A l'occasion de l'anniversaire de notre Didier, ce dernier nous invite à nous réunir autours d'un repas absolument magnifique et des bouteilles de haute volée.

Comme d'habitude, tout est servi à l'aveugle, la série se composant de 2 rouges, 6 blancs, 8 rouges, 2 blancs, 1 liquoreux et une bulle pour finir.

Chambolle Musigny 1959:
Le vin se montre évolué avec une robe encore assez profonde. La bouche est un peu lisse, légèrement fatiguée, sur des notes de fruits à noyaux, balsamiques et de pruneaux. Un aspect bordelais se dégage avec une pointe qui tire vers le porto. L'ensemble est assez gras et je suis sensible au message que ce vin nous propose.

Quelle surprise lors de la découverte du millésime et de l'étiquette: un 1959 inconnu !

Beaune 1er cru Clos des Mouches 1972 - Chanson:
Évolué, avec un super nez hyper floral (pétale de rose), une très belle fraicheur émane du verre et une grande persistance en bouche. Un vin délicat, en forme avec un beau tonus. Bravo.

Rully 1er cru Raclot 2007 - Jacqueson:
Nez un peu lacté, tranchant, finale saline et de belle persistance. Néanmoins je trouve la bouche un peu simple bien que séduisante de part sa minéralité.

Rully 1er cru Meix Cadot 2007 - Dureuil Janthial:
Le nez est plus exhubérant, plus large en bouche avec une matière généreuse mais tout comme le Jacqueson, un léger manque d'expressivité grève un peu mon impression.

Ces 2 Rully de belle facture semblent être en phase de sommeil.

Mâcon-Pierreclos Le Chavigne 2004 - Guffens Heynen:
Très floral au nez et minéral en bouche, l'ensemble surfe sur une trame fine et élégante gorgée de précision. Très belle tension du milieu de bouche jusqu'à la finale. J'apprécie tout particulièrement.

Pouilly Fuissé Le Clos 2006 Tête de Cru - J.A. Ferret:
L'élevage domine le vin, qui propose aussi pas mal de gras et une matière enrobée.
Un peu de temps de garde donnera certainement raison à cette cuvée.

Chablis 1er cru Fourneaux 2005 - J.P. Grossot:
Citronné, le nez est fin, cachotier, mystérieux, il faut aller le chercher. J'aime la profondeur qu'il me propose. Grosse minéralité, et là effectivement, des notes sous-jacentes de caramel , d'iode, et citron me fait partir sur Monts Damnés après avoir émis l'hypothèse d'un Culs de Beaujeu.
Magnifique vibration et bouche charnue.
Et même en ayant bu des centaines de Sauvignon issus des parcelles de Chavignol et de Verdigny, il est très agréable de se planter absolument littéralement sur ce Chardonnay de Chablis. Encore une fois l'ambivalence des 2 terroirs a frappé...et je repense à la discussion il y a peu ou certains affirment que d'identifier des cépages différents est une évidence...je me poile !

Chablis 1er cru Séchet 2005 - Dauvissat:
Peu de chose à dire hormis ce coté très minéral, la grande distinction, et le travail remarquable de ce domaine. Un vin qui sonne comme une évidence.

Coteaux Champenois Ambonnay 2007 Grand Cru - Egly Ouriet:
100% pinot noir.
Très concentré, le nez est sur le graphite, la cendre et est très expressif. Quel fruité en bouche, cette dualité entre nez et palais est fort intéressante, et ce charnu rajoute à l'aspect gourmand de ce vin.
Très belle découverte en ce qui me concerne. Un grand coup de cœur.

