Après avoir fainéantisé quelques comptes-rendus, il était temps pour moi de me remettre à l’ouvrage en vous faisant baver de jalousie à la lecture d’une de nos réunions.

Samedi soir donc, réunion au grand secret de notre comité habituel de Branquignols-Dégustateurs ayant pour tache principale de gouter la cuisine de ma moitié , en amenant quelques flacons pas trop pitoyables pour honorer Saint Nicolas avec un peu de retard.

Une dégustation en semi-aveugle pour moi, puisque faisant le service, il faut bien que je connaisse un peu la région ou l’age des bouteilles. Certains coquins ne m’ont donné qu’une vague idée sans plus de précision, ce qui ajoute un peu de piquant donc au jeu. Les invités servent parfois leurs vins, mais ne connaissent évidemment rien des autres.

Et puis zut, je fais ce que je veux chez moi !!

Amuse gueule : Huitres tièdes gratinées au beurre de Truffe.

(NB : dernière lubie de ma femme, sauf que là c‘est très bon et pourtant je n’étais pas du tout convaincu moi-même au départ !!).

Nous goûtons en préambule un magnum d’un vin blanc bien sec, avec de fort beaux arômes de poire, et une sorte de salinité très rafraîchissante . Tudieu, en voilà un chenin bien fait ! (et qui ne s’oxyde pas puisque je viens de terminer le fonds de la bouteille !) :

Saumur blanc « Billes de roche » 2009 domaine Melaric. C’est tout nouveau m’indiquent les malades de la région, bref, il faut en avoir sinon t’es méga-out du mouv’. Je suis intronisé donc.(pas de vannes salaces SVP) Ceci étant c‘est très bien fait. Je suis même prêt à en acheter, ca vaut les 13/14 Euros demandés .

VIN N° 2 : De couleur plutôt cuivrée, l’aspect fait un peu peur de prime abord, surtout pour un vin effervescent ! ah ben oui, car en plus il reste des petites bulles toutes fines, mais indiscutablement présentes..

Arômes de truffes, de safran qui indiquent à mon sens une apogée dépassée, mais il faut reconnaître qu’avec le jus de truffe des huitres l’accord se fait très bien.

Champagne Diebolt-Valois « mis en bouteille en 1983 » (il s’agirait en fait d’un 1982 non millésimé pour cause de retard administratif ?).

VIN N°3 : Effervescent également, ce vin est très pâle de robe, et évidemment beaucoup plus jeune. La structure est très au-dessus du Champomy habituel, avec notamment une belle allonge en bouche que j’apprécie nettement, sur la fleur blanche. Signe très inhabituel pour moi, je finis mon verre d’ailleurs !

Jacquesson Cuvée 735 . Très beau champagne jeune. Je ne suis pas super pointu mais là il y a clairement du vin dans la bouteille. C’est mur, très équilibré.

Feuilleté de Foie Gras au truffes

Notre ami Rony, alias le roi de la pédale (quand il en les perds pas..) a carte blanche : Jamais content pour cause de manque de blanc, il amène deux flacons de son choix évidemment sans me les nommer sauf la région (Alsace).

Le premier vin est jaune clair, avec un joli nez assez expansif de pêche, et une puissance un peu démonstratrice. Riesling .

Le second vin est plus retenu au nez, mais plus tendu en bouche. Grande réserve par contre coté moteur.

A l’aération on monte un peu dans les tours et là le second flacon se révèle foudroyant au nez, avec une touche poivrée en finale de toute beauté. La très grande classe parle alors. Nous évoquons un peu le style Zedhache..en grand cru ! Riesling aussi

Vin N° 4 : CR:Riesing Clos Hauserer 2004
Vin N° 5 : CR:Riesling Clos St-Urbain Rangen de Thann. 2004

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Très intéressant duo qui permet de bien mesurer l’impact du sol. Hauserer est un très bon vin en 2004, mais il est clair que le Clos St-Urbain ça cause dans le micro…nettement plus fort !! Plus de complexité surtout. Très grand vin pour moi.

