Dernière dégustation de 2011, en petit comité (8 pers), et peu de vins pour une fois
En gros, on peut dire qu'on à fait "soft" avant la GROSSE CARTOUCHE 2012 qui s'annonce, une fois n'est pas coutume, exceptionnelle... (affaire à suivre fin janvier)

Ce soir c'était thème libre, comme d'habitude dégusté à l'aveugle (sauf pour moi qui organisais l'ordre de service et les apports).

Les vins :

1 Savennières, Les Vieux Clos de la Coulée de Serrant 2008
Le nez présente de beaux arômes d’amande fraiche, puis de fruits jaunes très murs avec l’aération. Plusieurs à table pensent à un vin du sud. La maturité est très belle, et il n’y a que la finale minérale et droite qui pourrait amener sur Savennières. Jolie acidité qui équilibre le côté mur du vin. Joli vin, rafraichissant.

2 Meursault 1er cru Perrières, Vincent Dancer 2000
Le nez est typique de l’appellation sur des arômes de grillé, beurré, une pointe de champignon. En bouche le vin possède une belle attaque, mais devient quelque peu décharné en milieu de bouche, et la finale est fuyante. Le vin se goute très sec, et très minéral, presque crayeux, mais ne dispose pas de la matière nécessaire pour l’équilibrer.
Moyen, décevant pour le cru.

3 Côte de Nuits Villages, "Clos du Chapeau" Dom. de L'Arlot 2005
La robe est très peu soutenue. Le nez est assez typé « vin nature » mélangeant beaucoup de fruits rouges très murs, à des arômes de basse-cour. Avec l’aération ce côté brouillon s’atténue, sans jamais disparaitre. En bouche le vin est plutôt léger, très aromatique, mais peu complexe. Vin agréable, mais pas trop mon style.

4 Morey Saint Denis, Clos de la roche 2006, Nicolas Potel
Le nez s’exprime peu, sur la retenue, assez fermé. En bouche les tannins du millésime sont là, et une fois de plus le fruit est un peu en retrait. Ce ne sera qu’après 45min dans le verre que de très beaux arômes de cerise burlat se dégageront du verre. Vin trop jeune, dans une phase plutôt ingrate, mais qui pourrait réserver de très jolies choses d’ici 5 à 8 ans.

5 Piemont, Sito Moresco, Angelo Gaja 2005
Le 1er nez est très joli, il me fait penser à un mix de merlot/cabernet avec du pinot noir. Intéressant, à la fois fin et puissant, bien mur. La bouche est très riche, encore tannique, et malheureusement assez marquée par l’élevage en barrique neuve, avec des notes de vanille et caramel. Le touché de bouche en revanche, est très agréable avec des tannins fins bien que présents. Beau potentiel, et belle première rencontre avec ce grand producteur.

6 Côte-Rôtie, "Les Grandes Places" 2004, Dom. du Monteillet
Le nez est explosif, jaillit du verre, très poivré, mais plus sur du sichuan que sur un poivre noir Ducros (je tente l’analogie). C’est extrêmement fruité, très pur dans la définition des arômes et en même temps très complexe. En bouche le vin est ample, équilibré, rafraichissant, très épicé, et doté d’une grande longueur. Un excellent vin. Grande côte Rôtie.

7 Saint Estèphe, Château Cos d'Estournel 1995
Même si je n’étais pas à l’aveugle, je peux dire que ce nez est magnifique et typique de l’appellation. J’adore les Saint Estèphe, et c’est une des rare AOC que je peux retrouver à l’aveugle à Bordeaux.
Ce vin rassemble tous les ingrédients du grand bordeaux :
Un nez aristocratique mêlant du fruits, des notes de sous-bois, des notes épicés, et des notes de tabac et boite à cigares : la classe. La bouche cumule une belle puissance à une grande finesse de tannins, avec une fraicheur exemplaire qui confère au vin une très grande digestibilité. La classe, tout simplement, rien ne déborde, c’est beau. Encore meilleur dans 5 ans avec l’apparition de notes de cuir typique des vieux bordeaux.