Vosne Romanée La Tâche 1972 grand Cru n° 7952 - Domaine de la Romanée Conti:
Immédiatement servi dans le verre, le vin me captive laissant de coté le Champenois. Une sensation d'absolu, de profondeur et une complexité folle se dégage du verre.
Multidimensionnel, le nez est sur le cacao, le café, la fraise et les fleurs séchées en fil conducteur. Ça envoie très lourd, la bouche est à l'avenant du nez, dense, remarquable d'équilibre, sans une once alcooleuse. Quelle longueur. Un voyage dans le temps sur une vibration de soie absolument divine, le reste n'est qu' hédonisme, l' analytique semble bien superflue...tout simplement merci mon Didier.

Vosne Romanée Aux Réas 2001 - Bizot:
Nef concentré, expressif, pointe vanillée, penchant giboyeux avec un fond de cerise. Assez tanique en finale. Je ne trouve pas de fil conducteur dans ce vin, qui semble partir dans tous les sens. La limite du sans soufre, certainement...
Il est aussi très difficile d'assurer une continuité après un vin aussi immense que La Tâche.

Vosne Romanée Vieilles Vignes 2001 - Dugat Py:
Changement radical: on a ici un vin précis, tenu, serré, presque dur. Les épices et le café compose un nez qui me parait sérieux. Le profil est élancé, fin, et semble t'il un potentiel intéressant. Je n'ai pas décelé de surextraction.
J'aime bien ce vin un peu "rugueux" et masculin.

Saint Emilion GC - Canon La Gaffelière 1995:
Magnum.
Belles touches florales, menthol, girofle, mais le nez est encore discret. J'apprécie en général beaucoup ce vin, et malgré la perception d'un vin en gestation, ce 95 ne déroge pas à la règle: un vin sérieux, un peu monolithique en l'état, mais très bien fait, avec une trame tanique en train de se fondre.

Saint Julien 2nd GCC - Léoville Las Cases 1989:
Complexe et subtil, un nez qui promet énormément mais la bouche me laisse dubitatif: ça manque de jus pour un LLC qui plus est, de 1989. Les tanins sont de grande subtilité et enrobés.
Somme toute, j'ai trouvé les 2 Bordeaux "jeunes" au nez, et je persiste à le dire. L'un pour le contenant (et aussi 95) l'autre pour le millésime et son terroir. Patience, même si j'en ressors un peu déçu par ce Las Cases.

Pessac Léognan 1er GCC - Haut Brion 1983:
Classe évidente, un jus qui tend vers des notes foxées et de croute de fromage. L'élégance de ce vin me charme, sa largeur et son assise son divines. De belles effluves de cigare et de fumé complètent un tableau envoutant. Bravissimo !!

Chambolle Musigny - Musigny Grand Cru 1993 - J.F. Mugnier:
"Mon coeur vient de tomber": c'est en substance mes propos lorsque mon nez se penche sur le verre. Cette race indéniable, même dans ce millésime un peu moyen, met tous mes sens en éveil. Preuve à l'appui j'en avais les poils qui se dressaient !
Une finesse superlative et un toucher de bouche rare, sur des notes de café, de sous bois et de fruits noirs.
Un vin vibrant, même s'il n'a pas la corpulence des vins issus des grandes années, il est indéniable que ce Musigny force le respect. Il représente absolument tout ce que je recherche dans un vin: de la suggestion et de la délicatesse.

Sancerre Clos de Beaujeu 1997 - G. Boulay:
Alors là j'en suis sûr et m'empresse de le glisser dans l'oreille de notre tortionnaire !
"C'est un Culs"
Abricot confis et litchi se font la part belle, grande puissance, jubilatoire et une fraicheur de prime jeunesse pour un vin de grande dimension dans un grand millésime. Enfin je tiens ma revanche, j'exulte: sancerre ma belle, que je t'aime quand tu te drapes de la sorte.

Puligny Montrachet 1er cru Les Pucelles 2001 - Domaine Leflaive:
Certes le vin "pourrait" se montrer caricatural au nez de part son beurré. Je dis bien "pourrait" car ce vin fit débat, ÉNORME débat, grande animosité autours de la table mais toujours dans un cadre de discussion et d'argumentation et surtout dans le respect des gouts des uns et des autres.
Svelte et élancé, sur la finesse et l'amande et un très beau volume en attaque. Il a la dure tâche de passer en 18 ème position et aussi peut être dans une phase un peu ingrate mais ce vin me fait une belle impression, et je défends cette position.
On peut discuter du prix, en effet, mais on en reparlera surtout quand le vin sera à son avantage.

