beaucoup de bodegas ibériques ne lancent leurs vins sur le marché que lorsqu'elles considèrent que ceux-ci sont prêts à la consommation.
Dans la région de la Rioja par ex. les vins "crianza" sont mis sur le marché peu après leur mise en bt.
Les Reserva passent plus de temps en barrique, et une fois embouteillés, ils restent qqs temps encore dans la cave du producteur.
Les gran Reserva passent encore plus de temps en barrique et embouteillés à la cave.
C'est pour cela que l'on peut en ce moment trouver du Marques de Caceres 2001 crianza et du 1995 reserva sur le marché.
Un domaine qui pousse le perfectionnisme à l'extrême est cette fois situé dans l'appellation Ribeira del Duero. Vous aurez certainement deviné qu'il s'agit du mythique Vega Sicila Unico, qui vient de mettre à la vente son millésime 1990.
L'artisan-artiste, Jérôme Bressy, (CF rubrique Rhône: Gourt de Mautens ou rubrique interview) nous avait déclaré avoir un rêve: avoir assez de fric pour garder ses vins embouteillés et ne les vendre que lorsqu'il les considérait prêts à boire.
Quel contraste avec la folie des Bordeaux primeurs!
d'un cote, tu as les consommateurs "nouvelle-vague" qui ne valorisent pas le vieillissement du vin comme nous le faisons et de l'autre, tu as de vrais amateurs qui font plus confiance a leur cave qu'aux chais bordelais avec leurs 25 degres en ete (pas tous on est bien d'accord).
Autant je trouve la demarche espagnole louable et ehtiquement interessante, je me demande si elle va dans le sens des attentes et si son futur est assure.
Il est clair que si le domaine a les reins solides (financierement) et si sa production est quasi-confidentielle (en comparaison au 300.000 bouteilles de certains chateaux bordelais), pourquoi pas.
Cette pratique espagnole existe aussi, au moins en partie, en Italie. En effet, j'ai eu la chance de passer un mois chez un producteur en appellation Chianti Colli Senesi, et j'ai justement été surpris par sa manière de procéder (à l'époque je ne connaissais pratiquement que les vins français) : il conserve ses vins en cuve pendant des années, et n'embouteille qu'au fur et à mesure de la demande.
En général, les bouteilles qu'il vend correspondent au vin du millésime 4 ou 5 ans antérieur, et comme en Espagne, les vins qui ont passé plus de 5 ans en élevage (et non en bouteille) ont droit à la mention "Riserva". En fait, le vieillissement du vin se fait en cuve, et non en bouteille, et une fois le vin embouteillé, il est considéré comme prêt à boire. Du reste, il ne semble pas s'améliorer significativement par la suite, mais cela doit dépendre des producteurs.
Il semble donc qu'il y ait une réelle différence de culture à ce niveau entre la France et d'autres pays comme l'Espagne ou l'Italie. En France, on privilégie l'embouteillage précoce et le vieillissement en bouteille, y compris dans les châteaux les plus prestigieux, alors que dans ces pays, le vin n'est mis en bouteille que lorsqu'il est considéré comme suffisamment "affiné" et prêt à boire... (finalement un peu comme pour les eaux-de-vie ou les VDN style Maury ou Banyuls)
Pour revenir à l'Espagne et à la classification en fonction de la durée de l'élevage, il me semble que tout ceci ne sera bientot qu'un vieux souvenir .
En effet chaque année de nombreuses bodegas abandonnent ce système et sortent leurs vins sous la mention cosecha .
Des exemples : Alion,Artadi,Allende,Ganuza,Roda...
Jean-Michel,
Le terme cosecha peut effectivement englober deux notions différentes .
Sur l'étiquette(ex de votre campo viejo) il signifie récolte,millésime, sachant que la bouteille peut etre une crianza,reserva,gran reserva .
Sur la contre-étiquette,la mention cosecha peut signifier que le vin n'a pas connu d'élevage ou alors très court,c'est une indication sur son style(macération carbonique la plupart du temps) .
Cependant,beaucoup aujourd'hui s'affranchissent de cette classification(lourdeur du système,manque de lisibilité à l'étranger) et beaucoup de grands riojas modernes sortent sous le terme de cosecha(tout à fait compatible avec la Doc)alors qu'ils ont connu un élevage sous bois .
"La deuxième méthode, traditionnellement utilisée en Rioja et connue sous le nom de "macération carbonique", consiste, au contraire, à introduire le raisin entier dans les cuves de fermentation. à€ travers ce processus, on obtient des vins souples, assez corsés, à la robe intense et pouvant être consommés dès la première année. Dans les deux cas, le moût est soutiré pendant la fermentation, de la partie inférieure de la cuve vers la partie supérieure, la température restant constante. De cette manière, le processus se déroule de façon homogène et le moût conserve tous ses arômes.
Est-ce le vin "jeune" à étiquette verte (www.riojawine.com/fr... ?
Je n'ai jamais croisé une bouteille élaborée selon la deuxième méthode, quelqu'un si ?"
Bien sûr que si, c'est la méthode de vinification des beaujolais et souvent du Carignan dans le sud de la France. Rien que de très normal dans tout ça... Par contre, la garde(jjj)
Les vins de macération carbonique sont une vieille tradition dans la rioja.
Ils sont embouteillés la plupart du temps sans étiquette sous la dénomination "vinos de cosecheros" et se consomment dans lesbars de Haro ou Logrono dans l'année.
Certaines bodegas ont cependant affiné le style et présentent des produits terriblement séducteurs .
A gouter absolument Artadi et "Erre Punto" de Remirez de Ganuza .
Il me semble que les vignerons français paient un impots sur les vins qu'ils ont en cave (ça doit être considéré comme un stock je suppose). ça pourrait expliquer pourquoi les français ne maintiennent pas leurs vins plusieurs années sous bois comme les espagnols de ribera del duero ou autre gran reserva. Je crois avoir lu que les chateauneuf du pape étaient facilement élevés 3 ou 4 ans dans le temps.