Je me souviens avoir lu un article paru dans la RVF, il y a quelques années, titrant : "Chablis grands crus 1990 : la déception".

Les dégustateurs y faisaient part de leur déception à l'examen gustatif de vins qui leur paraissaient, dans leur grande majorité, passés ou décevants. Seules deux ou trois bouteilles sortaient du lot.

J'ai ouvert hier un modeste Chablis 1er cru Fourchaumes 1990 élaboré par l'union des viticulteurs de Chablis et conservé par mon père depuis de très nombreuses années... trop nombreuses à mon goût !

Le niveau était à 2/3 cm et il m'a semblé intéressant d'ouvrir cette bouteille pour voir ce qu'elle avait ou non dans la panse.

Et bien... Gé-nial !

La couleur était d'un très beau jaune citron lumineux.

Au nez, de superbes odeurs finement miellées, très légèrement ananas (je retrouve souvent ce parfum dans les blancs ) magifiquement soutenues par une note caractéristique de poudre à fusil. Rien de caricatural, rien de démonstratif, tout en délicatesse, en finesse et en complexité.

La bouche était à l'unisson, à la fois fraîche, vive, grasse et ample.

La finale, sans être d'une longueur infinie, se poursuivait néanmoins sur quelques caudalies et magnifiait le côté minéral de ce très joli vin.

Mon père et moi avons été vraiment surpris et heureux de la jeunesse et de la complexité affichées par cette bouteille... sans soeur ni cousine, malheureusement. Elle a accompagné une compagnie de crustacés divers ; c'est avec les langoustines qu'elle a donné sa pleine mesure.

Alors ? Bouteille exception qui confirme la règle ? Bon travail de cette cave coopérative ? Effet millésime ?

Et si c'était tout simplement la preuve que les chablis vieillissent bien, pourvu qu'on leur laisse le temps ?

Vougeot

Vougeot,

J'ai encore en mémoire un Chablis Grand Cru "Les Clos" 1976 de Droin, ouvert il y a 2 ans, on y retrouvait les caractéristiques que tu présentes pour ton 1990!

C'était une merveille de minéralité et de complexité, qui a été parfaite sur un plateau de fruits de mer! Très certainement que producteurs et millésime (comme sur quasiment tous les vins) ont un effet, mais depuis je ne me pose plus la question si un tel vin peut vieillir!

Salut Hopla.

J'ai posé la question parce que j'avoue ne pas bien connaître ce vignoble, ayant une "préférence" pour l'Alsace en matière de blanc secs.

J'avoue également m'interroger sur le temps de garde des vins de Bourgogne, qu'ils soient de l'Auxerrois ou des côtes, à chaque fois que j'ouvre une bouteille...

Enfin, il est tout de même surprenant que des Chablis grands crus soient défavorablement notés par les journalistes-dégustateurs de la RVF alors que ce simple 1er cru était vraiment beau. Peut-être la barre était-elle très (trop ?) haut placée par rapport aux attentes de ce millésime... ?

Ou dois-je tempérer mon enthousiasme:D ?

Vougeot

Personnellement, j'ai fait eu l'occasion il y a quelques semaines de déguster un Chablis Grand Cru Les Clos 1990 en demi-bouteille de la coopérative La Chablisienne : au nez belle complexité avec des notes minérales et miellées, bouche étonnante de fraïcheur.

Je dirais même que non seulement le chablis sait vieillir mais surtout qu'il DOIT vieillir. Cela dépend évidemment, comme toujours, des millésimes, des cuvées et des producteurs. Personnellement je bois assez vite (sur 4/5 ans) les cuvées génériques mais je ne touche pas aux premiers crus avant une dizaine d'années et un peu plus pour les (rares) grands crus que j'ai en cave. Au bout de cette garde, je touve que les vins ont une personnalité nettement plus riche que dans leur jeunesse, avec souvent des notes miellées ou d'humus très agréables et faciles à marier à table. Oubliez à ce moment là les huitres et coquillages pour aller sur des poissons nobles, des volailles rôties ou des viandes blanches, blanquette ou tête de veau par exemple.

Philippe

Philippe, ton message me conforte dans ce que je subodorais et tes descriptions confirment mes sensations.

Quant à l'accord avec la gastronomie, je te rejoins sur toute la ligne, au moins pour les crustacés car je n'ai pas encore fait l'accord avec la volaille...

Premier défi pour 2008 !

Amicalement,

Vougeot

Souvenir d'un grand Raveneau Les Clos 1975 bu en magnum chez l'ami LaurentGe en novembre 2006 ...

Je suis d'accord avec Philippe pour dire qu'en vieillissant, les vins acquérant une palette aromatique plus développée, il est possible de les accorder avec plus de plats, notamment les viandes blanches.
Et ceci n'est pas seulement valable pour le chablis, mais égalment d'autres vins secs (sylvaner ou riesling en Alsace).