Sauternes - Château de Malle 1983
Un vin qui me rappelle Tour Blanche 1970 de part les arômes de champignons et son petit côté floral qui confèrent précision et fraicheur . La liqueur est parfaitement balancée part une magnifique acidité, et le vin est d'une tenue remarquable. J'aime carrément.

Champagne Moët et Chandon - Grand Vintage 2000
Dégusté de façon festive, j'en reste sur la même impression que chez Pierre et à la RVF: plaisir. J'aime et c'est bien là le principal.

Un IMMENSE merci à Carine et Didier pour leur accueil et le repas de haute volée (bravo pour le bourguignon), merci aussi à Guillaume qui je crois a participé activement à l'élaboration de l'évènement.

Merci Franck pour ce beau CR !

Combien étiez-vous pour ces 20 bouteilles ?

A propos du Musigny Mugnier 1993 :

Avez-vous ressenti une certaine austérité ?

Où le situeriez-vous dans son évolution ?

Ne me dîtes pas que vous l'avez pris pour les Amoureuses à l'aveugle (private joke !)...

Nous étions de mémoire 13 je crois ou 15 mais tout le monde , surtout les demoiselles, ne buvait pas.
En effet, pour le Musigny il était emprunt d'une certaine austérité mais n'est pas l'adage de cette parcelle. Quand j'en aurait une 50 aine à mon actif je me ferait l'idée mais je suis encore loin du compte !!!
Mais aucunement je ne suis parti sur Amoureuses puisque j'ai suggéré au contributeur l'appellation "Musigny", ceci dit ça aurait très bien pu être autre chose. Coup de bol. Mais la race est indéniable, et au niveau de l'évolution je ne vois pas en quoi le vin gagnerait à attendre. Maintenant, s'il fait le yoyo comme Les Bonnes Mares savent le faire, alors mon jugement doit être révisé. Je n'ai pas assez de recul, j'aimerais mais tu m'auras compris !!!

Merci beaucoup pour cette réponse précise et argumentée.

Je suis client depuis le millésime 1993 au domaine...

Peu de vins se hissent au niveau d'un Musigny de chez Mugnier.

Superbe dégustation Frank !

que de belles bouteilles ...

Un grand bravo à tous.

Mais (ou met) tous mes sens en éveil ?

Très beau moment de partage.... Et en plus à table !!
Merci pour tous les cr.

M@nuel.

Un doute m'habite.
Quel est le sens du titre ?

Sur les vins et le compte-rendu : bravo pour la sensibilité évidente.

François tu tombes bien, je vais t'envoyer la photo du Chambolle 1959 ou cas où tu connaisses sa provenance.
Le titre: rien de grave, c'est Normand !!!

j'essaierai

CR:encore un énoooooooooooorme merci à toutes et à tous pour votre bonne humeur, on finirait presque par s'y habituer, mais faut pas tellement c'est un réel bonheur de se retrouver
et oui notre philisophe national, le pépère amadéus commence à faire partie intégrante du troisième âge, culminant du haut de ses 38 balais
je ne reviendrai pas sur l'état physique de notre zébulon du jour (excité comme une puce le lascar) carrément en décomposition au début du repas, tellement il avait peur d'avoir des bouteilles foireuses ou s'être planté dans l'ordre de service, tout a été nickel !

