H.Upmann est l’une des plus vieilles marques encore en activité.
Arrivé en 1843 à la Havane pour le compte d’une entreprise cliente, la banquier allemand Hermann Upmann y découvrit une possibilité de développer un marché d’import/export vers l’Europe avec son frère. On considère communément que ce sont les Upmann, qui eurent les premiers l’idée de distribuer des cigares à leurs clients dans des boites en cèdre. A priori il s’agissait d’éléments promotionnels à destination des clients européens et américains, composés de vitoles provenant d’autres fabriques afin de promouvoir leur capacité à exporter des cigares avant de fonder leur propre manufacture. Dès qu’il en eut l’occasion, H.Upmann racheta une petite manufacture de cigares et fonda ainsi en 1844 avec son frère la fabrique portant son nom.
Le doute subsiste toujours aujourd’hui de savoir si la ‘’H’’ de la marque figure le prénom du fondateur (Hermann), ou la 1ère lettre du mot espagnol ‘’Hermanos’’ pour indiquer ‘’Frères’’ Upmann. S’associant avec leurs neveux, qui avaient fondé une banque à la Havane spécialisée dans le financement des entreprises de production et d’exportation des tabacs, et collectionnant les prix lors de manifestations internationales (11 médailles d’or à l'aube de la 1ère guerre mondiale, qui sont représentées sur le blason de la marque), la fabrique grossit au point de s’installer au centre-ville sur l’avenue Carlos III et faisant travailler plus de 200 ouvriers.
Entre-temps en 1890, Hermann se retira des affaires, remplacé à la tête de la société par son neveu qui dirigeait également la banque d’affaires. Durant la 1ère guerre mondiale il utilisa les liens commerciaux de la banque entre Cuba et les États-Unis pour permettre à l’Allemagne de mettre en place un réseau d’espionnage.
L’entreprise fut mise sur la 1ère liste noire des sociétés anti-américaines et fut bannie de tous contrats. Si à la fin du conflit un accord amiable fut trouvé avec le gouvernement américain et une compensation versée, ce ne fut pas suffisant pour renflouer la banque, qui fit faillite avec ses filiales en 1922. La fabrique fut rachetée par la société britannique J.Frankau elle-même rachetée en 1935 par la compagnie Freeman & Son qui ne pu convenablement gérer les opérations depuis Londres.
Acquise en 1937 par la société Menéndez, García y Cía Co., déjà fabricant de Montecristo la fabrique H.Upmann produisit à partir de cette date les 2 marques et renoua avec le succès. A tel point qu’elle devint la fabrique exportatrice la plus importante de Cuba et dû déménager dans de nouveaux locaux plus grands au 405 de la rue Amistad, bâtiments qu'elle occupe toujours aujourd'hui.
Le président américain John Fitzgerald Kennedy était connu pour apprécier quasi exclusivement l’un des cigares machine de la marque. La légende voulant qu’avant de signer l’embargo américain contre les produits cubains, il fit acheter pour son compte un maximum de ces vitoles à Washington D.C. afin de s’en constituer un stock personnel.
A la révolution, en 1959, la manufacture fut nationalisée. La famille Menéndez s’exila en 1961 et continua à produire des Upmann et des Montecristo depuis Saint-Domingue.
La production cubaine ne s’arrêta pas continuant de bénéficier des feuilles des meilleures parcelles de la Vuelta Abajo. Aujourd’hui, c’est l’une des 9 manufactures sur les 40 préexistante à la révolution, qui subsiste. Elle produit les marques H.Upmann, Montecristo et Vegas Robaina,situées dans la partie hautes de la pyramide hiérarchique des cigares cubains.
H.Upmann fabrique certains modules qui représentant toujours aujourd’hui pour les aficionados l’archétype du havane.
H.Upmann - Sir Winston :
Churchill
C'est un magnifique Churchill conservé depuis 2 ans.
Cape maduro, grasse et lisse.
Tirage excellent.
Même en "oubliant" la vitole pendant 3-5 minutes sur son cendrier, il reste allumé sans besoin de recourir à une nouvelle flamme.
Le 1er tiers délivre des notes de noix grillées, de caramel, de mousse.
Une petite amertume pointe de temps à autre.
Des épices se délivrent petit à petit sans rien entamer de la rondeur.
Le 2e tiers se fait plus chaud et encore plus rond. Toujours du miel, des épices douces (pas de poivre étonnament), du bois, de l'ambre, discrètes touches de chocolat.
C'est puissant et savoureux ce jusqu'au
3e tiers (qui lui devient un peu plus piquant).
C'est l'un des rares cigares que j'arrive à fumer de bout en bout
.
Ce qui est le plus extraordinaire c'est que de longues minutes après la dégustation, des arômes de noisettes grillées et de miel demeurent doucement en bouche.
dfried