Un Trio Bourguignon

Afin de nous préparer au plat suivant, il redevient essentiel à mes yeux de commencer à boire du vrai vin, et l’on enchaîne sur une petite triplette qui va faire causer dans les chaumières, le tiercé étant très serré, l’ordre d’arrivée changeant selon l’aération, les dégustateurs, l’âge du capitaine en quelque sorte..

Le premier vin est encore très foncé de robe, avec une assise tannique importante mais qui commence à s’assagir . Il doit encore vieillir à mon avis (que je ne donne pas car je connais l’apport). Formellement identifié par une fine gueule comme grand cru de Gevrey (vous savez après deux verres y’en a qui ne doutent de rien !). Pour moi c’est un grand, mais en devenir.

Le second vin est plus évolué me semble-t-il, mais avec une force redoutable dans son jeu : Une qualité d‘extraction exemplaire. Suavité quand tu nous tient…Un coté « terrien » le fait placer sur Morey, je ne suis sûr de rien mais par contre c’est un Grand Cru en qualité sans aucun problème ! Le très beau Bourgogne tel qu’on se l’imagine.

Le troisième vin est plus viril, lui aussi doté d’une forte carrure en bouche, encore marqué par la cerise, le fruit rouge. Il doit vieillir avec bonheur encore 4/5 ans. Certains évoquent un Clos St Denis, voir le Clos de Tart ?

Ces trois vins sont une démonstration assez éloquente de ce que la Bourgogne fait de mieux..quand elle le veut bien ! Mais là elle veut beaucoup, et elle nous fait vraiment plaisir !

VIN N° 6 : Corton 2003 Bouchard Père et Fils
VIN N° 7 : CR:Clos des Lambrays 2001
VIN N° 8 : CR:Mazys-Chambertin 2002 Dupont -Tisserandot

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Magret de Canard, Gratin Dauphinois, Purée de Potimarron

Puisque nous commençons à être échauffés, on rince les verres pour un petit brelan sympathique. Je ne commente pas puisque je connais les trois vins servis qui ont un rapport entre eux ai-je précisé.

Le premeir vin est quasi opaque de robe, avec des nuances de fumée, presque d’olive en bouche. Les tannins sont un peu grossiers en comparaison du second. Par contre il reste d’une puissance peu commune, mais un peu linéaire toutefois. La table a un peu de mal à le placer, Bandol est cité ,15 ans.

Le second vin est plus évolué, mais d’une complexité fort supérieure. Il est reconnu comme une belle syrah de Rhône Nord ayant au moins 10 ans. Ce vin a eu ses partisans grâce à ses parfums nobles de cuirs, finement viandés.

La troisième bouteille fait nettement plus jeune, et est réellement une bombe atomique. C’est la troisième fois que je bois ce vin et il reste pour me moment un des meilleurs spécimens de Rhone Nord jeune que j ‘ai pu goûter. Bien que très peu évolué, il se place sans aucun problème au niveau du précédent, et peut-être même mieux encore ? Nous verrons plus tard mais je n’ai presque aucun doute en dégustant ce concentré de violette. Je n’ai qu’un regret, c’est celui de ne pas en avoir dans ma cave ! Phil tu m’invites quand tu veux..

VIN N° 9 : CR:Syrah Leone 1991, Domaine Peyre-Rose
VIN N° 10 : CR:La Chapelle 1991 , Hermitage Domaine Jaboulet
VIN N° 11 : CR:Cote-Rotie 1999 Domaine Jamet.

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Une très belle série, même si j’imaginais le match Syrah Leone/La Chapelle plus serré. Et une confirmation (si besoin était) pour le Jamet 99 en ce qui me concerne.

Plateau de Fromage variés (il parait que je me sers chez l’approvisionneur Elyséen..je ne sais pas ce que je dois en penser..). C’est très cher mais la sélection est de premier ordre par contre..Une adresse qui donne faim même le samedi Matin à 9h00 !! (Barthelemy , rue de Grenelle 75007).

Ah si, j’en profite pour vous signaler que la Mimolette est un fromage Français (j’en connais un qui y tient beaucoup !).Voui Madame !

Il nous faut donc du rouge, ne tachant pas trop de préférence, avec une note de blanc pour la pâte persillée que j’autorise avec magnanimité.

Le premier vin de la série est passablement bouchonné. Zut alors, c’est dommage car malgré une évolution visible, la matière semblait encore présente.

