitre.
Le vin a l'air superbe mais indéniablement la volatile est du coté obscur de la force et gâche ce tableau qui avait l'air plus que prometteur...un peu comme si Nathalie Portman sentait la transpiration Pas de note pour ce Château Musar 2001 (ou alors un 14/20 )

Dans le rouge suivant on retrouve le poivron rouge cuisiné qui marquait le 2 haut médoc mais cette fois-ci accompagnés par le cassis, les agrumes, des notes animales à l'aération..
En bouche les tannins sont très fins, l'attaque dense, mure et large en attaque mais une belle acidité rafraichit cette grosse matière et de beaux amers (rafle ?) donne un peu de peps à la finale. Une bouche avec une très belle plénitude.
Indéniablement une belle bouteille mais il ressort un coté un peu sérieux, un peu "monolithique" encore une fois (même si le panel aromatique est plus complexe que ses cousins du Haut médoc, çà manque une peu de "vie" aromatiquement parlant) qui m'empêche d'être complétement emporté....un peu comme la statue de cire de Nathalie Portman 16/20 quand même pour ce vin de pays (Provence) Trevallon 2001* [size=small]* étiquette découverte pour moi[/size]

A la découverte de l'étiquette notre hôte nous propose d'aller chercher un autre Trevallon en cave pour "comparer", sans nous spécifier la millésime.

Le vin suivant a indéniablement des grosses similitudes avec le précédent. Le panel aromatique est quasi similaire, la construction de bouche équivalent avec toutefois beaucoup moins de plénitude et une très légère sensation de dilution que n'avait pas le précédent. Un demi point de moins et 15,5 /20 pour ce Trevallon 1992 cette fois qui démontre la capacité de vieillissement des vins du domaine dans cette année difficile.

Un petit "trou normand" avec le dessert sur un Granit 2011 d'Eric Bordelet permet de nous rincer grâce à ce Poiré à la belle complexité (poireS et pommeS), à la belle pureté, à la trame minérale et à la grande finesse de bulle...une vraie boisson de plaisir !! 15/20

Le dernier vin est un liquoreux qui présente une belle complexité sur le panettone, le raisin de Corinthe, la noisette et le pralin, l'orange amère, le citron et la mangue confits.
En bouche le vin présente une matière fine mais avec une sensation alcoolique légèrement dissociée et un léger manque d'acidité qui le rend un peu pataud. Un liquoreux sans vice ni vertu qui est déjà presque oublié et 12,5/20 pour cet Anjou 1997 de chez Gilles Musset et Serge Roullier.

Ouf !!

Merci à tous les participants pour leurs contributions, à nos hôtes pour leur accueil et à vous de m'avoir lu -D

Nico, ton message a-t-il été tronqué ?

Sinon, il me semble qu'un peu de volatile est courante chez le château Musar. J'en ai pour ma part senti sur un 2001 dégusté récemment.

Olivier

Grillet gagne généralement à être très longuement aéré...

Comment a-t-il été préparé ?

Oui voilà qui est réparé..

A l'aveugle du coup avec JB on a dit "Milan ?" "Barral ?" "Musar ?"

Twingo !

"Grillet" ouvert et légèrement épaulé 5 heure avant..mais ce moisi était pas net !! M'en reste un fond je vais voir ce que çà donne avec le temps d'ici demain.

1- Une pointe de réduction, notes fleuries discrètes, agrume. Un milieu de bouche plein de peps et de fruit. La finale est courte, une note minérale est présente. Bonne entrée, du plaisir.
Chinon blanc 2007 du domaine des Millarges.

2- Beurre envahissant, puis les des notes fruitées. L'attaque est vive puis se déploie en volume, bien tenue par la trame acide. Le côté végétal et ligneux du bois se développe en finale, ce vin n'est pas prêt. Avec un peu de chance je reconnais le style du domaine, grace à un 2006 de cette même cuvée bu cette été qui avait une matière moins serrée par le bois.
Monthélie 2008 du domaine des comtes Lafon.

