agitateur écrivait:
>
procyanidine écrivait:
>
>
> > ça nous fait 9 t/ha d'eau, càd 9000 L/ha !
>
>
> Je ne voudrais pas
doucher cet
> enthousiasme, mais 9000 litres pour 10 000 m², ça
> fait une "belle" précipitation de 0,9 mm de
> pluie......Mmmmm.....comment dire.....une belle
> rosée matinale ? Le point d'exclamation me parait
> quelque peu démesuré pour qualifier cette
> innondation de fond de dé à coudre....
> En outre, 50% restitué au sol depuis une plante
> crevée, ça me parait énorme.
>
> Une fois de plus, avant de se perdre en
> conjectures hasardeuses et peu étayées, il est
> parfois bon de pratiquer le "back to basis".
>
> Je ne faisais que passer....
Je pense que tous les lecteurs ont fait le calcul de “ l'agitateur ” et sont arrivés comme lui à 0.9 mm de pluie ! Quant à moi, j'avais conclu qu'elle n'arriverait jamais au sol car évaporé avant qu'elle ne le touche. Donc je n'en ai pas parlé !
On est tous d'accord sous l'angle hydrologique, l'arrosage à la douche, c'est des peanuts.
Apparemment les diapos que je présentaient n'ont pas été assez claires et je m'en excuse car on aurait pu se passer de cette discussion. Mais c'est le risque avec une large audience ....
En fait mon propos n'était pas au niveau agricole (arrosage, irrigation) mais au niveau microscopique et biochimique (pédologique).
Pratiquons le “ back to basis ” comme le suggère “ l'agitateur ” et pour faire très court :
Les choses sont un peu plus complexe et plus intéressante quand on se trouve dans les horizons du sol, dans un réseaux racinaires intimement imbriqué d'une plante pérenne (la vigne) et d'un enherbement annuel ou bis-annuel. On a environ entre 20'000 et 100'000 km de racines qui cheminent sous 1 ha de sol* ! Je vous fais grâce de ne pas impliquer le microbiote pour faire simple.
La restitution de l'eau par les racines d'une plante qui meurt ce n'est pas des grosses gouttes d'eau (ce n'est pas de l'hydrologie ; on est au niveau microscopique des flux aqueux dans le sol et des interactions racines-racines (roots talking). C'est certainement même de la vapeur d'eau qui est relarguée et qui est (i) captée par la rhizosphère des racines de la vigne ou encore (ii) pour reconstituer la solution du sol des complexes argilo-humiques (CAH). Cette solution du sol dans les CAH ce n'est pas de l'eau dégoulinante d'un arrosage. C'est l'équivalent à de l'eau à l'état moléculaire qui sera ensuite absorbée par les poils absorbants des racines. On est encore une fois très loin de l'hydrologie classique, C'est de la biochimie, mon métier, je suis désolé.
Et c'est vrai, quand on est pas du métier, il n'est pas facile d'admettre qu'une plante saine contient entre 80 – 95 % d'eau et qu'une fois séchée elle n'en contient plus que 15%, donc plus de 50 % de l'eau c'est évaporé. “ ça peut paraitre énorme ” mais les personnes qui consomment des légumes crus et secs connaissent bien ces valeurs; Et en plus c'est scientifiquement démontré et c'est de la biochimie encore une fois.
Imaginons que ce soit des racines qui sèchent dans le sol (peut importe comment), où va l'eau ? Même si elle représente une valeur estimée de 9000L/ha, qui peut paraître faible pour une action hydratante (type pot de fleur qu'on arrose !), la façon dont elle est fournit dans le sol est beaucoup plus efficaces (interaction racines-racines) qu'une pluie même plus importante.
Je pense réellement, quand cas de stress hydrique d'une plante pérenne, la restitution d'eau par les racines de plantes qui “ crèvent ” n'est pas un phénomène négligeable, ne serait-ce que pour réhydrater l'exsudat racinaire.
Est-elle suffisante ? Cela dépend de l'importance et de la durée du stress hydrique. Tout un débat.
En espérant avoir élevé un peu plus le niveau de l'eau !
Georges
P.S. Pour Florian, malheureusement je ne trouve plus les références de l'article scientifique (USA) qui discutait de mon propos qui a provoqué “ l'agitateur ” .
(*) Pour encore mieux comprendre facilement les racines et le sol cliquez sur ce lien :
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