La seconde bouteille de Ray m’interpelle alors nettement au niveau cervical : beau bouquet tertaire de cabernet, avec une touche fumée nette. Longueur fort estimable pour ce que je pense être La Mission …20 ans d’âge en gros. Voire un peu plus ? pourquoi pas…tient bien le coup La Mission. Yes.

Le troisième vin est moins évolué , sur un registre plus de fruits macérés. Il reste encore une fort belle matière, supérieure à ce que j’en attendais en fait. Les convives amateurs saluent un grand Pauillac 15/20 ans d’âge. C’est très bien fait mais pas grand selon moi, je me dois d’être honnête. Mais c’est plutôt une bonne surprise.

VIN N° 12 : CR:Château Latour 1992
VIN N° 13 : CR:Château Haut –Brion 1991
VIN ° 14 : CR:Château Latour 1979

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Haut-Brion 1991 déjà gouté l’an passé se comporte très bien, surtout pour un 1991. Pour ne pas démentir ma réputation de persifleur, j’ai tendance à penser qu’il se porte même trop bien..

Mon Latour 1979 s’en sort assez bien, et pourtant ce n’était pas la grande époque ici-bas…32 ans et en pleine possession de ses moyens. Toutefois ne pas tenter le diable…si j’en avais encore je le boirais dans les 4-5 ans, il est à point.

Avec le Roquefort nous nous autorisons un petit jus de treille d’une fort sympathique concentration. De couleur ambrée, mais pas trop foncée, il offre un nez de fruits jaunes, de mirabelle. Equilibre demi-sec pour moi, grande concentration en bouche indubitable.

Par contre impossible de se mettre ‘accord sur le cépage Alsacien du dit breuvage. Pour certains c’est du Pinot Gris, d’autres du Riesling..

Rien d’étonnant puisque tout le monde à raison : Schoenenbourg 1999 Domaine Deiss.

Ce domaine fait autant l’unanimité pour la qualité de ses bouteilles que pour l’accueil parfois abrupt de son régisseur-complanteur (en un seul mot ).

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Assiette de Dessert : Tarte au Chocolat, Tarte aux Pommes, Glace Caramel

Nous finissons en roue libre sur deux vins liquoreux afin de maintenir le taux de cholestérol à un niveau acceptable, puisqu’en fin de compte on n’a pas mangé tant que ça.

Le premier vin est jaune paille encore assez clair, je ne connais que le millésime (1989 ou 90). Il fait assurément très jeune visuellement, et même beaucoup plus que les Sauternes que j ‘ai en référence dans mon panthéon personnel de dégustateur.

Le nez est somptueux, encore sur les agrumes, avec une fine touche de mandarine que confirme un bouche puissante mais très élancée, malgré une richesse assez exceptionnelle en bouche. Longueur superlative.

Euh…je connais un peu l’ami Martin qui a amené la bouteille, et je sais qu’en général il ne se moque pas de nous en pareilles circonstances. Je pense à Yquem 89 ou à un truc de fou genre Extravagance de D Daëne ?

Le seconde fiole est nettement plus orangée, et son nez de pâte de coings nous amènent vers la Loire de manière quasi certaine. Style Foreau que nous pratiquons assidument depuis quelques années. Une Reserve 89 ou bien 1990 ? Il y a bien plus de sucre résiduel que le Sauternes, je dirais au moins 200 g sans aucun problème. Mais l’ensemble est équilibré par une acidité qui empêche de tomber dans la lourdeur. Longueur assez impressionnante sur l’orange amère, une touche de crème brulée.

C’est même mieux que ça..

VIN N° 16 : CR:Château Gilette 1989 Cuvée Crème de tête. Stupéfiant. Pour certains le vin de la soirée.

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VIN N° 17 : CR:Vouvray Clos Naudin « Réserve 1ère Trie » 1989. Comme Ludovic nous l’avait indiqué, nous avons déjà bu et apprécié le Réserve 89, mais nous n ‘avions pas gouté le 1ere Trie.

