Yves,
c'est (presque) un peu dommage de se priver ainsi de la double crème située en haut de la boille..
Comme toi, je recherche toujours des vins aux profils de qualité, pour des prix encore raisonnables. Ainsi sur mon site, nous effectuons des calculs statistiques afin de déterminer mathématiquement par la méthode de régression linéaire, les vins offrant les meilleurs rapports prix/qualité. Parmi ceux-là , j'achète ceux qui respectent une certaine approche de vinification raisonnée, et dont les résultats dans le verre me plaisent généralement. Quelques exemples: Rollan de By 2003, Saint-Pierre 2003, Phélan-Ségur 2002, Domaine de l'A 2001, Belair 2000, Rouget 98 etc..
Ensuite, je recherche les vins, dont la qualité se rapproche le plus possible d'une référence de perfection absolue, tout en restant à des prix "relativement" accessibles. Tout comme toi probablement, j'essaie de mettre la main sur des vins du genre Calon-Ségur 2003, Montrose 2003 (eh oui, j'ai craqué..), Lynch-Bages 2000, Mission 2000, Grand-Puy-Lacoste 2000, Léoville-Barton 96 et 2000, Sociando 96, Trotanoy 98, Pavie-Macquin 98 ou l'Evangile 1998 (il y en a d'autres, mais la liste en devient fastidieuse).
Enfin, si le millésime est de qualité, je ne peux vraiment pas résister à acquérir quelques vins dits de référence. Oui, ceux qui font certes un peu mal au budget, mais sans lesquels je n'aurais pas de repère satisfaisant pour estimer tout le reste de la gamme dans le millésime. Ainsi, j'ai craqué pour deux-trois bouteilles du genre Mouton 2002, Ausone ou Latour 2002, Lafite et Rieussec 2001 (en attendant d'Yquem..), Margaux 2000, Lafite 2000, Cheval-Blanc et Ausone 1998, d'Yquem 1997 etc.. A noter que j'aurais bien acheté Latour 2003, mais son prix actuel est vraiment trop dissuasif. J'attend donc un crash économique mondial pour en racheter à vil prix aux vilains spéculateurs yankees ruinés..
Lors de dégustations verticales à l'aveugle, il est indéniable que les "grands" offrent ce quelque chose en plus que ne rendent pas forcément les excellents seconds couteaux. Lors d'une verticale 2000 l'année passée, l'organisateur facitieux, avait glissé Sociando 2000 entre Margaux 2000 et Lafite 2000. Et bien, à l'aveugle, il n'y avait absolument aucun doute que quelque chose clochait entre les trois vins. Sociando, bien qu'excellent, ne semblait pas à sa place par rapport aux deux autres. Pourtant pris tout seul, c'est vraiment très bon!
C'est donc cette dimension unique et intemporelle que j'essaie, dans la limite de mes moyens, de capter avec mes achats bordelais.
En pensant à Claudius, j'ose une comparaison avec la musique classique. J'aurai certainement un grand plaisir à écouter une symphonie interprétée par l'Orchestre Philarmonique de Sedan (ou Bologne ou Manchester - qu'importe). La même partition interpretée par la Philarmonie de Berlin avec Abaddo ou Mehta aux commandes, ça risque quand même d'avoir une dimension un peu différente, non?
De toutes façon, nous aurons sans doute l'occasion de déguster quelques unes de ces références lors de prochaines rencontres!
Amitiés
Alain