on commence par un "délire dudulien"
la couleur est très évoluée, le nez marqué par des notes animales (j'ai noté tripes) de feuilles mortes, d'humus (la forêt en automne juste après la pluie) et de rose ancienne
la bouche confirme le diagnostic initial comme quoi le vin a vécu: il est fatigué et fragile, avec une acidité dominante et un alcool qui prend très vite le dessus, la bouche demeure étriquée et sans finale, le vin est un souvenir des années glorieuses dont on imagine assez lointaines, la finale très courte sur le pruneau (comme l'entrée tiens, tiens...) moyen+ mais le vin se boit encore à table
ce "délire" est un chambolle-musigny 1959 de la SA J. de Cannière et Cie... incroyable qu'un village ait survécu à tant d'années, même s'il est clairement sur la fin !

le suivant et servi en même temps, présente une couleur certes moins évoluée avec un nez très net et pur sur la framboise, de l'écorce d'orange et un côté pulpe de fruits
la bouche présente une belle acidité, un vin fin mais qui manque à peu près de tout tout en demeurant super-digeste et intéressant, belle longueur bien
ce vin est de l'année de naissance de notre hôte du jour puisqu'il s'agit d'un beaune clos des mouches 1972 de chez Chanson ! remarquable pour son âge !

après les 2 premiers vins rouges, on passe à la première série de blancs
le nez est sur les agrumes pour moi, beaucoup de minéralité (côté salin) et fruits blancs
la bouche est bien vivace (ce qui a tendance à me pousser vers le chablisien) ciselée et d'une belle ^précision, grande finesse, tranchant comme un razoir, belle longueur bien+ un vin qui me plait sans me transporter, pour l'instant !
c'est un rully 1er cru "raclot" 2007 de jacqueson... dépucelage pour moi !

le vin servi en face présente une maturité que je lui trouve plus aboutie que son collègue avec des notes de fruits jaunes
la bouche présente une très belle matière, un grand équilibre (meilleur que celui de son acolyte) une très belle profondeur, mais aussi un vin qu'il faut aller chercher, énorme longueur, très bien+ aujourd'hui et certainement beaucoup plus plus tard !
c'est à nouveau un rully 1er cru "meix cadot" vieilles vignes 2007 de chez Dureuil Janthial... que je suis content d'avoir ce vin en cave !

le suivant présente un nez marqué par des notes de noisette grillée, floral et d'une grosse ampleur, presque envoûtant
la bouche présente une grosse matière, une belle acidité et une très belle longueur, j'aime beaucoup bien+
c'est un mâcon-pierreclos "le chavigne" 2004 de chez >Guffens-Heynen... nouveau dépucelage et dire que c'est (presque) une entrée de gamme...

le suivant m'a nettement moins marqué par ses notes de vanille
en bouche j'ai trouvé l'élevage encore présent, une belle vivacité et une grosse longueur... soit je suis passé à côté, soit il est fermé bien à revoir
Colette Ferret 2006 pouilly-fuissé "le clos" tête de cru

au nez on sent une montée en gamme avec un citronné très net et pur, une grande fraicheur, des notes de noisettes grillées et un côté coquille d'huitre.
la bouche se présente comme très subtile et très pure, belle ampleur et grosse longueur, un vin qui me semble à point et qui me fait frétiller, très bien !
c'est un chablis 1 er cru "les fourneaux" 2005 de chez Grossot

le suivant est d'une pureté exceptionnelle avec des notes d'agrumes et de citron vert, de fleurs blanches
la bouche est ciselée, précise comme un rayon laser, grosse minéralité et très belle longueur, je suis resté en transe devant la beauté de ce vin qui représente tout ce que j'aime, très bien+/excellent !
pas vraiment surpris de voir que c'est un chablis 1er cru séchet 2005 de chez dauvissat !

sus aux rouges...
on sent que la pression monte chez l'ami dudule, le gârs blémit, se recroqueville dans son fauteuil, ne parle plus (c'est pas peu dire) ça sent l'énorme pétage de plombs..

