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Votre permière émotion, premier souvenir

  • Fabien
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Votre permière émotion, premier souvenir a été créé par Fabien

Lié à  la qustion de Pierre, quelle fut votre première émotion dans le vin, votre premier souvenir auquel il vous a ramené?

Pour ma part:
-18 ans, dans un resto ou j'étais en stage un client commande en me demandant si c'était un bon choix "Rayas blanc 83 ou 85 (souvenirs imprécis mais émotion intacte)", ma réponse "je ne sais jamais goûté, probablement très bon connaissant les rouges de Monsieur Raynaud", ouverture de la bouteille, le client me disant que l'on decouvrira ensemble, je goûte en premier avec insistance de celui-ci et lui impatient "alors, comment c'est?!", pas de réponse de ma part, seulement un geste soulevant la manche de ma veste et laissant découvrir à  celui-ci mon bras aux poils hérissés, un frisson parcourant mon corps entier, alors que j'écris ces lignes je suis tout frissonant à  l'évocation de ce souvenir, 15 ans après l'émotion est intacte, douce et très très agréable...

Premier, probablement, souvenir d'odeur, dans un vin blanc de Bourgogne (lequel? je ne sais plus) verre au nez, ça sent l'amande de mon pot de colle Cléopatre (vous vous rappelez celle blanche de l'école élémentaire avec sa spatule au coeur d'un pot rond, que beaucoup je pense on dû manger, en tout cas moi, car l'odeur était douce et agréable, tiens tiens encore cette sensation évoquée plus haut...(bbb)

Fabien


Fabien
05 Juil 2003 19:38 #1

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  • Thierry Debaisieux
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Réponse de Thierry Debaisieux sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Pour moi,
cette première émotion est à  l'origine de ma passion.
22 ans, jeune marié, je me retrouve en ce dimanche d'automne 75 avec une carte des vins dans les mains.
Nous sommes dans un étoilé Michelin du nord. Nous avons cassé notre tirelire, un autre jeune couple et nous.
Je l'ai déjà  dit: mes parents buvaient de la bière.
Je n'avais donc aucune culture en matière de vin.
Un nom sur la carte me dit quelque chose: Léoville las Cases.
Le 71 est abordable...
Et c'est la révélation!
J'ai voulu, ensuite, acheter quelques bouteilles, mais tous les vins n'étaient pas comme las Cases.
J'ai commencé à  me documenter.

Cordialement,
Thierry
05 Juil 2003 21:33 #2

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Mon premier souvenir (mauvais !) date d'un été où je deavis avoir 4 ou 5 ans. Repas de famille, tous au rosé et moi au sirop de framboise dilué, même couleur, même verre .... (fff) ... à  force de jouer dehors, ça donne soif, donc je rentre en coup de vent, prends mon verre et le descends cul-sec. Sauf que l'oeil-de-Perdrix, ça n'a pas passé aussi bien que le sirop ....(aaa)

Ma première émotion, c'était je crois un Château Canon des années 70. Un nez qui m'avait envouté et qui m'avait donné l'envie d'en savoir plus. Je devais avoir 14-15 ans ...

Anthony
05 Juil 2003 22:39 #3

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Ma première émotion est liée aux vins de Bordeaux, en particulier à  une bouteille Montrose 1982 avec une fin de bouche en queue de paon (ce dont j'ai déjà  parlé), mais elle est surtout liée à  la naissance d'une très grande amitié. Et l'excellent vin sans ami, il devient superficiel et inutile. (bbb)
05 Juil 2003 23:24 #4

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Moi tout provient d'une histoire d'amour...

Voici le c/c de ce que j'avais noté à  l'époque sur Magnum Vinum...

"Votre histoire m'a rappelé mes premiers battements de coeur pour une femme. En effet je suis tombé amoureux (réeellement pour la première fois de ma vie), d'une femme, une jeune fille à  l'époque (18 ans), qui avait son grand père paternelle qui avait un restaurant lui aussi dans une ville bourgeoise de l'est de la france.

