Je crois qu'il existe aussi un autre problème. Celui du mensonge ou de la partie de cache-cache organisée dans la plupart des vignobles...
Je viens de recevoir un mél "anonyme" concernant un vigneron ligérien que j'ai autrefois encensé (sur MV), mais moins depuis quelques temps (non, ce n'est pas J. blot dont je parle). est-ce vrai ou non, peu importe.
Le problème pour l'amateur est d'être capable non seulement de savoir si le vin est bon, mais s'il est le reflet fidèle et "naturel" du travail du vigneron.
Plus simplement, comment savoir si le vin fut maquillé ou non, pour palier à d'éventuels défauts ? Un tel vin maquillé, issu de hauts rendements, aidé par l'oenologie moderne est "acceptable" en grande distribution, car produit en grande quantité, pour une consommation rapide le plus souvent... mais quand on le retrouve sur l'étalage d'un caviste, là il y a de quoi se poser de sérieuses questions. D'ailleurs, je suis certains que peu d'entre nous pouvons faire la différence. N'est-on pas naturellement plus attiré par un vin aux charmes colorés, sucrés, confiturés, boisés et j'en passe, plutôt que par un vin droit, voire austère en jeunesse ?
Il n'y a pas qu'une notion de culture, mais aussi d'honnêteté !
Les vignerons, les courtiers, dirigeants de l'INAO, etc. devraient se rendre compte que le public, notamment les "d'jeun's", boivent de moins en moins de vin, mais recherchent des vins authentiques, originaux, procurant du plaisir et véhiculant un message culturel, le plus souvent. Combien de temps une situation hypocrite peut-elle durer, comme en bordelais où on chaptalise à tour de bras et on utilise les osmoseurs sans vergogne ?
Je crois que les journalistes, à l'instar de ceux de la RVF ou de Bourgogne Aujourd'hui, ont un rôle primordial à jouer : ils doivent aller sur le terrain, dénoncer les pratiques douteuses et les mensonges de vignerons qui connaissent plus le marketing que la culture de la vigne !
Et tant que l'INAO sera contrôlée uniquement par les vignerons, je crois qu'on n'avancera pas suffisamment dans le bon sens, celui de la qualité et de l'authenticité du vin.
Quand je vois, de façon caricaturale, un cru classé de Bordeaux produit sur des dizaines d'hectare, à plus de 50hL/ha réels (sans compter les grappes non ramassées, le second vin, etc.) certes planté à 10000 pieds/ha, mais qui produit des centaines de milliers de bouteilles, dont les raisins sont ramassés à la machine, avec osmoseur, chapta et toute l'artillerie, vendu à des prix stratosphériques... de qui se moque-t-on ? Où est la typicité, la notion de terroir dedans ?
Tant mieux pour les bordelais (malheureusement, seuls les grands en profitent), tant que la situation dure ; ils ont intérêt à économiser. J'espère sincèrement que la nouvelle génération d'amateurs (français, italiens, japonais, américains, etc.) leur fera payer cher leur arrogance !