"Dites-moi la vérité", tel est le titre du dernier éditorial de Chrisophe von Ritter, dans l'excellente revue DIVO N° 47, réservée aux membres du club du même nom. On y trouve également un article percutant sur la standardisation des vins ("Du vin ou de la confiture ?") de Rudolph Trefzer, de la Weltwoche.

Von Ritter s'interroge sur l'utilisation de concentrés d'arômes de fruit (volatile fruit-flavour concentrate) dans l'élaboration du vin, surtout dans certains pays du Nouveau-Monde, qui ont un contentieux avec l'Office international du vin.

Trefzer nous apprend que les USA recourent régulièrement à  l'aromatisation des vins avec des copeaux et des concentrés d'arômes de fruit. En 2001, les USA ont quitté l'Office international du vin, qui s'était prononcée contre l'utilisation des arômes de fruits et ont créé une nouvelle organisation, appellée New World Wine Producers, à  laquelle ont adhéré l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, et le Chili, alors que l'Argentine et l'Afrique du Sud ne se sont pas encore déterminées. Espérons que ces pays feront le bon choix.

Finissons sur une citation de l'édito de Von Ritter, qui pose les vraies questions : " Comment et quand ces produits sont-ils utilisés ? sont-ils vraiment toujours tolérés dans les pratiques oenologiques de ces pays ? Mystère ! Ce flou me dérange et j'appelle qui de droit à  nous informer, éventuellement à  nous rasurer, faute de quoi on restera dans le vague, ou pire, dans le ragot ? Que les langues (de bois) se délient !".

Yves Z

cela expliquerait les arômes parfois tonitruants de cassis, de fraise etc de certains vins...

un membre de ce forum m'a par ailleurs dit qu'en Alsace, il est arrivé que l'on retrouve des fruits exotiques dans les cuves

D'apres le site web du meme organisme, tous les pays sub-incrimines - USA exceptes - sont membres de l'OIV. Donc devraient (conditionnel) adherer aux normes prevues par ce meme organisme. Non ?

Je vais rechercher ce que j'avais lu a propos des accords passes par le Chili au niveau de pratiques oenologiques mondiales.

C'est l'article de Trefzer qui a provoqué le mea culpa - très modéré, il faut dire - de Carlo Patrini, président italien de Slow food et éditeur du guide Gambero Rosso, dans la Stampa. Claude nous en avait déjà  parlé.

Ce n'est pas seulement un débat sur les concentrés d'arômes de fruit, mais l'ouverture d'une discussion de fond sur la notion de progrès en matière de vinification :

Dans la Stampa, Patrini est extrêmement nuancé. Il se déclare en partie d'accord avec Trefzer, se soucie de la standardisation croissante des vins mais finit par ces mots : "Je considère comme idiote l'attitude consistant à  s'accomoder des mauvaises odeurs et autres défauts au nom d'une recherche frénétique focalisée sur l'ancien style, dans le seul but de contrer une tendance qui pendant la dernière décennie à  a été globalement positive. Demeurer sur des position arrêtées et ne pas se mesurer à  l'évolution du temps n'est pas forcément le signe distinctif de ceux qui dlétiennent la vérité : existe-t-il une troisième voie ? Les arguments foisonnent en faveur de ceux qui se déclarent ouvert au débat."

Yves Z

PS
Anthony, je crois qu'un laboratoire d'analyses nous apporterait plus de réponses. Les accords et les traités sont trop souvent violés par leurs signataires, et pas seulement dans le domaine du vin. Vérifie aussi les importations d'essence d'eucalyptus (aaa)

Claude,
mettre quelques druits exotiques dans une cuve, c'est de la naiveté. En revanche, utiliser sans le dire des concentrés de fruit pour aromatiser les vins, c'est de la manipulation. Après le champagne à  la pêche, vive le cabernet vanille-fraise !

Yves, pour les eucalyptus, c'est plutot Cahors qui a l'air de les importer du Chili car un voyage dans la vallee du Maipo te fera rendre compte de l'omnipresence des ces arbres, parfois parmi les vignes.