3- Malgré son défaut de moisissure le vin a pu exprimer un style que je découvrais pour l'occasion. Je suis parti sur un Chablis GC évolué. Iode, miel, grande ampleur et texture magnifique, note minérale racée. Alangui en bouche, avec un coup de fouet en finale. J'ai adoré malgré le défaut, je veux pouvoir reboire de ça!
Chateau Grillet 1984.

4- J'avais amené ça par curiosité, on a pas été déçu. Nez complexe mais finalement lassant pour moi (Raisin frais, fleurs d'oranger, etc) La bouche est telle que je l'attendais, sèche et tannique, rustique donc. Au final peu de plaisir sur ce vin, à qui il faudrait un plat dédié(on a parlé de couscous notamment, et ça pourrait bien être une très bonne idée). Un demi-verre m'a largement suffit (je l'avais goûté le matin même).
Emilia Romagna "AGENO" 2006 du domaine "La stoppa".

5- Je n'ai pas eu l'olive sur ce vin, mais le côté champignon est bien présent pour moi, la cerise/le pruneau, une belle note de pivoine, le tabac. La bouche est élancée, structurée mais finit astringente et un poil végétale, ce qui est un peu décevant en regard du millésime. Le terroir s'exprime t-il également en final par un côté minéral et salivant? Joli vin tout de même, très en forme, dont l'âge et la provenance en ont surpris plus d'un. Bravo à JM qui a logé le cépage et l'appellation après un petit tatonnement.
Moulin à vent 1991 du Domaine du Tremblay, Janin.

6- Paf! L'élevage saute au pif! Le bois, la chauffe probablement. Belle note de myrtille. Poivron mariné. Tabac. La matière est pas mal, de la fraicheur, des tannins assez gras, malgré de l'astringence en finale. C'est très très trop stylé pour être enthousiasmant (selon mes goûts).
Chateau Citran Haut-Medoc 1990.

7- Sur le second bordeaux (m'énerve ces vins qu'on "loge" tout de suite ) on a un nez très uni, c'est même assez bluffant de sentir comme les quelques notes présentes s'imbriquent les unes dans les autres pour former un tout. Mais au final, comme le dit Nico, ça parait monolithique et peu enthousiasmant pour moi. Le vin me parait plus évolué que le précédent, avec moins de densité.
Chateau Cantemerle Haut-Medoc 1990.

8- Beaucoup trop acétique dommage. A la découverte de l'étiquette j'enrage car je brulais de découvrir ce vin. Le style pourrait me plaire, j'ai pensé à un vin de Reynaud. Grrrr!
Château Musar 2001.

9- Très bien décrit par Nico, ce vin ne m'a pas enthousiasmé hélas, j'ai d'ailleurs reconnu le domaine car ce vin m'a paru fidèle à l'image que je m'en faisais (1ere rencontre donc). J'ai bien aimé le mariage poivron/lard grillé/fumé; les qualités de bouche, mais manque de complexité.
Trevallon 2001.

10- Grace à JM nous pouvons boire des vins que les passionnés achetaient au début des 90ies. Il n'hésite pas à sortir au débotté un Trevallon plus ancien, pour comparer. Cette bouteille m'a paru plus fondue mais avec moins d'éclat.
Trevallon 1992.

11- Le Granit 2011 d'Eric Bordelet m'a enchanté, voir descritpion de Nico.

12- Un vin qui parait avoir commencé à bien manger ses sucres (étonnement à la vue du millésime). La trame amère me dérangera un peu. Je n'ai pas trouvé ce côté pataud décrit par Nico, j'ai même trouvé que ce vin laissait la bouche plutôt fraîche et nette. Sinon j'étais bien fatigué pour tenter de décrypter le nez.
Anjou 1997 de chez Gilles Musset et Serge Roullier.