8 Saint Emilion 1er cru, Château Beauséjour HDL 1997
Le nez est plus évolué que le précédent, ça champignonne légèrement, on retrouve le cuir, mais tout est aussi beaucoup plus brouillon, moins précis. Cela reste cependant un très beau vin. La bouche quand-a elle se montre typique de l’AOC, moins puissante que suave, et ronde, avec, à mon goût, un léger manque de puissance en milieu de bouche (je suis plus cabernets que merlots), mais bien fondu et de belle longueur. Objectivement un beau vin, prêt à boire.

9 Hermitage, La Sizeranne M. Chapoutier 1990
Le nez et la robe sont plus évolués que le Saint Emilion. On note des arômes assez marqués d’épices, de graphite, avec un fruit un peu plus en retrait, mais orienté fruits noirs (mures, myrtilles, airelles…) et un boisé assez encore présent.. En bouche le vin est puissant, avec des tannins peu fondus, et une aromatique moyennement complexe, avec une jolie acidité, mais un léger manque de rondeur. Avec l’aération le nez se complexifie, et développe une grande palette d’arômes. Très beau. En revanche la bouche est un peu décevante, et dure. Pas convaincu que cela s’améliore, mais le nez vaut le détour.

Belle soirée, plus simple que d'habitude, mais aussi plus conviviale.

Joyeux Noël et bonne année !
on se revoit en 2012 pour du looouuurrrd, avec en prime le retour de notre collègue Jap: Nicolas.

Ah qu'il me tarde de revenir....trop peu de vin depuis 6 mois. Et j'avoue, je n'ai toujours pas goûté la production locale, hormis sake et bières, bières, bières, évidemment, mais c'est pas pareil.
Bon, ça avait l'air sympa, sans prétention, tranquille.
A très bientôt,
Nicolas

1 Savennières, Les Vieux Clos, Nicolas Joly 2008
Pour moi, dès le premier nez, le Chenin était évident - en bouche, le vin était moins parfumé et assez riche. J'ai pensé aux vins de la Bellivière dans un millésime comme 2006. B/TB

2 Meursault 1er cru Perrières, Vincent Dancer 2000
Là aussi on trouve vite le cépage et l'origine mais le côté beurré et riche du vin m'ont fait surtout penser à Chassagne (style Morgeot). Un vin solaire typé 2000. Un Meursault, pourquoi pas ? Mais je ne l'ai trouvé ni parficulièrement sec ni minéral et donc peu représentatif des Perrières. B/TB

3 Côte de Nuits Villages, "Clos du Chapeau", Dom. de l'Arlot 2005
Le vin souffrait d'un manque d'aération et s'est montré d'abord assez réduit et ferme. Avec l'air, il gagne en parfums et en soyeux et me fait clairement penser à un vin issu de vendanges entières (Confuron-Cotétidot, Chandon de Briailles). Ce style aérien et tendu est un peu déroutant à ce stade et on cherche la richesse d'un 2005. B

4 Clos de la roche 2006, Nicolas Potel
Un vin fermé, assez dense qui se révèlent très lentement dans le verre. Très loin du vin parfumé et "rocheux" que j'avais adoré il y a un an et demi. A àttendre.

5 Langhe, Sito Moresco, Angelo Gaja 2005 [size=x-small](j'avais noté 2007 ???)[/size]
Un vin déroutant avec son fruité de Pinot noir australien et sa densité de Madiran. Jeune, très expressif, encore assez carré, ce vin a beaucoup de potentiel. Mais déjà TB [size=x-small](en tout cas avec les joues de boeuf caramélisées !)[/size]

6 Côte-Rôtie, "Les Grandes Places" 2004, Dom. du Monteillet
J'adore le nez qui est pour moi [size=x-small](mais c'est mon apport)[/size] absolument typique d'une belle Côte-Rôtie : violette et lardons. Le vin a une belle matière sans être un monstre de puissance. Il est parfumé et long. Il est à point (contrairement à la version Gerin bue il y a quelques semaines). EXC

7 Saint Estèphe, Château Cos d'Estournel 1995
Avec son très joli nez de Cabernet (poivron mûr, paprika) et sans fard d'élevage, sa texture souple et ses tannins fins, je l'aurais presque mis dans la Loire - il m'a rappellé l'excellent "Poyeux" 1997 du Clos Rougeard. J'aurais attendu plus de matière d'un Saint-Estèphe. TB/EXC.

