Voici donc, comme promis, les six commentaires de dégustation qui me sont arrivés concernant
Haut-Bailly 1990 :
Château Haut-Bailly 1990 – dégustateur : Laurent Saura
Robe discrètement évoluée, nez fermé malgré l'oxygénation. Seule l'agitation nous révèle les notes de cassis, de cèdre et de suie. Entre fruits et bois, le nez ne me semble pas aussi complexe que celui de son voisin de dégustation. L'attaque en bouche est parfaitement conforme à ce vin majoritaire en Cabernet Sauvignon : franche, assez massive, tapissant parfaitement le palais de sa jolie matière avec des tannins fins. L'équilibre est certes irréprochable, mais l'ensemble souffre de la comparaison avec Fieuzal, surtout dans la longueur en bouche, infiniment plus longue chez ce dernier vin cité.
Château Haut-Bailly 1990 – dégustateur : Christophe Jallot
Robe soutenue, d'une évolution "normale" pour un vin de 16 ans...le nez est marqué par des notes de sous-bois, de cuir, de réglisse, de mûre confiturée, de tabac blond, de champignons, donc belle complexité...En bouche, le vin se montre assez "doux", moins riche que le Fieuzal goûté à ses côtés, mais très élégant, harmonieux et d'une belle longueur ; les tanins sont parfaitement fondus et le vin conserve une bonne acidité, un peu plus marquée même que dans le Fieuzal...noté 16,50 hier soir; pour info, sa moyenne de notes en 5 dégustations= 16,30. Ce vin me semble avoir atteint sa parfaite maturité et ne gagnera rien à être conservé plus longtemps...je conseillerai même de le déguster assez rapidement, je crains que dans 5 ou 6 ans, il ne commence à décliner !???...
Château Haut-Bailly 1990 – dégustateur : Winemega - Alain
A l'ouverture, la couleur est encore juvénile, peu de traces de vieillissement. Le nez est assez fermé. Laissé debout environ une heure au frais. A table, Haut Bailly 1990 évolue : d'abord des fruits rouges mûrs, puis des senteurs viriles de cuir, de tabac, de terre humide et d'âtre froid. En fin de soirée, le nez s'affine et devient plus floral. Initialement, la bouche est un peu sur la retenue, mais à table elle se révèle précise et progressive, s'ouvrant sur une belle texture de fruit mûr. Curieusement, à mesure que le temps passe, Haut Bailly 90 devient plus tannique et le fond de la bouteille révèle même une sorte d'astringence en fin de bouche. La persistance est bonne, sans être exceptionnelle. Belle bouteille qui met un peu de temps à révéler son potentiel, mais j'avoue que je gardais un meilleur souvenir des bouteilles précédentes (dernière bue en 2001). Semble actuellement un peu entre deux eaux... comme si il n'avait pas encore quitté sa phase de fruit, sans être tout à fait entré dans sa période de maturité. Sur mon échelle de plaisir personnel: 88/100
Château Haut-Bailly 1990 – dégustateur : Didier
Bouteille ouverte 10h00 avant, épaules légèrement dégagées ; le bouchon bien qu’assez imbibé est impeccable. La robe est profonde, grenat foncé avec quelques petits signes d’évolution se traduisant par des reflets orangés sur les bords du disque. Le nez est d’une belle complexité, présent, flatteur. C’est très harmonieux avec des parfums de tabac, de fumé. Des notes de feuilles de cassis apparaissent également de même que, plus fugitives, de légers parfums de petits fruits rouges (groseille) – Plus tard, après agitation et à l’aération, une légère touche viandée est perceptible. La bouche est riche et subtile, presque fondue, mais avec de la matière ; les tanins très polis sont encore perceptibles mais bien enrobés. C’est plein, harmonieux, sur le tabac. En fin de bouche tout est bien tenu par une légère astringence qui donne du relief ; une très légère amertume persiste en bouche après avoir avalé. C’est un très joli vin que le temps a sublimé et qui a encore de belles années devant lui. Cela m’a plu (ma chère compagne qui adore les jolis vins a également beaucoup aimé) ; à mon sens, que de différence avec Haut-Bailly 1988 (en tout cas pour les bouteilles que je détiens).
Château Haut-Bailly 1990 – dégustateur : Thierry Debaisieux
Le vin est remonté sur la majeure partie du bouchon. La robe est grenat foncé. Le nez est puissant et complexe, séduisant également. Le cassis se mélange à des notes de fumé et de réglisse et s’associe à des senteurs de cèdre. L’agitation prolongée met au premier plan le cassis avec des impressions de fruits frais et des nuances de feuilles froissées. La bouche, au premier contact, est ample. Elle se montre concentrée, reposant sur des tannins fins et mûrs, presque soyeux. Elle est savoureuse, offrant en milieu de bouche un cassis frais, qui persiste jusque dans la finale. Elle est également équilibrée avec une acidité suffisante pour lui donner une agréable fraîcheur. Elle est longue, enfin, avec un cassis qui est rejoint par des nuances boisées et épicées. Une nouvelle fois, un vin à l’aspect « jeune », sans notes de cuir ni d’animal…
Château Haut-Bailly 1990 – dégustateur : Luc Javaux
La robe est de belle intensité, légèrement évoluée, aux reflets grenat. Très beau nez élégant et complexe, sur les fruits noirs, une touche de cuir, des notes de fumée, de tabac, de cèdre et de sous-bois, tout en finesse. Je retrouve cette sensation de grande finesse en bouche, avec un équilibre délicat et subtil, un vin qui fait dans la dentelle plus que dans la puissance, un soyeux de texture remarquable et une très belle longueur. J’aime personnellement beaucoup ce style et cette bouteille en particulier, qui me semble aujourd’hui à maturité mais qui ne montre à mon sens encore aucun signe de faiblesse, gage qu’elle a encore de belles années devant elle.
Luc