Cela dit, cela reste délicieux sur poissons et crustacés!

Mr Dauvissat a bien voulu m'attribuer quelques bouteilles " Les Clos " 97 pour notre prochaine soirée du club ..10 ans pour un grand cru , c'est l'idéal . J'ai vraiment apprécié ce millésime 97 du domaine.
Mr Dauvissat est très réservé par rapport aux clubs de dégustations ....mais , pour le rassurer ...son vin sera servi au cours d'un bon repas !!

Nous partageons également la même passion pour la Montagne et le ski de randonnée ...c'est toujours un plus pour solliciter quelques belles bouteilles .

Un homme adorable et d'une grande simplicité ...je dois récupérer un commentaire de dégustations de Mr Dauvissat sur ce vin .

Bon.

Visiblement, le Chablis sait vieillir.

En tant que béotien, je fais appel à vos connaissance géologiques et à votre mémoire gustative :
A millésime identique, parmi les premiers crus et les grands crus, certains vous semblent-ils plus apte à la garde que d'autres ?
Peut-on "hiérarchiser" les climats du chablisien comme on le fait pour la côte de Nuits ?
y a-t-il des différences flagrantes dans l'expresssion des climats ?

Merci d'avance pour vos éclaircissements !

Vougeot

Bonjour,
Tout cela reste bien évidemment très (trop) théorique mais généralement Montée de Tonnerre en 1er cru et Les Clos en grand cru sont les plus aptes à une longue garde.
Bonne journée,
Gilles T

.je dois récupérer un commentaire de dégustations de Mr Dauvissat sur ce vin

Jean-Luc,

Cela m'intéresse ...

Jean-Luc,

Il y a tout juste un an, j'ai servi à un ami Les Clos Dauvissat et Raveneau 1997 : les 2 vins étaient splendides, encore très jeunes !

Cela m'amuse beaucoup d'évoquer ce souvenir car cet ami passe à la maison ce soir. Au programme : une bulle, un blanc, un rouge... à l'aveugle !

Je n'ai rien prévu d'original. -

""Je n'ai rien prévu d'original"" : très certainement du genre

Krug 96 . Corton Charlemagne 89 de JFCD . Musigny Roumier 90 !!

Il y a tout juste un an, j'ai servi à un ami Les Clos Dauvissat et Raveneau 1997 : les 2 vins étaient splendides, encore très jeunes !

Bu récemment, un Clos 1986 de chez Dauvissat était magnifique et pas encore en fin de course.
Cordialement,
Gilles

""je dois récupérer un commentaire de dégustations de Mr Dauvissat sur ce vin ""

En fait , ce commentaire se retrouve dans la magnifique livre de Jacky Rigaux : Le Terroir & Le Vigneron ....mon ami le pédago vient de me présenter ce livre . Je vais l'acheter ...et dire que certains passent des heures à consulter le Parker ><

Un livre à découvrir pour les passionnés !!

Jean-Luc,

Une bouteille sur les trois !

En fait : Krug 1996, M. Perrières Lafon 2000, Cheval Blanc 1988, Hermannshöhle Auslese Dônnhoff 2005.

Nous sommes frais comme des gardons !

Krug 1996, M. Perrières Lafon 2000, Cheval Blanc 1988, Hermannshöhle Auslese Dônnhoff 2005.

Ce qui s'appelle bien démarrer l'année, Charles !

Jean-Luc, tu es vraiment trop fort dans les dégustations à l'aveugle!

Charles, je suis sûr que tu as pensé à moi... j'espère que tu nous feras un petit compte-rendu, notamment du superbe Dönnhoff (au botrytis parfait!).

Bonjour,
J'avais été très étonné par :
Chablis GC Valmur, Domaine de la Maladiere W.Fèvre 1976 : La couleur est orangée dorée, presqu'ambrée, brillante, incroyable... Le nez, assez fascinant, va évoluer tout au long de son aération avec au départ de la pomme, de la poire, dominé par un magnifique boisé fûmé. Celui-ci va se fondre de plus en plus, laissant apparaitre sur cette base fruitée, des notes fleuries, du miel, de la brioche, des notes mentholées... bref, on a du mal à sortir son nez du verre. L'attaque est franche, la matière est ronde, la structure est tendue, élancée gardant une vivacité incroyable pour son age sur de belles notes de poires, de fûmées, de miel. La finale longue et persistante relance les arômes du nez sur un beau fond minéral, un profond beurrée/briochée, des notes fleurie d'acacia, puis l'hydromel, de miel.... A chaque nouvelle gorgée, on découvre quelque chose de différents, la grande classe quoi, en un seul mot, Excellent.
S'il est toujours possible de garder un Chablis , depuis, je me dit surtout que ça peut leur profiter;)

Amicalement

Matthieu :
Avec un CR de cette trempe(tu), je me sens obligé d'encaver quelques boutanches !

Vougeot