Ces deux vins sont difficilement comparables, car les gouts personnels et le plat d’accompagnement vont jouer en termes de préférences. Ils sont pour moi à un niveau à peu près identique de qualité. Nous sommes très impressionnés par le Gilette que nous ne connaissons pas. Sa jeunesse semble éternelle ou presque.

Une question pour Aficionados : Quelle est la différence entre Gilette et le Château la Justice ? l’âge des cuvées ou des parcelles différentes ?

En conclusion une soirée fort réussie, avec des bouteilles de très haut niveau dans l’ensemble, et un seul accident sur 17 flacon, taux acceptable pour moi vu nos derniers avatars..J’ai eu quelques messages d’après –boire qui semblent indiquer une assez forte dispersion des préférences liquides ce soir là, preuve qu’il n’ a pas été si facile de constater une évidente domination . Finalement en gros tout était très bon, c’est le genre de soirée que je préfère en final !!

Evacuation générale vers 2h00 du matin dans une dignité de bon aloi, le tout sans avoir cassé aucun verre ni carafe !!

YR

PS: j'ai quelques photos pas trop moches , (je vous rassure, j'en ai foiré au moins les 3/4).Je vais tenter d'en mettre en ligne ce soir après une attentive relecture du DidactOliv à ce sujet.

PS1 Je suis super fier de moi et de mes talents artistiques ! ça a de la gueule ! ><

CR très intéressant et plaisant à lire. -D
Un peu étonné par le choix de Bordeaux évolués sur le fromage, qu'y avait-il comme fromages? Comment se passait l'accord? Suivant le type de fromage j'aurais une certaine appréhension à tuer le vin....

Merci pour le CR qui confirme tout le bien que j'avais pensé du Clos des Lambrays 2001 et du Corton 2003. Par contre, le Clos des Lambrays avait mis du temps "à démarrer" lors de notre dégustation ( lapassionduvin.com/p... ). Pareil de votre côté?

Marc

PS : J'espère que Phil a trouvé Le Corton 2003 à l'aveugle sinon il est impardonnable

Bon sang,
Rien que des belles choses qui donnent envie.
Rédaction humoristique(tu)
Et dire que j'ai zappé le Corton 2003 à sa sortie en primeurs pour prendre du Clos Vougeot (que je n'ai pas encore gouté)
Saumur blanc « Bulles de roche » 2009 domaine Melaric.C'est bizarre,c'est le même nom que la cuvée de Th Germain?

Bonjour Raphaël.

Pour le fromage j'avais choisi de mémoire: Vieille Mimolette/ Comté affiné 18 ou 24 mois/ Langres/ Brie bien affiné/ Roquefort/ Il y avait un fromage de chevre cendré (j'ai oublié le nom).Et aussi un fromage Anglais assez marrant à la bière tout marbré comme un pâté (pas mauvais d'ailleurs).

Pour les vins rouges le fromage ne me pose pas de pb particulier, qu'il soit jeune ou vieux d'ailleurs.Si l'on cherche trop la petite bête sur les accord Mets/ Vins on finit toujours par trouver quelque chose qui ne va pas d'ailleurs. Ou qui va trop.Ou pas assez..Bref, je trouve qu'on en fait un peu trop à ce sujet en ce moment. J'ai hésité à mettre un ou deux Blanc sec mais on avait déjà pas mal de bouteilles sur la table

On a dejà du mal a se mettre d'accord sur les vins alors si tu complexifie l'équation avec un accord Plat/Vin , tu n'es pas encore sorti de l'auberge..Mon avis n'etant pas partagé par tous, je le sais, mais je le défends tout de même.

Il faut que ce type de repas reste convivial, je suis hostile à une intellectualisation trop poussée de ce genre de réunion. Mais tu as raison en un sens, la prochaine fois je prendrais peut etre du vin blanc, il faut rester en effet ouvert. Et ça passera aussi bien.

YR

Bonjour Didier

Un âme charitable vient de m'indiquer que ce n'est en effet pas Bulles de roche mais "Billes de Roches". J'ai donc modifié le C/R afin de ne pas offenser ni les domaines Germain ou Melaric

Moi c'est pas Bille de Clown ??

