A l'occasion du retour de ma sœur qui a participé au championnat du monde d'endurance équestre d'Abu Dhabi (10ème au général, 1ère européenne classée s'il vous plait ) il fallait marquer l'évènement, ce fut chose faite. Service à étiquette découverte.

Janisson Baradon Grand Cru 2005

Robe claire, nez un poil vineux avec un soupçon boisé, c'est très élégant. Bulle fine

Je l'ai bu il y a quelques mois, et je retrouve cette onctuosité très raffinée. La matière est riche, mais l'attaque reste fine. C'est crémeux avec une touche de vinosité. Le vin occupe le palais avec un toucher de bouche très agréable. Belle finale qui se démarque avec sa douceur, la longueur est excellente. Un vin généreux, dont je suis très confiant sur le potentiel, il gagnera à coup sur en complexité.

Très bien

Dom Pérignon œnothèque 1995

Robe blanc pâle, le nez révèle un bouquet d'une profondeur exquise, sur les agrumes, mais aussi la poire (première fois que je sens cela sur un champagne) avec un petit coté grillé. La bulle est active mais s'assagira vite.

La bouche est d'une profondeur intense, mais d'une finesse ciselée. Il est très "aérien", moins tendu que l'œnothèque 1996, mais d'une complexité équivalente. C'est net, élégant, avec des notes de fleurs blanches et de pamplemousse qui se développent en bouche. La finale déploie des trésors immenses de complexité aromatique, tantôt saline, tantôt florale et fruitée. Grande émotion sur ce vin, mais il est encore diablement jeune, en tout cas plus que la plupart des 1995 qu'il m'a été donné de boire. Un ton en dessous toutefois du 1996, que j'ai trouvé monumental.

Excellent.

Bollinger R.D 1985

Robe or. Nez vineux et torréfié, je retrouve la patte Bollinger. La bulle est discrète.

Le vin est curieusement très doux pour un R.D. Moi qui était plus habitué au registre puissant de cette cuvée, je suis surpris par le coté fin de cette bouteille. On attaque en bouche sur des arômes de moka, de café fraichement moulu, avec une pointe de fruit sec. Complexe, mais accessible, avec encore beaucoup de fraicheur. L'acidité donne une tension agréable, un vin travaillé, où rien n'a été mis au hasard. La finale se démarque par ses notes de noix et une longueur superlative. Je l'ai préféré au R.D 1990 bu un mois plus tôt, auquel je reproche son coté "too much" au niveau de la puissance et notes empyreumatiques.

Excellent.

La série de champagnes blancs se termine. Ce fut très intéressant de faire des sauts de 10ans à chaque fois pour constater l'évolution de la complexité et de ce que le temps peut donner en amplitude dans un champagne. A noter la très bonne tenue du Janisson Grand Cru face à l'armada des grandes maisons. Un champagne à suivre.

Chateau Palmer Margaux 1985 mise Sichel

Que dire? A l'ouverture on hume la serpillère humide oubliée dans une écurie. Sensation écœurante. L'aération gommera ces effluves pour ne laisser que le coté alcooleux. La bouche est plate, quasiment sans vie avec quelques tannins fatigués en fin de bouche. Une déception. Bouteille défectueuse. Le bouchon était entièrement imbibé.

Chambolle Musigny 2009 Frémières Michel Magnien 2009

Le nez est explosif sur les fruits noirs.

La bouche est très agréable, ample, sur le sirop de fruit rouge. On devine le millésime solaire, sans tomber dans la surmaturité ou le vin pataud. La finesse et l'élégance qui caractérise le Chambolle se ressent surtout dans la finale, très douce. Belle longueur pour ce village. Une bouteille qui se boit avec plaisir, sans chichi. J'ai l'impression que Frédéric vinifie de façon moins viril le chambolle du domaine que ceux du négoce.

Très bien

Vosne-Romanée 1er cru Les Chaumes Méo Camuzet 1991

idem que le Margaux. Nez très terreux avec une bouche dont la finale aux arômes liégeux et à l'amertume dérangeante ne laisse pas de doute sur le décès du vin. Bouteille défectueuse.

Bon, ben il a fallu que je trouve 2 remplaçants pour suppléer au Margaux et au Vosne manifestement à bout de course. C'est rageant, d'autant plus que j'ai l'impression de ne pas avoir de chance avec les Bordeaux.