Lui a vendu son restaurant pour prendre sa retraite, mais il a emporté avec lui ses fabuleux trésors embouteillés... un jour, alors que je n'étais au courant de rien, il me parla fort comme d'habitude et il me dit "gamin va chercher en bas une bouteille de ton choix!".

J'étais réellement sur les fesses car jamais au grand jamais je ne pensais qu'il me dirait ça. Je ne savais même pas quelle clef je devais prendre pour ouvrir la lourde porte de la cave. Il m'indiqua la marche à  suivre.

J'étais immensément heureux et j'avais un genre de retenu : car après j'aurai pénétré le dernier lieu inconnu de la maison. Le graal était à  porté de la main.

J'ouvris la porte et j'alluma la lumière qui était une lumière tamisée et laiteuse. Devant moi s'étalait la plus merveilleuse des caves : des flacons rangés par années, de 1900 à  1990 dans des étagères ne dépassant pas "oeil d'homme pour ne pas les déranger durant leur sommeil". Des Margaux 1961 il en restait 3, des Lafites, du Haut Brion (son préféré) des inconnus, des Haut Marbuzet (mon préféré) de multiples années, des pomerols Chateau du Tailhas 1961 (mon pomerols préférés mais c'est aussi un coup de coeur), des lynch bages, des bouteilles secrètes qu'il me disait "venir du plus grand des chateau qui ne se nommait pas chateau" (j'en avais déduit que c'étaient des pétrus) qu'il serait aller cueillir lui même à  la fin de la guerre. Je me demandais si Pétrus 45 était une bonne année, mais je n'étais pas ébloui par les étiquettes car je ne connaissais pas ce vin à  l'époque, ou disons juste que j'en avais seulement entendu parler. Puis j'avais tellement d'amour pour cet homme que je ne voulais pas lui boire "son" vin. Il y avait aussi les vins qu'il avait mis en bouteille lui même à  l'époque avec des amis. Il y avait marqué dessus Paulliac, St Estephe, autant de nom magique qui, lorsque j'y pense aujourd'hui, refont battre mon coeur.

Au milieu de la pièce se trouvait un tonneau et deux belles chaises. Je me mis assis et je respira bien à  plein poumons pour m'emplir de ce lieu. Je ferma les yeux et je me mis à  imaginer l'histoire de toute ces bouteilles.

Puis je me souviens m'être dit qu'à  lui faire honneur, autant boire une bouteille boucher par lui même. Je me saisi donc d'un vieux pomerol 1945. Je referma le "caveau" derrière moi, les bras frisonnant, la cave étant à  8 degrés.

Ce fut pour moi aussi un vin admirable et admiré par tous. Encore d'après mes souvenirs gras et dense. Avec une bonne longueur et une magnifique couleur tuilée. Je me souviens l'avoir plus apprécié que le Chateau Margaux 73 bû juste après, année de ma naissance.

Maintenant tout dépend des conditions dans lesquel on boit nos vins.

Merci pour avoir fait remonter tout ces souvenirs."

Voilà  donc ma première expérience avec le vin...
06 Juil 2003 18:58 #5

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Merci Fabien de nous permettre de nous interroger.

Pour ma part, je suis en attente de ma première émotion. Autant je peux être bouleversé, en écoutant une musique (pas plus tard que hier, une romance pour violoncelle et piano de Chopin) autant je le confesse, il me manque probablement une connexion cérébrale relative à  ce sujet.

La magie s'exerce, mais l'apothéose est pour l'instant absente. C'est une question de temps, j'en suis persuadé. Et quel plaisir de savoir qu'elle est à  venir ! C'est probablement ma première émotion (!)

J'ai de multiples souvenirs liés à  certains vins, des souvenirs d'intenses joies, inexpliquées, sauvages, furtives. Mais à  ce jour, aucun vins ne m'a réellement bouleversé, au point que mes paupières se remplissent de larmes contenues ou non.

Je crains que si cela m'arrivait, je doive me considérer comme sénile précoce. Car, peux-t-on pleurer pour un vin ? Cela vous est-il déjà  arrivé ? Ou mes attentes, sont-elles trop élevées ?