YR

Merci Yves pour ce CR qui traduit bien la décontraction de la soirée.
C'est effectivement billes de Roche 2009 du domaine Melaric (et non bulles de roche). Le magnum nous a été offert par Aymeric lors de notre passage au domaine mercredi dernier. 13,5 euros, c'est le prix de la bouteille, en magnum ça vaut plus cher, forcément...

Que des belles bouteilles, un grand repas, de vrais amis... A refaire tous les mois -D !

Denis

Ah si j’ai oublié le vin « exotique » de la soirée, bu à étiquette découverte par contre (acheté en commun sur Internet) : Casa Ferreininha « Reserva Especial 1990 ».

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N’étant pas expert en la matière, je me réfère à ce qu’on m’a dit : Le « Reserva Especial »
n’est produit qu’une année sur 4 ou 5 , lorsque le niveau du millésime est jugé insuffisant pour produire la grande cuvée du domaine ( le Barça Velha).

Le vin s’est assez mal présenté lors de la soirée, avec une robe rubis foncée, une jolie texture mais un élevage très marqué qui dissociait quelque peu l’équilibre global de la bouteille.

Je regoute le reste de la bouteille le lendemain et là surprise, on ne sent plus du tout de coté boisé un peu séchard qui m’avait déplu la veille. L’ensemble est nettement fondu avec une note de cerise amarena assez prononcée, et la physionomie générale du vin ressemble à celle d’un Bourgogne mais avec une acidité un peu plus élevée que celle dont nous avons l’habitude. Genre Barolo 15/20 ans.C'est très concentré en bouche , ce vin peut tenir encore 10 ans sans anicroche.

C’est très bon je dois le reconnaitre, le vin est méconnaissable par rapport à la veille. Un bon essai (en deux temps toutefois) pour moi.

YR

Barca Velha est avec Buçacao le vin rouge non muté le plus mythique du Portugal. Un Barca Velha, c'est 200 euros minimum. Lorsque l'année n'est pas assez favorable, le vin se replie en reserva especial, puis en reserva. Depuis 1990, la mention reserva especial n'existe plus.
Une rareté donc.
Bien content qu'il se soit mieux goûté le lendemain. Ca démontre là le problème de nos jugements effectués sur un minimum de temps. Le prudence s'impose donc...

Denis

Bonsoir Denis,

Buçacao si c’est le Buçaco Reservado du Palácio do Bussaco, je serais plus modéré sur le terme mythique. C’est plutôt un vin á la diffusion limitée mais le prix n’est pas abusif (30euros).
Pour le Barca Velha, on peut s’orienter vers le Vale Meão moins cher et qui fut le cœur du Barca Velha jusqu’à la moitié des années 90.

Att.

Fabien.

Marc C écrivait:

---

>
> PS : J'espère que Phil a trouvé Le Corton 2003 à
> l'aveugle sinon il est impardonnable

Je ne répondrais même pas

[size=small]En fait, Marc, je crois qu'on a été pas mal à retrouver le domaine, mais je crois me rappeler que j'ai proposé Volnay Cuvée Carnot 2005... en tout cas, un très joli Corton au beau potentiel de maturation.[/size]

Phil

Bravo pour le compte-rendu, Yves, toujours au top

Quelle soirée, les amis ! Et quel bonheur de manger comme des rois et de déguster de beaux vins entourés d'ami(e)s. Le bonheur est simple, finalement. Mais il faut saluer le travail de nos hôtes, à commencer par Marie-Christine, un cordon bleu de première classe !

Jolie découverte que ce Saumur Billes de Roche 2009 du domaine Mélaric. Bel équilibre, vin gourmand, sans lourdeur ; à laisser mûrir un peu en cave.

Vinrent ensuite les deux Champagne servis en accompagnement de l'huître tiède & beurre de truffe : erreur de casting, j'ai eu très peur la cuvée n° 735 de Jacquesson, car le Diebolt-Vallois était parfait avec le plat, possédant une jolie effervescence que seule la robe dorée profonde trahit l'âge, avec certes un spectre aromatique évolué. Chapeau à Denis (dt) pour sa capacité à nous faire découvrir de belles bouteilles, souvent très originales, qui ne coûtent pas un bras.
Les deux Champagnes ont su nous offrir des plaisirs complémentaires, un grand moment.