Alors, tu viens quand ? (aaa)

Quoiqu'il, en soit, si j'avais connaissance que tel vin soit élaboré avec cette "aide", cela serait pour moi rédibitoire à  son achat. (copeaux compris).
Mais dans combien de cas ne le savons nous pas?
Il serait intéressant d'avoir accés aux fichiers clients de telles entreprises qui commercialisent ce type d'adjuvants

l'histoire tourne en boucle
on revient au temps des Romains
(iii)

Yves,
C'est vrai que tout celà  commence à  faire beaucoup. A quand une législation plus précise sur l'élevage du vin, une sorte de traçabilité qui pourrait être un pédigré complet du vin ? Je crois que les consommateurs y gagneraient énormément mais bon, on peur encore rêver n'est-ce pas (jjj)(jjj)

Même remarque pour les vins doux, Pourquoi ne pas imposer la façon dont ils ont été produits ? Celà  intéresserait aussi le consommateur non ?

Pascal

Ironie du sort, les USA seront surement le 1er pays a imposer la liste complete des ingredients sur la contre-etiquette ....

Perso, je ne suis pas convaincu que cela m'aidera a faire un meilleur choix.

La ligne de l'acceptation ethique est tres fine.

Les concentres d'arome: on n'en veut pas
Les copeaux: on n'en veut pas
Mais quid des levures non-indigenes, de l'acidification, de la chaptalisation ??

Ou se situe le point de "non-retour" pour des amateurs comme nous ?

Jerome dit que s'il savait que des copeaux etaient utilises, il n'acheterait pas. Mais si c'est bon, ta decision serait la meme ? Que se passerait-il si tu adores un vin depuis des annees et tu apprends du jour au lendemain qu'il est infuse aux copeaux. Tu balances tes bouteilles par la fenetre et jure que l'on t'y reprendras plus ou tu te mets a reflechir que, peut-etre, ce genre de vin te plait apres tout .... Quelques copy / paste pour illustrer cela:

Jérome (13 Fev 03)
"Espagne: Castille Leon, Mauro 1998, Tempranillo
Je ne sais pas pourquoi ce vin n'est pas en Ribera del Duero.
La robe est dense, très sombre.
Beau nez, puissant, fruité et épicé, un peu de datte séchée.
Beaucoup de mâche, c'est très plein, solaire et sans concession. Le grain des tannins est plus lâche que dans le Promis Italien, sans doute dû au bois américain.
C'est néanmoins très bon, un beau vin viril. Personnellement, j'aime beaucoup."

Jérome (25 Fev 03)
"La première fois, je n'y ai guère prêté attention: Mauro, 1998.
A la fin de la bouteille, une petite chose tombe dans mon verre: cela ressemblait à  un morceau de liège, mais mon bouchon était intact: une petite virgule de bois molle, imbibée de vin. (quelques millimètres)
Et, une deuxième qui me met en doute, dans Montiano 1999, même forme, même texture, même taille. Là  aussi, mon bouchon intact.
Alors je m'interroge..."

il était une fois...un gros méchant ....producteur de vin et....

il y a qqs années (moins de dix) gros scandale en Autriche, un vin rouge qui remportait
alors la faveur du public, est retiré de la vente. La cause? il s'avère qu'il n'y a pas
une seule goutte de jus de raisin dans ce vin! ...tout le coktail a été conçu par un
chimiste (génial)!
Un ami Autrichien m'a raconté toute l'histoire en précisant que son père, pourtant amateur
de vin, était lui aussi tombé dans le panneau...(jjj)

Robert

pourquoi au temps des romains … en plus des copeaux et des arômes dans le vin les américains livrent les chrétiens aux lions !!

Déja qu'ils se sont attiré la haine des musulmans du monde entier !

Message edité (03-10-2003 23:32)

Jérôme,

j'ai un doute quand à  l'origine de votre OVNI, un vin est toujours filtré; même les vins dits non filtrés subissent (à  ma connaissance) se qu'on appelle une filtration coton trés lâche destiné à  arréter les grosses particules, il est donc peu probable que se soit un échantillon de copeaux. Personnellement j'opterai plutot pour une bouteille mal rincée avec un débrit quelconque: carton, palette. conclusion vous pouvez boire tranquillement, a moins que vous ne trouviez pas ragoutant de savoir qu'un mauvais rinçage des flacons semble récurrent (bbb).

Sophie

j'ai une fois trouvé un cheveu ainsi qu'une particule de métal! dans 2 demi-bt différentes de Léoville Poyferré...(ccc)

j'imagine d'autre part mal Mauro et Montiano utiliser des copeaux de chênes ou autres subterfuges pour aromatiser leur vin. Leurs bt se vendent bien assez cher pour leur permettre d'utiliser les meilleures barriques du monde...

si nous devions tout de même nous tromper, la seule petite consolation serait celle que les meilleurs critiques de la planète se seraient aussi trompés.