le nez est très marqué par le chocolat, le caramel et une grosse puissance, soutenu par un élevage trop présent pour moi (au nez toujours)
la bouche se dessine sans note d'élevage, d'une très belle pureté, superbe équilibre et une grandissime longueur, un grand vin d'avenir, très bien !
Egly-Ouriet grand cru "cuvée des grands côtés" 2007 ambonnay rouge coteaux champenois, totalement inconnu pour moi, chapeau pépère dudu !

là on sent très nettement notre zébulon du jour qui ne tient plus en place, qui arbore un sourire pincé, un peu du genre "si j'me plante je me bouffe les coui...es"
le nectar versé est de couleur marron/boue comme je n'en ai vu que sur des pedro ximenez de chez toro albala, énorme dépôt dans la bouteille car les derniers ont droit aux morceaux avec (hein pierrot;))
le nez présente une complexité follissime, totalement indescriptible à part des notes de roses anciennes et pis mer de j'apprécie ce moment magique d'un tel flacon sorti des tripes de la terre rouennaise, sis sous nos pieds en la demeure chaleureuse de notre hôte du jour
ça sent très nettement l'année de naissance la bouche est de la soie pure, même si on sent que la fin de bouche fatigue un peu
ce vin sent le monument et surtout le plaisir du partage d'un homme qui a voulu se faire plaisir mais surtout de partager un tel moment avec les veinards que nous sommes, il parait tellement évident à tous que c'est une DRC que le dévoilage se fait rapidement sur un la Tâche 1972
n,ous restons tous médusés, remuant nos verres dans un silence de cathédrale, méditant sur nos modestes existences jusqu'alors de n'avoir pas connu de tel plaisir avant, ou plutot si...
car au-delà du flacon tout à fait irréel et au-delà du temps, et même s'il n'est pas le plus grand vin que j'aie bu, il restera ce jour-ci comme une intense émotion qui m'ont fait monter les larmes, discrètement certes... bougre de c... un grand gaillard comme moé, ça pleure pas... si mais à l'intérieur, et de joie bien sûr
l'émotion est intense, le vin descend doucement du verre, je ne le crache pas, je le savoure, un tel nectar, un tel bonheur avec des amis très chers, que demander de plus innotable !

très très dur de passer après une telle émotion mais il faudra bien pourtant (y'en avait pas une autre ?)
le nez est marqué par une groosse finesse, grande profondeur sur des notes de fraise de de rose
la bouche déçoit un peu car la matière est un chouïa fluette, l'acidité est marquée sans être exagérée, le milieu de bouche manque d'étoffe avec une note terreuse assez nette, il semble prêt à boire et se marie bien avec le plat, la longueur par contre est impressionnante, bien !
c'est un vosne-romanée "les réas" 2001 de chez Bizot

le vin suivant me plait nettement moins, question de gout sans doute, et est la parfaite antithèse de celui qui le précède !
le nez est puissant sur les fruits noirs et un élevage présent et une légère minéralité
la bouche manque à mon sens d'élégance car encore brute de décoffrage, ceci dit on sent une finesse naissante (à attendre ?)les tanins sont nettement marqués et de ce fait le vin semble "forcé"... une légère amertume pas noble me dérange et un manque d'équilibre... alors certes ce vin est tape à l'oeil voire "p..e" avec de l'ampleur mais à mon sens le vin est là pour procurer du plaisir et je ne prend aucun plaisir avec ce type de vin assez bien sans plus
et dire que c'est un Vosne-Romanée vieilles vignes 2001 de chez Dugat-Py... aucun regret de ne pas en avoir en cave, espérant que sur d'autres millésimes ce soit mieux...

le suivant présente un nez très mûr sur la prune et les fruits cuits à noyaux, l'élevage est encore présent et le vin ne se livre pas
la bouche est à l'avenant de par son manque de charme, de corps, les tanins sont marqués, ce vin est diaboliquement fermé, il faut dire qu'il était servi en magnum, peut-être un carafage lui aurait fait du bien, assez bien sans plus
chateau Canon-la-Gaffelière 1995 saint-émilion grand cru classé... l'antithèse du 2001 !