Les deux blancs de Rony nous amènent sans coup férir en Alsace. Autant le premier me fut difficile à situer, le Hauserer 2004 était bon - d'ailleurs je vais pouvoir en ouvrir une bientôt -, autant le second, par son amplitude, sa concentration et sa complexité me conduisit à dire " Rangen de Zind". Rony me désapointe en répondant un "non" définitif... ben, faut que jerevois mes gammes et ma chance (oui, y'a toujours un peu d'esbrouffe à sortir pareil "divination")... avant de revenir car il n'avait pas compris ma proposition. Par contre, j'étais loin de me douter que ce fût un 2004, le précédent dégusté il y a deux ans environ s'étant présenté sous un jour bien moins éloquent, et pour tout dire c'était mauvais. Finalement, heureux d'en posséder quelques exemplaires.

Le feuilleté au foie gras et truffe fut également divin... humm, j'en ai encore le goût qui me revient, argh, c'était délicieux. -D

Le plat de résistance fut gargantuesque : du magret en quantité pantagruélique et les légumes & gratin savoureux. Fallait ça pour accompagner les vins rouges :

Le trio bourguignon fut superbe. Clos des Lambrays 2001 a remporté de peu la palme de la complexité, mais les deux autres furent à la hauteur de l'enjeu. La Bourgogne qu'on aime.

Les Rhônes & Languedoc : le Clos Syrah Léone 1991 a souffert de passer à côté de deux syrahs qui ont tout en plus, mais ce 1991 de Marlène Soria est loin de démérité et, seul, c'est un très beau vin à maturité mais en phase de déclin, je crois.
Au départ, j'ai été un peu gêné par l'acidité forte du Jamet 1999 , puis l'aération a apporté un supplément de chair à ce vin d'une folle puissance et d'une complexité qui commence à s'étoffer au fil des ans. Yves, faut surtout remercier l'ami David (et Raymond comme intermédiaire). Dommage que l'ami Hervé n'ait pu profiter de cette bouteille, ce n'est que partie remise. Prochaine étape avec Jamet : un 2001 qui devrait commencer à pouvoir se boire
J'ai failli passer complètement à côté de l'Hermitage La Chapelle 1991 de Jaboulet : vin diaphane au départ, peu causant, mais qui s'est transfiguré par la suite. En l'état, j'ai préféré le Jamet, mais j'avoue que cet Hermitage fut sacrément beau.

Dommage pour le vin portugais de 1990, que Denis se réjouissait à l'avance de nous faire partager, tout en nous coûtant un bras chacun . Je suis heureux que Yves et Marie aient pu jouir de ce vin qui se montra sous un jour peu séduisant le soir, avec des tannins secs et une sensation de boisé peu noble. Il faudrait laisser bien plus de temps à nombre de bouteilles qu'on boit dans ce type de soirée avant de pouvoir porter un "jugement définitif". Ceci ne peut que nous inciter à de la modestie, en tout cas, à relativiser les impressions à un instant t.

Ensuite, vinrent les Bordeaux : alors là, au début, ce fut une purge : ouch, passer après de tels vecteurs d'hédonisme ne fut pas facile pour ces trois grands crus bordelais qui jouaient dans le registre de l'austérité.
Le Latour 1992 [size=small]- j'ai pas eu de mal à le reconnaître, Raymond ayant laissé un bout de capsule, à son grand dam -[/size] possédait un nez métallique et une note peu amène qui m'ont tout de suite évoqué un bouchon pernicieux. Certains d'entre nous ne me semblent pas avoir été d'accord. Pas de plaisir avec ce vin qui ne m'a pas "parlé" et probablement défectueux.
Haut Brion 1991 : un nez très classique, une petite touche fumée et des notes un peu passées. La bouche ne m'a pas particulièrement émue, j'avoue que la bouteille me sembla en fin de vie et loin de ce que Haut Brion peut offrir - souvenirs émus par exemple des 1985 et 1990.
Le Latour 1979 me redonna le sourire : à mon goût, le plus fringant et réjouissant des trois. Un fruité transfiguré, une excellente tenue en bouche, étonnament jeune pour un millésime de faible réputation à Bordeaux. Vraiment à mon goût mais c'est vrai, il aurait trouvé encore plus de grâce je crois avec les magrets, un accord plus classique ; difficile de trouver l'ordre le plus adéquat avec ces neuf rouges. L'important est le plaisir et il y en avait. Merci Yves et les amis.