8 Saint Emilion 1er cru, Château Beauséjour-Duffau-Lagarosse 1997
Ce vin fait plus évolué et plus solaire, un peu californien. B/TB

9 Hermitage, La Sizeranne, M. Chapoutier 1990
Avec ce genre de vin évolué au nez au fruité mûr en bouche, j'ai reconnu le côté solaire du millésime 1990 mais je l'ai mis en Bourgogne ! Le vin est plaisant, charnu, mais manque un peu de caractère (ou moi d'attention à ce stade de la soirée ?!). B/TB

Ralf

Alex : "J’adore les Saint Estèphe, et c’est une des rare AOC que je peux retrouver à l’aveugle à Bordeaux. "
Ralf " J'aurais attendu plus de matière d'un Saint-Estèphe."

Je serais tout de même curieux de connaître LE Saint-Estèphe archétypique auquel vous faites référence, car c'est une appellation très hétérogène en terme de terroir. Et il peut y avoir autant de différence sinon plus entre deux Saint-Estèphe qu'entre un Morey Saint Denis et un Chambolle. J'avais fait le tour de l'appellation en 4X4 avec le directeur technique des Ormes de Pez en novembre 2009, et l'on pouvait voir aux couleurs des feuillages (vert, jaune, marron, voire plus aucune feuille) d'énormes différences de maturité selon les secteurs. Les sols d'un domaine comme Montrose n'ont pas grand chose à voir avec ceux de Lafon Rochet, et le climat (température/hygrométrie) est déjà très différent du fait de l'éloignement de la Gironde.

Bonjour eric,

A vrai dire j'ai pas du tout trouvé un saint-estèphe et encore moins le coté un peu exotique qu'on trouve souvent sur cos d'estournel

A vrai dire, quand je dis :

"J’adore les Saint Estèphe, et c’est une des rare AOC que je peux retrouver à l’aveugle à Bordeaux. "

c'est surtout que j'ai beaucoup de Calon Ségur en cave, et j'en ai bu beaucoup aussi, et c'est plus à ce style là que je vais me référencer.

Je met pour ma part ,cos d'estournel , calon, ht. marbuzet et cos labory dans le même panier (au niveau du style bien sur) avec généralement des vins (quand ils sont à maturité), plus sur la finesse que sur la puissance, contrairement à Montrose que j'adore pour son coté bourrin/terreux/brute de décoffrage (sur la période 1970-2001) qui me marque souvent chez lui.

Après, il est certains que d'autre crus de St Estephe ne seront pas dans la même veine, et même plus vicieux, d'autres appellations proposent des vins de style comparable à ces St Estephe, comme à St Julien notamment.

Enfin, tout cela n'engage que moi, je n'arrive peut être pas bien à exprimer ce que je ressent, mais en tout cas il m'est arrivé assez souvent de trouver l'appellation lorsque que l'on me servait un St Estephe à l'aveugle (... du moins plus souvent qu'avec d'autres AOC )

Alexandre est un instinctif : on ne comprend rien à ce qu'il raconte ; mais plus d'une fois il nous a bluffés en reconnaissant le château à l'aveugle quand nous étions encore à nous demander de quel cépage il s'agissait !

Ralf

rkrk écrivait:

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> 2 Meursault 1er cru Perrières, Vincent Dancer 2000
>
> Là aussi on trouve vite le cépage et l'origine
> mais le côté beurré et riche du vin m'ont fait
> surtout penser à Chassagne (style Morgeot). Un vin
> solaire typé 2000. Un Meursault, pourquoi pas ?
> Mais je ne l'ai trouvé ni parficulièrement sec ni
> minéral et donc peu représentatif des Perrières.
> B/TB

> Ralf

Bonsoir,

Typique d'un "Perrières", je suis d'accord, certainement pas, mais par contre complètement en phase avec le style des vins du Domaine avant 2004 - J'ai souvent trouvé ce coté riche et ample (même parfois un peu trop) sur les vins (souvenir d'un Chevalier Montrachet dans le même style !). Je trouve un peu plus de tension et de fraîcheur dans les derniers millésimes produits.

Eric