le vin suivant présente un nez proprement superbe de complexité et de finesse
la bouche présente des tanins encore présents et gourmands, le vin est profond et d'une belle précision... ceci dit ce vin a fait débat car c'est vrai qu'il est assez aérien avec une matière pas très dense et un petit manque de complexité, très bien sans plus pour ce chateau Léoville las cases 1989 saint-julien second cru classé ! ce n'est certes pas un grand léoville, mais au moins un bon et il m'a donné du plaisir ce qui est à mon sens essentiel, bien plus que les vins précédents, mais ce qui est aussi clair c'est que je ne l'achèterais pas le prix ou il est généralement proposé !

le vin suivant mettra tout le monde d'accord
le nez est d'une classe folle, d'une grande profondeur, énorme finesse et complexité d'une grande classe avec des arômes sur le tertiaire (tabac, terre fraiche)
le jus en bouche est aussi soyeux que possible, le vin allie complexité, grande profondeur, reste aérien tout en étant très riche, belle ampleur, énormissime longueur, la claque du jour ! grand !
chateau Haut-Brion 1983 graves premier grand cru classé ! je ne lui aurais pas donné cet âge !

le nez du suivant présente une immense profondeur, malgré un très léger côté végétal (herbacé) notes de fraise et de rose ancienne
la bouche est d'une soie magnifique, l'équilibre est sensationnel, ce vin allie puissance et finesse, longueur et largeur, d'une élégance sensationnelle... mais voilà, haut-brion est passé avant et ce vin est en-deça, clairement et pour tout le monde, excellent+ j'en ferais bien mon vin de tous les jours sans rechigner, pour sûr !
c'est un Musigny grand cru 1993 de chez Jacques-Frédéric Mugnier, diantre grande réussite dans un millésime pas top... respect !

on rattaque avec 2 blancs secs :!
le premier sauvignonne et personne ne s'y trompe avec des notes de litchi, très minéral
la bouche est parfaitement fondue et d'une classe et élégances folles. énorme ampleur, un vin jouissif à souhaits, un véritable concentré de plaisir en bouteille, un élixir de jouvence pour les coincés du goulot, un orgasme pour les frigides du tire-bouchon ! énormissime longueur !
ce vin m'a donné la bougeotte, l'envie de me dessapper et de courir à poil dans le rue, une jouissance orgasmique quoi ! une émotion comme rarement rencontrée depuis que je bois du vin... serait-ce mon grââl du vin blanc ? pour l'instant oui, excellent ++++ !
c'est un "clos de beaujeu" sancerre 1997 de chez Gérard Boulay ! diantre, m'en faut !

le suivant s'attirera les foudres de l'ami didier, qui fantasme sur madame Leflaive (mince trop tard:D)
le nez est très beurré et vanillé (fiou on rigole pas avec l'élevage chez eux) ceci dit le côté floral ressort très vite mais du coup en fait un nez un peu artificiel
la bouche par contre est magnifique mais à mon sens en l'état nettement moins jouissive que le missile précédent : grosse ampleur un peu "pu te" sur les bords, mais diablement précis et gourmand, avec peut-être un léger manque de fond et de profondeur pour son pédigrée, l'équilibre est beau, mais le vin manque de folie malgré une grosse longueur, très bien
ah oui, au fait une puligny-montrachet "1er cru les pucelles" 2001 de chez Leflaive... tout fût (dans tous les sens du terme) relatif sur ce coup là...

obn continue avec de toute évidence un sauternes de par son côté marmelade d'orange et abricot, le rôti est très net donc vraisemblablement une belle année
la bouche est ample et bien équilibrée, belle émotion pour ce vin qui a du peps, une belle acidité et une amertume (côté écorce d'orange), une belle profondeur et de la complexité, il a tout et se boit comme du petit lait, très bien+
chateau de Malle 1983 sauternes

je ne commenterai pas ce moët et Chandon vintage 2000 tant il m'est apparu comme anodin avec des bulles trop marquées et à mon sens un manque de fonds...

encore un énormissime merci pour karine et didier pour leur accueil et cette journée qui ne sera passée que bien trop vite !