Vosne-Romanée 1er cru Cros Parentoux Emmanuel Rouget 1995

Le nez se fait remarquer par son coté épicé et viandé.

En bouche, émane une sensation de plénitude intense. Le vin est construit sur une matière délicate mais riche. Le pinot noir dans toute sa splendeur par son coté velours et évolué. Le toucher de bouche est une délicatesse à lui seul, avec une attaque un peu froide (j'ai souvent remarqué ça sur Cros Parentoux), puis le vin se dépose avec une texture soyeuse, portée par une acidité assagie et ce coté "pierre mouillée" si caractéristique. Un délice. L'émotion et le bonheur pointe le bout de son nez. Finale digne d'un Grand Cru avec ce coté épicé et cette myriade de petit fruit rouge qui tapisse la bouche, la longueur quant à elle... Laisse rêveuse...

Excellent!

Bonnes-Mares domaine de Vogüé 1996

Le nez est explosif sur la myrtille

La bouche est surprenante, tant elle délivre de la puissance. A l'aveugle, bien malin celui qui devinerait Bonnes-Mares. Le vin se révèle nerveux de par son acidité, bien intégré au demeurant, mais aussi terriblement robuste. Le fruit est consistant pour sûr, mais ça me secoue un peu tant je m'attendais à un surcroît de finesse. Il en devient un peu rustique. Néanmoins, il offre beaucoup de plaisir avec notamment une belle finale en queue de paon éminemment complexe et consistante. Un Bonnes-Mares massif de par son expression, presque l'antithèse du Roumier du même millésime dégusté quelques mois plus tôt. 1996 m'apparait encore très jeune sur ce que j'ai gouté cette année.

Très bien!

Le festival pinotant se termine avec un Cros de Rouget flamboyant mais aussi un Chambolle 2009 du domaine Magnien au summum de sa "buvabilité" . Vraiment dommage pour le Margaux...

Pour finir, 2 champagnes rosés sont proposés. L'idée d'une petite confrontation me titille, même s'il n'ont rien à voir, de par leur conception et leur date de naissance qui diffère:

Dom Pérignon rosé 1996

Pour moi,avant ce vin, les champagnes rosés, c'était pour faire joujou... Mais là, ça envoie du gros...

Un nez plein de finesse et de profondeur sur la figue avec en arrière plan le fruit rouge, fraise, framboise notamment. Bulle rare.

La bouche est la définition même de "délicatesse": profonde, complexe, mais sur un registre raffiné. Les papilles se réveillent après les rouges, grâce à une texture hors norme. Le coté jus de figue se retrouve en bouche, avec ce sirop de fruit rouge, un coté délicatement fumé et une acidité domptée, maitrisée. Le vin dégage une énergie folle... Mais surtout, c'est l'impression que chaque facette de ce vin se dépose sur la langue par couche pour ne faire qu'un... Une symphonie. Finale magnifique, un vin d'orfèvre.

Excellent, du top niveau!

Roses de Jeanne Le Creux de l'Enfer rosée de Saignée 2004

Nez animal et frétillant sur le fruit rouge. Bulles présentes, un peu trop perceptibles à mon goût

La bouche attaque d'emblée sur des saveurs fruitées, on joue sur un registre plus vif, avec une personnalité forte et une acidité plus marquée. L'impression de pureté et de droiture domine. Mais le vin reste appétissant par sa forte présence fruitée. Finale avec beaucoup de classe sur un coté vineux. C'est vraiment un pinot plein de jeunesse... Mais il a souffert de la comparaison avec le Dom Pé, plus profond, plus complexe alors que le Roses de Jeanne joue sur une fraicheur extrême... A laisser tranquillement en cave car c'est tout de même prometteur...

Très bien

Un moment magique, avec les gens que j'aime, magnifié par de grands vins, que demander de plus... C'est le bonheur...

Belle série et beau CR
Le père noël est passé avant l'heure...
slts Cédric

Qu'est que ça aurait été si elle avait fini première !

Si elle avait terminé première ça aurait été opération "open cave"

On peut adhérer au fan club?

possible... On a toujours besoin de groom pour les grosses courses:)

Belle sélection!!!! :

Merci Thibault!

Par contre, est ce que quelqu'un en sait plus par rapport au Palmer et à la mise Sichel, négociant sur la place de Bordeaux?