Lors d'une discussion interessante avec l'oenologue de la vià±a Perez Cruz (cf rubrique Vins du Monde), il m'a sorti un chiffre qui - s'il ne m'a pas etonne outre-mesure - m'a quand meme choque par son ampleur.

90% des chiliens consommateurs de vins le consomment dans des briques, de bouteilles en Pet de 1 a 5 l ou en bouteilles de 1l. Bref le tres tres bas de gamme.

Des 10% restants, le 90% consomme des vins en dessous de 2.000 pesos (4 francs / 3 euros). Ce qui revient a dire que seul 1% de la population consommatrice touche aux crus qui devraient faire la reputation du pays.

Et il est clair qu'en meme temps, le Chili souffre d'un deficit d'image a l'exportation malgre la bonne qualite de ses vins et l'excellent rapport Q/P.

Alors, faut-il qu'un pays ait une tradition et un esprit vinicole depuis pliusieurs siecles pour etre reconnu comme un faisant du vin de qualite ?

Quel est le niveau de vie moyen au Chili ? Ceci explique peut-être cela pour la consommation locale; pour le déficit d'image à  l'exportation, bien que tout le monde sache (sur ce site au moins) qu'on fait d'excellents vins au Chili, il faut peut-être encore faire un effort de marketing... tant auprès des consommateurs que des distributeurs !

Saludos,

Eliane

Il est clair que le niveau de vie n'est pas aussi haut qu'en Europe, meme s'il est le plus haut d'Amerique du Sud. Mais les chiliens consomment biere et pisco a des prix qui leur permettraient d'acheter des vins meilleurs.

Il est aussi clair que le marketing a un grand coup a jouer pour un pays qui a un deficit d'image.

Ma question est de savoir si cela est vraiment possible ou si un pays qui n'est pas percu comme ayant une culture vinicole ne sera jamais associe avec le fait qu'il peut en sortir des produits de haute qualite.

(fff)(ggg)
Je vous rappelle quand même qu'on a une réputation de site people à  maintenir!

Cette plaisanterie mise à  part, je crois quand même que l'écrasante majorité des vins de qualité et de grande qualité du Chili ou de l'Argentine est destinée à  l'export.
Ces cuvées sont faites pour concurencer les grandes cuvées du vieux continent et sont destinés aux amateurs fortunés où qu'ils se trouvent.
Je pense que la misère est mieux répartie que la richesse dans ces pays.

"Alors, faut-il qu'un pays ait une tradition et un esprit vinicole depuis pliusieurs siecles pour etre reconnu comme un faisant du vin de qualite"

Sans provocation et sans vouloir dénigrer des bouteilles magnifiques issues des nouveaux horizons du vin, j'ai quand même envie de répondre par l'affirmative car je pense que les facteur culturel est nécessaire à  la production sur la durée de grands vins de qualité, à  l'apparition d'un style et d'une typicité propres à  une région. Faire du vin, ce n'est pas seulement cultiver de la vigne et faire fermenter du jus de raisin. Faire du vin, c'est aussi et surtout s'inscrire dans une tradition culturelle. On en revient toujours à  cette relation entre les caractéristiques d'un vin et son environnement dans ses dimensions physiques et humaines. Plus j'apprends le vin et plus j'accorde de l'importance au facteur humain. Même celui-qui s'inscrit contre une tradition ne peut s'empêcher de s'y référer.

Il n'est cependant jamais trop tard pour initier une véritable culture traditionnelle du vin dans les nouvelles régions viticoles. Il faut juste savoir être patient et attendre qu'elle porte ses fruits. Je crois que l'Argentine a démontré qu'elle avait un véritable potentiel avec le malbec et qu'une "tradition culturelle" était en train de naître avec ce cépage, qui ne tardera pas à  devenir une nouvelle référence.

Cela dit, nous serions sûrement étonnés par les chiffres de nos pays respectifs, où la grande majorité des vins consommés au quotidien ne sont que d'infâmes vinasses.

cordialement

Yves Z

Yves,

J'ai déjà  posé la question à  Daniel Bécu, dont tu as pu visiter la magnifique cave, du nombre de ses clients intéressés authentiquement par le vin.
Sa réponse: 2%...
Pourtant, la France est un pays de culture du vin et le nord passe pour être une des régions où les caves des particuliers sont les plus remplies...

Alors?...

Amitiés,
Thierry

J'ai dégusté à  deux occasions des Petrus. Je n'ai jamais acheté de Petrus... La plà¼part des "grands" vins que j'ai dégusté, l'ont été lors de dégustations du club énophile dont je suis membre depuis qq. 20 ans, lors de visites chez le vigneron. C'est tout à  fait vrai que mes achats en vin sont dominés par un souci de recherche du bon rapport qualité/prix, et rarement je paie plus de 20 euros (ma fourchette, c'est plûtot les 10-15!). Et quand je suis en possession, en ma cave, de grands vins, il m'est arrivé (une seule fois!) de les mettre aux enchères à  Munich (€350 la bouteille pour 4 bouteilles de Hermitage La Chapelle 1978 Jaboulet, acheté 11-12 euros...)
Je ne suis pas assez grand "fanatique" amateur de vin pour activement aller en chasse des grandes dégustations: c'est assez occasionnel, de déguster un "grand" vin, mais je ne doute pas un instant qu'il y a moyen de boire les meilleurs vins au monde en étant vraiment actif dans les cercles de dégustateurs amateur!

...euh... je pense que mon commentaire à  fait un bond vers un sujet non-conforme avec celui que j'avais en tête... mes excuses!