Emotionnellement vôtre

Pierre
06 Juil 2003 21:52 #6

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Pierre,

Je ne crois pas que l'on pleure pour un vin. Mais lorsqu'un vin nous marque, c'est gustativement. Le jour où vous tomberez sur un vin qui finit "en queue de paon", vous comprendrez l'émotion gustative qu'il vous procurera ainsi qu'aux personnes qui partageront avec vous ce même vin !

salutations gustatives

David
06 Juil 2003 22:37 #7

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Personnellement, Je n'ai pas de souvenir précis, sinon des bouteilles, pas toujours prestigieuses, qui ont marqué des étapes dans ma vie de dégustateur, en m'ouvrant des horizons nouveaux et inconnus. Il y a aussi les bouteilles qui ont marqué des moments importants de ma vie.

Ma relation avec le vin oscille entre la recherche de sensations passées et la quête d'un idéal. Je veux à  la fois retrouver des sensations que certains vins m'ont procurées et me rapprocher de l'idéal du VIN, du ce vin parfait qui n'existe pas mais qui nourrit toutes mes attentes.

Par ailleurs, je ne pense pas qu'un vin me fasse un jour pleurer. Le vin est une passion, mais il n'est de loin pas l'essentiel et je n'ai jamais perdu de vue l'aspect dérisoire de ce hobby au regard de toutes les questions essentielles.

Après, réflexion, je me dis que, lorsque mon heure sera venue, je pleurerai peut-être les bouteilles que je n'aurais pas bues (jjj)

cordialement

Yves

Yves Zermatten
06 Juil 2003 23:34 #8

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Réponse de Nick Borderline sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Le premier grand nez dont je me souviens, Mas de Daumas Gassac 79. Jamais je n'ai retrouvé cette émotion dans les autres vins du domaine que j'ai eu l'occasion de gouter ensuite.

Nick
07 Juil 2003 11:14 #9

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Votre permière émotion, premier souvenir

Bonjour,

Ma première grande émotion gustative, je la dois à  mon père, grand amateur de bourgogne, notamment de Meursault et de Volnay, qui un printemps alors que j'avais 15 ans, m'a fait découvrir in situ les vins du truculent François Gaunoux dans ses caves à  Meursault.

J'ai le souvenir éblouissant du Meursault Goutte d'Or, à  la robe qui portait bien son nom, ses arômes intenses de beurre frais et de noisette et ce gras incomparable. Depuis, cela a toujours été pour moi un critère gustatif de qualité, ce qui fait que je recherche souvent l'ampleur et le gras dans les blancs de bourgogne...de ce fait le Meursault reste mon blanc bourguignon de prédilection.

J'ai aussi le souvenir des arômes de cassis des Pommard Grands Epenots et Rugiens, et ce velouté magique associé à  un corps parfait... j'ai eu beaucoup de mal depuis à  retrouver pareilles émotions avec les rouges de Bourgogne, sauf sur un Clos de La Roche du domaine Amiot.

Plus tard, j'ai eu la chance, grace à  un oncle qui connaissait un collectionneur de grands Bordeaux, de déguster, à  l'improviste d'une visite d'amitié, un Château Certan de May 1981, comme ça sur le comptoir, sans accompagnement, pour le plaisir. J'avais alors dix huit ans, et ce vin merveilleux restera pour moi comme le plus grand Pomerol (et vin rouge) dégusté.

Encore plus tard, sur mes vingt ans, j'ai eu la chance d'être reçu par Monsieur Mellier régisseur du château d'Yquem, dans sa propriété du château Raymond Lafon. il n'avait, bin entendu, rien à  vendre, mais a débouché pour nous une bouteille de Raymond Lafon 1979, ce qui m'a permi de savoir ce que perfection signifiait: un nectar très proche de ce qu'est Yquem (d'après le propriétaire).

De toute façon, le souvenir de ces émotions me fait penser que bien d'autres m'attendent, car quand on est amoureux du vin, la passion ne s'éteint jamais et la plus grande émotion est toujours devant soi.

Cordialement.
CD
20 Juil 2003 15:06 #10

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