Y a des jours où je regrette de ne plus être normand

Dégustation absolument magnifique

J'ai déjà bu le Chavigne 04 à plusieurs reprises, et j'apprécie également ce vin.

Bravo à vos compte-rendus qui font rêver et baver à la foie

je ne connais pas le vin de 59.
Ni le nom ni l'étiquette ne m'évoquent quelque chose.

superbe degustation en effet,
bon anniversaire a l'intérressé!!!!!

cordialement, steeve

Comme dit Eric, ça fait baver le foie de lire un truc pareil !

Y'a quelques terminales qui doivent pas s'ennuyer, moi je vous le dis !

Bon anniversaire Didier et bravo à tous les normands pour ces CRs toujours empreints d'une exceptionnelle générosité.
Oliv

Moi, je dis [size=x-large]STOP[/size] !

Je suis grave en colère, il y en a marre de lire des CRs comme celui-ci... Pour qui toutes ces personnes se prennent-elles... ?

C'est inhumain, de nous laisser lire de tels CRs - avec tant de vins dégustés et surtout, surtout, surtout, tant de plaisirs partagés lors de cette soirée................. -D

BRAVO - et superbe dégustation.

ERIC

Fred quand tu dis que le Musigny souffre d'être passé après Haut Brion et cela de l'avis unanime, il faut me retirer alors de "l'unanimité" !!

faut dire que tu étais à l'antithèse de la table par rapport à moi, et entouré de divines créatures
mais il lui manquait ce petit plus qu'on aurait , je le pense, trouvé dans une grande année

Belle soirée, et joli compte-rendus.

Je vois que vous ne vous laissez pas aller..

Juste un petit point quand même: Dans la série des Bourgognes rouges, pourquoi ne pas avoir fait passer La Tâche apres les deux Vosne qui etaient nettement plus jeunes ? Pour eux passer deriière un (beau) vin de 38 ans c'était mission impossible ou presque.

Bravo encore. J'ai soif !!

YR

tout simplement car il y avait un syùmptôme 1972 : l'an dernier l'ami dudule avait ouvert un échezeaux (si je me rappelle bien) 1972 qui était morte et je pense qu'il pensait secrètement qu'elle serait pareille, d'ou le fait de ne pas la mettre à la fin
et qui dans le monde a déja ouvert et comparé, le même jour, ces flacons ensemble ?
on peut toujours mieux faire niveau service, encore faut il avoir tout gouté et la tâche 72, on n'en boit pas toutes les semaines !

A mon sens, l'idée de Didier (Dudu ou Amadeus) était la bonne. N'évoluant pas du tout sur la même puissance (ce qui n'empêchait pas la magnifique longueur), la Tâche se serait fait écraser par les 2 Vosne. Cette Tâche 1972 a été bue pour elle même, sans accompagnement, en tout cas c'est ce que j'ai fait quand j'ai plongé le nez dans cet OVNI et que je me suis dit "la Tâche vache "

J'aurais fait pareil, les vieux vins délicats avant la fougue de jeunesse, pour pouvoir en profiter pleinement, ce qui semble avoir été le cas.

faut dire que tu étais à l'antithèse de la table par rapport à moi, et entouré de divines créatures
mais il lui manquait ce petit plus qu'on aurait , je le pense, trouvé dans une grande anné

C'est ce que j'ai dit dans mon CR, mais il y a quelque chose de natif dans les grandes parcelles qui demeure, et ce, même dans les millésimes moyens. On en a eu encore la preuve, même comparé à Haut Brion 1983 qui brillait par son élégance et sa sérénité...mais pas de vibrations.

PS1: Je dois avouer avoir été magnifiquement encadré par la gente féminine, mais la plus belle était la handballeuse que j'avais en face de moi !!