Merci à Véronique et Jean-Marc pour le super accueil, et à Chilhac 43, un village médiévale au coeur des gorges de l'Allier, vraiment superbe. Merci pour vos apports les amis qui m'ont permis, encore une fois, de découvrir de nouveaux horizons.

Bel éclectisme !

Aaaaaah, le moisi chez Grillet... Cuisant souvenir pour moi !

Nous avions mieux goûté l'Ageno 2006 avec les Tomasi même si force est de reconnaître la grande originalité de ce vin.
Sur quel plat l'avez vous goûté ?

Le MAV 91 était-il la cuvée issue du Clos comme celle que nous avons bue au Réveillon ?

Oliv

Hello Oliv,

Non concernant le MAV hélas il ne s'agissait pas du clos mais de la cuvée domaine, jolie bouteille toutefois.
L'Ageno on l'a bu en transition, sans accompagnement. C'est un peu rude en dégustation pure!

Merci pour les précisions, JB.

Effectivement, le côte presque tannique du vin orange appelle les accords de table.
La question reste : lesquels ?

Oliv

Y a eu débat à ce sujet

On a pensé couscous, tajine...le coté eau de rose et eau de fleurs d'oranger appelle les plats orientaux je trouve parce qu'effectivement en deguste pure çà lasse vite...

Personnellement j'ai pensé poisson gras au four avec des épices...
L'idée coucous m'a plu également, sur le papier.
Mais difficile de se projeter avec ce vin.
Le côté très sec et tannique appelle les mets assez gras il me semble.

C'est aussi mon impression.
Un accord sur les fromages me semble, à ce titre, être intéressant.

On n'y a pas pensé c'est vrai.

Encore une belle dégustation, peut-être pas la plus fantastique, mais assurément didactique. C'était vraiment sympa de se dépayser le corps et les papilles dans cette charmante région de Chilhac. Un grand MERCI à nos hôtes pour leur accueil et leurs talents de cuisiniers.
Vivement la suite !
(Je repousse la date de mon CR car mon carnet de dégustation est resté sur la table de JM).
Mon trio gagnant de la soirée: Chinon blanc 2007 du domaine des Millarges - Moulin à vent 1991 du Domaine Janin - Granit 2011 d'Eric Bordelet

1-Chinon blanc 2007 du domaine des Millarges.
Au nez , citron vert , pamplemousse rose , du minéral , quelques fleurs blanches.
La bouche est en demi-corps , on y retrouve les arômes du nez . Le vin est assez cristallin malgré une belle maturité de raisins évidente , il dispose d'une réelle finesse dans laquelle le terroir est plus perceptible que le cépage (Chenin 100%) .
Il manque toutefois d'aération car débouché au dernier moment .
Le lendemain le vin a évolué et pris toute sa dimension avec un surplus de vivacité ,de précision et de longueur. Vraiment plaisant.
14/20 le jour même . 15/20 le lendemain.

2- Monthélie 2008 du domaine des comtes Lafon.
Un nez de papaye mure , de beurre frais ++ , de citron jaune ,du minéral , un petit côté vert/végétal .
En bouche la jeunesse est flagrante avec ce beurre très marqué ; néanmoins le vin se révèle fin et de belle fraicheur .
La qualité est là et quelques années en cave lui feront le plus grand bien.
13,5/20 ce jour.

3-Chateau Grillet 1984.
Un nez problématique sur la moisissure mais derrière , les arômes ne manquent pas d'intérêt :
Moule crue ( une première pour moi ) , du miel , de l'iode .
En bouche le coté moisissure a disparu et est remplacé par l'amande grillée , le champignon de Paris .
La fumée et la bétadine pointent le bout du nez .
Le vin est presque huileux tout en possédant une acidité qui le rend fortement salivant .
J'ai déjà eu la chance de boire 3 fois ce vin sur des bouteilles de moins de 10 ans et je ne l'ai pas reconnu du tout . Les caractéristique du cépage sont bouleversées . Les fruits manquent un peu à l'appel.
J'ai aimé cette originalité gustative et la structure de ce 84 encore vaillante .
14/20 .

