Bonjour,
Près d'un mois après notre rencontre de novembre, je trouve enfin un peu de temps pour publier mes notes de dégustation. Après les mésaventures du mois de septembre et le cadre magique du mois d'Octobre (cave Malleval à Lyon), nous avions rendez-vous dans un tout nouveau lieu : le restaurant l'Âme Soeur où officie le chef Olivier Paget. Nous étions 12 participants, Pierre et Philippe étaient ce soir-là à la baguette : merci à eux !
Partie 1 : les blancs
[size=x-large]Vouvray[/size]
Le premier vin est bu seul, en guise d’apéritif.
Vin effervescent :
La robe est jaune claire et les bulles presque imperceptibles. Le nez m’évoque la pomme, voire la tarte tatin. En bouche, les bulles sont très fines, agréables. C’est un vin bon et équilibré.
Bien
Vouvray Brut « Le Clos de l’Epinay », domaine du Clos de l’Epinay »
Les deux vins suivants sont bus seuls, en parallèle.
Vin blanc N°1 :
La robe est d’une couleur dorée, uniforme. Des arômes de coing apparaissent à l’agitation. L’attaque est souple, et le vin se présente en bouche entre sec et moelleux, sur des arômes de fruits confits et d’abricot.
Bien +
Vouvray demi-sec 1989, domaine Yves Chaveneau
Ce vin semble âgé mais je n’aurais jamais imaginé à ce point.
Vin blanc N°2 :
La robe est dorée, uniforme, légèrement plus soutenue. Des arômes de fruits jaunes s’échappent du verre. La bouche est sèche, fondue et présente une finale un peu amère. J’aime moins.
Assez Bien
Vouvray sec 1990, domaine Yves Chaveneau
Les deux vins suivants accompagnent ensuite le pavé de rascasse au chutney de carottes et son chaud-froid de châtaignes.
Vin blanc N°3 :
La robe est pale, cristalline, teintée de jaune clair. Le nez est moyennement expressif mais je perçois quelques notes minérales. Je ressens un très léger moelleux à l’attaque puis le vin se tend jusqu’à la finale, longue et saline. Ce vin est bâti sur une belle trame acide, toute en longueur et non en largeur. On pourra l’attendre.
Bien ++
Vouvray sec « Le Mont » 2005, domaine Huet
12,3° – 7,5 g/l de sucres résiduels – 4,65 g/l d’acidité – pas de fermentation malolactique
Vin blanc N°4 :
La robe est jaune cristalline. Là aussi, j’ai du mal à définir les arômes mais je remarque surtout la fougère. Ce vin présente un volume honorable, cette fois aussi large que long, une belle matière et l’acidité prolonge la finale. On devra l’attendre également !
Bien ++
Vouvray sec « Clos du Bourg » 2005, domaine Huet
12,95° – 6,0 g/l de sucres résiduels – 4,60 g/l d’acidité – pas de fermentation malolactique
Conclusion sur les blancs :
Le duo de Huet était clairement au-dessus du lot, même si nous les avons sans doute bus un peu jeunes. Mention spéciale pour le Vouvray effervescent qui présente un très bon rapport prix/plaisir.
Partie 2 : les rouges
[size=x-large]Bandol 2001[/size]
Nous entamons la série des rouges lorsqu’arrivent les palais de faisans aux foies de lapereaux, pieds de moutons aux poires et foie gras.
Vin rouge N°1 :
La robe est d’une teinte bordeaux foncée et affiche un disque plus clair. Le nez est modérément expressif mais tout de même un peu aguicheur, malgré une pointe d’alcool. L’attaque est fondue et le vin devient se développe en puissance, sur une belle matière mais un peu asséchante, avant que la finale ne s’achève sur des notes amères. Ce vin semble trop jeune : il est bon mais n’est pas prêt.
Bien –
Bandol 2001, Château Pradeaux
Vieilli 4 ans en foudre
Vin rouge N°2 :
La robe est sombre et le disque burlat. Le nez est sur le cassis, comme la bouche. Ce vin puissant joue sur les amers et bénéficiera largement de l’accord avec le plat. Bien +
Bandol 2001, domaine de la Tour du Bon « Saint Ferréol »
Assemblage : 90% de Mourvèdre et 10% de Carignan
Le temps est désormais venu d’attaquer la grouse ! En filet, dans son bouillon crémeux, céleri rave en Parmentier.
Vin rouge N°3 :
La robe est de couleur rubis très foncée, grasse. Le nez m’évoque tout de suite le goudron. La bouche est toujours assez astringente, de longueur moyenne. J’éprouve peu de plaisir en l’état.
Assez Bien
Bandol 2001, domaine Lafran-Veyrolles « cuvée spéciale »
Assemblage : 95% Mourvèdre et 5% Grenache
Vin rouge N°4 :
La robe est plus sombre avec un disque grenat. Le nez est très boisé et mentholé. Une grosse matière caractérise la bouche, très riche. La longueur est bonne et prolongée par une amertume finale. Le vin se marie très bien avec le plat.
Bien +
Bandol 2001, Château Jean-Pierre Gaussen, « cuvée longue garde »
Assemblage : essentiellement Mourvèdre
Les plus patients auront conservé un peu de grouse pour accompagner les deux vins rouges suivants.
Vin rouge N°5 :
La robe est identique, très grasse. Le premier nez s’ouvre sur le café puis vient ensuite le menthol à nouveau. La bouche est plus équilibrée, malgré beaucoup de matière. Ce vin présente un peu plus de fraîcheur et une longueur honorable, cette fois-ci sans amertume.
Bien +
Bandol 2001, domaine du Gros Noré
Vin rouge N°6 :
La robe est rouge sang, glycérinée. Des arômes boisés et mentholés caractérisent le nez. Il devient difficile de retranscrire précisément mes impressions tant les fougueux tannins des vins précédents auront fatigué mon palais. Mais là, nous avons affaire à un vin dont le toucher est enfin proche de ce que j’apprécie : soyeux ! A ce titre, c’est mon préféré de la soirée.
Très Bien –
Bandol 2001, Moulin des Costes (domaines Bunan), « cuvée Charriage »
Assemblage : 98% Mourvèdre et 2% Syrah
Conclusion sur les rouges :
S’il y avait un seul et unique enseignement à tirer de cette dégustation c'est l’incroyable potentiel de garde des Bandol et a fortiori en 2001. Ces vins, pourtant âgés de 10 ans, m’ont semblé preque tous trop jeunes.
Epilogue
[size=x-large]Vouvray[/size]
Le dessert est un moelleux au chocolat et son émulsion de citron et chantilly. L’accord étant considéré comme peu évident, nous dégustons le vin avant.
Vin de dessert :
La robe est très dorée, brillante et grasse. Le premier nez est clairement citronné mais sans extravagance. On retrouve les agrumes dans ce vin à peine moelleux, bien équilibré et caractérisé par une petite acidité finale, dont on aurait aimé profiter plus longtemps.
Très Bien –
Vouvray moelleux, « Le Mont », Première Trie 2002, domaine Huet
Conclusion générale :
Encore de belles découvertes ce soir-là. Les blancs m’ont peut-être plus séduit que les rouges dont la dégustation fut parfois un peu fatigante. Ces derniers ont encore un bel avenir devant eux.
Bien cordialement,