A ce stade, mon palais ne saturait pas encore, mais contrairement à ce qu'a dit Yves, on avait déjà fort bien mangé et même le beau plateau de fromages n'eut pas à subir mon assaut. Dommage car la sélection était de belle qualité

Enfin, les liquoreux, avec en guise de préambule un très joli Schoenenbourg de Deiss : j'ai beaucoup aimé l'aspect baroque de ce vin, j'avoue le seul qui me satisfasse pleinement chez Deiss. Je laisse donc mes 2007 dormir sagement. Yves, un petit stage chez Jean-Mimi ? X(

Et deux vins merveilleux, à commencer par la Crême de Tête 1989 de Château Gilette , l'un des plus beaux Sauternes que j'ai eu la chance jusqu'à maintenant de déguster : c'est à la fois classique, car on reconnaît immédiatement les notes d'orange sanguine et de mandarine, avec une pointe de cire. Grands dieux, la bouche est somptueuse ! Quel beau botrytis, c'est parfait. Et que c'est jeune ! Vite, faut en mettre en cave pour pouvoir y goûter avec vingt ans de cave en plus. Mille mercis Martin ! Yves, c'est plutôt sa cave qu'il faudrait visiter, je ne suis qu'un modeste amateur en comparaison de Mister Martin. Un maître. [size=x-small]M'enfin, t'es le bienvenu avec les amis pour me faire un peu de place [/size]
Le dernier vin de la soirée me conduisit, comme tous, en Loire : ah, ce nez naphté et de coing et de poire... humm... ça sent le Foreau, et du grand en plus. Se moque pas de nous le Ludo, pour sûr. Goutte d'Or 90 ? non, tu as raison Ludo, pas assez ambré et un peu moins concentré. Mais quelle élégance, merveilleuse note de poire qui jaillit du milieu de bouche et rafraîchit l'ensemble. Délectable. Superbe Réserve Première Trie 1989 que je ne connaissais pas : bravo Maître Philippe et merci Ludo Pourquoi n'en ai-je pas en cave ???

Cette soirée me redonne le sourire et de l'énergie quand j'y repense. Vivement janvier sur le même thème !

Phil:)

Merci Phil et merci à Alfonso pour ses précisions sur le vin portugais.

Phil, le Mazis 2002 de Dupont-Tisserandot était quand même incroyable. Je le place même au dessus des deux autres servis en parallèle. Chez eux, c'est toujours bon et les prix sont restés sages si je ne m'abuse. Une bien belle adresse.
Je suis moins sévère que toi sur le Haut Brion 91 que j'ai trouvé très réussi et au même niveau que celle bue l'an dernier. LAtour 79 était en effet surprenant compte tenu de la modeste réputation du millésime (je n'ai d'ailleurs jamais goûté de Médoc 79 aussi charpenté !).
LE clou de la soirée en termes de série revient à nos 2 liquoreux du millésime 89. Le Gillette crème de tête était tout simplement grandiose. Qu'est ce que ça sera dans 20 ans... Et le 1ère trie 89 de Foreau était d'une pureté sidérante (j'étais quant à moi parti sur réserve 90 car la couleur très prononcée m'évoque bien plus le millésime 90 que le 89 dont la couleur est restée très claire).

Vivement janvier -D...

Denis

Salut Denis.

Pour le millésime 1979 en effet Latour m'a surpris en bien, je ne pensais pas qu'il atteindrait ce niveau en fait, il est resté assez jeune.Mais à mon avis il ne fait pas le poids face à Haut-Brion du même millésime, peut être le meilleur 79 gouté pour moi.

J'avais gouté un peu de Gilette mais c'etait il y a très longtemps, et dans un millésime moyen.Celui-ci était en effet de très grande qualité, c'est sa jeunesse qui m'a surpris, il ne semble pas avoir tellement évolué par rapport à d'autres 89. J'ai pensé sincèrement que c'etait Yquem. Martin ne s'est pas moqué de nous sur ce coup-là..Extra !