4- (Vin orange) - Emilia Romagna "AGENO" 2006 du domaine "La stoppa".
Une robe orangée et mate.
Un nez jamais rencontré dans un verre , avec des raisins secs Muscat , de l'orange amère macérée , de l'eau de rose du kumquat confit ( eh oui , manger au resto chinois , ça sert parfois ) , de la fleur d'oranger , du thé aux épices orientales (souvenir de mon séjour au Maroc) , un coté levure/cidre aussi .
La bouche est toute aussi surprenante , très fluide avec donc, peu de gras , une acidité assez faible et des tanins marquant puissamment les muqueuses .
le vin de longueur moyenne , possède aussi une amertume assez forte .
Certes le plaisir pur que l'on a l'habitude de rechercher dans le vin n'est pas au rendez-vous ( un peu comme lorsque l'on s'essaie au vin jaune pour la 1ere fois) mais j'ai été séduit par ce vin à la typicité inconnue .
Je suis certain qu'avec un bel accord et quelques rencontres supplémentaires , je pourrais devenir fan .
12/20 , pour le plaisir ressenti par mon cerveau profane , 18/20 pour l'originalité .

5- Moulin à vent 1991 du Domaine du Tremblay, Janin.
Pruneau , pâte d'amande , réglisse , olive noire , poivron rouge , la bouche est légèrement tannique et je perçois plus cela comme une qualité que comme un défaut car elle permet à ce gamay de plus de 20 ans de rester debout et presque pimpant . Le côté légèrement végétal apporte une fraicheur que je trouve agréable. la finale semble un peu diluée mais nous sommes sur une cuvée de base et la tenue du vin reste surprenante au vu de son age !
Une belle rencontre 14,5/20

6-Chateau Citran Haut-Medoc 1990.
Un nez somme toute assez complexe : beurre , cèdre , tabac blond ,graphite , cerise , poivron rouge , humus , un peu de planche aussi qui entame légèrement ce joli tableau .
Les tannins sont fondus , enrobés et fins . Ils sont encore en bon nombre et le vin possède un potentiel de garde supplémentaire certain (10 ans et +).
Ce vin ne m'a toutefois pas procurer les mêmes émotions qu'il y a 10 ans , il possédait à l'époque , plus de fruits et de fougue.
Ce vin appellera t-il une meilleure note avec 10 ans de plus ou sur une autre bouteille ???
13,5/20 à presque 22 ans d'age. 16/20 à 12 ans d'age et ce ne sont que mes goûts personnels .

7-Chateau Cantemerle Haut-Medoc 1990.
Vin moins complexe que le précédent : poivron grillé , tabac blond , fumée.
La bouche est moins corpulente , plus féminine , avec une finesse supérieure et un fondu plus abouti .
J'aime le toucher subtil du Cantemerle , et les tannins gras du Citran.
13/20 à cause du manque de complexité et de fruits.

8- Château Musar 2001.
Vinaigré mais pas n'importe quel vinaigre , du "de framboise" s'il vous plait !
Dommage car le toucher de bouche est frais et de grande finesse .
Derrière cette volatile , les fruits noirs et le pot pourri ne sont pas absents .
Non noté .

9- Trevallon 2001.
De la mûre , du poivron , viandé , un vin corpulent , intense aux tannins puissants et fins mais manquant de complexité à ce jour . Une fraicheur importante équilibre ce vin , résolument sudiste et de belle maturité .
Assurément une bouteille qui ira loin dans le temps (surtout après avoir bu le 92 , moins massif mais encore en forme ) .
14,5/20 pour la très belle matière mais pour moi , le coté monolithique tire la note vers le bas .

