Dans son 4ème rapport de dégustation JM Quarin nous indique que déjà  dans les vignes de chateau Margaux (en 2003), il avait goûté des raisins sains et savoureux (merlot et cabernet sauvignon) et qu'il avait vraiment été enthousiasmé par les cabernets.
Sa dégustation primeur de chateau Margaux 03 semble confirmer ses premières impressions dans les vignes.

A la lecture de ce passage, j'ai immédiatement repensé au petit débat que j'avais lancé sur dégustateurs.com en août 2002.

Petit copier/coller du post initial :

Pensez-vous que les raisins issus de terroirs dits exceptionnels soient plus gouteux que d'autres provenant de terroirs moins favorisés ?
Autrement dit, rien qu'en grapillant quelques raisins à  maturité dans les meilleures vignes de Château Margaux (par exemple) peut-on déjà  constater une différence de qualité avec d'autres propriétés moins bien situées (terroir) et au travail moins rigoureux ?
Ou bien pensez-vous que ce n'est qu'après une vinification parfaitement maîtrisée que la différence qualitative se révèle ?

Amitiés,
M@nuel.

Si ça vous dit de réagir .....

M@nuel.

Message edité (28-03-2004 22:48)

Après les dégustations primeur, M@nuel invente les dégustations sur pied (de vigne, bien entendu...), grâce auxquelles il nous sera possible de connaître la qualité des vins bien avant la récolte du raisin. Si en plus, on presse le raisin et qu'on laisse s'écouler le jus sur la dorénavant fameuse Clef du Vin, on pourra avoir un reflet exact de la période de maturité d'un vin, avant même sa naissance. C'est beau le progrès ! (bbb)

Luc

Jean-Michel Deiss invite régulièrement les "critiques" et certains amateurs à  venir apprécier (à  l'aveugle) les raisins dans chacun de ses terroirs afin d'apprécier l'empreinte du terroir sur ces raisins. Selon lui il est difficile de différencier les cépages à  l'intérieur d'une parcelle sur l'Altenberg, par exemple, c'est le terroir qui marque fortement les cépages les faisant même confondre à  l'aveugle. PAr contre on peut facilement apprécier la différence entre les terroirs.
Certains vignerons que je tiens en grande estime m'ont confirmé ne jamais utilser de refracto ou autre système de mesure de maturité pour définir la date des vendanges : la dégustation, et uniquement la dégustation, des raisins. C'est l'appréciation des raisisns à  la dég. qui leur fait dire si c'est maintenant qu'il faut vendanger ou pas.
Si tu as l'occasion fais-le test et c'est assez net : les raisins cueillis sur un grand terroir "typé" ont un "goût" assez diff. de celui de raisins ramassés sur un terroir de plaine sans intérêt (ceux de la plaine seront peut être plus agréables à  manger d'ailleurs).

Pour qu'un grand terroir donne de grands vins il faut bien que la matière première soit supérieure… sinon ce serait uniquement le travail en cave qui ferait la différence. C'est donc presque une Lapalissade : les raisins de La Romanée-Conti sont "meilleurs" que ceux des Echezeaux du même domaine dans le sens où ils contiennent en eux tout ce qui fera ensuite que la R.C. sera supérieure aux Ech.… Ce n'est pas le travail du vinificateur qui fera la différence.
Alors évidemment je pense que moi je ne ferais sans doute pas la diff entre des raisins ceuilli sur l'un ou l'autre terroir… Mais sans doute les gens qui travaillent dans ce domaine depuis des années et sont impliqués dans les vins la font facilement.
Sans doute à  MArgaux un régisseur expérimenté perçoit-il à  l'aveugle des diff. significatives entre des cabernets issus de tellle ou telle parcelle.

TOUT ce qui "est" dans le vin était dans le raisin… mais tout ce qui était dans le raisin n'est pas forcément dans le vin : un vin ne peut pas faire mieux que ce qui était à  l'origine dans le raisin !
Donc toutes les variations de terroir et d'origine sont perceptibles dans le raisin … pour un palais particulièrement éxercé !

Entièrement d'accord avec toi, Vincent, ça me paraît tellement évident!

Phil.