Expérience de Pierre André rapporté par E. Peynaud dans " le goût du vin"
une série de six vins "A B C D E F" est soumise aux dégustateurs.
Les résultats, dans l'ordre
uniquement d'après la couleur : Â F E B C Â A Â D
dégustation avec couleur visible  :  E F B C A D
dégustation sans couleur visible : Â C D B A E F
étonnant, non ?
je viens d'acquérir des verres noirs au petit caveau de Sainte Catherie à Lille pour essayer de faire des dégustations où le paramètre couleur ne devrait pas influer le jugement
c'est effectivement très troublant. Je me souviens avoir lu il y a quelques temps un article (hélas je ne sais plus dans quellle revue) où il était question d'un examen qu'avaient subi des étudiants en oenologie: durant la séance leurs examinateurs avaient coloré artificiellement un vin blanc en vin rouge et la plupart des étudiants ont trouvé dans ce vin piraté des arômes caractéristiques des vins rouges! Sidérant! Comme quoi, mieux vaut se méfier des sens!
Je suis personnellement très sensible à la couleur, et je reconnais que cla m'influence.
C'est sûrement pour cela que j'ai du mal avec les vins de certaines régions.
Un vin rouge trop clair est déjà douteux à mes yeux. J'ai bien du mal à me défaire de ce problème; en ai-je vraiment envie...
Ceci est d'autant plus troublant qu'il devrait y avoir une totale déconnexion entre le jugement gustatif d'un vin et sa couleur.
Il serait d'ailleurs intéressant d'aller plus loin et de coloré en bleu un grand vin.
L'intérêt que l'on porte à la couleur du vin est dû au fait de vouloir à tout prix relier la dégustation aux cinq sens, symboliquement ça porte! Ainsi qu'à une dimension esthétique , préambule à une mise en condition avant la vrai dégsutation.
Mais si l'on donne un côté artistique au vin, comment échaper à la couleur.
Personnellement, j'ai un représentation sur la couleur des vins qui est différentes suivant les appelations. Ainsi, j'aurais tendance à me méfier d'un languedoc clair et d'un Bourgogne très foncé....bien sûr ce sont des préjugés et par définition cela doit hélas influencer ma dégustation.
Jmm
Et bien moi, les Bourgogne foncés, c'est ceux que je préfère!
Et je ne te conseille pas de venir colorer mes grands vins en bleu!
Cela c'était pour rire, bien sûr.
Je pense quand même que la qualité d'un vin transparaît (si je puis dire) dans sa couleur.
Mais tu as raison, il y a des couleurs qui sont douteuses pour certaines appellations.
Néanmoins, une robe profonde pour un vin est tout de même valorisante.
Une robe abricoté, très lumineuse, presque fluorescente pour un liquoreux, c'est quand même engageant et signe d'une belle extraction ou concentration.
Après, reste à savoir si l'on aime ce type.
Je pense que la couleur fait partie intrinsèque de la qualité du vin, et que son étude fait également partie de la dégustation.
Un Madiran reste violine très longtemps, un peu comme la syrah jeune, le merlot prend des teintes brunes inimitables, le cabernet est plus sanguin, mais peut avoir des reflets bleus etc... (le sang bleu, c'est la noblesse!)
Pour revenir sur le post de Sébastien, un ami oenologue m'avait afirme que l'on pouvait servir a l'aveugle (couleur y compris) et a la meme temperature (12-14 degres) un rouge et un blanc, et que plus de la moitie des degustateurs n'arriverait pas a distinguer lequel est le rouge et lequel est le blanc.
Ca m'a toujours intrigue mais je n'ai jamais fait l'experience.
Le goût de Cassis d'un vin blanc de sauvignon ou celui d'un rouge de cabernet sauvignon servis tous les deux "à l'aveugle", à 14°, ça
peut laisser perplexe quand tu n'as plus la couleur comme guide...
Fais l'expérience (il faut que le blanc soit "grand").
La couleur provoque l'attente d'une série d'arômes:
Fleurs, fruits blancs pour les blancs
Fruits rouges ou noirs pour les rouges
Elle semble induire notre perception puisque la recherche est inconsciemment orientée.
Pour redevenir plus raisonnable qu'avec ma couleur bleu , je pense comme Jerôme que l'étude de la robe transcrit quelque part la qualité d'un vin.
Et on fera le rapprochement entre la qualité du vin et sa couleur d'autant plus facilement que l'on connaîtra l'appelation et le cépage ou bien alors il existe une couleur uniforme seule gage de qualité pour tous les vins.
Un autre intérêt de la couleur du vin réside dans l'évaluation de l'évolution d'un vin.
Toujours est-il qu'il m'est arrivé en tous les cas de rester plus d'une minute à admirer la couleur, les reflets d'une robe et même de chercher comme un couillon plusieurs luminosités pour admirer la robe dans ses nuances.
j'en profite, pour retomber dans le pratique, pour demander à Jerôme et d'autres si les nuances entre une robe d'un gaillac moelleux et une robe d'un sauterne peuvent être conséquentes.
Pour l'heure je ne peux y répondre , non pas que je n'ai jamais bu et vu de sauternes mais en ce qui concerne les gaillacs............bon moi, aussi je plaisante, il y a justement un vendanges dorées d'escausse, fraîchement acheté sous les conseils de' fous furieux' qui m'attend....
Allez une dernière gorgée de ce rouge ( terre d'argence ) bonne nuit à tous et au dodo!
JMM