10-Trevallon 1992[/color].
Fleurs fanées , poivron vert ( ENCORE ! c'est la soirée ! ) , bacon ,ballot de paille, tabac blond . Vin plus complexe , plus à maturité que le 2001 . Plus fluide mais de tenue correcte , moins solaire . ou sont les fruits ?
13/20

11- Poiré Granit 2011 d'Eric Bordelet .
Juste virevoltant aux bulles extra fines ; fruité , minéral , plus digeste qu'une eau pétillante et nettement plus jouissif .
Rapport prix/vitesse de descente , pas des plus civilisé quand même ; autour de 14€ je crois .

12- Anjou Coteaux de la Loire 1997 de chez Gilles Musset et Serge Roullier.
Après 2h de carafe , le vin me semble encore fermé.
Des fruits secs , fruits exotiques , de l'orange amère.
Comme Jean-Bernard , ce qui m'a marqué , c'est l'amertume et la vivacité du vin .

Le lendemain soir (bouteille pompée , au frigo ), aromatique chamboulée : petits pois crus et piment d'espelette : , avec même la sensation piquante en bouche !

Le surlendemain soir , le vin est en place , avec de l'abricot confit, de la gelée de coing , du safran et il ressemble enfin à un chenin sucré de la Loire. La vivacité , le gras et l'harmonie sont montées d'un cran et le plaisir de 2 ou 3 .
12/20 le 1er soir , 10/20 le 2ème , 15/20 le 3ème.
Je pense carafer longuement la prochaine bouteille , ou l'épauler 2 jours a l'avance . AHHH les mystères du vin !

Même si aucun vin ne nous a totalement transporté , les découvertes furent enrichissantes et passionnantes . Merci à tous pour ces bouteilles pleines de caractère et d'originalité et aussi pour être venus vous perdre à Chilhac .

Mon vin plaisir de la soirée : Le chinon blanc 2007 du domaine des Millarges .

Jolis Cr's

Par contre effectivement on est pas monté au rideau...

Pour Granit effectivement c'est 14 € chez mesvendanges...donc effectivement c'est pas donné.

T'es un peu dur avec Cantemerle (moi aussi d'ailleurs, les 2 bx aurait peut-être mérité un point de plus) même si on s'est pas extasié c'est quand même très joli. Je suis pas fan des Bordeaux mais dans le genre c'est quand même pas mal du tout et c'est franchement le genre de bouteille que je serais content d'avoir dans ma cave, surtout que çà vaut pas le prix d'un lingot d'or

Sinon regouté Trevallon hier soir...il a un peu changé, la truffe noir fraiche (la fameuse) est apparue ainsi que l'eucalyptus, le musc et toujours le poivron et le cassis.... La bouche st toujours belle, dense et très fraiche. Ca a une forme de classe. C'est quand même "beau" mais juste beau, çà manque de "race" en l"état... peut-être un demi point de plus.

Par contre de manière un peu plus générale, j'avais déjà exposé ce sujet en MP, je trouve 1 qu'on boit trop de bouteilles 2 qu'on les boit trop vite 3 qu'on leur laisse pas la chance d'évoluer 4 que beaucoup de trucs finissent au crachoir ou au fond des bouteilles / crachoir. J'avoue que ce n'est pas ma conception de la dégustation...

Désolé de "faire chier" mais j'avoue que çà me gêne de "péter" certains bouteilles dans ces conditions. En tout cas, je l'ai déjà dit je fais pas des pieds et des mains pour rentrer certains bouteilles pour qu'elles finissent au crachoir ou au fond de la bouteilles alors qu'elles se boivent "bien". Je parle pas bien sur des vins à défaut. ou des trucs "merdiques" qui méritent que l'évier...

Pour donner un exemple précis, Trevallon 2001, je suis reparti Samedi matin avec, il restait un petit tiers de la bouteille (j'en ai bien profité hier soir c'est l'avantage ) ....je trouve que c'est gaspillé et pas faire "honneur" aux vins ou alors faut amener des demies bouteilles. En tout cas çà me frustre, çà m'oblige à réfléchir à mes apports et çà çà me gêne....Le jour où je vous amène le vin de la RC qui est dans ma cave on va le cracher ? on va en laisser la moitié parce qu'on est cramé ?

