CR:En faisant toujours référence à ce petit périple, je pourrais résumer mon sentiment sur 2006 par équilibre, finesse et accessibilité.
Je tiens tout de suite à préciser que c'est un avis partiel, en aucun cas généralisable à l'ensemble de la Bourgogne et basé sur la dégustation dans les domaines suivants :
- Dauvissat à Chablis
- Rossignol-Trapet à Gevrey-Chambertin
- Méo-Camuzet à Vosne Romanée
- Ballot-Millot à Meursault
- Bernard Morey et Fils à Chassagne
- Joblot à Givry
- Dureuil-Janthial à Rully
Le chablisien doit être abordé à part dans la Bourgogne car en 2006, le vignoble a vendangé en même temps ou avant la Côte de Beaune, chose qui ne sétait pas vue depuis quelques années.
Il n'empêche que la précocité de la vendange ne doit pas rimer avec année surmûrie.
Au contraire, des vins aux arômes de fruits mûrs couplés à un corps qui laisse parfaitement transparaître les diverses origines.
Exemple : GC Les Preuses tout en élégance et en longueur, GC Les Clos tout en densité et en fermeté.
Mais des vins déjà accessibles à la dégustation.
Chez Rossignol-Trapet, David qui nous a reçu, situe le millésime 2006 entre le 2004 (très difficile, peu mûr, beaucoup de tri) et le 2005 (des raisins d'école).
Cependant, 2006 a connu un mois de septembre plus favorable mais un tri a été nécessaire.
A part un Beune Teurons qui venait de terminer ses malos, donc plus difficile à appréhender, les vins mettaient en avant une texture relativement abordable, de beaux nez de fruits. Certaines cuvées présentaient en revanche des tanins plus abondants. Mais les vins n'ont pas terminé leur élevage et ils doivent encore s'affiner.
Dégustés sur fûts : Beaune Teurons, Gevrey villages, Gevrey 1er Combottes, Gevrey 1er Corbeaux, Gevrey 1er Cherbaudes, Gevrey 1er Petite Chapelle, Gevrey 1er Clos Prieur, Gevrey GC Chapelle, Gevrey GC Latricières, Gevrey GC Chambertin.
Chez Méo Camuzet, la gamme se situe à un très haut niveau, mariant dans tous les vins, à des degrés divers, cette dualité élégance et finesse.
Dégustés au fût, sauf les 2 premiers en cuves d'assemblage : Hautes Côtes de Nuits blanc, Fixin, Morey-Saint-Denis, Chambolle Musigny, Chambolle Les Feusselottes, Nuits Aux Boudots, Vosne Les Chaumes, Vosne Aux Brûlées, Corton, Clos de Vougeot, Richebourg et Vosne Cros Parentoux.
Chez Ballot-Millot, les blancs étaient en cuve d'assemblage et collés depuis 1 semaine. Très difficiles à jauger, j'en retiens Meursault Criots, 1er cru Charmes, 1er cru les Genevrières. Le Perrière se présentait très tendu.
Au niveau des rouges, même constat que chez les producteurs précédents sur Beaune Epenottes, Meursault, Pommard Pézerolles, Pommard Rugiens (quoiqu'un peu dur lors de la dégustation), Volnay Santenots et Volnay Taillepieds.
Chez Bernard Morey, nous sommes reçus par Thomas, un des deux fils.
Dégustés Saint-Aubin 1er Sous le Puits, Beaune 1er Grèves, Chassagne 1er Baudine, Morgeot, Puligny 1er La Truffière, Bâtard Grand Cru.
Thomas estime les 2006 friands et ils seront vite accessibles.
Encore une fois, supérieur à 2004 mais inférieur à 2005.
Chez JobCR:lot, comme pour encore confirmer nos impressions et dixit Jean-Marc Joblot : "... il faut avouer que le millésime 2004 était à ch... alors que lorsque je faisait mes études d'oenologie, 2005 a fourni des raisins idéaux, de rêve."
Ici, les 2006 sont cisterciens, mariant un fruité pur à des bouches assez ciselées mais il faut aussi dire que les mises sont récentes et que les vins assimilent ce choc différemment.
En tous cas, par rapport aux 2 millésimes précédents (2004 et 2005), nous avons de nouveau ressenti des vins plus accessibles.
Chez Vincent Dureuil à Rully, tour quasi complet de la gamme tant en blanc qu'en rouge sur des échantillons tirés sur fût.
A nouveau, mais c'est une lapalissade, une réussite. Aucune cuvée ne déçoit.
Dégustés : Bourgogne rouge, blanc, aligoté et passe-tout-grains, Rully, Rully En Guesne, Rully 1er cru, Rully Meix Cadot, Rully Meix Cadot VV, Rully Clos du Chapitre, Rully Maizières, Rully les Margotés, Mercurey, Puligny 1er Champs Gains et Nuits 1er Clos des Argillières. Dans ce dernier vin, nous avons d'ailleurs établi un lien de parenté avec le domaine Méo-Camuzet dans la texture.
Pour l'instant rien ne vient démentir la grande qualité des 2005 tant en rouge qu'en blanc.
Comme Luc, je n'ai jamis ressenti de vins mous sur 2005.
Je conclurais en disant que 2006 est plus beau que 2004.
Les vins sont déjà accessibles, avec un beau fruité, des corps fins et élégants.
Ils seront à mon avis prêts à boire dès la mise pour certains et entre 3 et 5 ans pour les cuvées "de garde".
Je continue de penser que tant 2004 que 2006 se situent en deçà de 2005, ce qui ne nuit en rien aux qualités respectives de ces 3 années.
Olivier