Pour Dupont-Tisserandot goutes le Cazetiers, il est SUPERBE en ce moment.On l'avait acheté ensemble au SVP porte de Versailles je crois..tout ça ne nous rajeunit pas !

Mention speciale pour Rony et son Clos St-Urbain; j'ai bien aimé ce vin tendu, alors que le style Z-H ne me convient pas tout à fait en général.Mais celui-là respect comme disent les djeuns.

YR

Je suis d'accord avec toi, Denis... mais j'ai fait mon compte-rendu de mémoire et c'est vraiment le Clos des Lambrays 2001 qui a le plus marqué ma mémoire, comme le Latour 1979. J'ai eu du mal à me souvenir précisément du Mazis-Chambertin 2002 de Dupont-Tisserandot quand j'ai écrit mon compte-rendu. Effet de séquence peut-être aussi. J'avoue également une tendresse pour les vins évolués ayant des petits défauts qui font leur charme et leur personnalité
Yves, avais-tu carafé le Haut Brion 1991 ?

Phil

Et je me rends compte que j'ai oublié d'évoquer les superbes Hermitage la chapelle 91 et Côte Rôtie 99 de Jamet. Deux grands vins de style. La chapelle est un vin qui prend une ampleur considérable à l'aération. C'est la troisième fois que je le bois et il est toujours aussi bien structuré. Quant à Jamet 99, ça se goûte remarquablement bien depuis longtemps...

Denis

Merci pour vos CR les gars ... Pour rebondir sur ce qui a été écrit ci-dessus je dirais d'abord que le repas a été à la hauteur des vins ce qui est évidement un immense compliment ... Un grand merci à Yves et Marie Christine pour leur accueil au chic très parisien !

Ensuite, s'il fallait dégager quelques préférences, je dirais sans hiérarchie particulière : Le Rangen de Zind, le Clos des lambrays 2001 (le Bourgogne comme je l'adore ...), l'Hermitage la Chapelle, le Gilette et le liquoreux de Foreau... Ce sont les vins qui m'ont les plus ému et transporté.

Si notre repas avait été orienté uniquement sur les associations mets-vins je n'aurais pas mis les Bordeaux à ce moment du repas mais comme Yves l'a dit on avait beaucoup de vins à déguster et l'ordre qu'il a choisi était cohérant. Et les associations pour les entrées et le plat étaient absolument parfaites ! Merci Yves pour cette belle organisation qui nous a permis de déguster les vins par séries de 2 ou de 3 ce qui est toujours intéressant pour le jeu des comparaisons.

Dire qu'on va être obligé de remettre ça le mois prochain ! Quelle vie ...

Cher Phil c'est gentil de m'appeler "Mister Martin" mais je suis et resterai toujours ton disciple, toi qui m'a initié au chenin ... -D ! Et tu peux mettre quelques centaines de bouteilles dans ma cave si tu veux, du moment que tu ne la transformes en caphernaüm ...

Pour les vins rouges le fromage ne me pose pas de pb particulier, qu'il soit jeune ou vieux d'ailleurs.Si l'on cherche trop la petite bête sur les accord Mets/ Vins on finit toujours par trouver quelque chose qui ne va pas d'ailleurs. Ou qui va trop.Ou pas assez..Bref, je trouve qu'on en fait un peu trop à ce sujet en ce moment. J'ai hésité à mettre un ou deux Blanc sec mais on avait déjà pas mal de bouteilles sur la table

On a dejà du mal a se mettre d'accord sur les vins alors si tu complexifie l'équation avec un accord Plat/Vin , tu n'es pas encore sorti de l'auberge..Mon avis n'etant pas partagé par tous, je le sais, mais je le défends tout de même.

Il faut que ce type de repas reste convivial, je suis hostile à une intellectualisation trop poussée de ce genre de réunion. Mais tu as raison en un sens, la prochaine fois je prendrais peut etre du vin blanc, il faut rester en effet ouvert. Et ça passera aussi bien.

Je suis tout à fait d'accord avec ça . Rouge ou blanc, avec le fromage (comme avec le reste d'ailleurs ) mieux vaut un bon vin qu'un bon accord

Bravo pour la superbe série de vins .