"meilleurs critiques" … ?

Quels sont les critiques qui ont estimé la valeur de ces critiques ?

c'est Vincent qui va nous dire qui ils sont vraiment(aaa)

Mais non !! Parce que je ne suis pas critique de critique (pour cela il faudrait qu'un critique de critique de critique juge ma compétence dans la critique de critiques de vin…(aaa) )

reponse à  un poste de Sophie du 3.10., que je viens juste de lire:

c'est un peu généraliste, de dire, que tous les vins sont filtrés à  la mise - peut-être si on a recours aux entreprises d'exterieur ou pour des quantités plus importants - mais je connais pleins de petits vignerons comme moi, qui mettent en bouteille sans filtration. D'aillleurs, après un elévage assez longue et soigné, le vin est limpide et ne le neccessite pas forcement.

Par contre, la propreté des bouteilles devrait être controllée à  la mise, pour qu'on ne trouve pas de débrits!

Pour les goûts assez uniformes de fruits divers qu'on trouve depuis des années sur certains vins (et qui parfois rendent impossible, de dire, quel cépage on goute) - j'accuserais plustôt l'utilisation de certains lévures sélectionnées, qui est de plus en plus pratiquée.

Yves, j'ai lu l'article de Jancis Robinson sur le lien dessus - mais si j'ai bien compris, les résultats des analyses ne seront publiés que plus tard. Est-ce que vous pourriez nous tenir au courrant de cela.

merci

Iris

Iris, je comprends ce que voulait dire Sophie et c'est vrai que plusieurs vignerons m'ont expliqué que quand ils disent non filtré ça veut tout de même dire qu'ils utilisent une filtration très lache… (un peu comme une passoire pour arrêter la peau du lait… j'aimais pas la peau quand j'étais gamin (bbb)… et maintenant je ne bois plus de lait) surtout pour des vins élevés moins d'un an, en foudre où il pourrait y avoir un insecte queconque par exemple qui soit venu se suicider au moment de la mise.

Mais je sais aussi que certains (et tu sembles en faire partie) ne filtrent pas du tout !

salut Vincent,

filtré ou pas filtré, cela fait parti des choix du vigneron - donc pas de jugement de valeur là -dessus.
Mais si je filtre, même lachement, je ne vois pas, pourquoi je dirais "pas filtré"

- une passoire en sortie de pressoir, pour retenir les moucherons, qui peuvent si accumuler pas vent de Sud ici, c'est autre chose.

Qu'on ne peut pas s'en passer avec des élevages courts, des grosses cuves et l'utilisation de pompes, qui brassent le vin, je veux bien le croire - mais cela ne fait que montrer, que faire du vin, c'est tout un ensemble de choix, qui s'influencent mutuellement.

C'est vrai, personellement, je ne filtre pas - mais ce n'est pas un dogme, mais l'expérience, qu'après 18 mois en barrique et donc avec deux soutirages en sortant de l'hiver (ou les lies se precipitent naturellement), il n'en est pas besoin.

Pareil pour une vinification sans erafflage: cela permet un travail de pressoir plus doux, avec écoulement lent à  travers les raffles et retenu naturel des gros particules.

Donc tout un ensemble - mais rien de révolutionaire, j'admet.

Iris

Iris, effectivement les resultats de cette "investigation" seront rendus publics prochainement. Si je ne m'abuse (il faut que je retrouve ce magazine sud-africain achete au detour d'un duty free), du fait des suspicions d'ajouts de concentres de fruits, tous les domaines ont du envoyer plusieurs series de leurs vins afin qu'ils soient analyses.

Le domaine KWV, grand producteur et exportateur sud-africain, a reconnu que deux de ses vins - Laborie Sauvignon Blanc 2004 et Reserve KWV Sauvignon Blanc 2004 - ont ete alteres aux aromes artificiels.

Moindre mal: les bouteilles n'etaient pas encore commercialisees et c'es donc 67'000 litres de stock qui partira je ne sais ou (jjj)

Je vous jure, ajouter du poivron vert au vin pour "essayer quelqu chose", c'est de la foutaise. On vous apprend quoi aux ecoles d'oenologie ???