PS2: j'ai trouvé le passage des vins fort pertinent et comme l'a dit Gildas et Fred, échaudé par un Grands Echézeaux 1972 mort, il voulait aussi assurer le coup, tout en préservent le ressenti de la subtilité de ce vin sublime. Après les autres rouges ç'aurait été un peu hard. J'aurais peut être fait différemment en ce sens que le passage Tache/Musigny aurait pu constituer une paire redoutable...plus qu'un match, un mariage.

Eh ben mes cochons, vous n'y êtes pas allés par le dos de la cuillière. Superbe dégust'. Vous avez le sens de la fête aiguisé, j'attends de voir ça en live.

Sébastien

quand tu veux séb'

mais la plus belle était la handballeuse que j'avais en face de moi !!

Pour taquiner mon copain John Fourmi, je vous dirais bien que c'était joué d'avance mais un léger doute m'assaille (comme on dit au Kenya)....
L'Homme et demi était assis où ?

Sébastien, s'il te plait, ne les provoque pas... X(

Sinon pour revenir aux vins, j'avoue m'être fait la même remarque que celle formulée par Yves.
J'ai tendance à placer les plus vieux vins en fin de série mais peut être est-ce une erreur?

Oliv

La logique est de mettre les plus vieux à la fin, sauf s'il y a un écart de puissance.
On combine donc deux critères : âges croissants, mais puissances croissantes.

Magnifique degustation. Sur le coup, je rejoindrais Francois mais je crois aussi que l'ordre a été dicté par le repas, non ?

L'ordre a été dicté par les vins eux-mêmes pour ce qu'il montraient lors de leur ouverture. Je trouve une grande pertinence d'avoir proposé Tâche et ce magnifique vin champenois sans accompagnement, juste pour ce qu'ils proposent, et pour le coup ce fut une réussite.

Quelques rebondissements plus qu'un CR de dégustation.

La dégustation s'est construite davantage comme une réflexion sur la notion de terroir que sur des matchs compétitifs même s'ils n'étaient pas exclus.

Je garderai le même ordre de dégustation pour plusieurs raisons. La première, c'est que je savais que la Tâche 72 en fin de dégustation me faisait prendre le risque que quelques personnes passent à côté. La seconde, c'est que je suis convaincu que la bouteille n'aurait pas fait le poids par rapport aux autres parce qu'on est plus proche de la pétale de rose que du vin classique et qu'on n'a pas nécessairement l'habitude de ce type de vin (je parle de l'âge). La troisième, c'est qu'il y avait un risque non négligeable que la bouteille soit défectueuse.

Je veux bien qu'on me fasse changer d'avis en m'invitant à en boire une autre en fin de dégustation même si le millésime est différent, je suis ouvert à la ...discussion.

Je rebondis sur les vins plus tard.

Bises.

SYNOPSIS DES BLANCS

Bien que les vignes soient plus jeunes que "Pucelles" et "Grésigny", le 1er cru de Jacqueson "Raclot" m'a marqué par sa droiture et son tranchant qui m'a rappelé le style que j'aime. Le Dureuil était, comme d'habitude, plus "beaune", plus sur la puissance et sur un volume détonnant.

Tout a été bien dit sur les Macons...

Les deux chablis montrent, mais n'est-ce pas une lapalissade, qu'on peut avoir des vins vibrants, superbement complexes à un prix plus modique que la côte de Beaune. Le Grossot était superbe, d'autant plus que c'était une surprise. Une belle explosion de noisette qui s'accouple à une huître.

Je ne dirai pas grand chose sur le Leflaive. Globalement, je n'aime guère ce que je juge être des marques d'élevage sur le beurre. C'est un beau vin évidemment mais loin de mes goûts. Je passe
Je comprends Franck me disant que les vieux Sancerre avait quelque chose d'un grand cru de la côte de Beaune: quelle bombe ce Clos de Beaujeau 97 de Boulay. Faut en remplir sa cave et les laisser dormir.