Pas vraiment un domaine, plutôt un concept monté par quatre professionnels du vin : Alejandro Sejanovich (un poids lourd : oenologue, ex Catena Zapata), Jeff Mausbach (pendant 13 ans « Director de Educación de Vino » de Catena Zapata, métier exotique s’il en est, c’est à dire représentant du domaine), Jason Mabbet (néo-zélandais, oenologue ayant travaillé notamment chez Rosemount en Autralie et Kendall Jackson en Californie), Duncan Killiner (autre néo-zélandais, actuellement conseiller pour Indómita au Chili).
L’idée de Manos Negras est de produire des vins, variétaux pour la plupart, sur le terroir qui leur convient le mieux.
Le torrontés est ainsi produit à San Juan (Vallée de Tulum, comme de bien entendu), une province jugée plus adaptée que Salta pour ce cépage ;
Le malbec à Altamira, province de Mendoza, décliné en deux versions, l’une normale, l’autre « réserve »;
Le pinot noir à Añelo, province de Neuquen en Patagonie.
Apparemment, même si on en parle peu en Argentine, le projet se prolonge aussi au Chili, avec trois autres cépages mis en valeur :
Carmenere depuis Colchagua ; Cabernet Sauvignon depuis Alto Maipo, Sauvignon blanc à Casablanca.
Et puis deux vins haut de gamme aussi, dénommés TeHo et ZaHa, dont le premier millésime est 2010. Il s’agit de deux Malbec d’Altamira, tous deux accompagnés d’une pointe de Cabernet Franc et de Petit Verdot. La différence, si j’ai bien compris, réside dans le fait que, pour TeHo, il y a avant l’assemblage final « cofermentation » de malbec issue d’une parcelle avec du cabernet franc ; et d’autre part cofermentation de malbec issu d’une autre parcelle avec le petit verdot. Dans le cas de ZaHa, la fermentation se fait tout ensemble.
Selon les fondateurs du projet, le nom des vins, "mains noires", est un hommage aux oenologues qui mettent la main à la vigne pour produire des vins artisanaux (comprendre qui mouillent la chemise quoi). Moi qui pensais que c'était un hommage aux petites mains qui font les vendanges en Argentine pour trois francs six sous...