Qaund vous allez au resto, vous demandez un crachoir au sommelier ?

Le vin orange par ex çà aurait mérité d'y revenir sur un autre accord par ex...les 2 haut médoc je trouve qu'on les a "cramé" de les boire en parallèle...le chinon, tu le dis toi même JM, bien meilleur après aération...

Alors certes aucun des vins de vendredi nous a fait monter au rideau (çà renforce un peu du coup ma frustration) mais on peut aussi se demander si l'accumulation n'y est pas pour quelque chose.

Je suis donc partisan qu'on réfléchisse un peu à çà : je suis pour limiter le nombre de bouteilles et qu'on les mène au "bout". Ou alors on fait 2 types de degust, les degustes "didactiqueù" ou le but c'est de gouter un max de truc et pour en gouter un max on crache et on finit pas nos verres et les déguste plus "épicurienne" ou le but c'est de boire de très bons vins.

Attention, je ne prétends pas que ma conception est la bonne, je sais qu'en groupe faut savoir être conciliant...je fais pas de prosélytisme mais je sais ce que je cherche et je sais ce que je ne cherche pas.

Je me permets bien sur d'en parler car une belle amitié nous lie et je sais que vous m'en voudrez pas de dire le fond de ma pensée (vous commencez à avoir l'habitude je crois )

Nico, combien étiez vous en dégust?

Qaund vous allez au resto, vous demandez un crachoir au sommelier ?

Avec Les Parisiens Vinophiles, oui

O.

En tous cas je suis complètement d'accord avec toi, Nico.. La dernière soirée chez moi m'a d'ailleurs confortée dans cette réflexion. Les bouteilles ont été bues à table, tranquillement, et nous n'avons rien recraché, puisque nous mangions.. Dans une dégust à un grand nombre avec pas mal de bouteilles, c'est impossible.. Et dans ce cas je n'ai pas (plus) envie d'ouvrir certaines bouteilles..
Il faut y réfléchir, mais ce n'est pas très simple..

Arnaud

ton propos me fait jubiler Arnaud....c'est peu de dire que je le partage même si je me suis senti seul parfois

On était 5... plus de 2 bouteilles par personnes, t'es content quand t'ouvres une bouteille "bouchonnée"

Du coup pas une seule bouteille terminée, un tiers au crachoir, un tiers bu , un tiers au fond des bouteilles (j'exagère un peu).

Ca va sur des bouteilles à 6 €...si un jour on crame un d'Auvenay, un coche, un vin de RC comme çà, sans deconner je me pends....et c'est pas qu'une question de prix !!

Là en l'occurence, Trevallon 2001, je me suis vraiment fait chier à le rentrer....pour du coup en boire un tiers tout seul devant ma téloche pour fêter le non titre de paris -D, franchement çà 'm'emmerde.

Je sais laurent, je pense aussi que tu avais déja plus de maturité que nous quand on a débuté nos dégust.. [size=small](C'est un long chemin, petit padawan)[/size] . Je suis maintenant convaincu de cela, et je crois que le déclic a eu lieu chez philippe la dernière fois.. Comme tu le sais, je n'aime pas cracher, donc soit on fait des dégust didactiques (telle celle qui arrive samedi), soit on se fait plaisir et on ne goute pas 40 bouteilles..

Arnaud

On était 5... plus de 2 bouteilles par personnes, t'es content quand t'ouvres une bouteilles "bouchonnées" winking smiley

ah oui alors je comprends ton propos, y a 5 quilles de trop là, même vision que toi.

joli dernier match de l'oaimeeeee...

Je suis maintenant convaincu de cela, et je crois que le déclic a eu lieu chez philippe la dernière fois.

tout à fait Arnaud, j'en était malade pour certains vins tant le niveau était élevé et qu'il se sont noyé dans la masse alors qu'ils auraient fait le bonheur de n'importe quel repas. faut arrêter cette course à l'armement mais c'est le cheminement naturel, je l'espère, de tout groupe qui se connait, à passé le cap du "je veux faire plaisir" pour passer à celui de "on se fait plaisir avec moins".

Comme tu le sais, je n'aime pas cracher, donc soit on fait des dégust didactiques (telle celle qui arrive samedi), soit on se fait plaisir et on ne goute pas 40 bouteilles..

totalement en phase.

enzo d'aviolo écrivait:

---

> ah oui alors je comprends ton propos, y a 5
> quilles de trop là, même vision que toi.

Oui un apport (un joker si la bouteille est abîmée) par personnes plus éventuellement 2 extras soit par celui qui reçoit soit par "rotation"...

Sinon on fait un thème "boire ou cracher il faut choisir", je passe chez champion (carrefour market maintenant ), je prends 15 merdes (avec un peu de chance on tombera sur une découverte ), chacun fait pareil, on monte une piscine gonflable comme crachoir et comme çà on aura une vision de la médiocrité des vins de supermarché

Sinon on fait un thème "boire ou cracher il faut choisir", je passe chez champion (carrefour market maintenant ), je prends 15 @#$%& (avec un peu de chance on tombera sur une découverte ), chacun fait pareil, on monte une piscine gonflable comme crachoir et comme çà on aura une vision de la médiocrité des vins de supermarché.

J'aime cette notion de la décadence pure! Comme l'OM quoi!

Nico tu as tout à fait raison, personnellement je suis un peu gêné de recracher un peu de ce qu'on boit (et parfois frustré car je m'interdit de me resservir). C'est manquer de respect aux beaux apports de chacun, mais c'est aussi respecter les bouteilles qui arrivent en fin de séries et pour lesquelles on souhaite avoir le palais aussi frais ainsi qu'une certaine lucidité.

Conclusion: un apport par personne est suffisant, quitte à faire un off après le repas.

J'ajoute que mon point de vue serait différent si on axait nos dégust' sur la découverte de vins abordables en y associant le jeu des accords mets/vins, un concept plaisir et didactique que j'apprécie beaucoup, et avec lequel on peut se permettre de ne pas finir les bouteilles... mais que je ne parviens pas à vendre à Nico.

"découverte de vins abordables"

Attention c'est pas une question de prix....j'ai plein de bouteilles à mois de 20 euros dans ma cave !! Mais quand je les rentre en cave c'est pas pour qu'elle finissent à l'évier au crachoir ou cramées dans un fond de bouteilles.

Je vous l'ai dis je kiffe St Agnes du pic saint loup...les zacharrie, les foillard, les Dauvissat (que je paie pas cher), ... c'est des bouteilles auxquelles je "tiens" qui valent le coup....et je le répète les bouteilles auxquelles je "tiens" çà me gonfle qu'on leur fasse pas "honneur" même à 15 €, comme çà m'embête de pas faire honneur à vos apports en m

Je vais même te dire un truc puisque on est entre nous : j'ai amené Trevallon 2001 pour plusieurs raisons vendredi :

1 parce que j'avais jamais gouté
2 parce que je suis sur que JB et aurélien non plus
3 parce que je pense que c'est une "icône" de provence qu'il faut essayer une fois surtout que 2001, que c'est LE millésime d'après le domaine et que je suis en partie un buveur d'étiquette assumé

ET SURTOUT SURTOUT parce que c'est une bouteille que je soupçonnais être comme elle a été (pas vraiment à mon gout même si objectivement "belle" ) donc que je savais que çà allait moins me dégouter qu'elle soit bu après 8 autre bouteilles et qu'elle finisse au crachoir !!! C'est en fait un vin pour lequel je n'ai aucun "affect' et je l'ai même rentré en cave spécialement pour çà et nos réunions (je plaisante pas)...et je pense que si j'en suis là, c'est que çà pose un problème...